Hasard de mes lectures, deuxième roman classé dans les romans policiers en deux jours, et deuxième roman qui est beaucoup plus qu'un roman policier.
Et dans celui-ci, tout particulièrement, l'enquête passe au deuxième plan, le rythme est lent, comme cette fin d'hiver qui cède doucement la place au printemps. A déconseiller aux amateurs de page-turner et de suspense insoutenable.
Walt Longmire est depuis quelques années mon shérif préféré. Il est dans ce tome, mal en point, physiquement, une blessure reçue au Mexique qui met du temps à se refermer, et moralement. Il a des absences, remet parfois en cause l'utilité de son métier, a du mal à accepter les nouvelles technologies
Mais divers évènements vont occuper le bureau du shérif et faire passer au second plan ses ennuis de santé : la mort d'un berger, l'apparition d'un loup qui mange ou pas quelques moutons et a dévoré les pieds du cadavre (du berger pas du mouton), déclenchant une réaction vive dans la population, un enfant qui ne parle plus, une disparition inquiétante, sans compter les réunions de chasseurs de loup, les médias qui jettent de l'huile sur le feu, et un mystérieux justicier sur Internet.
L'important donc pour moi n'est pas dans l'enquête, mais d'abord dans les paysages splendides du Wyoming, que l'auteur, livre après livre, nous dépeint avec beaucoup de poésie, de force aussi. Ce n'est pas une région paisible et l'écriture de l'auteur la peint ainsi, magnifique, rude, sauvage.
Mais aussi dans les personnages auxquels au fil des tomes, je me suis attachée. Je ne sais pas si j'aurais autant apprécié ce tome si je n'en avais pas lu d'autres avant.
Il y a bien sur le shérif, fatigué, mais aux capacités de discernement et de réflexion intactes, Il y a Vic, son adjointe, et plus ... Même si les liens se sont relâchés dans ce tome. Attentive au shérif, bienveillante pour le loup, beaucoup moins pour les machos et ceux qui ont la gâchette facile. Et le troisième membre de l'équipe, basque, auquel viennent parfois des rêves... Sans oublier la fidèle secrétaire, qui bougonne, mais chouchoute son chef.
Et puis, surtout, point commun là aussi avec ma lecture précédente, l'humour, parsemé ça et là, de dialogues savoureux en situations insolites, de souvenirs égrenés à explications de texte du shérif que ce soit sur la lycanthropie ou l'odorat des chiens....
Une série à laquelle je ne me lasse pas de revenir
Je veux enfin saluer un auteur de romans américain qui cite
Bertrand Tavernier dans ses remerciements. Ce n'est pas si courant.