Un peu déçue.
L'écriture est belle et l'auteur m'a embarqué assez facilement dans l'histoire. le problème c'est qu'il ne m'a amené nulle part et au final je suis restée sur ma faim. Avec des questions sans réponses et du flou concernant le personnage principal, et je ne parle pas des autres personnages, encore plus perdus dans la brume.
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Elle avait vieilli mais pas changé. Toujours aussi prévenante, toujours aux petits soins pour "son" Vincent. Dans quelques secondes, la phrase rituelle allait venir, ces mots, toujours les mêmes, qui l'avaient tellement agacé dans son enfance mais qu'il attendait aujourd'hui comme la preuve tangible de son retour :
- Et pour ce soir, qu'est-ce que tu veux manger ?
Voilà. C'était bien elle ! Vous n'aviez pas encore avalé la dernière bouchée du petit déjeuner ou du repas de midi, que déjà elle s'inquiétait pour le repas suivant. A croire qu'il n'y avait rien pour elle de plus important que se sustenter abondamment et de manière fréquente. Il fallait toujours accepter d'en "reprendre" pour éviter de la vexer de façon irrémédiable : quand à jeûner en sa présence, c'était se voir promis à une mort certaine par inanition dans les heures qui suivaient.
Il devait bien se l'avouer, la vie en France lui donnait quelques inquiétudes. Avec les années, à l'abri au coeur de ce qui pouvait passer pour un paradis sur terre, il avait oublié à quoi pouvait ressembléer une ville où les gens ne sont pas perpétuellement en vacances
Toutes ces silhouettes pressées, nerveuses et piétinantes, ces visages sérieux, toutes ces bribes de conversation qu'il surprenait malgré lui sur la banquette d'un bistrot ou dans la cohue du métro matinal, tous ces petits bonshommes gris, uniformément tristes avec leurs serviettes noires qui contenaitent des papiers tellement importants. p 16.
Vincent se sent tout drôle. Il se dit qu'il aurait mieux fait de rester avec les gamins du village et pourtant il a l'impression d'être rivé à ce pont ; quelque chose de beau est en train de lui arriver, quelque chose qu'il n'a jamais connu mais qu'il attend depuis toujours, lui semble-t-il.
Il a les james un peu molles et la bouche sèche lorsqu'il la voit déboucher dans le virage, à cinquante mètres, sur la petite route bordée de hauts buissons de muriers d'aubépines.
Elle s'avance à contre-jour, auréolée par les derniers rayons deu soleil qui descend déjà derrière les arbres. Il ne distingue pas les traits de son visage. Il espère qu'elle ne remarquera pas qu'il s'est mis à trembler. p8
C'est une coutume qui remonte assez loin,je dois dire.Nous sommes presque tous mariés,mais c'est un bon moyen pour échapper aux routines conjugales.Les conjoints n'ont pas le droit d'être présents ensemble