Jeu de loup

Loup court sans cesse, tenaillé par la faim... Mais la fin, justement, nous réserve quelques surprises !
Un album plein d'humour, de suspens, habilement illustré : j'ai adoré la page où se matérialise cette faim de loup, toute en traits au stylo rouge...
Un livre à lire, puis à relire sous un nouvel éclairage, pour les enfants dès la maternelle.

Format inhabituel, carré, 15 par 15...

Si je mentionne le format, c'est parce qu'en faisant aussi petit, l'auteur et l'éditeur conditionne la mise en page. Chaque dessin figurera sur une double page, avec le pli au milieu. C'est ennuyeux pour la bonne lecture de l'histoire.

Il aurait sans doute mieux valu mettre chaque dessin sur une seule page.

L'histoire, alors. Très courte. Trop courte.

Nous suivons un loup. Il court. Il a faim. Non, il a FAIM. FAIM ! ! ! Puis, on s'aperçoit que le loup est un jouet et que le fumet que le loup décelait est un gâteau au chocolat destiné à l'enfant. L'histoire dans l'histoire. La mise en abyme, comme dans Toy Story. C'est très gai en général. C'est un ressort idéal à l'aventure.

Sauf qu'ici, c'est trop court. Il y a mieux à faire. le récit démarre à peine qu'il est déjà fini. Frustrant pour le jeune lecteur, si j'en crois les mines de mes enfants. D'ailleurs, pour être sûr que le lecteur comprenne, l'auteur est forcé de mettre un texte explicite. Il aurait mieux valu jouer sur les couleurs, les décors, pour passer du récit fictif, inventé par le petit garçon du livre, à la réalité de l'enfant.

Manque d'équilibre aussi. le loup est plutôt sympathique, vert, avec une bonne bouille, et il a faim. Cela attire la sympathie de l'enfant, ça, la faim. Il sait ce que c'est. Mais cette double page avec le regard du loup, obsédant, menaçant, cela pourrait avoir un effet plutôt négatif.

Bref, j'ai trouvé (nous avons trouvé) l'ensemble intéressant, mais court et inabouti. Mention spéciale quand même pour le loup et la très belle mise en couleur.

Jeu de loup, je trouve, est un livre plutôt inquiétant. Un petit loup court dans une forêt enneigée, il ne sait vers où. Puis, très gros plan sur ses yeux de loup cernés de rouge. le rouge est omniprésent pour représenter la faim qui le tenaille, le rend fou.
le texte qui accompagne ces dessins est simple, quelques mots seulement, laissés en suspens, des mots inquiétants.
Il y a des livres pour lesquels je m'interroge sur le désir de l'auteur, ce qu'il a voulu provoquer. La fin est bien sûr heureuse, on souffle, on respire. Mais le début fait cogiter au mieux, angoisse au pire. Ca n'en est pas moins un beau petit album, mais que j'ai hésité à lire à des tout-petits au premier abord. je pense pourtant qu'il leur est destiné et peut-être d'ailleurs, leur permet-il d'exorciser leur peur. Avis aux pros de l'enfance!

Loup court, court. Ni lui ni nous ne savons pourquoi. Ce que nous avons c'est qu'il a faim très faim. Soudain il sent l'odeur de son plat préféré....et s'y précipite!
Un album rapide et rigolo à la fin surprenante. le graphisme vif, et les choix de cadrage parfois très expressif en font une jolie réussite.
Cela ravira un bon nombre de p'tits loups!

Le rouge est omniprésent pour traduire le sentiment de faim du loup. Il se transforme en rose quand il s'agit de la faim du petit garçon afin de distinguer l'instinct animal incontrôlable et l'éducation de l'homme qui sait patienter.
Des zooms qui font peur, qui intriguent. Un décor au début qui offre beaucoup de possibilité d'histoire.
L'histoire du loup n'est –elle pas l'histoire de ce petit garçon qui a faim mais ne doit pas s'approcher du four (dans le jeu la maison) ?
Le titre est extrêmement bien choisi car dans les illustrations on peut penser au début que le loup joue alors qu'il s'agit de l'enfant.
J'adore la dernière page indiquant les lieux et dates d'impression : « Achevé d'imprimer à l'heure du goûter »