Le zèbre est un personnage très particulier qui affronte une multitude de questionnements sur son couple: la fidélité, le désir, la confiance, les tentations et l'adultère. Son obsession est de faire perdurer la passion entre lui et sa femme, il échafaude alors différents stratagèmes. Enfermé dans cette obstination, il adopte des comportements très surprenants, oú s'exprime toute sa folie.
Il entraîne tout son entourage dans sa folie qui peut être tyrannique. On ressent cette histoire comme un huis clos où tout est minutieusement organisé par
le zèbre. Aucune porte de sortie ...
le zèbre nous oppresse, il nous lasse de ses obsessions, de ses machinations. Des fois, on a envie de laisser tomber.
Heureusement,
Alexandre Jardin relate avec beaucoup d'humour les comportements absurdes, loufoques, voire quasiment funestes de son personnage. Chaque fin de chapitre se termine par une phrase qui nous donne l'élan pour aller lire le suivant.
Funestes, car en effet,
le zèbre semble avoir choisi la mort comme meilleure amie. D'abord il simule son suicide pour mettre sa femme en peine de sa disparition. Puis il se réjouit qu'ayant une maladie grave et mortelle il est source d'attention. Ensuite, on voit bien à quel point le futur et toutes ses incertitudes lui font peur. Réfugié dans la nostalgie, il préfère revivre de façon théâtrale et avec minutie certaines scènes de son passé.
Il ne peut concevoir un futur que si seul lui en est maître d'orchestre. Il a un grand besoin de contrôle des événements.
Je crois qu'il préférerait faire sécher un bouquet de belles fleurs et s'accrocher à ses fleurs certes belles mais totalement figées par la mort, plutôt que d'arroser de nouvelles pousses pleines de vie.
Quand
le zèbre écrit des lettres anonymes à sa femme dans l'espoir de lui faire renaître sa passion, cela me rappelle le stratagème utilisé par un personnage de
Patrick Cauvin dans son roman M.,
Belles Galères.