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EAN : 9782268032658
308 pages
Les Editions du Rocher (10/01/2001)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Le 14 novembre 1917, le corps expéditionnaire du général Allenby reprend Jaffa aux Turcs. Bientôt, les Britanniques se verront remettre les clefs, de Jérusalem, délivrant ainsi la Palestine du joug ottoman. Le même jour, au terme d'un long périple, trois jeunes gens fous d'espoir embrassent le sol de la Terre promise : Andreï, lepeut-fils de rabbin polonais, Sarah la prostituée, et Mishka, le tavernier du quartier juif d'Odessa. Ensemble, ces rescapés des pogroms on... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
1917, Andreï, Mishka et Sarah arrivent sur la terre de Palestine, foyer national juif établi par la déclaration de Balfour, ou terre promise pour les Juifs en errance. Là-bas ils sont accueillis dans le kevoutsah de Deganya ; une communauté agricole. Très vite la tension monte avec les Arabes établis sur ces terres depuis des générations.

Pendant qu'Andreï s'engage aux côtés de Ben Gourion, Mishka tente de renaître en Amérique. New York lui offrira l'occasion de s'enrichir parmi les truands juifs et italiens avec la contrebande d'alcools. Il flotte là-bas un air de liberté pour celui qui a de l'argent plein les poches.

Et puis la guerre éclate…

Une saga familiale où chacun tente de transmettre ce qu'il peut de sa foi, de son espoir, de sa volonté de paix et d'oubli. Une belle rencontre avec le vieil Arabe, le mukhtar du village. Les uns se sentent envahis, les autres ne cherchent qu'un refuge. Certains pourtant seraient capables d'échange et de partage.

À qui appartiennent les terres ? Aux Juifs, aux Arabes ? La terre d'Israël n'a pas fini de se déchirer.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, je serais désespérer de rentrer en guerre avec le mukhtar. La noblesse de cet homme qui force l'admiration et le respect. Et une forme de beauté, qui le rapproche des arbres, des pierres tourmentées, du désert, bien plus que des autres hommes. Peut-être le grain si fin de sa peau tannée, serrée comme un bois précieux. Ou ses yeux, d'un noir absolu, si noirs qu'ils paraissent sans pupille, dans le contraste avec son opulente chevelure blanche est si saisissant... Il ne cille presque jamais, vous regarde comme s'il vous scrutait, vous transperçait, fouillant à l'intérieur de vous même... Tout en écoutant, il égrenait du bout de ses doigts ce chapelet d'ambre que les Turcs ont mis à la mode, en envahissant le Moyen-Orient.
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- ... et contrairement aux bolcheviks, nous joignons la spiritualité aux convictions politiques, continuait David. Mais attention : la spiritualité n'est pas forcément la foi. Ici, vous pouvez être juifs tant que vous le voulez - nous cherchons un homme nouveau sans pour autant tuer l'homme ancien, celui que nous portons cousu en nous depuis les origines. À trop vouloir un monde radicalement différent, radicalement coupé de son histoire, les bolcheviks fabriquent un régime aux pieds d'argile, qui s'effondrera quelques jours...

Mishka n'écoutait pas. Il jetait des regards furtifs, analysant le paysage comme s'il devait incessamment fuir : les eaux miroitantes du lac qui reflétaient le soleil couchant, les vignes orientées au sud, les oliviers couleur de poussière. Il estimait le travail à venir, déjà convaincu que sa place n'était pas ici. Cette communauté agricole, les charrues rangées dans un coin, le linge qui finissait de sécher au soleil, les hommes barbus, le crâne abrité sous une casquette, tous pareils sous ce camouflage de poils et cette peau tannée au soleil, rien ne l'attirait. Pas même les femmes, qui semblaient avoir renoncé à toute coquetterie, un foulard sur la tête, leurs formes dissimulées sous d'amples vêtements de travail déclinant toutes les gammes de gris. Elles lui donnaient l'impression d'être des ombres sans corps...
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- Regarde, m'a-t-il dit en me montrant les collines désolées.
Je n'ai pas bien compris ce qu'il me montrait, et il a souri comme on sourit à un enfant qui déraisonne.
- Tu vois, regarde ces collines. Écoute le vent. Nous sommes, nous les Arabes, les enfants des pierres et du vent, nous sommes les grains de sable en suspension dans la tempête, les saisons qui balaient le paysage, le ciel qui s'embrase au crépuscule, la lune qui monte entre les étoiles. Nous sommes l'éternité, l'absence même du temps. Et toi, avec tes engins et tes hommes, tu viens détruire le paysage, et réinventer le temps, le temps qui est la mort. Tu me dis que nous irons plus vite d'un village à l'autre... Qu'est-ce que cela fait aux poètes, d'aller plus vite ? Quelle que soit l'heure à laquelle nous arrivons, nous arrivons toujours à l'heure, quand nous allons chez nos amis. Il ne nous viendrait pas à l'idée d'arriver à l'improviste. Nous avons le temps, quand nous voyageons, de voir l'ombre des chameaux s'avancer sur les collines. Nous avons le temps, et vous devez beaucoup en manquer, pour essayer si fort d'en gagner.
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- Mais il y a tant de choses à faire au jour le jour ! Le présent est déjà si contraignant ! Comment exiger des hommes qu'ils voient beaucoup plus loin que le bout de leur sillon, quand la terre est si rude ?
- Le présent n'est que le passé de l'avenir, avait rétorqué Ben Gourion. Certes, il devait depuis longtemps avoir rodé sa formule, mais elle faisait de l'effet. Puis il avait pris Andreï par le bras.
- Nous avons besoin d'hommes comme toi, avait-il murmuré sur le ton de la confidence. Des hommes qui ont vu, en Europe, ce que c'était que l'antisémitisme. Des hommes qui sont revenus de tout, sauf de leur rêve. Crois-moi seul le sionisme peut combattre et vaincre l'antisémitisme. Parce que le sionisme est un combat, et que nous ne vaincrons pas avec de belles paroles. Les discours doivent venir après la bataille. Mais aussi parce que le sionisme est un espoir en une vie meilleure, plus équitable, et non un mot vague que l'on agite, un drapeau que l'on se dispute.
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- Ça me rappelle, répliqua Alberto, cette réflexion de ma mère, à chaque nouvelle émeute dans le quartier de la Moldavanka où je suis né, à Odessa. "Mais est-ce que ce sera bon pour les Juifs ?" Eh bien, je vais te dire, moi : il est temps, parce que nous sommes dans un pays libre, de cesser de penser comme à l'époque où nous étions esclaves. Ce qui sera bon pour les Juifs, à l'avenir, c'est ce qui sera bon pour l'humanité.
- Bien dit ! approuva Moischer.
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Extrait du livre audio "Un sac de billes" de Joseph Joffo lu par Maxime Baudouin. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 14 avril 2021.
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