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3,43

sur 607 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Étrange objet littéraire que celui-ci.

Ouvrage bicéphale, réfléchissant à voix haute et, au bout du compte, se parlant à lui même.
"L'art français de la guerre" aborde des thèmes complexes et essentiels. Il expose des thèses et leurs antithèses de façon assez scolaire. Multiplie les points de vue, empile les redondances et, au final, s'enlise dans les images faciles et stéréotypées.

Le style est amplement perfectible.
Les 600 pages que l'on nous sert, ces deux livres en un, mériteraient une réelle relecture.
La répétition semble être une marotte de l'auteur. Comme s'il s'agissait de nous asséner son propos de force ou de nous faire passer un examen de bonne lecture.

Car ce qui gène aussi dans ce livre, c'est un côté pédagogique mal assumé. C'est, sans être péjoratif, un livre de prof.

Voilà un livre trop épais pour ce qu'il a réellement à dire.
Trop voulu par son auteur pour avoir été réellement objectivé tant au niveau du style que du propos.
Un livre qui n'est aucunement à la hauteur de l'ambition d'un écrivain qui a manqué d'humilité face à la tâche qu'il s'est lui-même imposé ou qui a, devant l'ampleur du travail nécessaire, baissé les bras et s'est contenté d'une version non aboutie.

Un gros livre, au style trop épais, aux sujets trop nombreux et trop complexe pour un auteur trop pressé. Au final, une "leçon" mal donnée qui donne rapidement envie de faire la lecture buissonnière.



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J'arrive après la bataille! En bon petit soldat du challenge ABC, je viens tirer la énième salve sur ce bouquin qui sortit vainqueur du Goncourt 2011, laissant pour morts quelques ouvrages bien armés. Que dire qui ne fut pas dit? Ou insuffisamment dit? A moins de coller à l'auteur et, sans peur et sans reproche tel le chevalier Bayard, répéter, ressasser, seriner. Car Alexis Jenni est infiniment bavard.
L'art français de la guerre est l'art français du bavardage redondant.
L'art français de la guerre est l'art de noyer de très jolies pages dans le verbiage.
L'art français de la guerre est l'art de la pédagogie répétitive.

On le sait: la guerre, ce n'est pas bien. On en est convaincus: le racisme, ce n'est pas beau. le répéter jusqu'à plus d'encre ne rend pas ces affirmations plus indéniables.
Pourtant, Alexis Jenni, lui-même, donne le remède à sa logorrhée. Page 439.
"Pour se transformer en art, le talent doit prendre conscience de lui-même, et de ses limites, et être aimanté d'un but, qui l'oriente dans une direction indiscutable. Sinon, le talent s'agite; il bavarde."

C'est donc dans la partie historique "roman" (assez réussie) que l'écrivain cache la recette qui permettrait à la partie contemporaine des "commentaires" de se hisser au niveau de sa langue, cette langue française qu'il destine à la réunification de la société française. Pas moins. Car l'enseignant ne sait plus où donner de la tête et répète 7 fois (voire bien davantage) ce qu'il aurait pu dire une fois: de la stigmatisation des habitants des cités aux banlieues différentes. Des enfants des cités qui philosophent dès 4 ans au débat sur l'identité nationale (heureusement trépassé avant que d'avoir trop galopé). Des contrôles d'identité au délit de faciès. Des considérations sur la ressemblance aux remarques sur la différence. de la force de la langue commune à la condamnation du voile intégral dans l'espace public (pages 234-235 au style impeccable)…

Incontestablement, Jenni a le talent de l'écriture. Sa plume bouillonne, joue de la métaphore, aime les mots, les unions improbables, la profusion et le lapidaire. Mais il enlise le lecteur dans des considérations oiseuses pleines de l'air du temps qui chassent trois lapins boiteux à la fois. Lapin 1: la guerre, c'est mal. Et c'est plus mal quand l'exaction est française. Lapin 2: le racisme, ce n'est pas bien. Lapin 3: le fascisme non plus. Les 3 petits lapins sont flanqués d'une chimère affectueuse: l'art, le désir sexuel et la langue commune règleront la violence sociale, résoudront les tensions.

Et la marmotte… elle mange le chocolat au lieu d'écouter le cours. Et elle va même noter la copie du prof: 2,5 avec la sacro-sainte annotation professorale française: Peut mieux faire.
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J'ai commencé plusieurs fois ce Goncourt 2011. le titre, à la fois m'appelait et me hérissait. Comment parler d'un art (terme noble à mes yeux) et de la guerre ? Associer ces deux notions est antinomique pour moi. En revanche, comme la quatrième de couverture semblait me le dire, habiller de mots le récit de l'un tandis que l'autre habille de couleur, même noire, les perceptions de l'autre, mélanger, échanger l'art et le récit d'une vie de guerre me semblait un beau défi, un pari tenable.
J'ai donc tenté plusieurs fois la poursuite de ma lecture. Petit à petit, je suis rentré dedans mais de manière pénible, forcée, je dirais « scolaire » … J'ai lu, je me suis appliqué à percevoir le fond, la forme, à entrer en réflexion avec les ‘commentaires', à vivre le témoignage de vie avec le ‘roman'. J'ai compris, je crois, l'idée globale du message : Tant que la notion de race, cette fausse vérité malheureusement bien ancrée, tiendra le haut du pavé, le Français lambda (le Belge, l'Allemand, l'Italien…) restera le Français moyen (le Belge, l'Allemand…) capable d'accepter toutes les guerres au nom de l'Identité, la sienne, la seule qui vaille d'être défendue et posée en valeur suprême.

Mais diable, pourquoi quasi 700 pages pour nous dire cela !
Le style – ou plus exactement, l'absence de style – de Alexis Jenni m'a proprement insupporté ! La construction de son livre en commentaires et partie romanesque m'a fait penser aux analyses lourdes, fastidieuses et très peu productives telles celles que m'imposaient les vieilles fiches scolaires proposées pour les lectures imposées du programme. Tout cet ouvrage m'est apparu brouillon et je n'y ai trouvé aucun plaisir de lecture même si, comme toujours, j'ai aimé qu'un livre me pousse à réfléchir sur notre humanité… mais, comme avec les ados, il n'est pas bon de toujours insister sur ce qu'on veut défendre, cela finit par agacer !
Deux, trois idées à retenir, un livre à oublier !
Lecture finalisée dans le cadre du Défi de Madame lit !

Lien : https://frconstant.com
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Je suis ambivalent sur ce livre. J'en ai lu à peu près 150 pages cet été car je voulais avoir un avis dessus. Au cours de cette lecture j'ai relevé beaucoup de très bons passages, mais je me suis aussi passablement ennuyé.

J'ai décidé d'arrêter car je croule sous les lectures et je préfère poursuivre celles qui m'emportent inconditionnellement.

Ce que l'on choisit de ne pas lire est tout aussi important que ce que l'on choisit de lire.

L'année dernière j'avais commencé la carte et le territoire de Houellebecq et je m'étais arrêté à la 80 ème page. Il a par la suite obtenu le Goncourt!

J'ai peut-être trouvé un moyen de prévoir le fameux prix!?
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L'art français de la guerre est un roman qui aborde les grandes guerres menées par la France au 20e siècle. A travers les 20 années de carrière de Victorien Salagnon, c'est la France des années 40 et la France colonialiste que l'on (re)découvre : de l'occupation allemande à la guerre d'Indochine en passant par la guerre d'Algérie, le peintre militaire avoue qu'il n'aurait probablement pas survécu si ce n'était son amour de la peinture. Ses expériences sont racontées par un lyonnais désenchanté en échange de quelques cours de peinture. On imagine mal comment la peinture peut sauver un homme des champs de bataille et des horreurs qu'il y subit mais les faits sont là : Salagnon est revenu plus mort que vivant mais vivant quand même...

Il est bien sûr question d'identité nationale dans ce roman mais également de bien d'autres choses : on y retrouve en effet une infinité de sujets, qui assemblés pêle-mêle donnent l'impression qu'Alexis Jenni parle de tout et de ... rien. le livre est dense, très dense. Si dense d'ailleurs que son intérêt en est très inégal. Certains passages embrasent l'histoire : on se croirait presque cachés dans les tranchées ou perdus dans la jungle vietnamienne... D'autres font retomber l'enthousiasme comme un soufflé qui se dégonfle. On sent la maîtrise de la formule et on devine l'énorme travail de documentation mais malgré tout, on est pressé d'arriver à la fin... Ceci dit, le prix Goncourt 2011 remporté par ce livre ne me parait pas démérité : pour un premier roman, L'art français de la guerre est remarquable. On regrettera le ton un peu moraliste d'Alexis Jenni qui n'apporte pas grand chose en soi mais on est forcé de reconnaître que le roman interroge et que le titre est bien trouvé. Parce qu'entre l'art et la guerre, il n'y a parfois qu'un pas... Et après tout, l'oeuvre préférée de Salagnon n'est-elle pas l'Odyssée d'Homère ?
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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L'ART OU LA GUERRE



Je viens de terminer la lecture de cet indigeste pavé qu'est L'art français de la guerre d'Alexis Jenni, Prix Goncourt 2011.. Verbeux aussi, à se demander s'il y a encore des comités de lecture dans ces grands machines éditoriales. Á mon avis, voilà un ouvrage qui aurait pu être réduit de moitié, ce qui aurait constitué un beau geste écologique. Combien d'exemplaires ?
On l'a compris. Je n'ai pas aimé. Je n'ai pas aimé le style alourdi par les répétitions (au n-ième « nuage en duvet de cygne », on éternue) par cette étrange concordance des temps prise.. à contretemps. Quant au fond, quelques vérités sur la bêtise coloniale et la dégénérescence induite sur les consciences ne m'apportent pas grand-chose : il y a longtemps que je me suis fait une opinion sur toutes ces « guerres » françaises qui n'osent pas toujours dire leur nom.
Sans aucune portée philosophique, ce roman n'a guère de portée pédagogique non plus. Il ne dénonce pas et, mis à part quelques éclats velléitaires du narrateur (l'auteur ?) il reste dans un flou « tous bourreaux, tous victimes »… J'allais écrire « tous héros ». Mais non ! C'est là que les genres se différencient : les héros (à l'image du personnage Salagnon) sont du côté des paras, de ceux qui ont fait l'Indochine, qui ont fait l'Algérie, la fine fleur de notre belle Armée Française. Alors que les exactions des autres (d'eux) sont complaisamment détaillées, les abominations commises au nom de la pacification, elles, sont seulement suggérées (et encore… des massacres pourtant historiquement établis passés sous silence). le héros parachutiste Salagnon est toujours droit dans ses bottes, bien sanglé dans son uniforme léopard ; il survit à ses opérations et peint pour oublier ses états d'âme… Ce n'est que dans les dernières pages que sont glissées sans s'attarder, presque négligemment, comme si elles n'avaient pas grande importance ces phrases terribles :
« Ce monde nous avons accepté de le défendre, il n'y a pas de saloperie que nous n'ayons faite pour le maintenir. » et « Il ne fallait pas venir ; je suis venu. »

Comment peut-on ^peindre et torturer ? Comment peut-on se dire poète et piloter un avion bombardier ? Comment peut-on se dire « chrétien » et bénir les armes ? Ces interrogations me sont personnelles. Elles ne figurent pas dans le livre…

Lien : http://patpantin.over-blog.com
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Nom d'un Prix Goncourt, qu'est ce que c'est verbeux. Si nous n'étions confinés, je crois que j'aurais craqué avant la fin et rendu le livre à la bibliothèque! Entendons nous bien, ce qui m'a déplu ici, ce n'est pas cette narration en deux parties, le récit des guerres et leurs commentaires actuels par notre narrateur qui a l'époque contemporaine rencontre le vieux soldat et écoute le récit de la résistance, de l'Indochine, de l'Algérie. Non, ce qui m'a très vite lassée, ce sont les redites. L'auteur ne se contente pas de dire les choses une fois: non, nombre de phrases sont la précédente, rédigées un peu différemment, et chaque thème, chaque événement, est battu et rebattu et rerebattu sur son enclume, puis représenté à nouveau dans le chapitre suivant, ou quelques chapitres plus loin en commentaire.
Est-ce un exercice littéraire? Peut-être, mais c'est surtout diablement lassant.
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Ma lecture précédente (Karine Giebel) m'avait laissé l'effet d'une route sinueuse au volant d'un bolide sportif. Tel ne fut pas mon choc, lorsque j'ai enchainé avec "L'art français de la guerre", qui m'a déménagé sur une longue ligne droite en tracteur.
Le fond de l'histoire ne m'a pas intéressé. le passage d'un personnage à l'autre ne m'a paru d'une grande utilité. La vie du narrateur principal part dans diverses directions, à chaque nouvelle information, ce qui permet à l'auteur d'intégrer ses pensées politiques ou sociales (souvent très intelligentes d'ailleurs) sur les différents sujets abordés. La lecture en devient pesante. Et en ce qui concerne l'histoire de Salagnon, l'histoire des guerres, elle ne m'est pas vraiment apparu comme passionnante, sans rythme et sans réelle imagination.
J'ai trouvé ce roman extrêmement long car peu accrocheur. de plus il est écrit dans un langage pas très plaisant à la lecture, ce qui rajoute à la lourdeur de l'oeuvre.
Je lui mets tout de même la moyenne car j'ai rencontré dernièrement Alexis Jenni et c'est un être véritablement sympathique. Sans rancune!
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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un homme demande à un vieux militaire de lui apprendre à peindre;en contre partie, il relate les mémoires des campagnes du vieil homme qui démarrent en 1943 et s"achèvent en 1962 en passant par la guerre d'Indochine.

Ce livre est riche, opulent voire orgiaque:il y a de tout partout et cela répété plusieurs fois
Paradoxalement , ce livre est catégorique:il assène des formules sans argumentations réelles; pour ne citer qu'un exemple, cette formule sur DE gaule:"sa seule flamboyance était verbale"

Et tout ça pour nous dire que les guerres coloniales n'étaient pas un bonne idée! merci monsieur mais nous sommes quand même un certain nombre à l'avoir compris
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Publier un premier roman est une belle réussite. le publier chez Gallimard une victoire en soi. Gagner le prix Goncourt un exploit !

Mais je m'arrête malheureusement là pour les louanges. Parler de la guerre et du passé trouble de la France en la matière n'est jamais facile, étant né après l'Indochine et l'Algérie je ne peux que constater l'omerta sur ces sujets dont on ne parle jamais... En étant trop direct on tombe dans la caricature, en étant trop allusif on manque le sujet.
Alexis Jenni cherche ici à faire les deux en un seul roman. Un chapitre très imagé de récit de guerre précède et suit un chapitre où la guerre est toujours présente mais tapie dans l'ombre des relations taiseuses entre un ancien combattant et un type un peu paumé.

L'idée de ce patchwork aurait pu déboucher sur un grand roman sur la mémoire, mais je n'ai pas aimé la réalisation. le style est à la fois moderne mais empreint d'une sorte de lourdeur du passé qui le rend étrange. Tout comme la construction de l'histoire avec de trop nombreuses digressions, qui doivent apporter quelque chose à la réflexion selon l'auteur, mais qui tendent plutôt à noyer et perdre le lecteur.

La critique est facile ... mais je n'ai pas accroché à ce Goncourt ... dommage pour moi !
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