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Citations sur A vau-l'eau (25)

la vie de l’homme oscille comme un pendule entre la douleur et l’ennui
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« Ni le lendemain, ni le surlendemain, la tristesse de M. Folantin ne se dissipa ; il se laissait ailler à vau-l’eau, incapable de réagir contre ce spleen qui l’écrasait. […] Peu à peu, il glissait à un alourdissement absolu d’esprit. »
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— Allons, ce que j'ai de mieux à faire, soupira M. Folantin, c'est encore de me coucher et de dormir. — Et, pendant qu'il ouvrait ses couvertures, et disposait ses oreillers, des actions de grâces s'élevèrent dans son âme, célébrant les pacifiants bienfaits du secourable lit.
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Tous ces romans avaient été rédigés par d’incontestables imbéciles et M. Folantin filait vite, ne reprenant haleine que devant les volumes de vers qui battaient de l’aile à toutes les brises. Ceux-là étaient moins dépiautés et moins souillés, attendu que personne ne les ouvrait. Une charitable pitié venait à M. Folantin pour ces recueils délaissés. Et il y en avait, il y en avait ! des vieux datant de l’entrée de Malekadel dans la littérature, des jeunes, issus de l’école d’Hugo, chantant le doux Messidor, les bois ombreux, les divins charmes d’une jeune personne qui, dans la vie privée, faisait probablement la retape. Et tout cela avait été lu en petit comité et les pauvres écrivains s’étaient réjouis. Mon Dieu ! ils ne s’attendaient pas
à un retentissant succès, à une vente populaire, mais seulement à un petit bravo de la part des délicats et des lettrés ; et rien ne s’était produit, pas même un peu
d’estime. Par ici, par là, une louange banale dans une feuille de chou, une ridicule lettre du Grand-Maître pieusement conservée, et ç’avait été tout.
Ce qu’il y a de plus triste, pensait M. Folantin, c’est que ces malheureux peuvent justement exécrer le public, car la justice littéraire n’existe pas ; leurs vers ne sont ni meilleurs, ni pires que ceux qui se sont vendus et qui ont mené leurs auteurs à l’Institut.
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Dépourvu d'argent comme il l'était, ne pouvant prétendre à lever des filles dans un bal, il s'adressait aux affûts des corridors, aux malheureuses dont le gros ventre bombe au ras du trottoir ; il plongeait dans les couloirs tâchant de distinguer la figure perdue dans l'ombre ; et la grossièreté de l'enluminure, l'horreur de l'âge, l'ignominie de la toilette et l'abjection de la chambre ne l'arrêtaient point. Ainsi que dans ces gargotes où son bel appétit lui faisait dévorer de basses viandes, sa faim charnelle lui permettait d'accepter les rebuts de l'amour. Il y avait même des soirs où sans le sou, et par conséquent sans espoir de se satisfaire, il traînait dans la rue de Buci, dans la rue de l'Egout, dans la rue du Dragon, dans la rue Neuve-Guillemin, dans la rue Beurrière, pour se frotter à de la femme ; il était heureux d'une invite, et, quand il connaissait une de ces raccrocheuses, il causait avec elle, échangeait le bonsoir, puis il se retirait, par discrétion, de peur d'effaroucher la pratique, et il aspirait après la fin du mois, se promettant, dès qu'il aurait touché son traitement, des bonheurs rares.
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Pourtant, une partie de son quartier demeurée intacte, près du Luxembourg mutilé, était restée pour lui bienveillante et intime : la place Saint Sulpice.
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la carne fétidait, les verres avaient des ronds de bouche encore marqués, les couteaux étaient dépolis et gras et les couverts conservaient dans leurs filets le jaune des œufs mangés
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Le garçon mit sa main gauche sur la hanche, appuya sa main droite sur le dos d’une chaise et il se balança sur un seul pied, en pinçant les lèvres.
— Dame, ça dépend des goûts, dit-il ; moi, à la place de monsieur, je demanderais du roquefort.
— Eh bien, donnez-moi un roquefort.
Et M. Jean Folantin, assis devant une table encombrée d’assiettes où se figeaient des rogatons et de bouteilles vides dont le cul estampillait d’un cachet bleu la nappe, fit la moue, ne doutant pas qu’il allait manger un désolant fromage ; son attente ne fut nullement déçue ; le garçon apporta une sorte de dentelle blanche marbrée d’indigo, évidemment découpée dans un pain de savon de Marseille.
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Quelle occupation que la prière, quel passe-temps que la confession, quels débouchés que les pratiques d'un culte ! - Le soir, on va à l'église, on s'abîme dans la contemplation et les misères, de la vie sont de peu ; puis les dimanches s'égouttent dans la longueur des offices, dans l'alanguissement des cantiques et des vêpres, car le spleen n'a pas de prise sur les âmes pieuses.
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Le ténor se tenait en scène comme un frotteur et il nasillait, quand par hasard il lui coulait de la bouche un filet de voix.
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