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EAN : 9782073029423
272 pages
Gallimard (18/05/2023)
3.56/5   56 notes
Résumé :
« Toutes les sociétés gavées se repaissent d’aventures. Et lorsqu’il est question d’un vrai explorateur, par-delà le monde connu, lorsque cet explorateur est allé au-delà des limites humaines, peu importe qu’il ne sache pas écrire parce que la vie parle pour lui, la vie même, élémentaire, forcenée dans son obstination à se prolonger. Franklin devint “l’homme qui mangea ses bottes” et ce nom emporta toute raison, toute lucidité. Il avait offert à ses contemporains ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pas de magasin Picard sur la Banquise.
Pourtant, beaucoup d'aventuriers du Grand Nord y ont fini en plats surgelés. Magnums pour ours polaires. Ce fut la destinée d'un célèbre explorateur anglais du 19 ème siècle, John Franklin, qui embarqua en 1845 avec 133 hommes pour découvrir le mythique passage du Nord-Ouest, qui relie les océans Pacifique et Atlantique. Les deux navires portaient les sympathiques pédigrées d'Erebus (Ténèbres en grec) et Terror, ce qui entre nous n'augurait rien de bon. Pourquoi pas Naufrage ou Cale sèche ? C'est déjà mieux que les rafiots de course actuels qui portent les noms de banques ou de légumes en conserve.
Agé de 59 ans, Franklin n'en était pas sa première recherche d'emmerdements. Il avait participé à plusieurs batailles dont Trafalgar et il avait cartographié une grande partie des côtes canadiennes dans une précédente expédition qui avait failli mal se terminer puisque la légende raconte que les marins auraient mangé le cuir de leurs chaussures.
Ses petites escapades maritimes duraient plus d'un an et sa seconde épouse ne pouvait pas trop se plaindre de la place qu'il prenait dans le lit conjugal. Néanmoins, en l'absence de nouvelles durant plusieurs mois, Jane Franklin commença à remuer ciel et terre et surtout mer pour que l'on retrouve son aventurier de mari. A la recherche du glaçon perdu.
Persuadée qu'il était toujours vivant, même après plusieurs années coincé dans un congélateur, la jeune femme finança des expéditions de secours, harcela les politiques, y compris le tsar russe et transforma son mari en légende, quitte à réécrire l'histoire. Elle consulta des voyantes, qui virent ce qu'elle avait envie de voir et sollicita le grand Charles Dickens. Ce dernier orchestra une campagne de presse contre un goéland de mauvais augure qui avait piaillé l'idée que Franklin et ses hommes étaient morts et s'étaient rendus coupables de cannibalisme.
L'originalité du roman de Fabrice Humbert, c'est qu'il ne suit pas les aventures de l'explorateur mais qu'il se concentre sur l'épouse restée au port et sur les campagnes de recherche pour le retrouver. Il faut dire que Jane avait beaucoup plus de charisme que son mari et presque autant de détermination. le fantôme apparait un peu falot et ectoplasmique, ce n'est pas Indiana Jones dans l'igloo maudit, il n'avait rien d'un meneur d'homme et son portrait ressemblait davantage au commandant de la Croisière s'amuse.
Mais ce qui fait la force de ce récit, fait aussi sa faiblesse. Durant les cent premières pages, on ne sent pas l'écume de l'océan mais celle de l'ennui, on ne traverse pas les tempêtes mais les angoisses et les souvenirs de l'épouse, on ne voyage pas dans le Grand Nord et on reste un peu à quai, casanier de cette histoire. Pourquoi tant de « on »? Parce que mon « je » me lâche dès qu'il s'agit d'être désagréable. Mais assumons, j'attendais du Walter Scott et j'ai eu droit à une cup of tea avec Jane Austen.
En revanche, dans la seconde partie de ce récit tragique qui suit enfin les traces de l'expédition, l'auteur trouve sa vitesse de croisière, dépasse mon cap de désespérance et j'ai ainsi pu me laisser embarquer dans la folie de cette femme et dans ce voyage en terre inconnue, mais sans la nuit dans la yourte (ici l'igloo, captain), le ragout aux yeux de bébés phoques et le présentateur ravi de la crèche avec son générique de cour d'école.
Depuis l'Origine de la violence, j'ai lu presque tous les romans de Fabrice Humbert et son obsession pour les ressorts troubles de l'héroïsme constitue le fil de son oeuvre mais il me manque à chaque fois un petit quelque chose pour être totalement emballé. Je le trouve trop gentil, trop poli dans sa narration. Il ne rentre pas assez dans les entrailles de ses histoires, au demeurant intéressantes. Il garde toujours dans la narration une certaine distance qui m'éloigne de ses personnages. Un aventurier qui manque de panache.
J'ai d'ailleurs lu un article qui mentionnait que Fabrice Humbert avait réécrit six versions du roman avant d'aboutir. Comme son explorateur, je ne suis pas certain qu'il ait trouvé le meilleur chemin.
L'histoire de John Franklin, bien réelle et que je ne connaissais pas, est à priori très peu romancée ici et les deux navires ont été retrouvés en 2014 et 2016 par des explorateurs bien mieux équipés.
Jules Verne, qui fait une apparition dans le récit s'inspira de cette aventure pour un de ses romans: Les aventures du Capitaine Hatteras.
En parlant d'aventures avec un grand A, il faut que je n'oublie pas ma glacière avant de partir affronter l'océan... sur la plage !


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Comment le réel pouvait-il être aussi irréel ? Comment l'irréel pouvait-il être aussi réel ?
A la fin de la lecture de ce merveilleux roman, on est obligés de se poser au moins cette première question.
Et une seconde, pourquoi se sentir obligé de réécrire des histoires à hauteur d'héroïnes, alors que dans L Histoire il en existe qui ne demandent qu'à être révélées ?

Des découvertes des terres du grand Nord on connaît Frédéric Cook, Robert Peary, Roald Amundsen, mais on connaît moins voire pas du tout John Franklin découvreur du Passage du Nord-Ouest.
Ce fait de lui un héros au sens propre du terme
À 19 ans il se retrouve sur le HMS Bellerophon, qui affrontera la flotte franco-espagnole à Trafalgar, bataille qui vit la fin de Nelson, mais surtout qui fit de Franklin l'un des 8 survivants
En 1818, on lui confie le commandement du Trent accompagné du Dorothéa, à la recherche de la mer libre de glace, au pôle Nord. Bloqués par les glaces du Spitzberg, les deux navires durent rebrousser chemin.
Ensuite on lui confie l'expédition du Nord-Ouest, nommée "expédition Coppermine" . Ce qui lui vaudra le surnom de l'homme qui mangea ses bottes.... Il en écrira un ouvrage "Narrative of a Journey to the Shores of the Polar Sea"
Et enfin, c'est en 1845 qu'une expédition qui porte son nom part d'Angleterre avec  134 hommes à bord des HMS Erebus et HMS Terror.

Direction ces terres inhospitalières
"Vous ne savez pas ce que c'est, poursuivit-il d'une voix sombre. Ce n'est pas une terre inhospitalière. C'est une terre ennemie. Au sens propre. le froid, la glace, le vent y sont des armes furieuses et la blancheur qui y règne est celle de la mort. C'est une blancheur qui vous fait pâlir de terreur avant de vous saisir et de vous tuer. Personne n'a conscience de ce vide. Vous tous, vous êtes dans vos salons, dans vos bureaux… dans de belles maisons, à l'Amirauté, à la Société géographique royale… et vous voulez me faire basculer dans le vide, dans ce vide qui est ce qu'on peut imaginer de plus effrayant au monde."

Direction ces terres inconnues :
"Tous ces hommes – ces 129 hommes – avec John à leur tête étaient partis pour un lieu sans nom. Tout avait un nom en ce bas monde. Tout l'effort des hommes consistait à nommer et à classer. Et puis cet équipage était justement parti pour un espace sans nom, une étendue vide jusqu'à l'abstraction, une abstraction qui s'expliquait par l'absence de toute vie. Et cela, la stupide clairvoyante l'avait compris. Cela n'a pas de nom."

Soit dit en passant baptiser un bateau le Terror et l'autre Erebus, quand on sait que Érèbe est la divinité primordiale et infernale née du Chaos, personnifiant les ténèbres, l'obscurité des Enfers... Ensuite Érèbe est métamorphosé en fleuve pour avoir secouru les Titans. C'est ainsi qu'il donne son nom à la région des Enfers où passent les âmes des défunts, région située entre le monde des vivants et les Enfers. 
Voilà qui ne l'aise rien augurer de bon....

Nous sommes plongés au coeur même de cette aventure et des effet provoqués par ces contrées "Depuis quelque temps, cette étrange humeur qu'on nomme le mal du Nord s'était emparée de lui, ses pensées divaguant au sujet de la mort de Scott, et ses propos devenant incohérents. On ne savait ce qu'était ce mal qui s'emparait des corps et des âmes. C'était peut-être l'absence de soleil, de lumière, le froid permanent – ce territoire désespérant : l'âme en était brisée."

Je n'en dirais pas plus sur cette expédition, pour ne rien gâcher du plaisir de cette lecture

Mais LE personnage centrale de ce roman, c'est bien son épouse Jane. Et L'auteur de préciser en exergue de son ouvrage :
"Si étranges qu'ils soient, les événements relatés dans cet ouvrage sont authentiques. Les journaux de l'époque ont fait des recensions précises et circonstanciées des moments les plus surprenants de ce récit. Des témoins oculaires les ont consignés dans des ouvrages que chacun pourra consulter dans les bibliothèques nationales anglaise et canadienne. L'auteur s'est permis de les livrer aux lecteurs."

Si vous avez lu l'incipit que j'ai publié en citation le roman s'ouvre en 1847. Soit 2 ans après le début de l'expédition.
Qu'est-elle devenue,.... l'Amirauté n'en a cure, c'est là que la personne et la personnalité de Jane vont intervenir avec toutes les constantes de l'héroïne

Et c'est là également que le roman, va basculer de pont de vue et va venir y puiser toute sa force. L'auteur nous livre ici un superbe récit épris de sensations émouvantes, fortes, poignantes
Tout ce qui fait la force d'un bon roman historique ou Historique, car tout est vrai, est present, sens du recit, justesse des propos, une ecriture fluide, une reconstitution en tous points réalistes, à noter même la présence de Dickens ou Jules Verne.
Cette femme a l'énergie du désespoir, une force qui impose le respect, une détermination à toute épreuve, prête à tout :
" Tu regardes dans la boule cristalline des contes de fées et les ignares et les charlatans t'affirment qu'il est vivant mais comment des ignares et des charlatans mesmériques pourraient-ils te dire la vérité ? Ils se font de la publicité sur ton dos. Ils profitent de l'arête coupante des souvenirs, de la puissance du passé, de tous ces trucs qu'on imagine toujours lorsqu'un être aimé disparaît et qu'on aimerait retenir le temps, le tirer à soi comme un drap qu'on ramène jusqu'à sa tête pour se protéger de la nuit et s'enfouir dans une autre nuit."

J'ai ouvert cette critique par deux questions et au moment de la clore je me rends compte que en écrivant cette critique deux autres me viennent à l'esprit
Comment se fabrique une légende ?
Alors est-ce la littérature qui fait les héroïnes ou les héroïnes qui font la littérature ?
Alors est-ce la littérature qui fait les héros, ou les héros qui font la littérature ?

"Comment vivre en héros ? " est le titre d'un roman du même auteur publié en 2017, celui-ci apporte peut-être une réponse au féminin....
Petite note, ce roman a connu une genèse très compliquée, et 6 versions avant que l'auteur ne trouve LA clé nécessaire à sa publication, vous vous doutez maintenant quelle est cette clé, comme quoi l'histoire n'est qu'un question de point de vue....
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On ne sait quelle est la « vedette » de ce livre : l'explorateur John Franklin, acharné à découvrir le fameux « passage du nord-ouest », menant plusieurs expéditions où finalement, mort de froid et de faim il laissera sa peau, ou bien son épouse Jane, attendant son retour telle une Pénélope moderne, persuadée que son John a survécu malgré l'évidence, et montant de nouvelles expéditions à sa recherche. En vain !
Ces aventures glacées se laissent lire avec plaisir. On compatit avec ces hommes dont l'audace confine à la folie, et on peut être agacé par le tempérament de lady Jane particulièrement bien rendu. Merci à l'éditeur qui rend la tache du lecteur plus aisée en agrémentant le texte de cartes bienvenues.
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Remontons le temps dans les années 1840. Toutes les terres de la planète n'ont pas été visitées, le doute & le mystère règnent encore dans la société anglaise. le monde obscur, l'après-vie alimente toutes les conversations. Qu'y a-t-il après la mort et qu'y a-t-il au-delà des glaces du Groenland? Fabrice Humbert plonge son lecteur dans une aventure épique, sociale & mystique. Lady Franklin voit son mari John Franklin qu'elle n'a pas vu depuis 3 ans en ombre fantomatique. Ce dernier est allé conquérir les régions arctiques et découvrir s'il y a un passage qui relie les océans Atlantique et ­Pacifique au Nord-Ouest du Monde. Rêve ou réalité? Elle fera tout pour découvrir ce qu'est devenu son mari quitte à mettre en péril la société anglaise.
Inspiré de faits réels, ce récit de 280 pages est un récit à plusieurs couches. Description d'une société en plein boom économique attaché à la peur de l'au-delà, roman d'aventures, scènes de peur primale avec discussions avec des morts... L'expérience des fantômes est un récit mené à la baguette, haletant, à l'écriture ciselée, qui embarque le lecteur dans les confins du monde & le laisse perdu dans le froid. Pour son plus grand plaisir. Cette histoire vraie aux multiples rebondissements a tout d'une série Netflix, sauf que tout est vrai. On frissonne, on s'extasie, on consent, on s'emballe.
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Une jeune fille de bonne famille se voit en aventurière … fascinée par le récit de nord extrême d'un certain Franklin, pourtant peu attirant... elle l'épouse et, grâce à ce que nous appellerions aujourd'hui une campagne de communication continue de mettre en oeuvre son image de héros, jusqu'à l'expédition de trop !
Le livre est bien écrit, quelquefois un peu pompeux, mais surtout l'histoire manque de consistance. Humbert s'appuie sur des faits réels, les descriptions sont bien documentées mais il n'y a pas assez ou trop de documentations pour qu'il parvienne à ne pas les délayer, à ne pas les énumérer de façon souvent maladroite
Un livre qui se lit facilement, ou l'on goûte à toutes les souffrances de ces hommes qui affrontent le grand Nord
Un genre de Jack London sans le talent et l'expérience vécue de l'américain , un genre de Jules Verne sans le culot et la verve de l'original, dommage.
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critiques presse (6)
LeJournaldeQuebec
31 juillet 2023
Une histoire fascinante et pleine de rebondissements qui méritait d’être racontée.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
14 juin 2023
L’écrivain se penche sur le destin de l’explorateur anglais John Franklin. Du grand art.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
14 juin 2023
Fabrice Humbert raconte les souffrances infinies de ces explorateurs et la construction d’un mythe.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
12 juin 2023
Roman d’une aventure humaine, habilement tressé sur une légende et un mode souterrain d ‘enquête, l’auteur de l’Origine de la violence et du Monde n’existe pas passe et finit là où ne s’attendait pas.
Lire la critique sur le site : Liberation
OuestFrance
12 juin 2023
Fabrice Humbert construit une quête mystérieuse, captivante et inspirée de faits réels autour de l’explorateur John Franklin.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeMonde
06 juin 2023
Il a fallu trois ans et maints détours à Fabrice Humbert pour écrire son roman sur l’explorateur du XIXᵉ siècle John Franklin dans le passage du Nord-Ouest.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le 11 juin 1847, dans sa demeure de Londres, Jane Franklin fit un rêve : elle vit son mari, l’amiral John Franklin, entouré d’une nuée bleue, ses rares cheveux comme épaissis et d’un blanc éclatant. Il était plus robuste que dans son souvenir. Son visage était contracté par la peur et il fuyait sur la neige. Ce n’était pas de la panique, plutôt une sorte de peur réfléchie, et il fuyait comme un homme qui compte bien échapper au danger. Derrière lui, il y avait une ombre mais les obscurités et les troubles du rêve empêchaient Jane de savoir s’il s’agissait de la nuit qui s’avançait ou d’une tout autre créature. Et puis John s’abattit par terre. Il tenta de se relever par le côté : son visage déterminé était devenu hagard.
Le rêve s’arrêta. Au matin, lorsque Jane s’éveilla, les mêmes images lui revinrent alors que tous ses rêves, d’habitude, se dissipaient. Son corps était lourd et elle se sentait fatiguée. Elle avait envie de pleurer.
Elle se prépara seule, sans domestiques, puis elle fit envoyer un mot à son ami James Ross, l’explorateur de l’Antarctique, qui la reçut quelques heures plus tard. Elle hésita à lui raconter son rêve, parce qu’elle se trouvait ridicule, mais James Ross n’était pas homme à sourire des prémonitions. Il en avait trop vu, dans sa vie d’explorateur. Il voulait bien croire à tout et à rien, aux esprits, aux rêves comme à Dieu.
— John est parti depuis plus de deux ans pour l’Arctique et nous n’avons jamais eu la moindre nouvelle, dit Jane. Alors ce rêve…
— Les rêves ne sont que des rêves.
— Oui, mais celui-là…James Ross la regarda.
— J’ai écrit dès janvier à l’Amirauté. Il n’est pas normal qu’aucun baleinier n’ait croisé les navires de votre mari.
— Je le sais bien, James. Il faut envoyer une expédition de secours et il faut que vous en preniez la tête.
— C’est ce que j’ai proposé. L’Amirauté m’a répondu qu’il fallait attendre et que les navires étaient chargés de vivres pour trois ans. Que l’Erebus et le Terror étaient les bateaux les plus fiables jamais envoyés en Arctique.
— Je paierai moi-même le navire de secours, dit Jane.Elle tourna la tête vers le fond de la pièce. Il lui semblait distinguer une lueur bleutée.

(INCIPIT)
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Franklin et ses compagnons ne sont plus sur la terre. Ils marchent dans un espace nu, désolé, qui pourrait être une lointaine planète. Ce sont des êtres abstraits dans un espace abstrait. Il n’y a rien. L’étendue. La neige. Quelques collines. Parfois, ils croisent quelques traces d’Indiens. Quelques traces de troupeaux. Des ombres en quête d’autres ombres. Ils avancent sans repères, et sans doute marchent-ils à l’intérieur d’eux-mêmes, d’un pas mécanique, pour ne pas tomber.
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- Je pense... je suis certain même... que les deux équipages sont morts dans d'atroces conditions...
- N'en doutons pas. Cela a dû être affreux, dit Graham.
- Et lorsque les hommes affrontent ces conditions, il est possible qu'ils en soient réduits... aux dernières extrémités.
Graham cessa de regarder les objets. Son œil froid se fixa sur Rae.
- Que voulez-vous dire, Rae ?
- Ils se sont dévorés entre eux.
- Pardon ?
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— Nous passerons sur la glace.
— Et s'il n'y a pas de glace ?
— Il y en aura.
— Vous ne trouverez pas beaucoup de volontaires.
— Je n'ai besoin que de dix hommes. Et puis je suis le capitaine: un volontaire, ce n'est jamais qu'un homme à qui j'ai donné un ordre.
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Il finit par comprendre que lorsqu’on se trouve en face de la folie, il n’est d’autre solution que de fuir ou de succomber à cette folie, même pour une minute.
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Vidéo de Fabrice Humbert
Le temps passe vite... Nous sommes déjà à plus de la moitié des présentations de la sélection du Prix Filigranes.Cette semaine, Fabrice Humbert, auteur du roman "Le monde n'existe pas" vous a laissé un message. Lui aussi a relevé le défi : présenter son roman en moins de 60 secondes ! Voici le résultat ! @Gallimard
«Autrefois, j'avais un ami. Je l'ai rencontré il y a bien longtemps, par un jour d'hiver, sautant de sa voiture et grimpant quatre à quatre les marches du lycée Franklin. C'est le souvenir le plus vivace que j'aie de lui, une impression inégalable d'éclat et de beauté. Figé sur les marches, rempli d'admiration et de honte, j'étais égaré dans ma condition de "nouveau", égaré en moi-même. Il m'a sauvé – des autres, de ma propre jeunesse. Des années plus tard, alors que cet homme était devenu une image détestée, j'ai tenté de le sauver. J'aurais aimé qu'on sache qui il était vraiment.»
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