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EAN : 9782253940852
416 pages
Le Livre de Poche (30/08/2023)
3.01/5   41 notes
Résumé :
Après Innocence, le roman de l’enfance, voici celui de l’adolescence et de toutes les premières fois. De manière rêvée, parfois crue, Eva Ionesco retrace une existence violente dans le monde de la nuit, à la fin des années 1970. L’enfant trop en avance erre seule et sans but, jusqu’au collège et à la découverte de l’amitié avec Christian Louboutin. Elle l’aime ; lui, homosexuel, va désormais la protéger et faire avec elle les 400 coups. Puis viendront Vincent Darré,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Etrange livre, voire parfois terrifiant, terrifiant devant la solitude de l'enfant qu'était l'auteur, Eva et ses 11/12 ans, l'absence de services sociaux pour la protéger contre sa mère et l'univers dans lequel elle évolue.
Surprenant aussi, ce texte qui replonge le lecteurs dans les années 70, 80 et les nuits parisiennes : la main bleue, le Palace ... Un univers obscène où une enfant déconstruite par sa mère et transformée en objet sexuel pédophile, tente de grandir. Mais comment grandit-on dans un monde où rien n'est sûr ? La scolarisation plus que chaotique de l'auteur, son besoin de s'évader par quelque moyen que ce soit de la laideur de sa vie ordinaire et qui l'emmène des boîtes de nuit parisiennes à 12 ans, aux quartiers de la prostitution féminine comme masculine, aux maisons Haussmanniennes, défilés de Haute Couture et à l'injection de substances dangereuses ... Quelques îlots de miracle : son pote Christian, ainsi que Vincent, son arrière grand-mère recluse dans son rabicoin ... mais c'est si peu de choses et même temps beaucoup déjà.
Eva me semble une vieille femme dans un corps d'enfant : le terme de vieille n'est pas péjoratif pour moi, il exprime la lassitude qu'on peut ressentir avec l'âge et la dégradation du corps. Eva qui rêve au grand amour qui la sauvera : elle en aurait bien besoin d'un amour au sens large du terme, mais comment sauver quelqu'un qui se noie ?
J'ai été aussi surprise par la précision saisissante des souvenirs de l'auteur, d'années qui auraient dû se dissoudre dans l'alcool, les substances dangereuses et le temps. Ionesco fait renaître avec acuité cette époque, sa haine/amour de cette époque où beaucoup d'enfants se sont fait dévorés par les monstres pédophiles en toute impunité. Etrangement dans cet écrit et même si Eva n'a aucun rapport avec l'auteur Eugène Ionesco, j'ai retrouvé le sens de l'absurde, d'effroi et d'émerveillement face à l'étrangeté du monde, qui me semble-t-il, forme les racines de l'auteur de "Rhinocéros", de "la cantatrice chauve" et du "Roi se meurt.
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Eva Ionesco avait, avec Innocence, abordé son enfance de modèle juvénile abusée par sa mère photographe, en miroir de son film My Little Princess. La phrase était précise, presque sèche, l'écriture d'autant plus touchante qu'elle était blanche pour dire le drame.

Ce nouveau roman s'intéresse à sa pré-adolescence hors du commun, quand, à 12 ans, elle arpente les nuits les plus folles de la Ville Lumière, fréquente le Palace et la Main Bleue, s'essaye à toutes les drogues et découvre tour à tour l'amitié avec deux garçons de son âge ou presque, portés comme elle sur les soirées scintillantes du Paris noctambule, et la sexualité avec un homme ambigu de plus dix ans son aîné. La prose d'Eva Ionesco fait ressurgir avec un mélange de rigueur et de poésie tout un monde disparu en saisissant, bien au delà de la bulle clinquante des dites "Années Palace", le mélange d'inventivité et de drame qui fit le sel particulier, le doux amer de cette époque. Eva Ionesco ressuscite les lieux phares, les évènements oubliés, les figures aujourd'hui célèbres (Christian Louboutin, Pierre&Gilles) ou plus méconnues (Edwige Belmore, Djemila Khelfa) qui firent ensemble vibrer le Paris underground.

À ceux qui seraient effrayés de retrouver avec Les Enfants de la nuit la version littéraire d'Une Jeunesse Dorée, dernière réalisation d'Eva cinéaste et centrée sur les mêmes années, rassurez-vous : tout ce qui pouvait sonner faux ou faiblard dans le film est ici transcendé par la prose d'Eva Ionesco, qui est plus que jamais une écrivaine.
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Eva Ionesco nous offre là un récit personnel avec une écriture qui a grandi avec l'enfant qu'elle était dans Innocence. Sa prose a mûri, les mots choisis sont justes, des envolées lyriques certaines, une véritable écriture littéraire où la grossièreté, la spontanéité du langage ado lui partagent la vedette. le texte est bien plus structuré que le précédent dans la mesure où les souvenirs d'un enfant préadolescent sont plus sûrs, plus clairs. D'où un récit précis, clair, dans lequel parfois le manque de virgules (la boîte à virgule était vide ?) n'aide pas à la compréhension de certaines phrases, même après trois passages... mais le livre est là, édifiant, la petite fille a grandi, s'émancipe, noue des amitiés profondes avec Vincent et surtout Christian (Louboutin). On ne peut pas lire ce livre sans penser à Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée. Sauf que ce dernier présente un enfer permanent (on se demande pourquoi Christiane se drogue si c'est si terrible...) alors que dans Les Enfants de la nuit, la drogue est d'abord récréative, festive, collée aux soirées et aux nuits parisiennes. Ce qui n'empêchera pas la dérive addictive que vivra Eva Ionesco tout au long de sa vie. Un livre édifiant, sensible, précis (qui a grandi dans la même période aura la plupart des références...), sans commisération et sans pathos. On connaît cette enfance sacrifiée, Eva l'aura retranscrite avec talent.
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J'ai aimé me plonger dans le monde la fin des années 1970 que l'autrice fait revivre sous sa plume. le Palace, la Main bleue, et de nombreux clubs ouvrent leur porte sur cette clientèle bigarrée, très mixée socialement, qui se côtoie jusqu'à l'aube, danse, se drogue, se perd dans les excès. L'atmosphère est cependant joyeuse, car les fêtards sont à la fois libérés des carcans de la société bourgeoise et encore épargnés par le sida. On y croise les stars de l'époque : Andy Warhol, Mick Jagger, Yves Saint Laurent. Les lendemains sont tristes, parfois sordides, et laissent désemparés ces trop jeunes adolescents qui courent vite le soir à une autre fête pour chasser leur mélancolie. La tristesse d'Éva m'a bien sûr serré le coeur. Petite jeune fille de onze ans érotisée par une mère monstrueuse qui vend ses clichés pédopornographiques et son corps à cette faune d'hommes attirés par les enfants qui hantent cette époque en particulier un metteur en scène d'origine polonaise bien connu. Éva tente de survivre en séchant le collège où elle n'a plus sa place, en se soulant de bruit et de sensations. Son amitié avec Christian (le futur Louboutin) constitue les seuls moments de tendresse et d'authentique joie à cette époque de sa vie.
Je remercie Netgalley et les éditions Grasset

Lien : https://cleoballatore.wordpr..
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Eva Ionesco nous raconte livre une histoire toujours plus personnelle, plus précisément sur sa pré adolescence (elle a 11 ans dans le récit), qu'elle passe entre rencontres et sorties nocturnes folles dans Paris. On plonge dans les années 70/80, on redécouvre Paris sous une nouvelle facette. Ce livre peut compléter "Innocence" qui se passe en parallèle de certains moments. "Les enfants de la nuit" c'est la débauche d'une jeunesse parisienne, c'est le monde nocturne et caché de Paris, la drogue, les rencontres qu'Eva fera, en tentant de s'échapper des mains de sa mère abusive. J'ai adoré ce livre, en tant qu'admiratrice du travail d'Eva Ionesco, qui choisit de livrer des moments intimes de son adolescence. Elle a choisit de nous partager la partie immergée de l'iceberg, nous ne pouvons que la remercier pour ça.
Certains moments peuvent sembler crus, mais il faut se rappeler que l'autrice a malheureusement eu une enfance défaillante, ce qui a favorisé son entrée dans une scène un peu chaotique.
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critiques presse (5)
LeFigaro
03 mai 2022
Cet oiseau de nuit des années 1970-1980 continue de retracer sa jeunesse fracassée par sa mère, dans un deuxième roman autobiographique. Du Palace à la Ddass.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
24 mars 2022
Eva Ionesco revient, en écrivaine singulière, sur sa jeunesse fulgurante et noctambule dans le Paris des années 1970-1980.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
13 mars 2022
Un style qui mêle dialogues directs, observations sans fard, souvenirs crus, fulgurances façon punchlines et longues phrases poétiques et surréalistes, un peu déroutantes au début, dont la singularité finit par gagner le lecteur.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Elle
23 février 2022
L'écriture d'Eva Ionesco porte à la fois tout ce qu'elle a vécu et tout ce à quoi elle a rêvé. Il y a chez elle comme une touche de Colette, comme un air de Marilyn, comme une pointe de Cocteau, le tout racontant une vie dont les violences rivalisent avec la romance.
Lire la critique sur le site : Elle
LesInrocks
15 février 2022
On y plonge avec délice, invité à en être par procuration rétrospective, même si dans des recoins de mémoire on s’y retrouve pour l’avoir soi-même habité.
Lire la critique sur le site : LesInrocks

Videos de Eva Ionesco (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eva Ionesco
Par l'autrice & Marianne Denicourt Festival Paris en toutes lettres
« Quand j'ai rencontré l'écrivain qui allait devenir mon mari, j'ai cru à une vie possible. Malgré l'ambiguïté de nos rapports mêlant intimement séduction et littérature, l'amour fou existait. Puis tout a basculé. L'inspiration est devenue transgression, jusqu'à rendre la famille dysfonctionnelle. Pendant des mois, j'ai voulu m'échapper, en vain. Mon histoire est celle d'une femme mariée en proie à l'emprise. La descente aux enfers que j'ai vécue, je devais l'écrire pour qu'émerge la vérité. » E. Ionesco
À lire – Eva Ionesco, La bague au doigt, Robert Laffont, 2023.
Son : Axel Bigot Lumière : Patrick Clitus assisté de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
+ Lire la suite
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