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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'y ai lu plusieurs choses que je connais d'ailleurs... La bureaucratie médiocre, avec sa hiérarchie, son travail répétitif, ses mesquineries et ses promus par relations... Ca, c'est du Dostoïevski, c'est du Balzac. le personnage principal, que je n'ose pas qualifier de héros, est petit, vieilli avant l'âge, mal habillé, boiteux, timide... Un de ces hommes que l'on ne regarde pas, auquel on ne fait pas attention.
Ensuite, j'ai lu un homme qui s'enferme dans un quotidien répétitif, sans famille, sans ami, sans passion. Il traîne sa peine, son spleen, dans les rues de Paris – les plus belles pages sont celles qui décrivent les promenades du personnage le long des quais, ses flâneries devant les boîtes des bouquinistes sur les quais de Seine. Mais ce loisir aussi lui échappe peu à peu, il n'est pas particulièremet cultivé, ne cherche pas à l'être. Il essaye alors de remplir sa vie par le confort matériel, comme le personnage de la nouvelle le Pigeon de Patrick Süskind, en se repliant sur son logement. Mais, là non plus, rien ne va : son concierge fait mal son ménage, sa fumée ne le chauffe pas assez, ses meubles sont viellots, ses papiers peints défraîchis... Il n'arrive pas à trouver de bon restaurant et multiplie les mauvaises expériences d'oeuf pas assez cuit, de boeuf trop dur, de vin aigre...
L'écriture nous fait passer par différents sentiments face au personnage, puisqu'on alterne donc entre la moquerie, la pitié, le frisson mêlé d'inquiétude – et si, moi aussi, je vivais une vie si vide ?
J'ai enfin pensé au poème de Victor Hugo « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent dans les Châtiments, avec certains vers qui pourraient décrire le personnage de la nouvelle :
« Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d'être en ne pensant pas ».

Une courte lecture, qui bouscule un peu tout en pinçant le coeur.
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Joris-Karl Huysmans de son vrai nom Charles Marie Georges Huysmans, est un écrivain et critique d'art français (1848-1907). Huysmans était le descendant par son père, d'une lignée d'artistes peintres hollandais. Certains tableaux du plus célèbre de ses ancêtres, Cornelius Huysmans, peintre à Anvers au XVIIe siècle, figurent aujourd'hui au Louvre et c'est pour mieux évoquer ses origines hollandaises, que Huysmans adopta le prénom de Joris-Karl. A partir de 1876, Huysmans collabore en tant que chroniqueur d'art, à différents journaux pour lesquels il rédige des comptes rendus des Salons de peinture et il prend la tête du combat visant à imposer l'Impressionnisme au public. A vau-l'eau est une nouvelle parue en 1882.
Jean Folantin, célibataire d'une quarantaine d'années, mène l'existence monotone d'un commis de bureau d'autant qu'il a tiré un trait sur toute vie sentimentale, « maintenant les amours étaient bien finies, les élans bien réprimés ; aux halètements, aux fièvres avaient succédé une continence, une paix profonde ; mais aussi quel abominable vide s'était creusé dans son existence depuis le moment où les questions sensuelles n'y avaient plus tenu de place ! » Par contre, comme chacun sait, le seul plaisir qui puisse durer jusqu'à notre dernière heure, est le plaisir de la table. Encore faut-il trouver une bonne adresse et c'est là, le sujet de cette nouvelle et l'activité principale de Folantin. Trouver une gargote, un bouillon ou une taverne où la viande soit mangeable et la nappe relativement propre, ne sera pas une mince affaire…
Si ce Jean Folantin est le prototype parfait du petit fonctionnaire célibataire qui végète dans son coin – un personnage que l'on croise souvent dans la littérature de cette époque – c'est aussi, le clone de l'auteur qui met beaucoup de lui dans cette nouvelle. Les lieux sont ceux que Huysmans à beaucoup fréquentés, ce quartier de Paris qui s'étend entre Saint-Germain-des-Prés et Saint-Sulpice, les restaurants sont souvent ceux où Huysmans mangeait et comme l'écrivain, Folantin est un fonctionnaire s'ennuyant dans son travail. La seule différence, de taille, entre ces deux-là, l'un erre l'esprit vide quand l'autre vit sa passion, écrire.
Une vie terne, sans passions, sans buts. Une existence comme suspendue dans le temps et qui n'a pour se raccrocher au réel que ce banal et trivial souci, trouver un restaurant correct pour manger ! D'autres écrivains écriraient et ont écrit sur la quête de l'amour, Huysmans choisit la recherche de nourriture. A défaut d'amour qu'on trouve un plaisir. Voilà qui ne manque pas d'originalité.
Si le lecteur s'amuse souvent devant les déboires endurés par le malheureux Folantin, il devra néanmoins accepter le constat final pessimiste : « Allons, décidément, le mieux n'existe pas pour les gens sans le sou ; seul, le pire arrive. »
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On peut parfois être désolé de voir de grands noms de la littérature tomber dans l'oubli. Ce n'est pas le cas de Huysmans ! C'est un nom que j'ai eu l'occasion de croiser de temps en temps et que j'ai souhaité découvrir.
A vau-l'eau est un court roman sur un employé de bureau et ses repas. Une histoire qui se lit facilement et mais dont on ne retient pas grand chose, au final.
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