AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 1787 notes
Je ne redirai pas ce que d'autres ont si justement écrit sur ce très beau roman. Je reviens seulement sur un aspect que trop de lecteurs ont, à mon sens, mis en avant : le suspense de ce roman.

Si vous n'avez pas l'habitude de lire de la science-fiction, vous découvrirez, surpris, ce qui se trame dans cet étrange orphelinat (non, non, je n'en dis pas plus !).
Mais si vous connaissez l'univers de la SF, vous comprendrez, dès les premières pages, de quoi il est question. Il n'y aura donc aucun suspense pour vous.
Qu'importe ! connaissance ou méconnaissance de la SF et des récits d'anticipation, l'intérêt n'est pas là.

"Auprès de moi toujours" est surtout la magnifique confession d'une personne qui revient sur sa vie passée, avec la lucidité d'une femme qui a accepté son sort et qui ne cherche pas à emporter des regrets. Il faut accepter de se laisser conter ce récit où la chronologie fait défaut et pour cause : l'héroïne nous raconte son enfance comme elle lui passe par l'esprit, sans chercher à reconstituer un ordre précis mais plutôt en rendant compte des liens entre les personnages, de l'atmosphère du lieu.

Amoureux de la SF, ne vous laissez pas perturber par cette "intrigue" prévisible, qui vous gâcherait tout le plaisir de la lecture, car ce roman teinté d'anticipation est un très beau récit psychologique.
Commenter  J’apprécie          141
D'ordinaire, j'essaie de structurer mentalement une critique avant de l'écriture, mais pas cette nuit. Il est une heure du matin, et la lecture de ce merveilleux roman s'est achevée aux sons étranges d'un concert télévisé des Who, avec leurs cris, leurs chants, sont presque des échos de ce récit étrange et perturbant. Car, à mon sens, le spectacle de ces papis honorables qui hurlent leur nostalgie d'un temps d'espoir et de drogues, renvoye au thème d'Auprès de moi toujours. Cette allégorie de la vie, qui, dans un genre différent, aurait pu s'achever par cette même fin d'un roman de Serge Lehman "A quoi bon tirer sur tes chaînes, il n'existe aucune étoile aussi lointaine". C'est ainsi que je perçois le message à la fermeture du précieux.
On y découvre la vie de Kath, Ruth et Tommy, élèves d'une institution mystérieuse, secrète, Hailsham, et l'évolution de leur vie, en même temps que le destin que leur promet à demi-mot cette éducation.
C'est le premier roman de Kazuo Ishiguro que je découvre. La lecture est fluide, assez simple, mais se distingue par la tension psychologique constante dans les rapports entre les personnages. C'est plein de finesse, tantôt doux, tantôt féroce. Un roman d'atmosphère, presque. J'ai eu une joie discrète en découvrant le côté hybride de l'oeuvre, qui débute comme un roman initiatique classique pour se transformer, de façon tout à fait linéaire, en un récit quasi dystopique. Juste ce qu'il faut pour échapper à l'étiquette qui condamne, pas plus. Jubilatoire.
Commenter  J’apprécie          130
Une dystopie, par l'auteur du célèbre roman "Les vestiges du jour", adapté au cinéma par Jame Ivory et devenu un immense succès commercial. Contrairement aux fameux "Le meilleur des mondes" et "1984", il ne s'agit pas d'un roman d'anticipation car on reste dans l'Angleterre de la fin du siècle dernier. Kath, la narratrice, nous raconte une histoire, celle de trois enfants devenus adultes, élevés à Hailsham, une institution dont ils ignoreront le véritable but jusqu'à ce qu'ils en sortent pour mener leur (courte) vie de "donneurs" ou "accompagnants". Beaucoup de mystères les font pourtant réfléchir dès leur plus jeune âge, eux qui sont totalement coupés du monde extérieur. Ce monde qui leur est interdit, ils n'en perçoivent des bribes que par quelques paroles ou simples regards échappés de leurs "gardiens" et d'une étrange "Madame" venant régulièrement récupérer le meilleur de leurs oeuvres graphiques. On ignore si le message de l'auteur est une tacite condamnation d'une société matérialiste dominée par une science médicale ayant perdu tout repère éthique, en montrant jusqu'à quel degré d'horreur elle peut conduire. Ou bien au contraire la fiction n'est-elle ici qu'un prétexte à nous parler de différence, d'amitié, d'amour, de soumission ou révolte face à sa destinée, de haine aussi, bref tout ce qui nous meut au long d'une vie. Un roman étrange, aux multiples grilles de lecture, qui fascine le lecteur et restera gravé longtemps dans la mémoire…
Commenter  J’apprécie          132
"Auprès de moi toujours" est un roman de science-fiction, écrit par le britannique Kazuo Ishiguro et publié en 2005. Il a malheureusement eu le bénéfice d'une adaptation cinématographique, pas mauvaise en soi mais qui a eu le tragique de me gâcher le scénario de ce roman. C'est honnêtement un livre qui gagne à être découvert "de novo", sans attente et en se laissant porter par cette intrigue ouatée et étrange.

Balayons également le "problème" du genre du livre. Si les opposants ardus de la littérature de genre pourront effectivement s'horrifier de l'idée qu'un prix Nobel a écrit un roman reposant sur un noeud SF, il n'empêche qu'en-dehors du fait que cela me permet de "valider" une lecture pour le challenge mauvaise genre, ce livre n'est pas VRAIMENT un livre de SF ou d'anticipation. En tous cas, cela n'est pas traité comme tel et débattre sur une potentielle catégorisation n'est pas tant utile. Ce qui tend tout de même à interroger le principe de genre en littérature (puisqu'on l'interroge partout ailleurs) et son utilité, tant l'imaginaire ne semble pas avoir de limite et que ce genre de livre, finalement, trouve son public avec tout ce qu'il a d'intimiste.

"Auprès de moi toujours" mérite donc de rester dans son mystère. C'est un ouvrage suivant le périple de Kath, une "accompagnante" décidant de coucher quelques souvenirs et notamment sa jeunesse à Hailsham avec ses amis Ruth et Tommy.
Le livre prend son temps et nous évoluons doucement dans ce récit plein de digressions et d'émotions pudiques. Evidemment, on sent que le vrai sujet est "caché" dans l'ouvrage, qu'il existe une clé de voûte expliquant cette architecture étrange et envoûtante, souvent banale mais ne pouvant se départir d'un malaise qu'on explique mal et qui semble se dissimuler à nos yeux.

Alors c'est magnifiquement bien écrit. Et c'est définitivement un récit du banal: le banal en échappatoire, le banal inaccesible. L'impossibilité d'avoir une vie simple. La banalisation d'une horreur qui ne se dit pas, ou se dévoile trop "normalement".
On peut reprocher à ce livre de nous laisser confus trop longtemps. Mais même dans ce cas de figure, on apprendra à se délecter de choses simples que nous, lecteurs, ne parvenons plus à voir. Et il s'agira ensuite de ne plus faire semblant.

Ce livre est une pépite d'or, qu'il faut apprendre à déguster sans impatience.

Commenter  J’apprécie          133
Alerte: ce roman est un véritable coup de coeur.

Je pense que c'est ma meilleure amie qui m'en a parlé pour la première fois, certainement par le biais du film (Never let me go) mais je sais qu'elle a lu le livre aussi.

Ce roman nous parle de Kathy - la narratrice -, Ruth et Tommy. Ils ont grandi ensemble dans ce qui peut nous sembler à première vue une pension, un internat, ou un orphelinat; un petit paradis pour eux. Très vite, nous ressentons de la tension, l'impression qu'on nous cache quelque chose de pas très très clair. Kathy, 31 ans, exerçant la profession d'accompagnant, nous conte leur enfance, leur adolescence, leur entrée dans l'âge adulte. Et nous dévoile au compte goutte, tout en pudeur, leur destinée. On devine ce qui ne se dit pas et j'ai trouvé ce procédé particulièrement bienvenu.

Roman d'apprentissage d'un genre particulier, ce livre fait la part belle à la perte de l'innocence, du premier amour et des illusions, ne tombant cependant jamais dans la tristesse.

J'ai eu beaucoup de difficultés à lâcher ce roman, l'auteur m'a totalement prise dans ses filets, j'ai adoré son écriture simple et délicate. J'ai plongé tête la première dans le récit et ne suis plus remontée le temps de la lecture. J'ai vécu l'histoire. Plus qu'une simple lectrice, je suis devenue l'une des leurs. De fait, la narration à la première personne est un très bon choix, je n'ai pu qu'être touchée et en pleine empathie avec les personnages. Une plongée magistrale et vertigineuse au sein de cette communauté d'enfants particulière. Je suis parvenue à m'identifier à Kathy, je n'avais pas envie de la quitter. J'étais physiquement et psychiquement auprès d'elle, toujours.

Un grand roman selon moi

Challenge Trivial Reading IV
Challenge Jeu de l'oie littéraire (5ème partie)
Challenge ABC 2019/2020
Commenter  J’apprécie          130
Si l'artiste est, comme le pense Bergson, celui qui discerne les "mille nuances fugitives" de nos sentiments et est à même de les exprimer clairement, alors M. Ishiguro est assurément un artiste, et un très grand artiste.

"Auprès de moi toujours"... Ce seul titre est extraordinaire, bien que je préfère sa version anglaise. On y sent un curieux sentiment, une sorte d'amour inconditionnel, presque étouffant.

Ensuite commence le roman, l'histoire constituée, comme dans "Les Vestiges du jour" (autre remarquable roman du même auteur), de continuels aller-retours entre l'époque passée, révolue - ces douces années à Hailsham, puis aux Cottages -, et le présent, la froideur de la réalité.

Dans un style toujours juste, toujours précis, l'auteur nous conte une histoire bouleversante, au travers de personnages solides de réalisme, des personnages dont on aimerait qu'ils deviennent réels. Au fil des chapitres, le récit change subtilement de ton, dans une transition qui aurait pu se montrer maladroite, trop brutale, mais qui se déroule dans les faits avec une tranquillité inquiétante. Face à l'étrangeté de l'intrigue, on ne perd pas pied, on se transporte dans ce monde qui n'est hélas pas tellement éloigné du monde. La fin du roman est de ces fins qui reste durablement dans les esprits et qui fait regretter de fermer le livre.

Bref, et vous l'aurez compris, ce roman a été un immense coup de coeur, qui assoit l'arrivée de Kazuo Ishiguro sur le podium de mes auteurs préférés.

Commenter  J’apprécie          122
Dans les univers du livre , actualités à la une , vie littéraire ouvre les articles sur Disparition. Dans ce livre l'auteur dit « il a terminé ». Quelque soit le terme choisi, on parle toujours d'être mort, décédé. Ceci pour annoncer que le sujet de ce livre est grave, important. Tout d'abord la lecture est laborieuse, l'auteur ne dévoile pas son sujet, et on ne comprend pas où il veut nous conduire. Il le révèle peu à peu, et de manière très laconique. Je laisse les futurs lecteurs découvrir ce thème hautement sensible, traité dans ce livre. On trouve des sources complémentaires sur internet.
Commenter  J’apprécie          120
Lorsqu'on débute la lecture de ce roman, on ne sait pas trop ce que l'on va y trouver; et on y rencontre une écriture sans aspérité qui plante un décor de douceur, celui d'une institution (Hailshaim) nichée dans de la tranquille et verte campagne anglaise. Dans cette école, en apparence idyllique, des enfants sont élevés, disons plutôt gardés. Pour Kathy, Ruth et Tommy, ce sera ensuite "Les cottages" où ils vont passer leurs années d'adolescence pour préparer leur avenir......
Peu à peu, le lecteur prend la mesure de ce roman d'anticipation, d'autant plus effrayant que tout y est raconté sans violence, sans révolte.
Un roman qui ne peut pas laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          122
Ce roman d'anticipation est empli de mélancolie. Kathy se souvient du temps où elle était étudiante dans une sorte de pension anglaise, Hailsham. Loin de toute famille, les enfants étaient unis par une destinée commune mystérieuse.
Ils devaient tenter d'exprimer leur sensibilité au travers d'oeuvres d'art. « Madame », la directrice de l'école, choisissait les meilleures oeuvres et les emportait avec elle.
En lisant ce livre, j'ai été intriguée par le mystère qui persiste longtemps, en ne révélant que peu à peu ses clés. J'ai aussi été émue par l'amitié et la fragilité des trois jeunes amis dont on suit la destinée. Leurs personnalités sont bien explorées, dans toute leur humanité et leur psychologie profonde.
Ce roman est fait pour interroger sur l'avenir de l'humanité, et il engage à réfléchir sur le pouvoir de la science.
A lire.
Commenter  J’apprécie          120
Je suis "tombée" sur ce livre tout à fait par hasard, afin de compléter ma liste d'auteurs pour mon challenge ABC 2019.
Et il en ressort que si j'ai apprécié la lecture, le style, l'histoire en elle-même m'a laissé parfois sur ma faim, ou disons sur quelque d'inachevé...
En effet, on suit la narratrice, Kath, accompagnante, dans ses souvenirs d'enfance, à Hailsham, pension anglaise où les élèves sont totalement coupés du monde extérieur et sont encadrés par des gardiens... Elle nous dévoile, au travers de ses confidences, ce qu'a été son enfance, leur enfance, à ses amis Ruth et Tommy également, leur appartenance à un monde un peu à part et bien particulier... On découvre des anecdotes et des visions étonnantes, comme hors du temps.
Ce roman interroge sur la place qu'a chaque individu dans le Monde, sur son utilité et sur sa finalité. C'est parfois dérangeant, parfois troublant, parfois triste et parfois choquant mais globalement, sans dévoiler plus car il faut tout de même le lire pour rentrer dans ce monde si spécial et pour se poser soi-même ses propres questions, ce fut une lecture que je classerai d'intéressante et particulière pour moi. J'ai eu l'impression d'être hors du temps, troublant...
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (4135) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4889 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}