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EAN : 9782226188434
324 pages
Albin Michel (11/08/2008)
3.47/5   16 notes
Résumé :
A quinze ans, Shéhérazade croyait être une jeune Française comme les autres. Son entrée dans un lycée prestigieux lui fait découvrir la différence, l'amitié, le secret, la violence et le drame.
Cette année de seconde, elle va l'enfouir au plus profond de sa mémoire. Il lui faudra comme la Shéhérazade des contes en dérouler les épreuves, les effrois et les joies pour rompre avec ce sentiment d'inaccompli et d'imposture qui longtemps la hantera.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A la manière d'une biographie de fiction, la célèbre présentatrice télé Shéhérazade Halshani se remémore son histoire.
Shéhérazade est née en France de parents marocains. Sa mère a été emportée par une maladie et son père, qui tient un bistrot dans le quartier du Val de Grâce, élève son unique fille en voulant le meilleur pour elle. Se sentir française n'a jamais été une question pour elle tant la réponse est évidente. Elle vit à des années lumières de la famille de son oncle, de sa tante et de leurs huit enfants qui vivent à Saint-Denis. Shéhérazade est privilégiée. Elle a des capacités et son père souhaite qu'elle les exploite.
Aussi, elle intègre le lycée Louis-le-Grand. A quinze ans, sa vie change radicalement.
L'entrée dans cet établissement marque pour elle une rupture : elle est la fille exotique aux cheveux noirs et bouclés. Son « arabité » lui est jetée en pleine figure. Non pas qu'elle soit victime de discrimination, mais sa différence est flagrante. Ses résultats scolaires en pâtissent et sont moins bons qu'au collège. Elle doit s'accrocher pour rester à niveau et ne pas décevoir son père. Elle se lie d'amitié avec Ariane – une fille de bonne famille qui affronte une leucémie, Sophie – une fille marginalisée en raison de son surpoids mais passionnée de littérature, et Aubin – le fils d'un célèbre écrivain. Ces trois camarades semblent promis à de brillantes carrières. Shéhérazade, avec son prénom imprononçable, pense être condamnée à reproduire le schéma de ses cousins ou cousines : la délinquance pour les uns ou le mariage arrangé au pays pour d'autres. Seul son cousin Adil, timide mais bosseur, qui est comme son frère, pourrait se sortir de la fatalité familiale.
Ce n'est que la volonté et la ténacité de Shéhérazade qui vont l'aider. Son groupe d'amis est une force, mais son travail et son envie de d'en sortir seront le plus important.
Plusieurs années plus tard, Shéhérazade est devenue la présentatrice célèbre d'émission de télévision. Dans la tête de Shéhérazade est son oeuvre. Elle y invite des personnes, connues ou non, pour parler d'un thème, sorte de talk show. Et si son émission était l'occasion de retrouver ses amis de lycée qu'elle a perdu de vue ?
Dans le même temps, son couple avec Phllippe, son rédacteur en chef, séparé mais marié, bat de l'aile. L'homme ne semble pas prêt à divorcer. Il ne chamboulera pas toute sa vie pour elle. Encore une désillusion pour Shéhérazade.
Dans ce roman, Stéphanie Janicot nous conte, simplement, la vie d'une jeune femme française, dont les origines sont de l'autre côté de la Méditerranée mais dont la vie est belle et bien à Paris. Shéhérazade veut la même vie que les autres, ni plus ni moins, les mêmes chances et les mêmes opportunités. Elle ne veut pas se renier, mais elle ne veut pas se dévaluer.
Ce n'est pas un roman sur l'immigration. Ce n'est pas un roman sur les banlieues. Ce n'est pas un essai coup de poing. Non. C'est davantage une réflexion sur la société qui met les personnes dans des cases et leur renvoie une image qui n'est pas la leur. Shéhérazade n'aurait jamais eu conscience d'être différente si on ne l'avait pas traité différemment. Partagée entre deux cultures, un sentiment d'imposture la hantera longtemps.
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Malgré le fait que ce roman se trouve dans le rayon adulte de ma bibliothèque, le personnage principal était une jeune femme qui revenait sur son adolescence ! La raison pour laquelle j'ai pris ce roman ? Sûrement.

A quinze ans Shéhérazade croyait être une jeune Française comme les autres. Jusqu'à sa rentrée en seconde dans un lycée prestigieux et privé, en temps que boursière. Cette année là, sa vie, ses certitudes vont être bouleversées. Elle va découvrir la différence, l'amitié, le secret, le drame... Tout cela, elle va l'enfouir au plus profond d'elle même. Il lui faudra comme la Shéhérazade des contes en dérouler les épreuves, les effrois et les joies pour rompre avec ce sentiment d'inaccompli et d'imposture qui longtemps la hantera.

J'aimerai relire ce livre un jour, plus tard, quand je serais plus âgée, dans la même situation que Shéhérazade, à contempler mon passé. Lorsque vous lisez ce roman, vous avez forcément en tête la chanson de Patrick Bruel "Place des grands Hommes".

Le sujet principal de ce roman n'est pas tellement la vie actuelle de Shéhérazade, ni même son passé, ce qu'il est arrivé cette année là. Bien sûr tout est lié, mais le thème que l'on évoque ici, c'est davantage la vie de jeune adulte. La réalité VS nos envies, nos espoirs d'adolescents.

Notre personnage principal nous évoque son présent, ses doutes, sa carrière en temps que présentatrice ( petit clin d'oeil dans le choix du titre de l'émission et le roman). Mais tout semble inlassablement la ramener à son année de seconde, une époque charnière où sa vie à été bouleversée. Comme si au final, elle se heurtait toujours à cette barrière mentale, incapable de la dépasser !

Afin de la surmonter, elle se met à nous raconter cette époque de sa vie. Ses pensées, ses sentiments, ses émotions sont présentées et décryptées. L'effet est tel que l'on a l'impression de se trouver dans sa peau, dans sa tête !

Les autres personnages que l'on découvre sont eux aussi fascinants entre l'ancienne moche, la leucémique, et le beau gosse gay. Un tas de personnalités complexes qui auraient pu être davantage exploitées !

Chacun a sa part d'ombre et de lumière, les erreurs que l'on fait détermine un présent et un futur. le sentiment d'invincibilité meurt peu à peu sous les coups du destin. Un autre thème de ce roman.

Le ton donné est assez pessimiste. En particulier sur le racisme, l'intégration. Pessimiste vraiment? Ou réaliste ? Je ne saurais pas vraiment dire.

Pour ce qui est de la plume de cette auteure, elle est juste et belle,agréable à suivre !

J'arrivais à m'imaginer à place de Shéhérazade et ce que je retiendrais sans doute de ce roman, c'est que malgré le fait que l'on n'arrive pas forcément au bout de ses rêves, on peut quand même être heureux !


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Ce livre nous parle de la difficulté de s'intégrer dans un monde qui n'est pas le nôtre malgré la réussite sociale. Shéhérazade vit avec ce sentiment de rejet ancré en elle. Cela la poursuit et la hante.

C'est un roman attachant, facile à lire. Bon ! quelques clichés… mais les personnages sont sympathiques et on se laisse embarquer.

Dommage pour les incohérences, par ex page 162 « Les photos qu'Ariane avait téléchargées sur son ordinateur depuis son téléphone portable corroboraient ses descriptions. » Je m'explique : si on situe l'action en 1993, cela paraît improbable… (livre édité en 2008 où elle dit qu'elle a 30 ans donc née en 1978. Quand elle a 15 ans, on est en 1993).

Si vous voulez passer un moment agréable, je recommande.
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Je ne sais pas trop si je recommande ce livre ou non... Pendant ma lecture, j'ai souvent été tentée de le reposer, car plusieurs choses m'agaçaient. Cependant, je suis contente de l'avoir lu.

D'abord, je n'ai pas aimé la structure. Les chapitres racontent en alternance le présent de Shéhérazade et son adolescence. Bien sûr, cette structure apporte plus d'intérêt au roman, mais j'ai trouvé que tout était trop morcelé. En outre, alors qu'elle raconte un épisode de son adolescence, l'héroïne intervient pour dire plusieurs fois que si elle avait su que cela se serait passé ainsi, elle n'aurait pas agi. Je déteste ce procédé: le narrateur raconte une histoire, n'en dévoile pas la fin, mais explique qu'elle a été heureuse ou désastreuse par de petites phrases qui ne font que laisser entrevoir, et qui font que le lecteur ne peut qu'imaginer, et attendre. Puis, le narrateur reprend son récit, et au bout de quelques pages, recommence à dévoiler des pans de l'histoire sans vraiment le faire. C'est un procédé assez déloyal, car il gâche le plaisir du lecteur (il sait déjà comment ça s'est terminé) tout en lui faisant émettre des hypothèses.
[...]
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Lu sur le conseil d'une collègue, j'ai adoré ce livre.
Dans le cadre de son travail, Shéréazade prépare une émission sur l'adolescence. pour cela, elle souhaite retrouver ses deux meilleurs amis du lycée. Cela la ramène quinze ans en arrière, à l'époque où elle entrait dans un lycée prestigieux. D'origine marocaine, Shéréazade s'est sentie mise à l'écart, en marge des groupes de jeunes de son âge. Elle va se rapprocher d'Aubin et Sophie, tous deux aussi isolés que Shéréazade.

Très bel écrit sur la difficulté des enfants d'imigrés à intégré la communauté française. Surtout à l'âge où la quête d'identité prend toute sa place.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La honte n'est rien sinon la déception que l'on éprouve vis-à-vis de soi-même, de ce que l'on espérait être; elle mesure le décalage entre nos aspirations et ce que nous sommes. C'est un instrument que l'on utilise contre soi.
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"Le chagrin appelle le travail; l'esprit, rivé sur des gestes rituels, se détourne de son mal"
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Je fuis l’absence d’un homme. Je fuis l’année de mes quinze ans. Je fuis le temps qui passe en laissant les souvenirs intacts.
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Vidéo de Stéphanie Janicot
Avec François Busnel, Pierre Furlan, Stéphanie Janicot & Françoise Nyssen Lecture par Pierre Baux
Russell Banks (1940–2023), deux fois finaliste du prix Pulitzer, était assurément l'un des écrivains majeurs de sa génération et l'un des plus engagés. Il n'a eu de cesse pendant plus de quarante ans de mettre en scène des personnages issus de l'Amérique profonde, confrontés à l'adversité de la vie. Son oeuvre, composée d'une vingtaine de textes de fiction et de non-fiction, a obtenu de nombreuses distinctions internationales. Deux de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma : de beaux lendemains (réalisé par Atom Egoyan) et Affliction (réalisé par Paul Schrader). Russell Banks fut également président du Parlement international des écrivains chargé de défendre les écrivains victimes de persécution. Pour l'évoquer ce soir : des témoignages, souvenirs, analyses, extraits de documentaires et moments de lectures.
À lire – Russell Banks, Oh, Canada, éd. Actes Sud, 2022. le reste de son oeuvre est publié aux éditions Actes Sud.
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