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EAN : 9782370550996
448 pages
Le Tripode (22/09/2016)
3.72/5   16 notes
Résumé :
Le Voyage de Hanumân raconte l’exil de deux paumés au Danemark, et leur vie quotidienne dans un camp de réfugiés. L’Estonien Johann et l’Indien Hanumân, compagnons d’infortune, survivent comme ils peuvent. Entre les magouilles, les petites et grandes indignités, les humiliations et les mensonges, se dessine jusqu’au rire une carte sensible de ces zones transitoires où pataugent et se mêlent l’absurde, les espoirs et les peurs de milliers de laissés-pour-compte.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un récit, vu de l'intérieur, de «l'encampement du monde» et un choc littéraire de grande magnitude.

«J'attends d'une oeuvre littéraire une nouveauté pour moi-même, quelque chose qui, même légèrement, me modifie, quelque chose qui me rende conscient d'une “possibilité“ de la réalité, ni encore pensée, ni encore consciente : d'une nouvelle possibilité de voir, de parler, de penser, d'exister.» (Peter Handke, «J'habite une tour d'ivoire», 1967).

Puisant dans l'expérience terriblement dure qu'il a lui-même vécu dans un «camp de refugiés» dans la province de Jutland au Danemark, Andreï Ivanov, écrivain russophone apatride né en Estonie, raconte dans ce roman d'une force explosive et nouvelle, publié en 2010, et à paraître en septembre 2016 aux éditions le Tripode, l'errance et l'impasse de deux demandeurs d'asile – un estonien de langue russe qui se fait appeler Evguéni ou Johann, narrateur du livre, et son ami Hanumân, originaire d'Inde.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/08/15/note-de-lecture-le-voyage-de-hanuman-andrei-ivanov/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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"Tel était le monde ou j'étais allé me coller comme dans de la merde, parce que j'étais né sous une mauvaise étoile" ... une quatrième de couverture comme ça ...
Avec un auteur russophone apatride, né en Estonie qui a vécu plusieurs années au Danemark dans des camps De La Croix rouge.... on attend avec impatience la description "des magouilles, les petites et grandes indignités, les humiliations et les mensonges" pour décrire ces "zones transitoires où pataugent et se mêlent l'absurde, les espoirs et les peurs de milliers de laissés pour compte"...
Je suis estomaquée, je pense que je n'ai pas lu le même livre !
Imaginez les discours de la marine L.P.., sur ces migrants, sur ces réfugiés prêts à tout pour profiter de nos systèmes sociaux, profiter d'une rente qui permet l'accès à la boisson, à la came avec un minimum de toit sur la tête.
Et bien voilà, bienvenu dans la description de ce monde !
Nous assistons à la cavale de migrants courant après un statut de réfugiés qui leur permet de se poser, de regarder le temps passé en profitant du système.
Objectif ... finir la journée le mieux possible avec ce qu'il faut de bière, d'alcool divers et variés, accompagnés d'un peu d'herbe plus ou moins magique, le tout pour pouvoir profiter de la vie dans un bordel quelconque avec des putes fort conciliantes.
La fuite en avant avec un passé et un avenir que personne ne cherche à imaginer !
Un mépris pour le monde occidental, pour son hospitalité, pour ces danois qui sont qualifiés de "bonhommes en pâte d'amandes".
Je regrette cette lecture, je suis mal à l'aise. Cette vision de l'exode est un camouflet aux droits des hommes.
Si j'y souscrivais, je serais passée de l'autre côté, du côté des théoriciens du "fermons nos frontières - restons entre nous, vous voyez bien comment ils nous considèrent !"
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Hanumân et Johann le narrateur sont deux clandestins qui vivent de diverses petites magouilles dans un camp de réfugiés au Danemark.
On sait peu de choses d'eux sinon qu'Hanumân a quitté l'Inde et a échoué au Danemark tout en rêvant d'Amérique.
Johann quant à lui est estonien mais fuit un passé qui semble assez terrible pour qu'il ait été obligé de changer de nom et se faire passer pour un russe, et il semble terrifié par une organisation particulière : Interpol.
C'est donc ces deux êtres cabossés par la vie que l'on va suivre dans leur quotidien du camp dans lequel on va croiser bien d'autres hommes, femmes et enfants déracinés et perdus dans une vie dont ils ne comprennent plus rien.
Pour eux ce n'est plus de la vie mais de la survie jour après jour, qu'ils noient dans l'alcool et oublient dans la drogue.
Une terrible descente aux enfers dans un enfer créé par des hommes pour y enfermer d'autres hommes, et plus que la peur d'être contrôlés par la police c'est la violence du camp, les « guerres » de pouvoir entre les différentes nationalités qui minent ces hommes.
Un récit terrible issu de l'expérience d'Andreï Ivanov qui a lui-même vécu plusieurs années dans l'un de ces camps de la Croix-Rouge installé au Danemark
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critiques presse (1)
Culturebox
16 septembre 2016
Un roman servi par une langue pleine d'inventions et de bourrasques, qui jette sur le monde des réfugiés un regard sans tabou ni angélisme.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le refus de ce monde étranger le poussait à d’idiotes entorses à la loi. Il se roulait des pelotes de papier toilette, volait les Kleenex par paquets entiers. Jamais il ne quittait un café sans embarquer un cendrier ou une salière. On aurait pu le croire kleptomane, ou simplement fou. Il n’était ni l’un ni l’autre. Il se vengeait des offenses que ce monde lui infligeait ; il méprisait ces gens qui vivaient là si facilement. Il avait mille raisons… Il les méprisait. Parce qu’ils étaient si propres sur eux, qu’ils portaient des vêtements nets et bigarrés, que même les retraités s’habillaient comme des ados ; il vomissait leurs sacs à dos, leurs capuchons roses, leurs moufles vertes, leurs baskets rouges…
– Ces gens ressemblent à des bonshommes en pâte d’amande, disait Hanumân.
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Il n'y avait guère de Russes au camp, je me présentais à eux sous le nom d'Evguéni Sidorov (c'est pourquoi Hanumân m'appelait quelquefois Sid), ils me demandaient d'où je venais, je répondais du bout des lèvres que j'étais de Ialta, je changeais de sujet de conversation, et ils n'insistaient pas. Il n'y avait rien d'autre à dire. Mon air ombrageux les tenait à distance. Je m'étais tout de même fait un ami, nous avons même pendant un certain temps occupé ensemble sa piaule. Il s'appelait Stépane, il était de Samara. Depuis plus de trois ans il essayait de faire céder la bureaucratie de divers pays. Sans résultat. Il essayait toujours de se fixer: d'abord en Belgique, puis en Allemagne, il avait même séjourné en Suisse, d'où il était passé en Allemagne en nageant au fil d'un torrent ; il s'était échappé, parce que les Suisses menaçaient de l'expulser vers la France ou l'Allemagne, où il aurait été enfermé et, dûment menotté, réexpédié chez lui. Mais il s'était sauvé et s'était arrêté au Danemark, où il avait ouvert un nouveau dossier. Il ne me raconta pas sur quelle base il sollicitait l'asile. Il ne me dit qu'une chose, c'est que je ne devais pas répéter ses erreurs à lui, mais me trouver une femme au plus vite.
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Mais Dieu de Dieu, si les Danois pouvaient, ne serait-ce qu’une fois, avoir accès aux rêves des migrants ; entendre, ne serait-ce qu’une fois, gronder le courant de conscience des migrants. S’ils pouvaient comprendre ce qu’est ce fleuve, turbulent et terrible, combien il charrie de pierres, de caillasses, de peurs en suspension, combien pèse la bourbe de l’angoisse… Si les Danois savaient comme la tête leur fait mal, à ces migrants, ils leur pardonneraient tout, même d’être des voleurs.
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Très tôt, tous les matins, ces matins de Farsetrup peuplés de la rumeur des voix et du crissement des savates, je recommençai à être réveillé par des cauchemars. Je rêvais, par exemple, que j’étais enfoui vivant dans du fumier, comme le commandant Gavrilov, le héros de la forteresse de Brest : comme lui, je suis jusqu’au cou dans le fumier, mais ce fumier s’étend à l’infini, il couvre le monde entier, la terre entière n’est qu’un vaste tas de fumier, et nous sommes, Hanumân et moi et les autres habitants du monde, ensevelis tout vifs dedans !
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Hanumân vomissait la province danoise. Ces jardinières de fleurs sur les fenêtres des gammel kro, et, derrière la vitre, comme dans un aquarium, ces petits vieux recroquevillés qui, craintivement, découpent en rondelles une petite saucisse avec un couteau.
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Videos de Andreï Ivanov (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andreï Ivanov
Andreï Ivanov et sa traductrice Hélène Henry étaient les invités de la librairie Charybde à Paris le mercredi 5 octobre 2016. Marianne Loing a présenté le roman "Le Voyage de Hanumân", qui a paru au Tripode le 1er septembre 2016, comme un de ses "plus grands chocs littéraires".
https://www.charybde.fr/ https://le-tripode.net/livre/andrei-ivanov/le-voyage-de-hanuman
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