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Citations sur Opération Napoléon (71)

Alors qu’il se trouvait encore sur le glacier, Ratoff était parvenu à la conclusion que la raison pour laquelle Carr l’avait choisi pour diriger cette mission était finalement assez simple : il considérait qu’on pouvait aisément le sacrifier. Il serait assez simple de le faire disparaître. Il était une source d’embarras, le vestige d’une époque que tout le monde voulait oublier. Ratoff en était convaincu : Carr savait exactement ce que cet avion contenait, de même sans aucun doute, qu’une poignée d’autres hauts gradés des renseignements militaires. Ce qu’il ignorait, en revanche, c’est si quelqu’un d’autre connaissait ce secret. Il n’était même pas sûr que qui ce soit, en dehors de l’armée, sache ce qui était en train de se passer. Pour la première fois depuis des années, Ratoff se sentait menacé, et cette sensation avait réveillé son instinct animal.
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Ayant achevé sa lecture, il resta planté au milieu de la tente, abasourdi, enveloppant d’un regard vide les documents, la mallette, les passeports et le journal du pilote. Il lui fallut un long moment pour saisir toutes les implications et les replacer dans le contexte de ce qu’il savait déjà. Il examina à nouveau les signatures, passa en revue tous les noms mentionnés. Ils lui étaient très familiers.
Peu à peu, ses pensées éparses s’organisèrent. Il comprenait les mensonges, à présent. Il comprenait les mensonges, à présent. Il comprenait toute la désinformation qui avait été répandue. Soudain, il saisissait l’importance de cet avion, et pourquoi ils avaient passé des décennies à le chercher.
Ratoff grimaça lorsque la vérité se leva enfin dans son esprit. S’ils avaient vraiment exécuté ce plan, puis organisé cette vaste opération militaire pour protéger leur secret, alors il était lui-même clairement en danger. On l’éliminerait à la première occasion ; ils l’auraient assassiné de toute façon, même s’il n’avait pas lu les documents. Carr savait depuis le début qu’en cas de succès, cette mission signerait son arrêt de mort. L’ironie de cette histoire lui arracha un sinistre sourire. Il aurait fait la même chose, à leur place. Il regarda de nouveau les documents et secoua la tête.
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Carr avait hérité de l’avion du Vatnajökull au début des années 70, quand il prit le commandement de l’organisation et qu’au cours des cinq ans nécessaires pour apprendre tous les ressorts de ses nouvelles fonctions, son prédécesseur l’avait progressivement mis au courant de la présence d’un avion allemand dans les glaces, et des détails de cette histoire. A l’issue de cette période de transition, Carr connaissait tout sur cet avion et ce qu’il transportait, et savait ce qu’il fallait faire au cas où l’on retrouverait un jour l’appareil porté disparu. L’opération en cours obéissait à une procédure préétablie, que Carr avait sans cesse revue et modifiée au fil des ans. Seuls une poignée de militaires haut placés connaissaient l’existence de l’avion et la procédure à suivre en cas de réapparition. Cette information, classée top-secret depuis cinquante-quatre ans, n’était jamais sortie de ce cercle restreint, où elle était transmise de génération en génération par ceux qui occupaient des postes concernés. Carr lui-même ne connaissait pas tous les détails de cette histoire, même s’il en savait bien assez pour ne pas vouloir imaginer les répercussions à venir si la nouvelle de ce que contenait l’avion venait à se répandre.
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Carr s’interrompit quelques instants pour organiser ses idées. Il avait à présent toute l’attention du ministre.
- Nous ne savons pas précisément quelle était sa destination, poursuivit-il. Mais ce qui est sûr, c’est que l’or n’a pas dépassé la ville de Walchensee, en Bavière, où il a été enterré dans un endroit tenu secret, près de la centrale électrique d’Obernach. Il a été déterré peu après par certains de nos hommes, puis il a disparu. C’était en février 1945. La guerre touchait à sa fin. Nos hommes auraient entendu parler de cet or par le plus grand des hasards, puis l’auraient récupéré et rapatrié aux Etats-Unis. Le gouvernement américain a toujours refusé de s’exprimer sur cette affaire, mais elle a provoqué un scandale politique, et les médias allemands ressortent régulièrement l’histoire de l’or de Walchensee. Personne ici ne sait ce qu’il est devenu – même si, naturellement, les Allemands refusent de nous croire.
- Bon Dieu, vous voulez dire qu’il se trouverait dans cet avion, sur le glacier ? interrogea le ministre, abasourdi.
Il avait tout gobé – l’hameçon, la ligne et le bouchon.-
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Extrait P 17
Dans sa quête de l’avion perdu, le colonel Miller était comme un possédé. Il semblait insensible à la fatigue et gagna l’admiration des deux frères, qui le traitaient avec un mélange d’affection et de respect, prêts à tout faire pour lui. Miller s’appuyait beaucoup sur leur connaissance de la région, et ils se lièrent d’amitié. Mais finalement, les opérations ayant déjà été suspendues par deux fois en raison des terribles conditions qui régnaient sur le glacier, le colonel fut contraint d’abandonner ses recherches. Lors de la deuxième tempête, les tentes et tout l’équipement se retrouvèrent ensevelis sous la neige, perdus à tout jamais. Certains détails de cette expédition restaient pour les deux frères une énigme.
Un jour, ils étaient tombés sur Miller, seul, dans les écuries en train de caresser l’un de leurs chevaux, dans son box. Le colonel, qui les avait impressionnés par son courage et l’autorité dont il faisait preuve sur ses troupes, s’était manifestement isolé pour pleurer. Il tenait dans ses mains la tête de l’animal, et ses épaules tremblaient.
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Le blizzard faisait rage sur le glacier.
Il ne voyait rien devant lui, parvenait tout juste à distinguer la boussole au creux de sa main. Même s'il l'avait voulu, impossible de faire demi-tour. La tempête lui cinglait le visage, criblant sa peu de flocons durs et froids venus de toutes les directions. Une épaisse croûte de neige s'était formée sur ses vêtements et, à chaque pas, ils s'enfonçaient jusqu'aux genoux. Il avait perdu toute notion du temps...
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Ayant achevé sa lecture, il resta planté au milieu de la tente, abasourdi, enveloppant d'un regard vide les documents, la mallette, les passeports et le journal du pilote. Il lui fallu un long moment pour saisir toutes les implications et les replacer dans le contexte de ce qu'il savait déjà. Il examina à nouveau les signatures, passa en revue tous les noms mentionnés. Ils lui étaient très familiers...
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L'Histoire n'est qu'un tissu de mensonges_nous le savons bien, vous et moi. Il y a eu tant de dissimulations, tant de choses inventées de toutes pièces ; nous avons dit la vérité sur des mensonges, et menti sur la vérité, enlevé telle chose pour la remplacer par telle autre. C'est notre job. Vous m'avez dit un jour que l'histoire de l'humanité n'était rien d'autre qu'une succession de crimes et de malheurs. Et bien, c'est aussi une succession de mensonges savamment construits.
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- Que comptez-vous faire de l'avion ? demanda [le ministre] alors que leur entretien touchait à sa fin.
Carr s'était préparé à cette question, et à celle qui, inévitablement, suivrait.
- Nous le retirerons du glacier avec tous les débris que nous trouverons, y compris les cadavres et autres objets, et nous rapporterons le tout aux États-Unis. C'est pour cela que nous avons pris un c-17, monsieur le ministre. Sa capacité d'emport est illimitée. Il décollera de Keflavik et volera sans escale jusqu'à notre base de Roswell, où l'avion nazi disparaîtra à tout jamais.
- Roswell ? s'étonna le ministre. La ville des extra-terrestres ?
- C'est la meilleure cachette qu'on puisse imaginer. Après toutes ces histoires abracadabrantes de soucoupes volantes et de Martiens, tout ce qu'on peut raconter sur Roswell et ce qui se passe là-bas est immédiatement considéré comme un simple délire, sauf par une infime minorité de cinglés obsédés par les ovnis. Si le bruit se répand que nous cachons un avion nazi à Roswell, les gens trouveront ça encore plus poilant.
- Et l'or ? interrogea le ministre.
- Ce serait dommage de gaspiller. J'imagine qu'il disparaîtra dans les stocks de la Réserve fédérale, à moins que vous n'ayez une autre suggestion.
Ils s'étaient séparés en bien meilleurs termes. L'appréciation que le ministre de la Défense pouvait avoir du rôle des services secrets s'était grandement améliorée, ce qui avait créé entre eux un nouveau terrain d'entente.
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-Cette opération obéissait aux nécessités de la guerre, finit par déclarer Miller. Il nous fallait bien nettoyer derrière les politiques. Ça a toujours été comme ça.
-Je sais, même si, pour ma part, je mettrais plutôt ça sur le compte d'une crise de démence passagère. Dans les derniers mois de la guerre, tout le monde pétait les plombs.
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