La valeur décrite par Marx se caractérise par le fait qu'elle ne procède pas dans le vide, mais doit toujours lutter contre les résistances du concret. La forme abstraite cherche à se rendre indépendante du contenu concret et de ses lois. Mais le contenu la rejoint encore et toujours, parce qu'une forme sans contenu ne peut pas exister. La pensée de Marx se caractérise justement par l'importance accordée à la nature, lato sensu, par exemple là où Marx met en relief le rôle de la valeur d'usage, négligé par les économistes classiques, et où il souligne que le travail n'est pas seulement procès de valorisation, mais aussi procès de production. Presque toute la pensée bourgeoise reflète la logique de la valeur en ce qu'elle suppose l'existence d'une forme autonomisée qui peut continuer éternellement à se développer sans jamais rencontrer de résistance de la part d'un contenu ou d'une substance. (...) La forme, en tant qu'elle est quelque chose de pensé, est quantitativement illimitée, tandis que le contenu a toujours des bornes. La conviction selon laquelle on pourrait manipuler à l'infini la réalité sombre au plus tard dans la crise ; l'existence d'une réalité incontournable, d'une substance qui a ses propres lois, vient alors à la lumière. (...) L'oubli des fondements naturels est précisément ce qui distingue la pensée bourgeoise moderne de la théorie de Marx. On voit alors pourquoi la critique marxienne de l'économie politique, loin d'être incapable d'expliquer la crise écologique ou d'en tenir compte, comme on le prétend parfois, en offre la seule explication structurale qui ne se limite pas à des appels moraux.
Il ne serait pas exact de dire que le principe de synthèse de la société moderne est la production matérielle en tant que telle, en effet, lorsqu'une production n'est pas « rentable » en termes de valorisation du travail mort accumulé (« valeur »), elle est abandonnée. Cependant, l'accumulation de la valeur ne fonctionne pas sans un accroissement continuel de la production de biens d'usage. C'est pourquoi le capitalisme est la seule société qui a proclamé la productivité matérielle comme le bien suprême. En dérive le bien connu caractère « matérialiste » de la société moderne qui, pris comme facteur isolé, est la cible préférée de toute critique purement moraliste à son égard. En vérité, ce n'est qu' indirectement, par le biais de l'autovalorisation de la valeur, que dans la société capitaliste les exigences de la production matérielle prévalent sur toutes les considérations sociales, esthétiques, religieuses, morales, etc., tandis que dans d'autres sociétés on pouvait, au contraire, sacrifier la productivité matérielle à ce genre de préoccupations.
Une économie mondiale basée sur la concurrence produit nécessairement des gagnants et des perdants, et la distance entre eux devient vite infranchissable lorsque chaque nouvelle invention technologique va à l'avantage de ceux qui peuvent se permettre son introduction.
L'argent en tant que forme sociale de la richesse est incompatible avec toute communauté qui règle elle-même ses affaires.
La gauche se trompe lourdement en attribuant à l’État des pouvoirs souverains d'intervention. D'abord, parce que la politique est de plus en plus de la pure politique économique. De même que dans certaines sociétés précapitalistes tout était motivé par la religion, maintenant toute discussion politique tourne autour du fétiche de l'économie.