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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elie, jeune homme Innu, sort de prison pour le meurtre de son père violent. Cela, c'est la punition de la société occidentale. Pour son clan, la sanction est un bannissement à vie. Aussi erre-t-il dans Montréal, Tiohtia:ke en langue Innu, sans toit ni personne à qui se raccrocher.

Les autochtones errants de Montréal vont lui offrir une seconde famille, l'aider à reprendre goût à la vie. Elle est excessivement dure dans cette grande ville où les itinérants sont considérés comme moins que rien, renversés par des automobilistes qui ne les voient plus.

C'est un récit de vie poignant, soutenu par la plume journalistique de Michel Jean, qui connaît bien cette population dont il est issu. Il m'a peut-être manqué un côté romanesque, mais c'est une réalité tellement crue que cette approche était peut-être la seule possible.

Merci à NetGalley et aux éditions du Seuil pour cette lecture !
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Merci aux éditions du Seuil pour l'envoi du livre en prévision de la rencontre avec Michel Jean .
Merci à l'équipe de Babelio pour l'opportunité de rencontrer et dialoguer avec l'auteur autour de son ouvrage.

Quelle merveilleuse idée des éditions du Seuil d'avoir créé la collection "voix autochtones"!

J'avais eu le plaisir de lire certains romans d'auteurs québécois :Jocelyne Saucier, Jacques Poulin, Gabrielle Filteau-Chiba . La nature y était souvent une thématique très présente voir la thématique principale ( Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba) et j'avais aimé cette immersion dans le Grand Nord. J'avais par ailleurs apprécié les qualités de raconteur d'histoire et d'écriture de ces auteurs.Emportée par les histoires, bouleversée par certains personnages, certaines relations entre les personnages.
Cependant la seule référence à un passé-présent autochtone dans les romans lus était dans les origines du personnage de la garde forestière Raphaëlle dans sauvagines sauf erreur, oubli de ma ma part.

Avec TioHtia;Ke, ce sont des personnages issus de peuples autochtones du Québec qui sont les principaux protagonistes et c'est aussi une immersion dans leur histoire passée et les difficultés qu'ils rencontrent dans la société actuelle. L'accent est aussi mis sur la richesse des traditions des communautés et leur persistance via l'importance de la transmission et de ceux qui permettent cette dernière.

J'ai découvert une diversité de peuples et une histoire commune que je ne connaissais pas vraiment.

Tout cela abordé dans un bref roman alternant de courts chapitres, sans idéalisation du passé : ce qu'a été la vie de ces tribus avant d'être confronté aux "blancs" et... sans misérabilisme malgré le fait que beaucoup se retrouvent pris par la boisson, se retrouvent composer une bonne part des sans domicile fixe dans la ville de Montréal et que certains ont été confronté aux violences intra-familiales, celles des pensionnats , des foyers ou d'adoptions hors de leur communauté.

Des situations vécues par les personnages qui vous retournent l'estomac, vous indignent et vous mettent en colère mais aussi beaucoup de moments où le sourire vous montent aux lèvres parce qu'il a beaucoup d'humanité, d'entre-aide, une possibilité de ne pas être assigné à une identité de "c'est ainsi ", "rien n'est possible". Ancrer ces histoires contrairement à un titre, un entre-filet dans un journal...

Un roman très riche dans les thèmes abordés ( peut être le côté journaliste de l'auteur et la nécessité en tant qu'innu de dire ) mais avec sa succession de courts chapitres, la dispersion des thèmes dans le récit, de belles scènes de nature ( pauses dans l'aspect sombre du récit ) , le procédé des ellipses et le style ( assurément les qualités d'écriture de l'auteur ), un roman dont la narration est fluide, agréable à lire .

Laissez vous emporter à la suite de Elie Mestenapeo,de son histoire, fil rouge de ce roman autour duquel gravite une constellation de personnages et d'histoires!


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La plume de Michel Jean est toujours aussi douce, aussi poétique pour décrire le quotidien d'un jeune Innu, banni de sa communauté suite à son passage en prison pour le meurtre de son père, qui se retrouve parmi la "communauté" SDF de Montréal.
Si j'apprécie toujours autant de me plonger dans un roman de Michel Jean, celui-ci m'a moins touchée.
Malgré les personnages, leurs parcours respectifs,le fait de retrouver Jimmy le Nakota, l'avocate Audrey Duval...je ne sais pas, cachée derrière cette douleur, il y a cette ville qui avale et dépersonnalise mais elle n'est pas seule coupable.
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Tiohtia:ke est un voyage dans un monde qui m'était inconnu : celui des minorités du nord Canadien, dont les coutumes, la culture et la dignité ont été écrasées par les Européens depuis plusieurs siècles. En cela, j'ai aimé la lecture de ce livre qui m'a ouvert l'esprit, et en tant que Française je ne pouvais pas m'empêcher de faire le parallèle avec les populations migrantes qui nous arrivent notamment des anciennes colonies et qui peinent à se faire une place en France. Un roman sur les déracinés, donc.
Le style littéraire en revanche m'a laissée sur ma faim, un style plutôt journalistique et factuel qui me laissait difficilement visualiser dans mon esprit les lieux, les actions et les personnages.
La rencontre avec l'auteur à l'occasion des rencontres Babelio fut un plus néanmoins : quel plaisir de pouvoir associer un roman et son auteur, merci !
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« Tiohtiá:ke ? Cela se prononce « Djiodjiagué » et c'est le nom Mohawk de ce territoire que l'on connaît désormais sous le nom de Montréal. » écrit l'éditeur dans sa note préliminaire.

Puis l'ouvrage commence par une scène de violence sordide. Elie, jeune Innu de la côte nord, roue de coups son père mort. L'odeur du sang. L'arrivée du policier, blanc. Pour Elie, la pire punition n'est pas les dix années de prison qui l'attendent mais le bannissement de sa communauté. A la sortie du pénitencier, il se dirige donc vers Montréal, comme des milliers d'autres « itinérants » ou « migrants » originaires de toutes les tribus de Canada. Les gratte-ciels remplacent les montagnes.

Les phrases sont courtes. Dépouillées. L'histoire semble n'aller nulle part, comme Ellie qui erre dans les rues de cette grande ville dont il ne connaît pas les codes. Alors viennent les rencontres. Une communauté d'Autochtones. Des figures attachantes. L'omniprésence de l'alcool. La violence de la rue et l'appel du pays. Retrouver ses racines, retrouver son équilibre. Comment faire quand tout a été détruit ?

L'auteur nous parle des ravages des pensionnats, de l'acculturation, de la sédentarisation, du racisme, de l'inceste, de la maltraitante et de l'alcoolisme. Et pourtant… le livre est une ode à la douceur, à l'accueil de l'autre, à la diversité et à la puissance de la persévérance.

Le style de l'auteur m'a décontenancée. Les mots sont efficaces mais manquent de poésie. La magie ne réside pas dans la syntaxe mais dans l'histoire qui m'a prise par la main et emportée bien loin de ma confortable vie française.

Une très belle découverte.
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Un autre roman de Michel Jean sur la réalité autochtone, mais cette fois en se tournant plutôt sur la situation actuelle à Montréal. Il est donc question d'itinérance, de consommation, de l'aveuglement volontaire des blancs et de la solidarité entre eux. J'ai reconnu la ville. J'ai bien aimé le portrait global. Plusieurs personnages sont présentés. Il n'y en a pas trop non plus alors on ne se mêle pas entre les différents personnages. Je crois que l'auteur est très bon pour bien décrire ses personnages en utilisant peu de mots. Par contre, j'ai l'impression que les éléments plus «intrigues» était plutôt faible. Je voyais trop d'éléments inexactes VS le système judiciaire. Je me serais passé de ces éléments et je me serais contentée d'avoir seulement un roman qui fait un portrait général des choses. Bref, un livre que j'ai trouvé moins frappant que Kukum.
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Elie Mestenapeo sort de prison après avoir été accusé de la mort de son père il y a 10 ans . Banni de la communauté ,il prends le bus pour Montréal ou il rejoint la tonne d'itinérants autochtones au centre-ville. Heureusement il rencontre de bonnes personnes sur son chemin . Jimmy le nakota, les jumelles Mary et Tracy, mafia doc et retrouvera le goût à la vie à leurs contacts. Un roman plein d'humanité sur le phénomène des itinérants au Québec, auquel je donne 8/10.
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Ayant lu de nombreux romans historiques sur les natifs, j'étais curieuse de me plonger dans un contexte contemporain.
C'est avec une grande pudeur que l'auteur donne une voix aux Premières Nations, niés par l'Histoire et aux sans-abris, invisibilisés par la société.
Malgré les thèmes difficiles abordés - déracinement, prostitution, consommation de drogues, viol, trauma - beaucoup de calme se dégage de ce récit qui refuse de s'apitoyer.
Un roman sans prétention, simple et touchant qui pousse à porter un regard nouveau sur Montréal, parle de rencontres, de retour aux sources.
Il constitue également une bonne introduction aux cultures natives, qui bien qu'hétéroclites, se rejoignent dans leur résilience et leur proximité avec la nature.
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