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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai été un peu déroutée par cette lecture. A la fois récit de voyage, on est facilement transportés dans les steppes, on est dans cette famille un peu atypique. Mais c'est aussi un récit de vie, celui de Yerzhan qui a eu une vie pas banale. Il nous parle de sa famille, de ses blessures, mais aussi de sa particularité. Après avoir été dans le lac, il ne grandit plus. C'est ainsi que la réalité historique et politique vient se mélanger à ce conte (les lacs empoisonnés de produits chimiques de l'Europe centrale) et vient nous rappeler la douleur de ces peuples qui vivent autour. C'était un récit léger empreint de gravité, j'ai trouvé la fin un peu vite expédiée c'est dommage car une fois le récit installé il y avait de quoi dire. Mais l'écriture est poétique, globalement j'ai aimé.
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Les essais nucléaires aériens dans la plaine kazakhe, une zone quasi inhabitée, mais pas tout à fait : Un sujet sensible, scandaleux, traité ici de façon très subtile, du point de vue d'un petit groupe d'habitants.

Durant un long trajet en train traversant les steppes immenses du Kazakhstan, le narrateur voit monter un garçon d'environ 12 ans qui vend des boulettes de lait caillé et joue admirablement du violon. Il se fait reprendre après l'avoir appelé « petit » : « je ne suis pas petit ; j'ai vingt-sept ans ». S'ensuit une longue conversation dans le compartiment du narrateur, durant laquelle le jeune Yerzhan raconte comment « cela » est arrivé.

Il vit à Kara-Shagan, « l'étape », un trou perdu en bordure de voie ferrée, constitué de seulement deux maisons, deux familles. Dans la maison d'en face vit la belle Aisulu, elle a son âge, il lui a mordu l'oreille pour en faire sa promise. Yerzhan montre très tôt un don pour la musique en imitant son grand-père. Pas très loin se trouve « la zone », où est fier de travailler son oncle, « non seulement pour rattraper, mais pour surpasser les Américains », et son fascinant lac laiteux turquoise.
Le récit nous montre un mode de vie, les longs trajets à cheval pour aller à l'école, la chasse au renard, les guérisseurs traditionnels. Il est émaillé de poésies (qui guident les pensées du narrateur) et de légendes (qui guident celles de Yerzhan).

Quand vient la nuit et que Yerzhan s'endort dans le train, le narrateur imagine plusieurs suites possibles au récit inachevé.

Une histoire touchante, qui ressemble à un conte, qui nous embarque complètement.
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J'ai apprécié ce roman aux airs de contes qui nous emmène dans les steppes kazakhes, proche de la "Zone", un lieu d'essais nucléaires.

L'histoire commence dans un train lors de la rencontre de notre narrateur (un voyageur) avec Yerzhan, jeune homme dans un corps d'enfant, qui va peu à peu lui raconter sa vie. Ce dernier fait une description minutieuse de sa famille et de l'endroit désolé dans lequel ils vivaient.
Nous y découvrons les liens étroits tissés entre chaque membre de la famille et la famille voisine, les seuls habitants du lieu, la pauvreté et le froid mordant, les animaux sauvages mais aussi et surtout la peur qu'il ressentait sans cesse, l'attente d'une nouvelle explosion, les paysages de désolation de cette steppe éventrée par tous ces essais nucléaires.

Le tout a des allures de conte, oscillant sans cesse entre réalité et un côté un peu magique, des événements dont nous ne sommes pas sûrs qu'ils aient réellement eu lieu, le tout agrémenté de légendes et histoires.

J'ai été marquée par le leitmotiv de Shaken (souvent dit également en Chine) qu'il fallait rattraper ou même dépasser les Etats-Unis, ce qui était censé justifier les essais nucléaires.
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J'ai choisi aussi ce livre pour son titre qui laisse présager bien des choses…

La couverture du livre, avec ces fleurs étranges, prend tout son sens dès que l'on ouvre le livre… un lieux exposé aux tests nucléaires…

« Cette histoire commença d'une manière on ne peut plus prosaïque. Je traversais les steppes immenses du Kazakstan en train. le voyage durait depuis quatre nuits. » Dès les premières lignes le décor est posé. le narrateur ne fait que traverser, il n'est pas un habitant du lieu. On a un regard externe, ce regard va aller vers l'autre et vers ses terres hostiles. On est au rythme d'un train, de façon à ce que le lecteur s'imprègne de l'atmosphère du lieu et nous préparer à cette rencontre improbable comme seul les voyages peuvent en procurer.

Les trains les rails comme fil conducteur, une belle façon de parler du temps et de la mémoire. Tantôt on regarde vers l'avant et tantôt vers l'arrière, le présent ne dure que quelques instants puisque l'on ai en mouvement. le narrateur d'aujourd'hui se rappelle une rencontre qui elle nous renverra plus de vingt ans avant. Avec des va et vient de façon a garder les pieds sur terre.

Le décor est assez spectaculaire et je crois que le plus loin où je suis allé dans mes voyages littéraires c'est en Sibérie avec Michel Strogoff, c'est certainement le train qui m'y fait aussi penser pour le reste ça n'a rien à voir puisqu'on est surtout dans les années 1950-1989 (rien de très précis).

Nous allons suivre l'histoire de deux familles coincées dans une gare perdue. On a un huis clos parfois ouvert sur les autres, les liens entre les habitants sont très entremêlés et complexes, des non-dits vont être mis à jour. La musique est très présente, des instruments à corde, des notes sur des portées encore des lignes.

Ce court roman est assez sombre, parfois violent mais c'est présenté sans pathos. Les loups (à deux pattes ou à quatre) rodent encore sur les chemins, ces peurs ancestrales (dévoration et enlèvements) viennent se rajouter à des peurs actuelles et réelles (pollution nucléaire et mutation). On est dans une autre culture, une autre époque, certaines images peuvent nous heurter.

La culture des autres est assimilée sans chercher à comprendre, notamment en musique.

Pour ceux qui explorent l'idée de la mémoire dans la littérature ce roman. Comme je le disais plus haut nous avons plusieurs strates de passé, mais le regard aussi change. le narrateur qui raconte son enfant se remet dans le regard de l'époque, on a donc un changement de focale.

C'est un roman très littéraire dans la construction, il y a un travail de construction avec un peu l'idée des portes qui s'ouvrent et qui se ferment dans les wagons du train ou de la mémoire.

On peut aussi simplement y lire la vie de cette population dans un milieu contaminé avec tout le travail de propagande qui a permis d'exploiter des gens au nom de la modernité.[...]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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A bord d'un train traversant les immenses steppes kazakhes, un homme fait connaissance d'un garçon, monté à bord pour vendre des boulettes de lait caillé et jouant admirablement du violon pour distraire les passagers. Cet enfant assure qu'il est en fait un homme de 27 ans, et pour tromper l'ennui du voyage, il va lui raconter son histoire.
Yerzhan vit une enfance plutôt heureuse, entouré de sa famille, dans un coin isolé au bord de la voie ferrée, avec pour seuls voisins la famille de l'amie de sa grand-mère.Il est amoureux d'Aisulu, et prévoit de se marier avec elle.
Il est très doué en musique, et son oncle l'emmène prendre des cours de violon dans la «zone», un endroit interdit d'accès, étrange d'où viennent des bruits effrayants, des secousses et des fumées noires. Sa famille vit en plein milieu d'une zone d'essais nucléaires russe, celle citée dans le préambule. Malgré les interdictions, il va se baigner dans le lac aux eaux turquoise et laiteuse, ayant malheureusement pour conséquence l'interruption de sa croissance.
Yerzhan est persuadé que les histoires pleine de folklore que lui racontait sa grand-mère dans son enfance, se rapporte à lui. Une sorte de malédiction qui se serait abattue sur sa famille, rendant sa mère muette et maintenant «lui». Il va s'évader mêlant le rêve à la réalité. C'est à ce moment là, que l'histoire devient conte, ou l'inverse.
C'est surtout à ce moment là que je me suis perdue quelques instants. Mais j'ai vite raccrocher les wagons (non, pas taper). le voyageur va poursuivre l'histoire, en imaginant la suite, et ce flou persistant entre la réalité et le rêve participe grandement à l'aspect fantastique du récit.
C'est tout de même un joli conte, où Ismaïlov parvient à aborder un sujet grave et angoissant avec beaucoup de finesse.
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Dans un train qui traverse la steppe kazakh, le narrateur rencontre Yerzhan, qui vend des boulettes de yaourt et joue du violon à la perfection. 

Il le prend pour un enfant, mais Yerzhan a 27 ans et se met à lui raconter son histoire.

Il a grandi au coeur de la steppe, auprès de sa mère, devenu muette lorsqu'il fut conçu, et de ses grands-parents et de son oncle. Une autre famille vivait dans leur micro-hameau de Kara-Shagan.

Les hommes étaient employés par la compagnie de chemin de fer, chargés de manoeuvrer les aiguillages, ainsi qu'à la centrale voisine dont ils gardaient les accès veillant à ce que personne ne rentre dans l'enceinte polluée pour des milliers d'années par les explosions nucléaires souterraines qui y avaient été déclenchées.

Yerzhan avait appris instinctivement la musique dès l'âge de trois ans, devenu virtuose sur le dombra, un instrument à cordes local, puis au violon, dépassant rapidement son maître de la ville voisine.

Son enfance se déroula entre musique et amis, très bon élève à l'école, bon camarade ... jusqu'à l'âge de 12 ans où il s'arrêta de grandir, quand les autres enfants se mirent à le dépasser petit à petit. 

Aucun remède moderne, ni les cataplasmes de plantes et les incantations ne relancèrent sa croissance, et la vie de Yerzhan s'en trouva bouleversée, même si on devine que son amie Aisulu l'aime toujours.

Une histoire passionnante, sur fond de pollution nucléaire évoquée au travers des tremblements du sol, des lumières dans le ciel et de la couleur hypnotique des lacs,, mais jamais réellement nommée.

Un roman étonnant, une très belle écriture. 

Un auteur découvert par hasard et dont je vais rechercher d'autres productions.


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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J'ai beaucoup aimé ce court roman ouzbek, mais dont le récit prend place essentiellement dans les steppes kazakhes. D'ailleurs pour moi il s'agit d'avantage d'un conte que d'un roman. Ce court récit est très bien écrit, plein d'émotions. Les quelques éléments fantastiques du texte viennent un peu atténuer la gravité du sujet traité : des essais nucléaires américains au beau milieu des steppes kazakhes, et l'impact pour la population locale.
Je recommande complètement ce conte, qui est très original
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Avec comme trame de fond le nucléaire, cette histoire nous narre la rencontre entre deux hommes. L'un voyageant à bord d'un train dans les steppes kazakhes et l'autre, dans ce même train, mais pour y jouer de la musique. Il a 27 ans, mais en paraît à peine 12... Il racontera au voyageur son enfance marquée par les tremblements dus aux explosions et comment celles-ci ont marqué sa famille. Et puis, il raconte comment il a compris qu'il ne grandira jamais à cause des radiations... Un livre poétique et une belle rencontre entre ses deux hommes... Un tout petit livre, mais grand par la plume et l'histoire. Une belle découverte.
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Le nucléaire, sujet sensible souvent associé aux catastrophes qui durent sur plusieurs générations. Ma dernière lecture sur le sujet était « La supplication » qui m'avait fait froid dans le dos. Cette sensation revient en lisant les quelques lignes de l'introduction.

Le récit commence avec Yerzhan, celui qui deviendra notre personnage central pour la suite, et un voyageur à dont les premières impressions sont les même que les miennes, petit par la taille mais grand caractère et doué en musique, cet itinérant intrigue.

La première partie, la plus longue, raconte l'enfance de Yerzhan, c'est plutôt lui qui la raconte. Sa famille, la steppe, tout ce qui lui semble important, puis vient la Zone, quelques tremblements auxquels il ne porte pas plus d'intérêt que ça. On ne peut que deviner à quoi son dû ses spasmes terrestre, son quotidien de jeune prodige, la chasse au renard, est plus important pour l'enfant qu'il était. Cette partie pose le décor et les personnages en prenant son temps, un peu trop à mon goût car cela représente un tiers du livre quand même.

La seconde partie, plus courte, touche plus au handicap. le premier se concentrait sur le présent, dans celui-ci, il comprend que son futur va être compliqué. Les enfants grandissent alors que lui garde sa taille à jamais petite à cause des radiations. le rythme lent reste présent, sans entrer dans le contemplatif, il reste calme. Gardez patience, si vous n'avez pas décrochez jusque là c'est qu'une part de vous est intrigué par ce personnage singulier.

La troisième est dernière partie, continue dans le même style posé. de peur de trop en dévoilé, je resterais sur ceci, la balade quasi onirique de Yerzhan, vous comprendrez le moment venu.
Le thème du nucléaire reste en fond, je m'attendais à ce que Yerzhan entre dans la zone sur son cheval, et entame une quête pour stopper tout ça, d'où sa présence dans le train mais non. Un peu de déception qui se transforme en satisfaction, ce n'est pas un espion, simplement un gamin (et adulte ensuite) qui croît en ses rêves. Son destin est suffisamment hors du commun comme ça, pas besoin d'en rajouter.
Une belle dernière phrase de conclusion.
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Dans un train traversant les steppes kazakhes, le narrateur fait la rencontre dans jeune homme qui joue de la musique. Il a 27 ans mais l'apparence d'un garçon de 12 ans. Yerzhan, lui raconte donc son histoire, son enfance avec sa famille et la famille voisine, comment il a appris la musique, son entrée a l'école.
"Les voies de la steppe, fussent-elle ferrées, sont longues et monotones, et la seule manière d'écourter un périple, c'est la conversation. La façon dont Yerzhan me narrait sa vie ressemblait à notre itinéraire : on n'y discernait ni virage ni retour en arrière. Son histoire, ponctuée par le craquement régulier des jantes, se poursuivait inlassablement, tout comme les fils électriques aperçus à travers la vitre couraient de poteau en poteau."

Il parle aussi de ses visites dans "la zone" ainsi que sa baignade dans les eaux du lac interdit quand il était enfant.
"Entre 1949 et 1989, au Polygone nucléaire de Semipalantisk, il fut réalisé un total de 468 explosions nucléaires, dont 125 explosions atmosphériques et 343 explosions souterraines. La puissance totale des appareils nucléaires testés dans l'atmosphère et sous la terre au Polygone (dans une région peuplée) dépassait par un facteur de 2 500 la puissance de la bombe lâchée sur Hiroshima par les Américains en 1945."

Le récit est magnifiquement écrit, plein d'émotions, on découvre un pan de l'histoire, une autre culture au fil des trois chapitres qui compose ce court roman. La mythologie et les rêves viennent balayer les frontières entre réel et imaginaire et apporte un peu de douceur au récit.

Je suis vraiment conquise par ce roman qui m'a complètement dépayser et je vous invite a faire ce voyage en train a la découverte d'autres contrées.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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