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3,27

sur 662 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après une vie de clochards célestes, Sophie et son compagnon Grieg,tombent sous le charme d'une vieille maison dans " les bois- bannis", " un fragment d'holocène négligé par le capitalisme ", perdu au coeur d'une prairie, aux pieds des moraine des Vosges,et s'y installent en prenant bien soin de ne garder que l'essentiel : lit,table et chaises,poêle mais aussi plume et livres!
Il ne s'agit pas de lâcheté mais plutôt de protection. S'éloigner d'un monde qui a perdu la tête au point de se détruire, et profiter avant de mourir, d'un havre de paix. Avant de mourir ,Sophie veut cependant " déguerpir " une dernière fois, accrochée à sa plume " comme à la queue d'un renard", écrire un livre " qui parlerait d'elle,la forêt sombre et velue".
Rapidement, une petite chienne s'invite à leur table. le titre n'est pas anodin car il contient toute l'effronterie de Sophie et sa volonté d'abolir les frontières entre l'humain et les autres vivants.
Pourquoi un chien ne pourrait- il pas se joindre au festin? Et plus encore partager leur lit et leurs rêves ?! Pour Sophie "... on n'est pas emmurés dans notre espèce, une espèce séparée des autres espèces, différente mais pas séparée, et que faire partie des humains n'est qu'une façon très restreinte d'être au monde".
Mais ce titre est aussi un remerciement à Janet Frame,cette soeur de coeur et d'esprit qui lui a permis de se sentir moins seule lorsqu'elle s'interrogeait sur sa " normalité ". Quel choc merveilleux lorsqu'elle a lu " Un ange à ma table " et découvert leur façon si proche d'être au monde.
Ce roman dont la fiction reste à prouver,nous parle de cette osmose avec la nature,du chagrin de voir le monde s'effondrer à l'image de son corps et celui de Grieg,mais aussi de la joie effrontée de faire comme si de rien n'était, et défier ses forces en co tinuant à se fondre à la moraine corps et âme.
Mais Sophie (Claudie ?) n'est pas que cette sauvageonne qui se goinfre de myrtilles à quatre pattes avec sa chienne, qui observe de loin les humains pour se régaler de leur étrangeté. Son écrit témoigne bien qu'elle n'est pas que nature mais, ô combien culture!
Si elle passe son temps à s'engouffrer dans la nature avec "Yes",alors que son compagnon s'enfouit plus que jamais sous sa montagne de livres,elle n'éprouve pas moins de plaisir à intellectualiser ses ressentis,à trouver les mots les plus savants pour peindre la nature comme une chercheuse de pépites.
Pour lui rendre hommage je voncluerai par cette phrase de Julien Gracq " tant de mains pour transformer le monde,et si peu de regards pour le contempler". Car vous,Sophie et Claudie, non seulement vous savez contempler le monde mais vous savez vous y mêler et nous en faire profiter!
Vous n'aurez aucun regret lorsque vous abandonnerez ce corps dont vous parlez à la troisième personne du singulier comme si vous étiez différenciés, pour rejoindre le grand tout !
Lecture qui sort des sentiers battus et qui m'a permis de faire connaissance avec Claudie Hunzinger,une femme bien singulière !
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Sophie est une écri-vaine vieillissante qui vit dans une maison isolée avec le compagnon de sa vie.
Un jour une chienne égarée se réfugie chez eux.
Et les voilà partis pour une vie à trois.
Ce n'est pas à proprement parler un roman.
Je pencherais plutôt pour une autobiographie adaptée.
Et quelle belle vie ils mènent ces trois là.
Sophie, proche de la nature, si proche que chaque jour elle fait des kilomètres dans les bois.
Grieg, plus casanier, plus solitaire, entouré des ses livres.
Chacun sa chambre, chacun son domaine.
Un respect total de l'autre.
Yes, la chienne, folle d'amour pour ses nouveaux compagnons de vie.
Oui, c'est vraiment une belle vie avec la nature pour compagnie à la place des humains.
Sophie est une très belle personnalité, authentique, originale.
Leur vieillissement n'a rien d'un naufrage, malgré les inconvénients qu'il entraîne.
Il est au contraire doux, tendre, complice, apaisant.
Un vrai bonheur d'avoir partagé le temps d'un livre avec eux et d'avoir fait la connaissance de Claudie Hunzinger.
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J'ai eu l'occasion de rencontrer Claudie HUNZINGER lors d'une soirée à ma librairie. Je l'ai trouvée vraiment passionnante. Chaque fois que j'ouvre un de ses livres, je ne sais pas à quoi m'attendre. C'est toujours surprenant. Est-ce que j'aime, est-ce que je n'aime pas ? C'est le 4ème livre que je lis de cette romancière.

Comme pour ses autres romans, les thèmes de prédilection de Claudie sont abordés : la nature, le débordement de la société, le couple, les amours, et aussi la vieillesse.

Le fil n'est jamais linéaire. Là tout part de l'apparition d'une chienne au sein d'un couple qui vit éloigné de tous voisins, au fin fond d'une forêt dans les Vosges. Oh, ils ne vivent pas en ermite pour autant. Ils sont connectés au monde par le biais d'internet et restent informés.

Ce sont des bouts de vie qui sont racontés, des réflexions sur la société, des atrocités faites à la gente animale, des promenades en forêts qui se font moins longues, vu l'âge, du retrait de la vie tout doucement, et surtout de cette petite chienne qui surgit par hasard dans leur vie et qui vient bouleverser leur train-train habituel.

Cela tourne un peu en rond, mais on comprend à la fin pourquoi l'écriture est si décousue… Mais ça, je ne le dévoilerai pas. Lu depuis un petit temps déjà.
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Tout m'en donnait envie, et babelio et le prix Femina et les premières pages que j'avais envie d'écrire et réécrire dans un carnet. " Ses pieds restent sûrs et même révoltés, je n'ai jamais vu des pieds aussi révoltés, à déformer toutes les chaussures" p40. Waouh cette bonne femme de la terre mère, anar, poète avec ses chaussures lunaires complètement décalée va me plaire, que va t elle me raconter de son personnage, comment va t elle évoluer se mouvoir dans son histoire? le chapitre 7 sur les adieux aux choses révolues, sur la vieillesse qui s'installe est juste suffisant à lui même, magnifique si simple et si plein, une page et demie lovée de surcroit dans la forêt. Cette écri-vaine est fabuleusement attachante : "Je n'imaginais pas à quel point ces pompes, tels deux éléphants gris, se proposaient de m'emporter sur leur dos explorer encore les montagnes" p65. Si tout le livre est comme ça bon sang, je vais le relire 50 fois.
Ce personnage, cette écri-vaine, femme vieillissante (qui a tout pour nous faire croire à l'auteure), vit avec un homme, aussi marginal l'un que l'autre semble t elle dire, retiré du monde. Une chienne va compléter le duo, et voilà. Et voilà! C'est presque tout.
Un peu de confusion s'immisce après ce charme dévastateur. Et j'adhère moins au contenu parce que je me perds, je ne sais plus ce que je lis : comme une intro usurpatrice qui tend vers le roman et tourne à l'essai, au cahier de croquis d'auteur. Les phrases sont parfois jetées dans un grand tout, entre carnet de confession, souvenirs d'ado, soixante huitards, combat contre les chasseurs, les violeurs, les hommes des villes, toutes les pensées y passent avec parfois de belles envolées poétiques, des engagements militants, féministes, écologistes, des lieux communs aussi, parfois des mots accolés, des idées un peu étriquées, parfois des paragraphes de début de scénario qui nous ramènent vers le roman. le personnage semble de plus en plus s'effacer pour laisser toute la voix à Claudie Hunzinger elle même. Je crois que c'est ça qui a pris le dessus sur ma lecture et m'a lassée. Les pages passant, je me suis sentie conviée à rentrer dans une intimité qui n'aurait pas eu besoin d'être aussi extravertie, la narration du début nous proposait une vie recluse, une maturité, une réflexion solaire sur la vie.
Désillusion, j'ai fini par traverser le dernier tiers en courant d'air.
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Ma PAL fait plusieurs mètres sans compter le nombre de livres non lus dans ma liseuse. Qu'à cela ne tienne, je suis dans une librairie... il me faut de nouveaux livres.

Cette fois je vais acheter celui ci recommandé chaudement par la libraire. Bien m'en a pris. Car c'est un livre étonnant. L'écriture est saccadée. Les phrases sont brèves. Les références culturelles sont multiples, tout comme les descriptions de la nature et de ses merveilles.

"... je veux bien être devenue vieille, d'accord je prends la vieillesse et son corps déglingué, mais je prends aussi l'inconnu qui va avec elle! J'avais oublié l'inconnu. Et j'ai longuement pensé à l'inconnu devant moi, et la vieillesse m'a semblé devenir une sorte d'expédition en zone inconnue. Je l'ai pris comme ça."

Et effectivement c'est ce voyage que nous narre l'écri - vaine.

Un voyage avec ses joies et ses bas... Je ne sais si ce livre intéressera aux lecteurs / lectrices jeunes mais pour une cinquantenaire, c'est parlant.

Ce fut une bien belle expédition.

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Un soir d'automne, une petite chienne bien mal en point, vraisemblablement victime de sévices de la part de ses anciens maîtres, vient se réfugier et bousculer le quotidien monotone d'un vieux couple de soixante-huitards. Elle, c'est Sophie, écri-vaine, double de l'autrice et lui, son compagnon, son vieux grigou, son gredin, c'est Grieg.

Tous deux ont choisi, depuis de nombreuses années, de vivre en marginaux, loin du premier village et de la civilisation, dans une ancienne maison nichée dans une clairière, au fond de la forêt, un endroit nommé Les Bois-Bannis. Les livres et la nature rythment leur existence de tous les jours. Pas complètement ermites, ils sont connectés à Internet et s'informent régulièrement, mais ils se méfient des gens et observent avec horreur notre univers qui bascule irrémédiablement et où tout peut arriver d'un moment à l'autre.

Dans ce roman sensible mais assez désordonné, Claudie Hunzinger as mis beaucoup d'elle-même et de sa vie atypique et libre auprès de son compagnon depuis plus de soixante ans. Elle nous fait partager son amour absolu et ses connaissances de la nature, également son angoisse devant le chaos d'un monde en déclin. Il est question de la vieillesse, de la décrépitude et de la mort mais aussi de la vie et de la liberté à tout prix. Tout un élan de joie !

J'ai aimé ce livre, le premier que je lis de Claudie Hunzinger. Néanmoins il ne m'a pas enthousiasmée malgré son résumé accrocheur et ses thèmes prometteurs. Je pense que cela est dû au style de l'autrice, auquel je n'ai pas adhéré. Une belle écriture précise, poétique, recherchée, passionnée, truffée de références culturelles (peut-être trop pour des lecteurs non initiés). En même temps, des sauts inopinés dans le temps, des réflexions et des notes personnelles, des phrases parfois trop longues, des envolées lyriques incontrôlées et des énumérations scientifiques interminables qui m'ont lassée et un peu perdue. Je le regrette.

#Challenge illimité des Départements français en lectures (68 - Haut-Rhin)




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Sophie est écri-vaine et avec son compagnon Grieg, ils vivent très isolés dans une longère près d'un chemin de randonnée.
Un jour arrive une petite chienne, blessée, probablement maltraitée, qui élit domicile dans la maison.
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman, si ce n'est un long monologue intérieur de Sophie, qui voit s'écouler les saisons vers la vieillesse, et observe la nature environnante, les changements opérés sur l'environnement, et sur le corps de son mari et du sien.
C'est un livre qui m'a beaucoup touchée, écrit de façon remarquable par Claudie Hunzinger, avec cette plume particulière qui effleure les gens, les animaux, et les choses sans s'y attarder, juste pour y porter un instant son attention. La petite chienne est vivante, joyeuse, et apporte à ce couple vieillissant une touche de joie et de tendresse.
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Sophie et Grieg sont un couple de retraités qui habitent aux Bois-Bannis. Leur quotidien est jalonné par leurs petites habitudes. Mais tout cela se voit chamboulé lorsque une petite chienne maltraitée arrive à la porte du couple.

Je dois dire que ce roman n'a pas été une lecture aisée pour ma part, et que je n'ai pas enchaîné les chapitres sans pauses. Je dois reconnaître une qualité d'écriture inouïe de la part de l'auteure, mais je dois aussi dire que je ne m'attendais pas forcément à cela en ouvrant ce roman.

La rencontre avec la chienne sert en fait davantage de prétexte à l'auteure pour ainsi partir en digressions constantes et il faut s'accrocher. J'ai trouvé ce texte très érudit mais pas toujours simple à suivre, il faut le dire.

L'auteure nous livre une réflexion intéressante au sujet de plusieurs thématiques et cela sous le prisme de son personnage principal, Sophie, qui va quasiment porter à elle seule l'histoire.

Il reste au final une lecture très intéressante et qui pousse à la réflexion constante. Même si parfois j'ai eu quelques difficultés à m'immerger pleinement dans ce texte, je ne peux que reconnaître sa qualité.

En toile de fond, la nature tiendra une place primordiale. J'ai beaucoup aimé cette promenade colorée et emplie de sensibilité que nous propose l'auteure.

La plume de l'auteure est d'une grande élégance. Avec beaucoup de minutie et de détails, elle nous permet d'imaginer au mieux les lieux qu'elle dépeint. Les chapitres sont de taille moyenne.

Un roman d'une grande qualité stylistique et empli de réflexions intéressantes. Même si la lecture n'a pas toujours été aisée pour ma part, je suis contente d'avoir pu découvrir ce récit.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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C'est étrange que le résumé "éditeur" ne soit pas conforme à la quatrième de couverture, pas mal non plus.
Il y a de la poésie et de l'amour dans cet écrit où une petite chienne va bouleverser et réveiller un vieux couple. Grieg va modifier ses habitudes de vieil ours solitaire; sa compagne Sophie, écri-vaine, retrouve le plaisir des longues promenades dans une nature qu'elle aime. le vieux couple retrouve une certaine joie de vivre avec Yes qui oublie sa triste vie antérieure.
Le vieux couple que nous formons (77 et 78) vit une expérience proche: nous avons adopté en juin une petite chienne de onze ans très dynamique encore et qui nous rajeunit...sauf que nous sommes citadins et que nous n'avons que des parcs mais nous avons un plus par rapport à Sophie: le lien social que provoque l'animal: tout le monde ou presque s'arrête pour parler, surtout si un chien les accompagne!
Un prix Femina bien mérité.
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Je viens de faire la connaissance de Claudie Hunzinger et je vous avoue que j'ai pris un immense plaisir à sa plume d'ecri-vaine, à son univers aux Bois-Bannis, le refuge où elle réside avec Greig, son compagnon et où débarque Yes, une chienne qui va apporter au couple une présence bienfaisante après avoir elle-même subit des sévices.
Récit autobiographique qui englobe l'amour de la langue, des mots, de la nature et dresse le constat d'un monde en pleine mutation, prédestiné et annoncé à disparaitre.
Avec tendresse l'ecri-vaine partage son quotidien, le travail d'écriture, ses fugues forestières, ses complicités avec l'homme de sa vie et une chienne qui remplissent à eux seuls son existence, se méfiant des inconnus qui pourraient rompre le charme du lieu qu'ils ont choisi, un lieu rustique mais habité des présences du passé et des leurs.
le bonheur est dans la simplicité, la gourmandise qu'offrent la nature et la présence de l'amour qu'il soit humain, animal ou végétal et la manière de nous le restituer, d'évoquer la vieillesse, le futur annonciateur de la séparation.
Une très jolie rencontre.
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