Quand le temps soufflera

Ne faites pas comme moi, passez votre chemin.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce sketch de Kad et Olivier intitulé Kamoulox, ou deux individus participaient à un jeu auquel on ne pouvait rien comprendre, c'est un peu l'effet que ce roman m'a fait, le rire en moins.
Simon est pionier, un il peut par une sorte de rêve, voir dans le présent où le passé. Je remets le texte de la quatrième de couverture : “Quand soufflera le vent fou de l'an dix, ce sera la fin de la Suprême Union des Églises et des Maisons. le combat s'engage dans le temps zéro, entre les voyageurs de la destinée et la Sainte Action populaire. Et Simon Jallas possède une arme d'une très grande puissance : l'ultra mémoire.” Il n'y a pas grand chose de plus dans le roman, ou si au contraire, il y a un peu de tout, du voyage dans le temps, des histoires de secte et de religion, d'inquisition, de dystopie, de post apocalyptique, un mélange de 1984 de George Orwell et d'apocalypse de Saint Jean avec une ambiance seventies sous acides. Il y a une volonté de décrire tout cela, c'est très ambitieux, mais ça en devient un fatras incohérent, avec des personnages inconsistants, des dialogues affligeants, de l'action rocambolesque. Un moment je me suis demandé si ce n'était pas un livre comique, sauf que je n'ai jamais ri. Tout au long de l'histoire, l'auteur laisse planer un grand mystère qu'il va tenter de résoudre par une pirouette pseudo philosophique totalement absconse sur la conception du temps (Stephen Hawking, au secours !). Pendant la lecture des 20 dernières pages, je me suis arrêté à la fin de chaque paragraphe en me demandant ce qu'il m'avait pris de lire ce truc. Je me suis fais ch… Bref, un gros ratage.

C'est rare chez Fleuve Noir anticipation, mais ça arrive… une catastrophe. Je me suis demandé si l'auteur n'avait "commis" cette chose sous l'emprise de substances illicites. C'est incohérent du début à la fin et se contenter du résumé pourrait presque suffire. Tout le contenu n'est qu'un sombre fatras inconsistant et incompréhensible. La lecture de ce nanar est affligeante et l'auteur a tenté de faire le malin avec de la pseudo-philosophie à deux balles sur la conception du temps agrémenté d'une touche de religion sectaire, et de bons sentiments contrariés dans une ambiance désuète et par moment assez loufoque.
J'espère que l'auteur se comprend lui-même, mais pour ma part, c'est le pire roman d'anticipation que j'aie jamais lu. A oublier très vite.

Quand le temps soufflera date d'une période de forte productivité de Jeury, et on le sent. le style est pauvre, les dialogues sont forcés et, à partir du dernier tiers, l'intrigue et son lot de nouveaux personnages se mettent en branle très artificiellement — histoire d'en finir, dirait-on. On regrette les années 70 et leurs romans au style presque surréaliste et aux décors foisonnants et fastes. Que retenir de Jeury en science-fiction après l'Orbe et la roue ?