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sur 1787 notes
Kath, Ruth, Tommy et bien d'autres ont grandi à Hailsham, une école nichée dans la campagne anglaise et isolée du monde extérieur.
S'ils ont été élevés avec la certitude d'être des gens à part et l'assurance de servir la société dans laquelle ils entreraient un jour prochain, certaines choses n'étaient que partiellement divulguées ou demeuraient mystérieuses.
Des années plus tard, Kath cède à l'appel du souvenir, réassemblant les pièces manquantes du puzzle de leur vie...

Il ne se passe pas grand-chose, l'action est pratiquement inexistante mais étrangement, Ishiguro crée avec ce presque rien un suspense inouï qui captive et envoûte avec une force incroyable.
Délicatement, presque avec nonchalance, l'on pénètre dans une histoire puissante et mélancolique dont on saît, dont on sent l'issue fatale et le peu d'espoir accordé à ces "clônes" créés pour mourir en donnant leurs organes.
Une tristesse en filigrane que l'on partage du début à la fin.
Un roman...sensitif.

Sous le titre de "Never let me go", le réalisateur Mark Romanek a adapté cette année, ce beau roman de l'écrivain britannique d'origine japonaise.
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Des clones, élevés dans un pensionnat anglais hors du monde sont préparés à devenir des donneurs d'organes ou des accompagnants pour ceux d'entre eux qui meurent. Ce thème grave est traité de main de maître par Kazuo Ishiguro qui s'appuie sur le long récit d'une jeune narratrice. Très confondant, très habile, ce roman surprenant peut déconcerter par la banalité apparente des faits évoqués et le ton assez monocorde de celle qui rapporte les faits. Il ne faut pas se laisser décourager par le ton mineur du récit car il s'agit là d'un roman étonnant troublant et étonnant qui peut faire naître bien des questions ! Un beau moment de lecture ! Je n'ai pas été surprise que cet auteur que je connais mal ait reçu le Nobel de littérature car son approche singulière des faits ainsi que sa technique d'écriture sont redoutables dans cet ouvrage !
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Une jeune femme, Kath, nous raconte ses souvenirs.
Souvenirs d'enfance à Hailsham, ce pensionnat de la campagne anglaise dans les années 90.
Avec ses deux amis Ruth et Tommy ils forment un trio inséparable.
Mais…. Quelle étrange impression…. Pourquoi ces enfants qui ne semblent avoir aucune famille, ne sortent-ils jamais du pensionnat ? Pourquoi ne connaissent-ils pas l'extérieur ? Et qui sont ces gens qui s'occupent d'eux, les gardiens ?
Puis, lorsqu'ils sont adolescents, ils sont transférés dans un nouveau centre Les Cottages. Et toujours cette impression étrange, pourquoi leur a-t-on dit qu'ils ne pourront pas avoir d'enfants ? Et ces questions qui survolent le récit, qui sont les accompagnants ? Et qui accompagnent-ils ? Et pourquoi ?
Et petit à petit, Kazuo Ishiguro va nous révéler la terrible réalité, lentement, très lentement, petite touche par petite touche.
Et nous basculerons dans la plus effroyable des horreurs, souhaitant que cette réalité ne survienne jamais…..
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J'ai lu Klara et le soleil il y a quelques mois, et j'avais eu un avis très mitigé sur ce roman. Aussi, c'est avec quelques réticences que je me suis lancée dans cette lecture.
J'avais peur de retrouver dans ce roman ce que j'avais reproché à Klara : de la science-fiction poétique mais un peu fade et pas assez approfondie.
Et pour être franche, j'ai eu l'impression au début que l'on partait sur le même schéma.

On suit en effet la narratrice, Kath, une jeune femme qui évoque ses souvenirs d'enfance dans un pensionnat réputé avec ses amis Tommy et Ruth. Mais on sent dès le départ que quelque chose cloche : quel est cet endroit, pourquoi ces enfants n'évoquent-ils jamais leurs parents, pourquoi sont-ils poussés à développer leurs talents artistiques ?

Ces souvenirs d'enfance sont un peu lourds et redondants dans la première partie du roman et l'on a du mal à voir où l'auteur veut nous emmener. Mais la deuxième et surtout la troisième partie m'ont vraiment accrochée.

L'auteur a réussi ce qu'il n'a pas su faire dans Klara : insuffler progressivement, dans un récit apparemment banal, une effroyable vérité, sans ambiguïté et sans fard. Et c'est là la grande force du récit : pas de sensationnel, pas de spectaculaire dans cette histoire, mais une grande sensibilité et un récit tout simple qui fait d'autant plus froid dans le dos.

Ce roman m'a vraiment donné l'impression d'être une vague qui est allée grossissant et la fin, pourtant simple et sans extravagance, m'a frappée et bouleversée. Magnifique plume, je comprends mieux avec ce roman pourquoi cet auteur a été nobélisé.
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Pfiouuu...bon eh bien c'est décidé, j'abandonne ! J'ai pourtant tenté d'aller jusqu'au bout, eu égard aux avis élogieux, au prix Nobel de littérature, au sujet des plus intéressants. Mais non, c'est beaucoup trop fastidieux et beaucoup d'autres livres m'attendent !

Je n'ai qu'une chose à dire, puisque c'est la seule chose que je retiendrai : le récit est d'une lenteur et d'une vacuité sans égales. Le propos est neutre, sans empathie pour ses personnages, le quotidien décrit presque banal, l'intrigue tout à fait prévisible.

Pourquoi deux étoiles alors ?
D'abord parce que mon intérêt était sincère et a duré tout de même sur plusieurs pages, pour finir par s'épuiser complètement après s'être délité doucement. J'en ai tout de même lu plus de la moitié donc il y a un petit quelque chose, peut-être même que toute sa richesse se découvre à la fin. Mais je n'ai pris aucun plaisir...

Ensuite, je me dis que ce style d'écriture n'est peut-être pas une marque de l'écrivain mais qu'il l'a choisi tout spécialement pour cette oeuvre, pour que la banalité du quotidien et des sentiments des personnages trouvent écho avec notre propre quotidien et nos propres sentiments d'êtres humains.

Bref. Mieux vaut encore vous faire votre propre opinion...
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Kath, la narratrice, Ruth et Tommy sont trois amis qui vivent dans une sorte de pensionnat, une école que l'on devine assez particulière. Au fur et à mesure des souvenirs égrenés par Kat (devenue "accompagnante"), on va finir par comprendre en quoi consiste ce métier, mais aussi celui de "donneur", et d'où viennent ces enfants puis adolescents.

J'avais eu l'impression en lisant les critiques que ce roman tenait du fantastique, en fait pas du tout, disons que c'est plutôt une uchronie. On ne peut pas en dire plus sans dévoiler le fin mot de l'affaire (même si on le comprend assez vite je trouve). Justement, le problème est que l'on comprend très vite, mais que les personnages continuent à évoluer avec lenteur, Kath égrène ses souvenirs presque à la chaîne, avec un côté systématique qui rend le procédé un peu trop répétitif (je me souviens du jour où... ce qui m'amène à vous raconter ce jour où... c'est peu après qu'eut lieu ceci ou cela...). du coup, j'ai senti certaines longueurs, qui m'ont empêchée de sentir de l'empathie pour les personnages. Je n'ai pas ressenti autant d'émotion que j'aurais cru.
Néanmoins, l'idée de départ était excellente, l'écriture est agréable, il y a du talent.
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Etrange roman que voilà, du moins, je l'ai choisi pour l'auteur sans trop savoir ce qui m'attendait à l'intérieur de ces pages. Une lecture déroutante, mais intéressante vu que je n'avais même pas lu les avis et à peine la 4ème de couverture, j'ai donc avancé à pas hésitants sur ce chemin d'un monde autre, ailleurs, d'une époque future. Je l'ai compris bien après, et ce qui est remarquable dans mon ignorance du sujet, c'est que l'auteur nous laisse dans le déni total, nous sème tel le petit poucet des cailloux pour trouver la bonne route et arriver au coeur du sujet. J'ai bien aimé cette façon de nous conter son histoire, on suppose, on imagine et le lecteur en tire des conclusions, et alors là, je vous prie de me croire que les pages défilent, car on espère avoir bien deviné, on court court après la vérité.
Un sujet qui pourrait un jour voir le jour, et je ne peux vous révéler le thème, sans spoiler l'ensemble.
J'ai beaucoup aimé aussi cette histoire d'amitié entre les trois personnages jusqu'au bout de leur périple, ils resteront fidèles.
Le sujet sur l'âme d'un être, qui se projette dans toute oeuvre d'art, intéressant même si l'auteur l'aborde que superficiellement, démontre que l'être d'éprouvette possède une âme, donc une sensibilité, ce qui me ramène à ce que l'on vit aujourd'hui, en tentant de faire comprendre à l'espèce humaine qu'elle n'est pas la seule à posséder une sensibilité, que l'espèce animale aussi est un être sensible, et qui a des émotions, ressent également la souffrance. Rien à voir avec le livre et pourtant, si, mais encore une fois, je ne peux dire plus pour ne pas dévoiler l'ensemble.
Un livre un peu spécial, je dois l'avouer, un début un peu lent, mais après tout prend de la vitesse, et je pense que le lecteur doit aussi être dans la capacité et la volonté de s'imaginer un tel monde.
Une lecture que je n'oublierai pas pour le sujet et les personnages, la fin vous dira si vous avez été sensibles au pas, vos larmes parleront pour vous. Vous êtes restés insensibles à l'histoire, hermétiques au sujet, et bien là, je pense que l'auteur n'y est pour rien, c'est juste que votre sensibilité ne se trouve pas ici, mais ailleurs.
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Une dystopie qui se déroule dans un environnement si contemporain, si semblable au nôtre qu'on est très rapidement perturbé. Kath, la narratrice, revient sur son enfance passée à Hailsham, un internat situé en Angleterre. Elle partage son quotidien avec d'autres enfants de son âge, noue des liens amicaux forts avec Ruth, Laura et les autres fillettes accueillies comme elle. Il y a Tommy aussi, garçon attachant mais colérique, souffre-douleur de ses camarades.
Dès les premières pages, le contexte apparaît complexe : les adultes qui les encadrent sont nommés des gardiens, les enfants semblent ne pas avoir de parents, ils n'ont pas d'autres horizons que ce lieu de vie. Pour autant, dans un premier temps, le petit groupe semble ne pas se poser de questions sur ses conditions d'existence. Bien traités, entourés d'adultes plutôt attentionnés, ils évoluent jusqu'à l'adolescence, sans conflit ni révolte.
Une forme de tension s'installe très rapidement : on sent bien que cette communauté est fondée sur des faux semblants, que les individus réunis là sont destinés à des fonctions spécifiques. L'art de Ishiguro est de centrer son roman sur les relations des trois adolescents - l'amitié et ses malentendus, la naissance de l'amour et des jeux sexuels – et jamais de verser dans un discours militant ou engagé. Si le prix Nobel veut nous alerter sur les dérives de la société des humains, il le fait d'une façon si adroite que c'est la condition humaine dans son entièreté qui est ici questionnée. C'est triste, ça nous laisse un goût de désespérance d'autant que, à aucun moment, nos personnages ne se révoltent du sort qui les attend, comme si toute lutte était inutile, comme si tout était joué. L'absence de maîtrise de leur vie, de leur corps est totalement incorporée et acceptée : ça fait froid dans le dos.
J'avais lu Les vestiges du jour et aimé le ton de l'auteur, son style et son propos. Je suis ravie d'avoir emprunté Never let me go.
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A quoi sait-on qu'un livre est un bon livre ? C'est assurément le cas d'Auprès de moi toujours, que j'ai aimé, beaucoup, au point d'en garder des scènes en mémoire, au point de l'offrir à d'autres lecteurs. Et pourtant, je comprends les critiques négatives.
D'ailleurs, quand j'en parle (avec enthousiasme) autour de moi, j'ai beaucoup de mal à le "vendre".
Quelle est l'intrigue ? Des jeunes gens sont dans un endroit type "collège" dont les seuls adultes sont des "gardiens" (en fait, des enseignants). Ces jeunes sont là apparemment depuis toujours, n'ont pas de parents, ne sortent pas de l'établissement.
Leur avenir ? Devenir "donneur" ou, "soigneur puis donneur". On passe du pensionnat à l'hôpital.
Y-a-t-il de l'action ? Pas vraiment. du suspens ? Un peu, une rencontre qui va éclairer ce que l'on a déjà compris.
Vu comme cela, ce n'est pas réellement vendeur.
Si l'on ajoute la 4e de couverture (j'ai un problème avec les 4e de couverture !) qui parle de "roman d'anticipation" on supprime quelques lecteurs potentiels.
J'ai lu ce livre car on me l'avait conseillé, j'avais envie de découvrir le nouveau prix Nobel de littérature, et je pensais qu'il s'agissait d'une histoire d'amour.
L'allusion au "roman d'anticipation" m'a un peu refroidie, mais j'y suis allée.
Et ... c'est un excellent livre. Je le recommande à chacun. Pourquoi ? Pour rendre son livre plus émouvant, Kazuo Ishiguro reprend le cadre de la littérature de pensionnat chère aux anglo-saxons : études, sports, professeurs, bâtiments, rites ... On se retrouve donc très facilement, voire on s'identifie aux héros. 3 héros sont rapidement distingués : amis, amants, leurs parcours est assez "classique". Les chapitres sont très courts, ce qui rend la lecture plus aisée et rythmée. On ne s'ennuie pas. le vocabulaire est simple. L'essentiel est dit. Et pourtant, il s'agit d'un roman psychologique et réflexif, c'est du grand art.
Il faut vraiment se laisser porter par la vague du suspens créée par l'auteur et ne pas vouloir savoir à tout prix : au début on se demande pourquoi ces enfants sont regroupés là, sans famille, puis pourquoi ils n'auront pas d'enfants. Quand on commence à comprendre, un autre suspens survient (peut-on échapper à ce destin ?) et on attend la confrontation finale et ... la fin.
Roman d'anticipation ? Un peu par son sujet (encore que, s'agit-il d'actualité ou d'anticipation ?) et pas du tout par son cadre spatio-temporel. C'est toute l'habileté de l'auteur.
La seule question qui subsiste est : vous laisserez-vous porter par ce récit ?
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A lire absolument, essentiellement quand on ne connaît pas la fin - par le film par exemple, qui n'est pas mal, mais ne vaut pas le roman.
Un rythme tranquille, régulier, un récit presque monotone et pourtant inquiétant et qui se révèle, petit-à-petit, surprenant.

Un monde en filigrane du réel et qui prend toute sa dimension horrifique au fur et à mesure de la lecture.
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