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sur 609 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si le prix Goncourt 2011 a été attribué à "L'Art français de la guerre" le premier roman d'Alexis Jenni, c'est parce qu'il a le mérite d'éclairer notre histoire récente à la lumière du remords colonial en présentant une chronologie documentée entre les horreurs du passé et celles du présent. Je trouve pourtant que la forme dessert le fond notamment par la longueur et les répétitions même s'il est vrai que pour faire le récit de tous les événements sur trois continents, plusieurs décennies et trois guerres, il fallait se donner du temps.

On assiste à une alternance entre les périodes sous forme d'un constant aller-retour entre les commentaires du narrateur qui vit à Lyon de nos jours et les romans qui sont plutôt des récits du peintre Victorien Salagnon, ancien résistant qui a fait l'Indochine et l'Algérie. Devenu parachutiste, il peint au sens propre et au figuré la torture et autres barbaries de ces guerres.
Certains passages violents soulèvent le coeur et font faire des cauchemars (je pense au massacre de Sétif par exemple), cela montre notamment comment le racisme, le nationalisme, la peur de l'autre viennent bien de notre histoire, quand on croit que l'ordre vient de la force.

C'est donc un roman intéressant sur le fond parce qu'il fait le lien entre les guerres coloniales et les guerres sociales. le tableau est pessimiste parce que l'auteur met en avant la difficulté du vivre ensemble mais il tente de comprendre pourquoi.


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La narration alterne entre des passages se déroulant dans le passé racontant les expériences de Victorien Salagnon pendant la guerre et des passages dont l'action est contemporaine qui présentent l'évolution du narrateur ainsi que ses réflexions sur la France, ses rapports à l'armée, son héritage colonial ou encore son racisme ambiant. J'ai eu du mal à m'accrocher sur les passages contenporains par contre j'ai adoré les passages anciens qui décrivent la vie de Victor Salagnon et notamment la guerre au Vietnam et la bataille d'Alger
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L'art français de la guerre/Alexis Jenni/Goncourt 2011
« Nos soldats : des stipendiaires assoiffés de sang ?
Il est difficile de commenter ce roman riche et divers, sans donner un bref aperçu du contenu. Et pour antimilitariste notoire que paraisse l'auteur par le biais du narrateur, la guerre est fort bien contée dans son premier roman. Ce qui pouvait sembler une gageure au début du récit s'avère au fil des pages être un défit relevé, avec en apothéose la guerre d'Indochine en deuxième partie du livre.
D'emblée on comprend que l'on a affaire à un écrivain à la plume acérée : c'est un style facile, alerte et puissant au service d'une critique tous azimuts de notre société qui commence. Un beau style avec des répétitions utiles telles des refrains et des leit-motiv. Débute une satire violente et emportée de l'armée puis des médias : la télévision ne montre rien et les commentaires sont radoteurs au cours de la guerre du Golfe en 1991. Pour le narrateur, c'est une drôle de guerre aux allures de guerre coloniale : le rapport des morts est de 10 pour un !
« L'armée en France est un sujet qui fâche. On ne sait pas quoi penser de ces types, et surtout quoi en faire. Ils nous encombrent avec leurs bérets, avec leurs traditions régimentaires dont on ne voudrait rien savoir, et leurs coûteuses machines qui écornent les impôts. »
Ensuite le narrateur fait la rencontre de Victorien Salagnon, non seulement un artiste de la peinture à l'encre de Chine, mais aussi un talentueux stratège et fin tacticien, ces dernières qualités étant retracées dans un chapitre évoquant l'enfance de Salagnon chez les Scouts. Beaucoup de références à l'art pictural et au dessin dans ce chapitre. Salagnon à la Grande Institution s'avère être un fort en thème (latin) ainsi qu'une forte tête. Il va ensuite entrer dans les chantiers de jeunesse qui forment les résistants.
Puis le narrateur retrace sa vie de couple, une vie terne, sans exaltation : la scène à l'hypermarché est pittoresque et les descriptions de la viande à la boucherie donne la nausée, sans parler de la cuisine chinoise. le repas avec les convives sombre alors dans le Grand Guignol.
La construction de ce livre est originale avec un chapitre sur deux de commentaire dans lequel le narrateur s'exprime à la première personne, et l'autre intitulé « roman « dans lequel la vie de Salagnon est contée.
Le chapitre sur l'état de la France, commentaire, avec ses grèves et ses manifestations vaut vraiment le détour : une fine analyse des comportements marque ces pages inoubliables. (p.156 à 161).
L'auteur se complait à critiquer la société, la police, l'identité par le sang ou la langue. La scène du buraliste facho m'a bien fait rire. Les digressions sont nombreuses et vont dans tous les sens, avec une dominante concernant l'attitude déplorables des français, policiers ou citoyens.
Les scènes de guerre sont décrites avec réalisme et souci du détail que ce soit dans le mâconnais ou au Tonkin. C'est non seulement un livre de guerre, mais encore un livre sur la guerre des français. C'est très différent d'un roman tel que « Les nus et les morts » de Norman Mailer » dont je suis en train de terminer la lecture (un pavé de 800 pages), et plus littéraire en définitive. Avec de très beaux passages comme celui où Salagnon décrit Roseval mourant, ou celui évoquant les amours de Victorien et Eurydice. Je citerai un splendide passage évoquant la tombée de la nuit indochinoise qui comme partout sous les tropiques ne dure que quelques instants :
« La nuit déferlait comme une meute de chiens noirs qui montaient par les chemins du fonds des vals, flairaient les lisières, remontaient les pentes, recouvraient tout et à la fin dévoraient le ciel. La nuit venait d'en bas avec un halètement féroce, avec le désir de mordre, avec l'agitation maniaque d'une bande de dogues. »
L'auteur aime aussi les phrases choc, laconiques et cinglantes :
« À la guerre, on meurt à la sauvette. »
« L'art est un état plus subtil que le talent. »
Au chapitre des critiques, Il est vrai, comme l'ont dit certains commentaires, que l'on a parfois l'impression d'un collage de morceaux avec des redites et des retours plus ou moins utiles : anaphores et épanalepses se succèdent avec par moment une certaine cacophonie. le récit est découpé en tranches qui se lient plus ou moins bien, telles une série de réflexions ou de reportages. On a le sentiment que l'auteur a voulu tout dire ce qu'il avait sur le coeur dans ce roman, comme cela, de suite, en oubliant un peu son roman.
Certains passages m'ont mis mal à l'aise : « La France m'exaspérait avec son grand F emphatique, le F majuscule comme le prononçait De Gaulle, et maintenant comme plus personne n'ose le prononcer… » le narrateur semble se fourvoyer dans une diatribe inutile. Je n'adhère pas. Je ne dis pas que nous sommes meilleurs que les autres avec notre grand F, mais au moins nous sommes aussi respectables que les autres. Pour l'Histoire, De Gaulle restera un grand homme. Mystificateurs, menteurs et rusés : tous les grands hommes l'ont été : de Richelieu à Mitterrand en passant par Napoléon. Si les propos tenus par le narrateur aux pages 457 et 458 sont ceux de l'auteur (ce qui n'est pas douteux), alors je dis que malgré la qualité de ce roman, je n'acquiesce pas quand il charrie le Romancier. Cela fini par agacer.
Et puis s'il déplore que la police se soit militarisée, pourquoi n'ajoute –t-il pas que c'est parce que les délinquants eux aussi se sont militarisés. le temps des gendarmes à pèlerine et bâton blanc et bel et bien révolu.
Le point d'orgue de ce beau roman concerne la guerre d'Indochine : l'aventure guerrière désespérée et sans illusion du Corps Expéditionnaire qui n'ignora jamais qu'il allait au casse-pipe. Des pages inoubliables et dures :
« On avait jeté sur l'Indochine une étrange armée qui avait pour seule mission de se débrouiller. Une armée disparate commandée par des aristocrates d'antan et des résistants égarés, une armée faite de débris de plusieurs nations d'Europe, … »(P 453)
Les trois personnages clefs de cette épopée au travers de trois guerres que sont Mariani, Salagnon et le narrateur sont tous trois attachants. Mais en définitive, le sage, c'est Salagnon.
Quand plus loin l'auteur revient sur la guerre d'Algérie, je pense que son jugement est décalé par rapport à l'Histoire : il juge les pieds-noirs et leur histoire qui débute au XIXé siècle, ainsi que la colonisation en général avec les critères d'aujourd'hui. Cela me fait penser à la critique que l'on pourrait adresser à Hergé pour avoir écrit « Tintin au Congo » à une époque où la chasse aux fauves était de bon ton. Il faut savoir replacer les faits dans leur contexte ce que ne fait pas toujours l'auteur. ¨¨
Il y a toujours eu des exactions : il n'existe pas de guerre propre. L'auteur fait preuve parfois d'un idéalisme frôlant la naïveté. Il est facile de parler ainsi aujourd'hui et de critiquer à tout va. Il eût fallu pouvoir le dire à l'époque : mais était-ce envisageable ? Là est la question.
Le dernier commentaire sombre carrément dans le délire et l'auteur veut nous asséner sa vérité à propos de l'usage immodéré de la force et du délit de sale gueule face à la délinquance dans les banlieues.
Finalement, un livre plaisant à lire, assez bien écrit, au contenu intéressant mais qui irritera plus d'un lecteur par son parti-pris.
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Sentiment mitigé pour cette lecture. D'un côté nous avons les passages sur la vie de Victorien Salagnon qui sont excellents et de l'autre les pensées du narrateur qui sont parfois, brouillonnes et auxquelles on a du mal à accrocher particulièrement au début du livre. Par la suite, les commentaires se rapprochent des événements cités et poussent à la réflexion.
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Deux guerres en parallèle.

Celle de Salagnon. Regard bleu acier trempé. Et la mort partout, la mort dans les rivières, la jungle, la mort sur soi, en soi, qu'on ne peut plus quitter. Là-bas, l'Indochine. Les autres tombent, les uns après les autres. Pas lui.

Salagnon peint.
Et si l'encre protégeait ? Sauvait ?
Et si l'encre lui avait permis de survivre...
Salagnon peint.
A la fin, il ne restera que l'art.

Deux guerres en parallèle.

Celle du narrateur.
Qui accepte de raconter l'Indochine, l'horreur, l'inénarrable, voilà, il accepte de raconter ça, ce qui n'a pas de mots.
En échange, Salagnon lui apprend à peindre.

Alors c'est quoi sa guerre, au narrateur ?
C'est la vôtre.
La mienne.
Celle qui n'a pas cessé depuis toutes ces décennies.
Une guerre de race.
De peur.
Une guerre au quotidien. Une violence qui passe presque inaperçue, presque, il faut lever la tête et la reconnaître pour ce qu'elle est.
En bas de chez vous, entre la police et les manifestants.
Quand on vous demande vos papiers. Ou pas.
Au bureau, quand il faut tenir encore et encore, esclave d'une violence qui ne dit plus son nom.
Dans le métro, et puis à la télé...
Dans le silence et l'indifférence.

Une guerre qui n'en finit plus.

Alexis Jenni a affûté consciencieusement ses mots avant de se jeter dans la bataille. C'est cinglant. Sanglant.
La plume heurte, accroche, te ramène sur les lieux du crime si besoin est.
Il établit un lien entre deux époques, deux situations qui semblent aux antipodes, et la démonstration ne manque certes ni de panache, ni de discernement.

Un Goncourt mérité. (Je ne l'aurai pas dit souvent ça 😄)
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Le fond : une histoire plutôt originale. le roman suit un vieux militaire, peintre à ses heures, qui raconte à un jeune homme ses expériences vécues au sein de l'armée française sur une vingtaine d'années, du Maquis à la guerre d'Algérie.
La forme : un style personnel, parfois direct, incisif et plaisant et parfois contemplatif, longuet et pesant.

Pour conclure, un roman original mais avec des longueurs.
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Deux avis différenciés pour cet ouvrage à deux têtes, dont il est, au final, plutôt complique de faire la synthèse : l'un enthousiaste pour le volet 'Roman' qui m'a emballée, l'autre plus nuancé pour le volet 'Commentaires' qui me laisse plus perplexe.

Le roman dans le roman retrace la vie d'un homme de guerre qui aura traversé vingt ans d'expérience belliqueuse française depuis les maquis de la deuxième guerre mondiale jusqu'à ceux, plus glauques, de la guerre d'Algérie, en passant par les remugles piteux de celle d'Indochine, le tout en parvenant à préserver son âme grâce à son silence, et à la maîtrise du dessin.
Cette partie-là est passionnante, très inspirée, écrite avec verve et couleur, et offre à son lecteur une plongée dans l'acide de la guerre crue, ses errances, ses temps de néant, de violence, ses motivations triviales, sans rien cacher de ses échecs patents. Cette 'plongée dans l'acide' est quasiment palpable, que ce soit la moiteur morbide de la jungle tonkinoise ou les sous-sol nauséabonds de la villa algéroise où les paras commettent leurs pires exactions. Un récit dur, violent, mais réellement jouissif.

Les excroissances du roman, dans lesquelles le narrateur, au contact du héros guerrier du roman dont il écrit l'histoire (premier effet miroir) pendant que ledit guerrier lui apprend à peindre (deuxième effet miroir) , traîne son état végétatif tout en faisant l'exégèse du roman du guerrier (troisième effet miroir, on commence à saturer), ces excroissances donc, ou commentaires, ou que sais-je, servent à poser avec une réelle virtuosité de plume mais de lassants effets de répétition, la thèse du roman selon laquelle la France, ne s'étant jamais remise de l'humiliation de 1940 ni de la colonisation, perpétue un racisme vengeur jusque dans son approche actuelle de l'immigration et la perception de "l'autre", la langue française ne suffisant pas aux plus frustrés à jouer son rôle historique de ciment. Une thèse qui se défend et est amenée de façon bien plus brillante et fine que ces pauvres lignes, mais dont personnellement je regrette que l'auteur n'ait pas été au bout de sa démarche littéraire en en réussissant la mixtion avec la trame romanesque.

Au final, une lecture dense et enfiévrée d'un roman virtuose mais qui parait inabouti, et peut-être cherche à trop dire.

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Dans ce roman, l'auteur nous narre 50 ans de l'histoire de France à travers les différentes guerres du XXe siècle.
Victor Salagnon est un ancien militaire devenu peintre, c'est à travers son amitié avec le narrateur que le roman prend place avec une interrogation sur la France contemporaine.
Un premier roman bien écrit et riche en histoire qui a valu à son auteur le prix Goncourt en 2011. Une récompense bien méritée.
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Il y a déjà quelques temps que ce « Goncourt » me faisait de l'oeil sur une étagère. le titre est un peu intrigant. La quatrième de couverture ne nous renseigne pas vraiment. Mais surtout il fallait un peu de courage pour s'attaquer à ces 630 pages écrites sans espaces inutiles.
Ce roman traverse l'histoire de France à travers ses guerres depuis 1940 jusqu'à l'Algérie, en passant bien sûr par l'Indochine.
Le héros, un jeune homme un peu paumé qui vit à Lyon rencontre Victorien Salagnon, ex-baroudeur qui a participé à toutes les guerres depuis 1940. Celui-ci lui apprendra à peindre et, pendant ces séances lui racontera sa vie et ses aventures . C'est l'occasion pour ce jeune homme de nourrir sa réflexion et de développer certaines théories basées sur notre histoire, tendant à expliquer la société actuelle.

Le style est simple et pourtant particulier, lié à la construction du roman où se succèdent des chapitres narratifs concernant la vie de Salagnon et des chapitres de commentaires dans lesquels s'expriment de nombreuses idées.
On a parfois l'impression que l'auteur avait tellement de choses à dire qu'il a choisi cette forme d'écriture pour tout caser. On trouvera des idées sur l'idée d'être Français, l'immigration, l' intégration, le vivre ensemble, etc.

La fin est un peu diluée comme la plupart des commentaires.
L'idée principale est que ces vingt années de guerre ont façonné ce qui est notre société aujourd'hui. Bien sûr ce livre fait polémique, mais il est passionnant à lire et si l'on oublie les longueurs on comprend la décision des jurés du Goncourt.
On aurait pu avoir un livre de guerre et un essai sur la guerre et la société. Alexis Jenni allie les deux avec finesse et intelligence.
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L'art français de la guerre m'apparaît comme la somme de plusieurs livres. J'ai l'impression que l'auteur a voulu montrer l'étendue de ses possibilités littéraires. Il y a les chapitres nommés romans dans lesquels il fait preuve d'une grande force narrative dans la description des scènes de guerres, les épisodes que vivent ses personnages sont haletants, les combats, les ambiances lourdes, les peurs, les interrogations, les atrocités sont parfaitement rendus. Dans les chapitres nommés commentaires, il entraîne le lecteur à la réflexion, notamment sur l'incidence des guerres, coloniales, que la France a conduites dans les années 50, et le racisme lattant qui règne dans la France actuelle. Puis il y a de superbes passages sur la peinture à l'encre de chine, et sur la passion amoureuse, celle du narrateur pour une rencontre, et celle du personnage Victorien Salagnon pour Eurydice sa compagne. le premier chapitre commentaire, surprend par les propos du narrateur sur son rôle, qui paraissent un peu légers, ensuite on est emporté par les plongées dans l'apocalypse des attaques de résistants, des combats dans la jungle indochinoise, et des interrogatoires dans les caves de la villa mauresque à Alger. Après les immersions dans l'horreur auprès des hommes qui exercent l'art français de la guerre, l'initiation du narrateur à la peinture à l'encre apporte aux lecteurs des bouffés d'air salutaires. Les contrastes, sont la trouvaille qui fait la beauté du livre, contraste entre la violence de la guerre et la sérénité de l'art, mais également contraste entre les moments de tension fulgurante et d'autres de grande sagesse, contraste également entre une écriture régulièrement très efficace, et quelques approximations. Pour un premier roman publié c'est une réussite.
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