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3,78

sur 1787 notes
Une lecture particulièrement marquante, et ce, dès les premières pages. Ishiguro installe une situation étrange, incompréhensible ; mais les personnages qui y sont mêlés, la narratrice, en particulier, sont eux complètement familiers, ordinaires. Les deux tiers du roman se présentent donc comme des souvenirs de pensionnat ou de centre universitaire, avec les petites disputes, les changements d'humeur, les jours de pluie, un décor quelconque… mais dans quel monde sommes-nous ? On est trop intrigué pour lâcher le livre ; on accepte de passer par mille et un détails qui semblent inutiles, voire redondants, par une narration lente, lente, si lente ! mais nécessaire pour accéder, enfin, à la vérité dont quelques lueurs parviennent ici et là. A la fin, tout sera clair, relativement. Mais le lecteur aura presque malgré lui, presque inconsciemment réalisé un parcours dont il sort profondément ému. de la grande littérature.
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Auprès de moi toujours est une belle histoire d'anticipation mais aussi d'amitié et d'amour, située dans l'Angleterre d'aujourd'hui. Kath, Ruth et Tommy ont grandi ensemble dans une école basée à Hailsham, un endroit à l'abri des regard et du monde extérieur. En grandissant, les questions, déjà présentes dans leurs esprits, se sont intensifiés. Pourquoi étaient-ils ici? Pourquoi ne se souviennent-ils pas de leurs vies avant l'école? Un jour, ils entendent parler d'un nom: le "possible", c'est-à-dire, d'autres personnes qui pourraient être comme eux, qui leur ressembleraient comme deux gouttes d'eau, et qui auraient des vies que les trois héros ne peuvent avoir.
Même si je ne relirai pas forcément ce livre une deuxième fois, l'histoire est touchante et nous laisse entrevoir les ressentis des personnages sur leurs passés et leur vision de l'avenir, sans trop en dévoiler.
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Au départ, on est immédiatement plongé dans un monde à part. On sent le malaise et on se demande, réalité ou fiction ? On nous parle d'accompagnants dans ce qui nous semble être un hôpital dans lequel les personnes font des dons ( de parties de leurs corps, on le suppose). Kath est accompagnante et replonge dans ses souvenirs : son enfance dans un pensionnat un peu particulier, son amitié avec Ruth et Tommy, la manière dont ils apprenaient les choses progressivement (on apprend en même temps...), la façon par laquelle on les amenait à se surpasser en art. Ils donnaient alors déjà tout d'eux-mêmes. Puis vint le temps de l'adolescences, des premières amours. Là encore, ils sont "parqués" mais rencontrent d'autres jeunes issus de différents pensionnats. Une fois prêts, ils deviennent accompagnants puis donneurs.
Le rythme est lent et peut ne pas plaire à tous. J'ai été happée cependant par l'histoire de ces jeunes et j'ai même osé parfois espérer.
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N'abandonnez pas votre lecture trop vite ! D'abord j'ai trouvé la narratrice Kathy nunuche et son copain Tommy tête à claques, ensuite j'ai compris... Depuis je pense souvent à ce livre.
le roman légèrement dystopique se situe dans les années 90. On suit trois jeunes personnages Kathy, Ruth et Tommy dans leur singulier apprentissage à l'internat Hailsham, une institution austère typiquement britanique où ils vivent en vase clos jusqu'à ce qu'ils réalisent et nous aussi qu'ils n'ont aucun échappatoire malgré tout l'amour qui les lie. L'auteur explore les limites éthiques des nouvelles explorations scientifiques et nous amène à réfléchir plus largement sur notre humaine condition. Plus qu'un ouvrage de science-fiction, il s'agit d'une allégorie. La traduction est vraiment épatante. En résumé un livre subtile et bouleversant.
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Qui sont vraiment les élèves de Hailsham? Qui sont donc "les donneurs" et "les accompagnants" dont on nous parle dès les premières pages? Quel est le destin, déjà tout tracé, de Ruth, Tommy, Kathy et les autres?
Nous sommes en Angleterre, dans la seconde moitié du XXème siècle. La science a fait d'incroyables, d'immenses progrès. Mais ils ont un prix. Un prix énorme.

De l'intrigue, je ne dirai rien de plus, de peur de gâcher le suspense. Si l'on sent très rapidement que quelque chose cloche dans toute cette histoire, on met bien longtemps avant de saisir tous les détails, horribles détails, de l'affaire. le rythme est très lent, ce qui ajoute une impression de terrible et de fataliste au récit, et je dois dire en avoir été lassée à plusieurs reprises. J'avoue, j'ai lu plusieurs critiques du roman pour tenter de grappiller quelques explications mais les autres membres de Babelio ont pris soin de ne rien dévoiler (et je les en remercie). Tout de même, la première moitié du livre m'a semblé bien longue, entre tous les souvenirs de Kathy.
C'était la première fois que je lisais un roman de Kazuo Ishiguro et, bien que celui-ci ne m'ait pas emballée outre mesure, j'ai été étonnée de voir toutes les pistes de réflexion que nous donne l'auteur, quand on comprend enfin quel drame s'est joué et se joue encore - je ne m'y attendais pas. En somme, il est fort probable que je me laisse à l'avenir tenter par un autre de ses livres !

Challenge ABC 2017/2018
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Rajouter une nouvelle critique à une liste déjà fort longue amène à se cantonner à quelques détails plus ou moins importants.
Je voudrais surtout faire ressortir l'habileté d'Ishiguro à nous balader dans le brouillard (anglais) pendant une bonne partie du roman (un tiers?). le début du livre est déconcertant et en tournant les premières pages je n'ai cessé de me demander ce que tout cela voulait dire. Je dois préciser que je ne m'avais pris aucune information préalable sur le teneur du roman. On sent confusément qu'il y a quelque chose de bizarre et la grande force d'Ishiguro est de réussir à transmettre cette sensation par petites touches. C'est impressionnant de maîtrise dans l'écriture. Tout en étant un peu frustrant car il faut bien avouer qu'un bon quart du livre est presque ennuyeux mais Ishiguro nous tient quand même parce qu'il a instillé du doute et de l'étrangeté et on se doute qu'il y a quelque chose derrière tout cela.
J'ai été aussi très frappé par la façon dont les personnages acquièrent la compréhension de la situation. Comme le lecteur que je fus, ils sont eux aussi dans le brouillard une bonne partie de leur vie. Ils reçoivent des bouts d'information qui sont plus ou moins bien interprétés; ils mettent du temps à sortir de l'illusion dans laquelle ils choisissent en réalité de rester la plupart du temps. Et comme l'a fait remarquer un(e) auteur d'une critique que je viens de lire, on se demande bien pourquoi les personnages ne se rebellent pas. Je trouve que leur rapport à la vérité et à l'autorité est assez métaphorique de la condition humaine.
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Auprès de moi toujours est un livre qui sort de l'ordinaire, et j'ai beaucoup aimé cette lecture.
Hailsham est un centre qui accueille des enfants et adolescents qui seront destinés à devenir des accompagnants puis des donneurs.
Kathy H raconte son histoire et son enfance dans ce centre. L'auteur dissèque ainsi tout au long de son écriture les relations amicales de Kathy, Ruth et Tommy à l'aune de ce destin tout tracé, contre lequel ils ne peuvent rien. Nous découvrons petit à petit ce que signifie être un accompagnant ou être un donneur.
C'est un roman d'anticipation, ce monde n'est pas le nôtre mais de quelle façon ne nous dirigeons pas lentement vers cela?
Pour ma part j'ai été emmenée dans ce récit à l'ambiance envoûtante, et le plaisir est aussi lié à l'écriture qui vient scruter chaque détail qui concernent ces 3 personnages : leur attitude, évolution, et en lien avec le sujet, cela confère une humanité évidente. Merci à la traductrice qui permet que le langage soutenu fasse partie de notre plaisir de lire.
Une belle découverte.
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Tu m'avais pourtant prévenue, Soph, que j'allais être émue à la fin de cette histoire. Si j'étais en médecine, comme toi (et même en ne l'étant pas, d'ailleurs), je trouverais ce roman d'Ishiguro « dérangeant ». Il s'inscrit dans une perspective historique du début des années cinquante, au moment des grandes percées de la science médicale qui ouvraient la voie à toutes les possibilités. Trop de possibilités ? Jusqu'où faut-il aller et au nom de quoi ? de quelle conscience ? Tout cela doit quand même t'effrayer un peu, Soph, sinon beaucoup. En tout cas, retiens bien que si un jour je passe sous ton bistouri, je souhaite me réveiller « entière »…
 
Dans les années quatre-vingt-dix, les élèves « spéciaux » d'un collège de Hailsham sont soumis à des expérimentations médicales. Lesquelles? Je ne peux pas vous en parler, car si vous n'avez pas lu le roman, ce serait un gâchis de vous les dévoiler. J'ai mis moi-même une bonne centaine de pages à mieux comprendre où l'histoire s'en allait, à vraiment saisir le destin inévitable de ces enfants. Mais je ne me suis pas lassée, au contraire, l'histoire coule et nous le découvrons au fur et à mesure. Sensiblement au même rythme que ces jeunes l'apprennent, plusieurs années plus tard, trop tard… alors que ces conditions dans lesquelles ils ont été élevés leur ont été cachées. 
 
Ils s'interrogent sur le sens de la vie, se posent des questions sur eux-mêmes. Leur avenir est déterminé et ils ne pourront jamais avoir d'enfants. le monde du dehors leur est inconnu et ils sont effrayés à l'idée de franchir les portes de Hailsham. Plus que quiconque, ils doivent se garder en bonne santé et éviter les maladies, car ils ont été « choisis ». Ils vivent dans l'inquiétude et la souffrance d'un monde dur et cruel, dans la solitude et la peur. Ils sont sensibles, intelligents… Ils ont une sexualité précoce et ils s'aiment, librement, volontairement. Au-delà de tout, ils sont fidèles à l'engagement de leur amitié. Ce roman met l'accent sur l'importance de la mémoire et des souvenirs. Les plus précieux, ceux qui ne s'effaceront jamais. Il parle du don de soi, inconditionnel, de la perte de l'innocence et de la fragilité humaine. Il est presque impossible que ce roman ne vous touche pas, au moins un tout petit peu…
 
« Et j'ai vu une petite fille, les yeux hermétiquement fermés, tenant contre sa poitrine le vieux monde généreux qui – elle le savait au fond de son coeur – ne pourrait pas demeurer, et elle le tenait et suppliait : Never let me go. »
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Quelle sens donne -t-on à la vie ?

Le style est simple dénué de toute fioriture inutile utilisant la finesse et une maitrise exceptionnelle de la langue et des mots pour nous mettre à fleur de peau. La sensibilité est partout présente et malgré la débauche presque excessive de sentiment ce livre demeure bouleversant et poignant. Débutant dans un pure style romanesque, le texte va prendre au fil des pages une dimension de plus en plus proche des textes de science fiction. Ce livre peut avoir une double lecture légère ou plus profonde voulant amené à nous interroger sur des sujets variés tel que la vie, la mort, l'enfance, notre place dans la société ...etc
Cependant il manque un petit quelque chose dans l'écriture qui rendrait ce livre plus dynamique, je suis restée au cours de ma lecture sur une impression de longueur, rien ne se passe et rien ne nous est révélé. C'est véritablement dommage car j'ai trouvé par là que l'idée même développé dans ce texte en a pâtit. le problème est mal posé, mal développé et malgré mon intérêt vis à vis de ces questions d'éthiques je me suis lassée. Et si la science a été trop vite, ne laissant pas aux hommes le temps de la réflexion, « Auprès de moi toujours » est trop lent nous laissant nous détaché de lui …
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Hailsham : école presque idyllique réservée à une élite. Là, on enseigne aux enfants les matières habituelles mais on insiste particulièrement sur les arts. Cependant, certains détails sont étranges ; les profs sont des gardiens, les parents sont les grands absents, les contacts avec le monde extérieur sont inexistants. Petit à petit, la vérité apparaît : les "enfants" sont des clones, produits uniquement à des fins thérapeutiques. Hailsham existe juste pour démontrer au commun des mortels que ces "enfants" ont une âme. Ce qui n'empêchera pas que leur avenir est tout tracé : un don, deux voire trois, puis au quatrième, ils "terminent"... Mais la production de clones peut être infinie ! C'est juste effrayant !!!
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