Commencer Foucault, c'est comme se mettre au marathon alors qu'on se branlait tous les jours devant la télé. Il faut bien un petit entraînement avant pour éviter le claquage. Ce livre fera l'affaire.
Découpé en quatre parties qui représentent bien les thématiques travaillées par Foucault (pas celui qui présente qui veut gagner des millions) (>La vérité, le pouvoir, la folie, la liberté), on y trouve des citations qui illustrent une grande idée. Chaque citation est résumée, replacée dans son contexte, décortiquée et portée à l'horizon d'autres exploitations philosophiques. Ah ouais j'allais oublier l'encan vocabulaire, parce que lorsque Foucault il dit des mots, ce ne sont pas les mêmes que ceux du peuple, et c'est à cause de ça qu'il faut écrire plein de petits livres pour comprendre ses gros pavés.
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Ne jamais rien accepter comme définitif et intouchable, c’est aussi refuser de se figer dans une identité précise. Il n’est pas question d’aller découvrir en soi-même ce que l’on est profondément pour s’y tenir ou de revendiquer un caractère, un comportement ou une opinion parfaitement immobiles.
Ce par quoi le prince gouverne, c’est son êthos, c’est-à-dire sa manière de se constituer et d’agir comme sujet moral. A l’inverse, le gouvernement démocratique n’est pas une affaire d’êthos individuel. […] La faille essentielle de la démocratie, c’est le peu de place qu’elle accorde à l’êthos.
Par la recherche historique, Foucault met ainsi en évidence une définition de la vérité qui ne renvoie pas à une correspondance entre le discours et la réalité, mais à l’effet d’une idée sur le sujet.
La vérité n’est pas non plus l’identité enfouie du sujet qu’il s’agirait d’amener à la lumière. Foucault oppose la relation du maître et du disciple chez les stoïciens à celle qui unira le chrétien à son directeur de conscience quelques siècles plus tard. Quand le chrétien dit tout de lui-même, il expose la vérité […] du sujet [qui] préexiste à ce qu’il dit. Au contraire, dans le stoïcisme, la vérité est devant, elle est une force d’attraction.
Dans quelle mesure la science se présente-t-elle aujourd’hui comme le champ de production privilégié de la vérité judiciaire ? Et dans quelle mesure ces preuves peuvent-elles être contestées ? Avons-nous affaire là à un type de preuve qui, pour le pouvoir judiciaire actuel, aurait une valeur égale ou supérieure à l’aveu ?
On ne crée pas la liberté mécaniquement. Il n’y a aucun sens à défendre une conception strictement déterministe de la liberté. Si la liberté existe, c’est que nos pensées et nos actions ne sont pas systématiquement déterminées par des causes.