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Éden utopie possède la force tranquille de ces récits qui revisitent la mémoire familiale. Nulle colère, nul règlement de compte, nulle glorification dans ce texte autobiographique qui se déploie dans un mouvement de balancier entre deux familles de la fin de la guerre à nos jours.

A priori, ce bouquin est de l'ordre de l'insignifiance. le style est lisse, la narration exhaustive, l'histoire adoucie par le temps qui patine ; c'est en premier lieu un récit à hauteur d'homme pour celui qui tente à travers son enquête familiale de se débarrasser des fictions auxquelles il s'abandonnait facilement lorsqu'il était plus jeune.
Mais en déroulant le fil ténu de la vie de trois générations, le texte est l'occasion d'une méditation intéressante sur le milieu social et ses codes, ses références politiques et culturelles, ses idéaux et le poids de l'héritage.
Car on constate que si la trajectoire de la famille maternelle de l'auteur est assez stable, celle de la famille de la cousine germaine est plutôt chaotique, et fascinante d'un point de vue romanesque.

Malgré tout cela, je suis bien démunie pour émettre un quelconque avis définitif sur cette lecture. Peut-être parce qu'il m'est difficile de porter un jugement de synthèse à propos d'un récit intuitif, un peu vain mais qui n'exclut pas diverses réflexions fort intéressantes, des remarques justes, des idées pour lesquelles on ne peut que hocher la tête...
Et ce bouquin illustre quelque chose de fascinant au niveau de la politique française : la faculté de la gauche à se laisser piéger par les forces centrifuges qui s'exercent en son sein et les rapports conflictuels et inconciliables que cela génère.
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Sur la page de couverture est inscrit roman, pourtant j'ai bien eu l'impression de lire une biographie, ou plutôt une saga familiale qui démarre au début du vingtième siècle. Peut-être l'auteur s'est-il senti obligé d'écrire roman, par peur de ne pas forcément écrire la vérité sur ses ancêtres, cela aura le mérite de ne pas le mettre de travers avec des membres de la famille à l'esprit courroucé ?
L'histoire démarre juste après la seconde guerre mondiale, avec la construction d'un bâtiment qui se nomme la fraternité, érigé à la force du poignet et par les deniers de deux familles.
C'est le point de bascule entre l'ancien temps qui voyait solidarité et cohabitions familiale et le nouveau monde qui voit progressivement la rupture familiale pour toujours plus d'individualisme.
Ces deux familles se sont liées lorsqu'une jeune fille perd sa mère et se voit élevé par la famille de sa cousine. Les deux seront comme des soeurs et garderont des liens très proches lors de leurs existences.
Difficile de garder à l'esprit qui est qui, surtout au début du livre. Heureusement un arbre généalogique se trouve dans les premières pages. Ce roman s'éclaircit lorsque l'on arrive à l'existence de l'auteur trouvant un rythme nouveau un peu plus intéressant que la vie des anciens. Pourtant je n'ai pas vraiment réussi à m'accrocher à cette saga de gens très politiques dont l'un deux deviendra premier ministre.
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Je connaissais Frédéric Humbert pour avoir lu et apprécié deux de ses romans : « La fortune de Sila » et « Avant la chute ».
C'est donc avec une grande impatience que j'attendais son nouvel opus.
Malheureusement, je n'ai pas vraiment réussi à adhérer à cette histoire très personnelle ou l'auteur à travers sa famille maternelle retrace l'évolution d'une société en éternelle quête de satisfaction professionnelle et de bonheur personnel.
Je dois avouer qu'étant très peu attirée par les récits autobiographiques, j'ai eu du mal à suivre les différents membres de la famille de l'auteur.
Le fait de devoir consulter en permanence l'arbre généalogique a de plus perturbé ma lecture.
L'écriture de Fabrice Humbert est comme toujours soignée et je lui resterai fidèle pour ces prochains romans, bien que celui-ci fût pour moi un rendez-vous raté.

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Fabrice Humbert a de tous temps été fasciné par la lecture des Rougon-Macquart, de Zola, et particulièrement par « L'Assommoir », se reprochant même une sentimentalité qu'il trouve gênante envers Gervaise. C'est qu'elle lui évoque sa grand-mère Madeleine, et l'ensemble de sa famille lui semble se couler dans quelques caractéristiques de ces deux branches opposées. Les Meslé-Coutris ont certes connu une vie dotée d'une ampleur épique moindre, mais leur traversée du XX° siècle n'en est pas banale pour autant, et la retracer présente un intérêt certain pour le lecteur. de la création d'une fraternité communautaire au lendemain de la deuxième guerre mondiale, aux contours du protestantisme, en passant par la politique, l'ultra gauche, Action Directe, le haut patronat ou les mondanités de Ramatuelle/St Tropez, Fabrice Humbert enquête, écoute, esquisse des portraits, se remémore des anecdotes personnelles (très tendres mercredis après-midi avec sa grand-mère) et tente de considérer avec recul son propre cheminement dans cette grande famille. Parce que je suis de la même génération, j'ai été touchée par l'évocation des années 70, Rahan, les pois sauteurs du Mexique de Pif Gadget, les photos de classe de CM2 où la notion de marque n'existe tout simplement pas pour les vêtements, et d'une manière générale l'air du temps de chaque période est finement rendu; c'était d'ailleurs là une de ses inquiétudes, tant la façon dont la société dans son ensemble considère certains évènements se modifie profondément avec le temps. D'abord envisagé comme une fiction, son livre a dû se dépouiller du romanesque pour qu'il puisse avancer, mais son angle est incertain, la plume semble en permanence tentée de raconter autrement, les protagonistes paraissent demander à devenir des personnages, et pour finir je ne suis pas parvenue complètement à comprendre l'intention. Une lecture en demi-teinte.
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Humbert Fabrice – "Eden utopie" – Gallimard, 2015 (ISBN 978-2070144433)

Bien qu'il ne s'agisse "que" d'un texte de témoignage largement autobiographique, le lecteur éprouve d'abord (et avant tout ?) le plaisir de retrouver ici la grande qualité d'écriture littéraire de cet auteur, qui renforce celle du témoignage.

Comme le précise la quatrième de couverture, Fabrice Humbert retrace ici l'histoire de la communauté protestante "Fraternité", fondée à Clamart après la seconde guerre mondiale par des ascendants de sa propre famille, qui vit passer des personnalités politiques appelées à jouer un rôle important, dont le plus connu fut un certain Lionel Jospin.

Deux aspects (parmi d'autres) m'ont particulièrement intéressé.

Le premier réside bien entendu – inépuisable source d'interrogation pour les ex-soixante huitards – dans ce mécanisme infernal qui amena certaines et certains (ayant pourtant reçu une éducation morale et éthique qui eût du les mettre à l'abri d'une telle atroce dérive) à participer ou à soutenir le groupe terroriste "Action directe" sans voir combien cette violence meurtrière ne pouvait trouver aucune, absolument aucune justification. Une fois de plus s'impose la comparaison avec la "Rote Armee Fraktion" de la bande à Baader, puisque la plupart de ses membres – surtout les femmes – étaient d'origine protestante... Entre autres qualités, l'auteur montre, avec délicatesse et pudeur, combien les agissements d'une seule personne ont profondément secoué leur cercle familial.

Le deuxième aspect concerne l'avènement de cette couche sociale particulière, communément nommée "gauche caviar". Dans ce récit, l'auteur nous montre, avec une grande finesse et une profonde pudeur, le chassé-croisé entre la branche familiale (issue de Sarah) qui – juste après la guerre – s'assure une certaine réussite sociale, fonde et anime cette communauté utopique pour finir dans la dèche, et l'autre branche, (issue de Madeleine) partant d'une situation sociale difficile mais assurant sa réussite sociale en bénéficiant de l'accession au pouvoir du Parti Socialiste à la mode mittérrandienne.

Il se trouve que j'ai lu ce livre peu après avoir lu celui de Philippe Claudel intitulé "L'arbre du pays Toraja" (cf recension), qui montre combien cet auteur, issu lui aussi d'un milieu fort modeste, se vautre et s'exhibe en toute naïveté dans l'autosatisfaction typique de la "gauche bobo", satellite indispensable de la "gauche caviar".
Le témoignage de Fabrice Humbert est infiniment plus nuancé, plus distancié, plus critique, mais il montre à quel point une bonne part de l'intelligentsia d'origine modeste fut subjuguée par cette gauche caviar, et participa activement à son installation durable dans les rouages de l'appareil d'État et plus généralement dans les allées du Pouvoir, manipulant la plupart des grands médias, dominant largement le monde universitaire, phagocytant l'appareil judiciaire, s'emparant de la direction des grands centres urbains (dont la capitale parisienne), rejetant dans un mépris insondable (la ringardisation) son milieu d'origine, largement provincial et "petit-bourgeois" de la France périphérique.

Un livre à lire et relire.

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Chose extrêmement rare, je me suis emparée de ce livre sans en rien connaître, sur la seule foi de son auteur, dont j'avais beaucoup apprécié un précédent titre, La fortune de Sila. le titre m'apparaissait en outre très prometteur...

Alors que je pensais lire un roman, je me suis assez vite aperçue que j'avais à faire à un récit autobiographique. Or cette méprise a un peu perturbé mon entrée dans le texte, puisque je n'étais pas là où je croyais être. Cela est moins anodin qu'on pourrait le penser, car la construction du texte est bien différente de ce qu'aurait été celle d'un roman. Cette remarque se justifie d'autant plus que l'auteur affirme à plusieurs reprise avoir d'abord songé à écrire une fiction à partir de son matériau - la vie des membres de sa famille et de la sienne propre traversant un siècle et s'inscrivant dans son histoire -, mais qu'ayant été insatisfait de ce qu'il avait produit, il a finalement préféré partir dans une autre direction.

A vrai dire, j'ai ressenti en tant que lectrice cette difficulté à appréhender son sujet. J'ai eu le sentiment de découvrir le premier état d'un texte, des notes, certes développées, qui se succédaient selon un ordre chronologique, mais sans réelle capacité de l'auteur à prendre de la distance avec les événements et les personnages, et, de ce fait, sans parvenir à leur donner vraiment sens. J'ai eu l'impression qu'il cherchait à appréhender l'histoire des années 70 et 80, en particulier les événements de 68 et les mouvements révolutionnaires armés qui sont nés ensuite en Europe, au travers de ce qu'en avaient vécu ses proches, mais sans arriver, pour ma part, à cerner s'il cherchait à comprendre la nature de ces mouvements ou bien s'il sondait la manière dont sa propre famille avait pu s'y trouvée mêlée. C'est donc un sentiment d'inachèvement qui ressort de ma lecture.

Le hasard m'a fait lire en quelques semaines trois oeuvres de quadragénaires revenant sur leurs années de jeunesse. Les auteurs de ces trois oeuvres ont pourtant pris des partis différents. Dans le bonheur national brut, François Roux choisissait la fiction en proposant un roman de facture très classique, mais néanmoins très plaisant, où l'on suivait les destinées de quatre amis sur trente ans; dans Un roman français, Frédéric Beigbeder prenait le parti d'un récit résolument autobiographique, écrit à la première personne, dans lequel tous les événements étaient vus à travers le prisme de sa personnalité, de sa sensibilité et son expérience personnelle. Il en résultait un texte plein de verve, dans lequel la sincérité le disputait à la pudeur, et auquel l'humour et l'autodérision apportaient la nécessaire distance qui assure le succès d'une telle entreprise.
Humbert choisit quant à lui de relater les événements d'un oeil qu'il voudrait objectif, s'appuyant sur des lectures de témoignages, d'enquêtes journalistiques et de documents tel l'excellent Génération d'Hervé Hamon et Patrick Rotman qu'il cite à de nombreuses reprises, pour éclairer son sujet. Ce faisant, il s'est placé dans une position instable, étant à la fois acteur et observateur, qui dilue son texte. C'est bien dommage, car ce dernier est par bien des aspects intéressants.
Peut-être ne devrait-il pas renoncer à son projet de fiction et tenter d'écrire le roman qu'il avait initialement imaginé ?

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Sarah et Madeleine, cousines, naissent à la même époque mais leur destinée va prendre des chemins différents. Si Madeleine est plutôt mal tombée et se retrouve à devoir expédier ses trois enfants loin d'elle afin qu'ils survivent et aient à manger, Sarah quant à elle fait un beau mariage avec André. Celui-ci va fonder à Clamart La Fraternité, lieu de vie pour les deux familles et lieu d'accueil pour le pasteur, les enfants et les jeunes de l'époque .Le narrateur, petit-fils de Madeleine, raconte pendant les 80 premières pages la création de cette maison, milieu qui semblait protecteur pour ces jeunes.
Puis le roman prend une toute autre direction. Les petits-enfants ont grandi et celles et ceux qui semblaient protégés et nantis deviennent des militants de gauche acharnés, qui travaillent peu ou pas du tout et se retrouvent plus ou moins impliqués dans les agissements d'Action Directe avec toutes les conséquences que cela peut avoir.

J'espère que je vais être claire avec ce que j'ai ressenti car si j'ai aimé l'écriture, le parallèle avec les Rougon-Macquart, les personnages, j'ai un problème avec le contenu même s'il m'a plu. Cela peut paraître contradictoire donc je vous explique :
Je n'ai pas trouvé dans ce roman ce que j'escomptais y lire. de ce que j'avais pu entendre, je croyais qu'il s'agissait essentiellement du descriptif d'une vie communautaire heureuse, joyeuse ; un petit paradis sur terre. Or non seulement cette partie est très minime mais surtout je n'y ai pas trouvé la candeur, le joyeux va-et-vient d'enfants, d'adultes, le bonheur constant que je pensais y trouver.
De plus, en raison d'un tournant social et politique pris par certains des petits-enfants et des choix qu'ils ont fait, nous voici plongés auprès d'Action Directe, des meurtres qu'ils ont perpétrés, de leurs membres, de la description de l'atmosphère politique et a minima judiciaire de l'époque. Clamart et La Fraternité semblent donc bien loin.
J'ai davantage eu l'impression de lire un documentaire sur ce groupe et sur leurs actions que la description idyllique d'un lieu de vie. La partie qui leur est consacrée est prédominante. Cela ne m'a pas ennuyée car cela m'a intéressée et même s'il est cohérent d'en parler puisque cela faisait partie de la vie de certains des petits-enfants, j'ai trouvé que l'on n'était pas du tout sur le même plan qu'au début du roman.
Enfin, je suis contemporaine de l'auteur donc pas trop étrangère à ce qu'il raconte même si j'étais jeune lors des premiers crimes perpétrés mais j'émets des réserves sur la compréhension que pourraient avoir des lecteurs plus jeunes que moi sur ces faits qui ont émaillé toutes les années 80.
Une lecture sociale et politique d'une certaine époque. A lire si ces deux versants vous intéressent.
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La Feuille Volante n° 1179
Éden Utopie – Fabrice Humbert – Folio..

C'est une saga du genre Rougon-Macquart que nous offre l'auteur c'est à dire l'histoire de deux familles, les Courtis, riches et les Meslé, pauvres, une histoire qui commence à l'été 1946 à Clamart avec la construction d'une maison commune protestante, « La Fraternité ». Pour écrire cette saga, l'auteur va, de nos jours, interroger les différent membres encore vivants, scruter les photos jaunies et bien sûr se heurter aux silences, aux non-dits, aux mensonges, aux secrets inavoués, aux vengeances, aux revers de fortunes, aux injustices et aux préférences familiales mais aussi aux vieilles rancunes qui ont la vie dure. Il remonte ainsi l'arbre généalogique à l'écorce pas forcément lisse, tombe sur des branches pas forcément saines. Comme dans toutes les familles en réalité !

L'idéal de « la Fraternité », sorte d' « abbaye de Thélème » mais pas dans le contexte débridé de Rabelais, où se mélangeait les classes sociales et les horizons politiques, à condition que le contexte soit chrétien, sérieux et respectueux du travail, est une certaine forme d'utopie. Elle s'érode avec le temps puis finit par disparaître au fil des pages pour laisser place à un autre militantisme où la mort prévaut face à la vie.
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Au vrai je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce livre, poursuivie cependant à cause d'un engagement personnel. Il y est question alternativement de bourgeoisie bien pensante, de révolution gauchiste, de marginalisme militant, d'espoirs portés par le socialisme (quand on voit où tout cela nous a menés), d'idéal libertaire mâtiné d'illégalités en tous genres pour finalement fabriquer des gens qui finissent par rentrer dans le rang et s'intégrer parfaitement dans cette société qu'ils voulaient si fort détruire et d'oublier un peu vite ce qu'avaient été leurs engagements de jeunesse. Les événements de la vie de l'auteur, ses rencontres, tout comme les nombreux analepses de son enfance que je pourrais regarder comme un Éden disparu, m'ont paru un peu longs. Les soubresauts qui agitent ces deux parentèles parallèles ne m'ont guère passionné non plus, entre vices, amours, rencontres, divorces et remariages, familles qui se décomposent et se recomposent, l'emprisonnement pour terrorisme pour certains et la réussite sociale ou l'inaptitude à la vie en société pour d'autres et cette volonté affichée de chacun de sortir de son milieu, le tout sur fond d'insécurité et d'attentats politiques qui émaillèrent les années 80, « Brigades Rouges » en Italie, « Fraction Armée Rouge » en Allemagne, « Action Directe » en France. Ce n'est certes pas une famille comme les autres, mais j'ai eu un peu de mal à suivre, même si, au bout du compte, la chimère de « la Fraternité », avec son discours rigoriste, sa volonté de vie commune et celle d'assumer jusqu'au bout ses responsabilités, a nourri une autre utopie politique parce que le hasard, les rencontres et les événements avaient conduit certains de ses membres vers le terrorisme, l'assassinat et donc vers la prison. Que reste-t-il de l'idéal de « la Fraternité » face à celui « d'Action Directe » qui veut réformer la société capitaliste en la détruisant et en passant par l'assassinat politique de ses membres jugés responsables ?
Le style m'a paru neutre et bien peu engageant mais ce voyage dans cet univers familial est heureusement facilité par un arbre généalogique constamment consulté et sans lequel j'aurais vite refermé ce livre.

J'avais déjà abordé l'oeuvre de Fabrice Humbert avec « La fortune de Sila » (La Feuille Volante n° 557) qui n'avait que peu retenu mon intérêt. Je ne change guère d'avis à propos de cet auteur.

© Hervé GAUTIER – Octobre 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Un livre sur deux familles, essentiellement à partir des années 60 vu par le petit-fils d'une des deux fondatrices des Rougon et Macquart de l'époque.
La seule histoire familiale, intime, est intéressante, touchante et humaine donc intemporelle.
Mais l'auteur ajoute à ces portraits une analyse de la transformation de la société ante et post soixante-huitarde formidablement crédible, entre autres parce que certains membres de ces familles sortaient de la norme.
Sans la prétention du sociologue-intellectuel de comptoir, donc polémique, Humbert tisse son raisonnement sans que l'on s'en aperçoive avec un degré d'honnêteté intellectuelle, d'humilité, qui permet la subtilité et évite tout manichéisme. Ce n'est qu'une façon de voir le Monde mais elle semble par-dessus tout expliquer pourquoi toute idéologie, tout choix a ses limites, ses conséquences inattendues et pas toujours positives.
Au bout du bout il reste l'être humain qui, dans le meilleur des cas rira de ses utopies et pensera avoir touché du doigt l'Eden… Sans s'en être rendu compte.
Je m'en vais mettre une étoile supplémentaire : cela fera cinq.

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En retraçant son histoire familiale du côté maternel, Fabrice Humbert parvient à la fois à nous émouvoir et à ouvrir les portes de milieux sociaux qui gardent leurs secrets mais se livrent malgré tout dans les apparences. L'auteur évoque dans ce roman la vie de sa grand-mère, de ses oncles, tantes et cousins. Il raconte des histoires simples avec des mots justes. Ce qui surprend c'est l'importance de l'appartenance ou non à un clan et ce qui en découle pour nos vies.
C'est bien construit et cela mène sans aucun doute à une réflexion bien plus personnelle sur nos propres vies. Une agréable lecture.
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