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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une épine dans le pied

Pour un fan de Gagner la Guerre, se lancer dans cette nouvelle saga sonnait comme une évidence. Comment en effet ne pas être ravi de retrouver la plume de Jean-Philippe Jaworski l'espace d'un voyage au duché de Bromael ?
L'auteur se lance ici dans un style de narration à la façon du Trône de Fer, avec un point de vue qui change de personnage en fonction des chapitres, pour tisser une toile polyphonique du duché. L'approche, si elle a pour elle de nous faire découvrir le duché sous plusieurs angles, freine tout de même l'immersion. Difficile en effet de s'attacher aux personnages (tous nouveaux, ou presque) quand on ne peut les suivre que la longueur d'un ou deux chapitres.
Cette multiplicité de point de vue devient même à la longue carrément frustrante. Jean-Philippe Jaworski n'expliquant délibérément pas tout les tenant et aboutissants des actions de nos protagonistes – assurément pour garder une aura de mystère et justifier l'existence des deux prochains romans. Vous vous retrouvez donc non pas dans la peau d'Aedan ou du narrateur, mais simple spectateur, chevauchant à leurs côtés et s'étonnant avec les autres personnages de leurs actions a priori mystérieuses.
Dès lors, on s'ennuie : sans comprendre les vrais enjeux d'un tournoi, comment pourrait-on frémir du danger, ou tenter de résoudre à la place des personnages l'intrigue posée par la situation politique tendue ?
Ce d'autant plus que les raisonnements brillants et stratagèmes politiques retords ne sont plus de la partie (surement remplacés par ces longues descriptions du Duché : c'est l'occasion rêvé de devenir expert de la géographie du Vieux Royaume). C'est le point sur lequel j'ai été le plus déçu.
Au final, on a plus l'impression que ce livre est une longue introduction à une intrigue qui se promet d'être intéressante seulement dans les seconds et troisièmes tomes, plutôt qu'un bon livre en soi comme l'était Gagner la Guerre. C'est dommage, car la qualité de l'écriture est toujours là, et Jean-Philippe Jaworski réussi le tour de force de rendre le Vieux Royaume crédible.
Relisant cette critique après coup, je me dis que je me suis lancé dans ce livre avec trop d'attente. Ne commettez pas la même erreur : ce livre est bon, mais ce n'est pas Gagner La Guerre version duché de Bromael.
Enfin s'il n'y a qu'une seule chose que je ne peux pardonner, c'est celle qui m'a titillée toute l'aventure : cette impression que l'arrivée de Benvenuto est sans cesse retardée (malgré le fait que nos protagonistes vont le croiser à plusieurs reprise pendant le roman, toujours avec le minimum d'interactions) : c'est à croire que l'auteur fait un pied de nez à son lecteur : je sais que tu veux que je te parle de lui, je vais te le monter pour attirer ton attention, mais si tu veux une vraie scène avec lui, tu va devoir acheter mon prochain livre.
Et maintenant, longtemps après avoir terminé le Tournois des Preux, je garde toujours avec moi cette épine dans le pied.
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C'est peu dire que je l'attendais, ce retour au Vieux Royaume ...

En préambule, je dois dire que, n'étant pas un fervent fan du format des nouvelles (voire même j'ai vraiment beaucoup de mal avec), je n'ai pas un fort attachement avec le Service des Dames (et/ou Janua Vera, et le Sentiment du Fer tant qu'on y est, si vous voyez ce que je veux dire) donc je me suis lancé dans ce voyage vers le Duché de Bromael sans trop me souvenir des personnages. Et bien qu'ayant ADORE Gagner la guerre, je ne m'en souvenais pas non plus dans les plus vifs détails, notamment certains personnages un peu annexes. Et je pense que cela a un peu gêné ma lecture car je pense qu'il est préférable d'avoir bien en tête à la fois la nouvelle le Service des Dames ainsi que Gagner la guerre.

Ceci étant dit, le Chevalier des Epines possède beaucoup de qualités. Il est bien écrit, mais bon là ce n'est pas une surprise, avec un style et un univers très différent du récit de cape et d'épée de GLG (et évidemment très différent de celui de la saga des Rois du monde, qui se déroule chez les Celtes, et que j'avais lu récemment), le voyage est immédiat et très efficace.

Le récit est bien mené, avec de grosses zones de mystère qui se dévoilent progressivement (et pas forcément très facilement, c'est en cherchant des théories sur internet que j'ai compris pas mal de choses). Les personnages sont intriguant, plutôt gris, bien loin des modèles de galanterie et chevalerie dont ils se réclament, ce qui est assez savoureux.

Un peu avant la fin de ce premier tome tout vient s'accélérer et réussit à nous donner l'envie immédiate de lire la suite. Heureusement pour nous, le tome 2 est prévu pour juin 2023, l'attente ne sera pas trop longue.

Un grand merci aux éditions des Moutons Electriques pour m'avoir envoyé un exemplaire.
Lien : https://youtu.be/FUmNBtKJ1iE
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Ca y est, nos prières littéraires ont été entendues : depuis le 18 janvier, il est enfin possible de mettre la main sur le roman annonçant le retour dans le cher Vieux-Royaume de Jean-Phillipe Jaworski, l'une des plus grandes plumes de la fantasy française : le Chevalier Aux Epines, le Tournoi des Preux ! Cet univers vous est sûrement familier, si vous avez lu l'un des ouvrages phares de l'auteur, tel que son recueil de nouvelles Janua Vera, ou bien encore son roman Gagner La Guerre, multi-primé et plébiscité, et l'annonce d'un retour sous forme de trilogie a ému la votre serviteur, au point de remettre ses chausses pour une nouvelle balade épique...


L'HISTOIRE

Le retour au Vieux-Royaume se fait par l'intermédiaire d'un personnage préexistant au livre : le chevalier Aedan de Vaumacel, de la nouvelle le Service des Dames (illustrée par le soin des Moutons Electriques, d'ailleurs !) présente dans Janua Vera. Une nouvelle fois, comme avec Mauvaise Donne, Jaworski reprend donc l'une de ses nouvelles pour lui donner corps au travers d'une plus ample aventure.

Sauf qu'ici, nous quittons le climat méditéranéen de Ciudalia pour s'enfoncer dans les forêts de Broamel, afin de suivre le retour de Aedan, qui après avoir fui face à la nécessité de défendre l'honneur d'une dame accusée d'adultère, est de retour pour en découdre. Mais si le tournoi de chevaliers semble être sa seule manière de laver son honneur et celui de sa dame, Aedan mène en parallèle une enquête sur la disparition de jeunes enfants dans les duchés voisins, qui pourrait bien lui faire découvrir une sombre vérité...

Avis à tout ceux ayant adoré Gagner La Guerre, calmez vos ardeurs, car il est important de vous prévenir d'une chose : si la plume de Jaworski a mûri depuis son premier roman, il appose ici un nouveau style avec son Chevalier Aux Épines qui pourrait surprendre. Car là où Gagner la Guerre était un récit entièrement du point de vue interne de notre cher Don Benvenuto, il est ici choral et alterne entre différents personnages.

de plus, si vous aviez eu un coup de coeur pour la gouaille sans pareil de cet anti-héros, il faudra ici vous habituer à un langage plus soutenu et chevaleresque, comme si vous lisiez un poème de François Villon ou une histoire de Chrétien de Troyes. Vous êtes prévenus, mais rassurez-vous : la qualité du récit n'en pâtît aucunement, même si le rythme en est très différent.

La documentation fait encore une fois partie du processus créatif de l'auteur, qui offre pléthores de détails sur les modes de vie à l'époque du Moyen Âge ainsi que sur le parlé des nobles comme des paysans. C'est donc un fragment de fantasy historique pur jus qu'il nous délivre au travers de ces tranches de vie, agrémentée de scènes de combat qui, de par leurs descriptions, donnent l'impression d'y être !

Prévu pour être étalé sur trois volumes, le deuxième acte de ce roman chevaleresque, le Conte de L'Assassin, est déjà prévu pour cette fin d'année : on a hâte !
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Pris par hasard au détour d'une bibliothèque sans connaître ni l'univers ni même l'auteur n'étant pas grand adepte du genre.
J'ai craint ce choix en imaginant un roman pour adolescents et trop évident dans son déroulement.
Que nenni ! Surpris par la qualité de langage dès les premières lignes, je me suis épris de l'oeuvre.
Certains événements restent plein de questionnements, quelques passages un poil long mais du reste, je suis conquis !
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Ah là là ! Jean-Philippe !

En tant qu'aficionado complet, et tout ayant déjà été dit de nombreuses fois sur l'écriture fournie, précise et haletante de Jaworski, j'irai droit au but dans cette critique.

Ceux qui aiment l'auteur dans son ensemble, vont aimer leur lecture. On y retrouve la patte soyeuse des nouvelles et de la série Chasse Royale. Ce livre ce situe d'ailleurs tout à fait dans ce genre et ce style littéraire mêlant fariboles moyenâgeuses, contes oubliés, magie sombre, chanson de geste et bravoure chevaleresque.

Ceux qui ne connaissent l'auteur que pour le génialissime Gagner la guerre, et qui pensent retrouver ici la même verve, le même bagout et l'insolence hors normes de Benvenuto risquent d'être déçus !

Et oui, le Chevalier aux Epines est réellement une épopée héroïque qui n'a pas grand chose à voir avec les sordides péripéties de notre assassin préféré. Amours impossibles, écuyers et preux chevaliers, tournois et aventures romanesques, écriture soignée et parfois usée, il y a ici de quoi faire pâlir les François Vilon et Chrétien de Troyes. Comment ça le latin revient à la mode ?

Quoi qu'il en soit, malgré un démarrage plutôt lent pour poser les fondations de son oeuvre triptyque dont les 2 suites sortiront plus tard, ce roman est une réussite. Des longueurs propres au style et au détail de l'action se font parfois sentir, mais la plume habile et concise de Jaworski nous emmène jusqu'à la fin du roman sans trop d'égarements.

Une apothéose en forme de tournoi sanguinolent, un caméo réussi (coucou page 290) et une guerre fratricide qui s'annonce en Bromael… on ne demande qu'à voir la suite !

Bonne lecture !

PS : oui, dans le Chevalier aux Epines, on continue d'apprendre douze mots par pages.


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