Dans une contrée d'Afrique vivait un homme, un homme parmi tant d'autres… Il s'appelait Youba. Mais là où il était né, là où il vivait depuis, Youba ne s'était jamais senti bien. Dès son plus jeune âge, il avait capté le bruit plein de sang des armes qu'on affûte, il s'était senti entouré du bruit de la guerre, partout, toujours, surtout dans le coeur des pères. Ses mots à lui, qui étaient devenus son chant au quotidien, n'était engrangés au grenier de leur chagrin que par les mères pleurant leurs enfants… Les hommes, eux, les combattaient avec hargne et violence :
« le temps de la vie est si court…
Pourquoi le trancher encore ?
La paix épargne demain.
Elle sauve la douceur des mangues
Et promet la confiance d'une lune pleine. »
Mon avis : Oh ! Trouver une place pour cet album dans les rayonnages de la bibliothèque ne sera pas forcément facile au vu de son format imposant (37 X 29 centimètres), mais c'est bien le cadet de mes soucis aujourd'hui, mon problème premier étant que j'ai épuisé mon budget (administration oblige) et qu'il me faudra maintenant attendre deux - trois mois pour pouvoir me le procurer et surtout l'exploiter ! Ce conte est un hymne magnifique à la tolérance et à la paix qui m'aurait été fort utile pour mes animations classes destinées aux cours moyens deuxième année. Il faut dire que pour leur classe d'âge, j'éprouve toujours quelques réticences à lire une histoire, avec la peur au ventre de ne pas les intéresser. J'aime donc assez utiliser à leur endroit des ouvrages à forte thématique, comme par exemple «
Coton Blues » écrit par
Régine Joséphine et illustré par
Oréli Gouel qui continue à avoir ma préférence jusqu'à ce jour. Plonger au coeur de l'Afrique, y suivre les rêves de Youba, l'accompagner dans sa quête,
ce combat pacifique qui l'exposera à la fureur des guerriers et lui coûtera la vie sans pour cela le réduire au silence. En effet, sur sa tombe poussera un arbre qui perpétuera son chant d'espoir et de paix . le texte est magnifié par des illustrations pleine page voire même double page. Jouant avec les contrastes, l'ombre et la lumière, elles nous permettent un véritable dépaysement et n'hésitent pas, elles-aussi, à dénoncer la violence. Comme l'auteure, et pour notre monde d'aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de souhaiter que l'arbre de Youba existe vraiment quelque part et qu'il aille semer un peu partout la graine de la tolérance et de la paix, au grand dam des hommes avides de combats et de guerres en tout genre…
Public : à partir de huit – neuf ans