Un très bon cru que cette enquête de Higgins au pays de l'opéra. Et pourtant cela démarrait plutôt plan-plan avec son schéma bien rôdé du Superintendant Marlow qui venait demander de l'aide à l'ex-inspecteur Chef retiré dans sa résidence des “Slaughterers”.
Mais c'était sans compter sur l'amour immodéré du vieil inspecteur pour Mozart, que soupçonnait son ami et qui le décida à prendre sa valise pour rejoindre de festival de Glyndebourne.
Sur place après avoir croisé quelques personnalités connues de l'art lyrique, et pique-niqué sur le capot de la Bentley, comme cela se pratique couramment outre-Manche, nos deux compères assistent à la première représentation de
Dom Juan interprété par l'imbuvable Pietro Luigi. Ce sera en outre sa dernière puisqu'il meurt sur scène, à l'instar de
Molière, qui en son temps avait monté la pièce sur le livret de “
Tirso de Molina”.
Évidemment la mort n'est pas naturelle et nos limiers vont avoir à enquêter auprès de toute la troupe, dont chacun des membres peut être suspect et dont aucun ne montre le moindre regret quant à la disparition du chanteur, à la réputation sulfureuse et au talent contestable. Seul le régisseur du spectacle montre quelques regrets mais c'est surtout pour l'avenir de son festival qu'il s'inquiète plus que pour l'âme perdue de Pietro Luigi.
Les interrogatoires successifs auxquels se livrent Higgins et Marlow sont dans la droite ligne de l'oeuvre bien connue de
Christian Jacq, par ailleurs auteur d'une biographie volumineuse de Mozart, et l'on s'acheminerait vers un dénouement classique si les dix dernières pages ne nous livrait un final de toute beauté, avec un rebondissement que n'aurait pas renié Dame
Agatha Christie, maîtresse du ”whodunit“.
En bref un excellent moment de lecture, reposant et même souriant à l'occasion,
Christian Jacq aime bien semer des petits cailloux pour ses lecteurs fidèles.