Ce serait l'objet d'une tout autre étude qui s'avère difficile tant les mourants se trouvent de moins en moins présents dans la vie quotidienne. Par ailleurs, une véritable prohibition se cée à leur sujet. Ils sont en quelque sorte ignorés. Plus encore que les morts, on les bannit des conversations. Dans une réunion familiale ou amicale, faire état de l'un deux comme dans la première partie de ce travail serait incongru et contraire à la bien séance. En dehors des milieux professionnels, c'est là un sujet qui provoque une gêne, un malaise, où s'apparente à la plaisanterie de mauvais goût, pour ne pas dire à la provocation. L'auditoire à qui l'on inflige un tel sujet de conversation implore que l'on change de thème.
C'est pourquoi, il sera peut-être doux à quelques-uns qui souhaitent une présence, un accompagnement, de savoir que des groupes de soignants sont attentifs à cette aspiration et qu'ils peuvent, même à l'hôliptal, avoir l'espérence de mourir dans la tendresse.
Toutefois, il serait faux de conclure que, dans tous les cas, la personne âgée meurt plus facilement que la personne jeune. Le regret des êtres que l'on aime, des aspirations non réalisées, l'humiliation de la déchéance, la peur de l'inconnu requièrent la même démarche conduisant à la sérénité.
Chacun ayant les mêmes besoins qu'un bien-portant d'aimer et d'être aimé, d'attention, d'échange et de confrontation, de réconfort et de caresses, d'estime et de respect ; parce qu'il a moins d'occasion de les satisfaire ( par notre dérobade) il en souffre d'autant plus que lui est mesuré dans le temps.