On adhère, ou pas, ou modérément .
Et peut on parler de road movie verbal, je ne crois pas, je l'écris quand même.
Un avatar de
Claudie Hunzinger, Sophie Hunzinga et Grieg, son compagnon de route, octogénaires accomplis ou pas encore, ont choisi de vivre dans un coin reculé du monde et des Vosges. Ils en sont à leur troisième année. le premier commerce est à une heure de route, le premier médecin probablement à guère mieux, bon choix lorsqu'on est vieux d'être ainsi loin de tout, sauf du cimetière, à portée d'un lancer de caillou. Précisons, Sophie et Grieg ont découvert cet endroit lors d'une balade. Un ancien hameau où s'étaient repliés au temps jadis des amish ou équivalent. le village fut ensuite abandonné pour les Amériques lointaines et autre contrée
Une chienne, surgie de nulle part, pardon surgie de la violence humaine qui ne peut être que violente, s'en vient trouver refuge auprès de nos deux compagnons.
Peu d'éléments d'histoires et de vie concernant Sophie et Grieg.
Rencontre à 5 ans respectifs.
Grieg, un en marge de tout. Serait devenu clochard à l'ancienne aux dires de Sophie, s'ils ne s'étaient pas rencontrés. A t il un peu travaillé, de quoi a t il vécu hormis les revenus de Sophie. On ne sait pas, ce n'est pas le propos du livre ni le nerf de la guerre.
De Sophie, on en sait légèrement plus. Une famille enfermement où elle ne s'est pas laissée enfermée. le père, absent de l'écriture de
Claudie Hunzinger. A 5 ans se prend pour un chien, attention aux morsures à l'école, puis endosse les habits d'une fille abandonnée vers 12 ans, à 15, se qualifie garçon. Etc. En marge mais moins que Grieg. Des talents d'écrivain, source de revenus du couple, ne soyons pas terre à terre et ne nous attardons pas plus sur le matériel. Des enfants, deux je crois, je ne suis pas sûr. N'existent dans le livre. Dans la vie, je ne sais pas.
Donc, dans ce road movie littéraire, Sophie monopolise la parole. Il y a de tout, il y a de rien, il y a des qualités descriptives indéniables, des propos portes ouvertes que l'on défonce, d'autres plus discutables, des pensées profondes que l'on partage, d'autres pas. Quelques phrases me dérangent. Exemples.
- le charme de Grieg était celui d'un enfant, un enfant en ce sens qu'il avait réussi à échapper à la vie des adultes. Commentaire, L'immaturité doit elle être érigée en programme ?
- Déguerpir. Idem est ce un programme ?
- La vieillesse, c'est toujours pire. Commentaire, toute une vie pour cette conclusion !
- Je répète, je suis pour l'humain. Il est le grand personnage du roman de la terre. Rien d'un héros positif. Plutôt un beau salaud. Commentaire, tiens on parle de moi.
Et le chien dans tout cela. Une chienne en fait. Reflet de quoi. Sophie à 5 ans puis plus, l'innocence de la vie, bonne conscience, ange gardien, un peu de tout cela et de tout ce qui m'a encore échappé.
Jolies pages de fin sur la mort de Grieg qui ne mourra pas en vrai du moins tout de suite. Et des pensées amoureuses qui nous réconcilient avec ces salopards d'humains.
P. 86. Je me suis demandé ce que j'aimais plus que tout. J'ai compté. Liberté. Grieg. Yes ( le nom du chien), mes Buffalos, notre abri de jardin.
Commentaires. Liberté, je comprends en ces temps de franche dictature ( je plaisante ), Grieg l'âme et l'amour soeur, important effectivement, Yes c'est à dire moi, mes Buffalos pour déguerpir, notre abri de jardin. Soit, chacun ses choix de vie, mais il n'est pas interdit d'être moins égocentré.
Un chien à ma table, on adhère, ou pas ou modérément.