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3,8

sur 660 notes
Serge Joncour propose de suivre à nouveau la famille de Jean et Angèle découverte dans son précédent roman "Nature humaine".

Si celui-ci s'arrêtait après la tempête de 1999, celui-là reprend en 2020 à l'arrivée du COVID. 2 époques marquantes pour tout un chacun qui a vu nos vies transformées.

La famille s'est éparpillée, s'est déchirée pendant 20 ans. Les 3 filles sont parties mener leur vie et Alexandre, le fils, a repris la ferme et s'occupe de loin de ses parents vieillissants.

Le choc du COVID va remettre en cause les certitudes de chacun. le groupe familial se retrouve avec ses bons et ses mauvais moments.

Mais surtout la nature est là, omniprésente tout au long du roman. Et c'est ce que j'aime chez Serge Joncour. Il permet de se retrouver au milieu de la campagne, de se promener dans les prés verdoyants au milieu du troupeau de vaches, d'entendre le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes au début du printemps, de sentir les odeurs de la terre retournée. 

La vie revient petit à petit au sein de la famille, au sein de la nature, au sein des animaux malgré l'épidémie qui démarre et l'espoir reste bien ancré dans le vivant.

En bref, j'ai beaucoup aimé ce livre dans lequel j'ai retrouvé quelques uns de mes ressentis de l'époque. Un excellent moment de lecture.

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Chaleur humaine de Serge Joncour.

« Envisager la famille comme un cheptel, qu'il fallait protéger (…)sécuriser le troupeau. Tous ces humains assujettis à la consigne, ces milliards d'êtres confinés chacun dans son enclos, ils répondaient à rien de moins qu'à l'ultime instinct de sauver sa peau, parce qu'une épidémie s'est fait pour éclaircir le troupeau, pour réguler l'espèce, bien souvent en éliminant les plus fragiles. »

Alexandre, paysan et éleveur dans le Lot ,vit non loin de ses parents.
Début 2020, un virus venu de Chine va paralyser la planète entière.
Fâché avec ses trois soeurs ,celles-ci vont trouver refuge et se confiner dans la ferme familiale.

Retrouver l'ambiance du confinement ça peut rebuter ,mais c'est sans compter sur la
plume pince sans rire et drôle de Serge Joncour.
L'auteur poursuit son précédent roman « nature humaine » dans une fresque familiale rurale et engagée.
Un bonheur de lecture.
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[Rentrée littéraire 2023 n°3]

Je suis assez mitigée.

J'ai envie de dire que lire ce livre se mérite....
Pas évident d'entrée. Il m'a fallu un bon tiers pour rentrer vraiment dedans et l'apprécier.
Serge Joncour, encore et toujours, est un gardien des mots, des destins, des chocs.
C'est un bonhomme tranquille et reposant comme un orme au bord de l'eau...
Ah la nature ! Il n'y a que ça de vrai.
J'avais adoré Chien-!oup, tout de suite, avec incandescence, sans limite je m'étais perdue de vue dans le champ sémantique du chien, du loup. Moi qui ait une meute à la maison j'étais dans mon élément.
Depuis, certains membres de la meute nous ont quitté, un drame, toujours renouvelé.
Il y a cependant des chiens dans ce nouveau roman, des bébés chiens. Ils ont un rôle important dans l'histoire. C'est le fil rouge comme on dit.

Dans ce livre, la leçon est claire ; point de salut pour ceux qui renoncent à Mère Nature.
Nous sommes dans un hameau, dans le Lot, début 2020, la pandémie démarre doucement en France. Alexandre, agriculteur, solitaire, un peu ours mal léché, vit dans la ferme de ses parents qu'il a connu depuis toujours, et ses parents habitent dans un petit pavillon tout près.
Mais voilà ; le Covid arrive à grands pas, et finalement, la grande famille va se retrouver ensemble, et ça pose un problème ; ils ne s entendent pas, ils se sont disputés quelques années déjà, et sont très différents.
Je passe sur l'histoire, nous sommes comme kidnappés par Joncour, piègés, hallucinés car tout se passe bien, malgré les disputes ou les caractères forts, on s'aime finalement.
Peu à peu, tout le monde va s'apprivoiser, et vers la fin, le bonheur n'est plus aussi improbable que cela.

J'ai vécu ce livre comme une fable finalement ; nos tourments, quels qu'ils soient, ne peuvent se résoudre que par le biais de la nature, de la terre, des légumes, de la vie en solitaire d'Alexandre qui est un roc, un mur porteur de cette drôle de famille. Et cette drôle de fable nous murmure doucement à l'oreille : "Ne perdez pas de temps, le temps c'est de l'amour, le temps c'est de le vivre, maintenant, ensemble, comme un troupeau bienfaisant, un groupe sans cesse renouvelé".
Perso, cela m'a rappelé des souvenirs de cette période de peur, de perdition, de hantise et de privation de liberté. Comme quoi, on oublie...
Pour Alexandre il faut "sécuriser le troupeau" avec sa famille. Comme avec ses vaches, paisibles, qui broutent dans un champ gras et bien fourni en herbe. Heureuses.
Peu à peu l'auteur nous fait basculer, à petites doses, vers une animalité humaine je dirais.
Le salut viendra de la campagne.
C'est vrai.
Je le vis tous les jours.


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Le roman se déroule entre fin janvier et fin mars 2020. Rappelez-vous ! La France et le monde entier basculent progressivement dans une réalité qui a des allures de mauvais film. Un virus venu de Chine balaie en quelques semaines nos habitudes et certitudes.
Une famille du Lot va connaître elle-aussi des bouleversements profonds dans sa vie quotidienne. Les parents et le fils sont restés dans la ferme familiale et vivent paisiblement de maraîchage et d'élevage dans une campagne relativement préservée. Les 3 filles, méprisant ouvertement leurs origines rurales, ont quitté ce bout du monde pour s'installer dans une vie citadine standardisée.
C'est donc la peur de la contamination et du confinement qui les contraint avec mari et enfants à revenir au pays, où elles vont retrouver leurs racines et souvenirs d'enfance.
Les membres de cette fratrie arriveront-ils à outrepasser leurs querelles antérieures dans cette cohabitation forcée où chacun va devoir trouver une nouvelle place ?
Serge Joncour nous brosse le portrait de personnages attachants qui nous entraînent dans des aventures parfois cocasses où se côtoient des vétérinaires s'improvisant médecins, des petits chiots intrépides et des trafiquants en planque.
Au-delà des liens familiaux, son roman est aussi un formidable plaidoyer pour une nature et une planète qui, malmenées par l'homme, retrouvent durant cette parenthèse pandémique peu à peu ses droits.
Un roman qui nous réconcilie avec les travers de nos contemporains et nous apporte beaucoup de chaleur humaine.
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Joncour reprend ses personnages de « Nature humaine » que l'on avait laissé après la tempête de 99. Alexandre et les siens, dans leur ferme du Lot, étaient l'exemple parfait d'une vie paysanne en perdition, de la grande ville qui happe les enfants et de la nature que l'on ne respecte plus.
On les retrouve ici début 2020, quand le monde va s'arrêter à cause d'un virus. Et Joncour photographie la France par le prisme de cette famille partagée entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis.

Je suis incapable de vous donner un avis tranché sur ce roman. Je m'y suis sentie comme dans une paire de pantoufles (il y a peu de différences entre cette famille et la mienne) et par conséquent je me suis souvent dis qu'il y avait beaucoup de poncifs. Mais si je n'étais pas fille d'agriculteurs du sud-ouest aurais-je le même avis ?
Peut-être est-ce trop près de ma réalité pour que je savoure complètement la justesse du regard de Joncour sur ce moment historique qui a permis à tant de français de se reconnecter avec leurs terres et faire la paix avec leurs racines.

Alors qu'il est habituel ici de donner un retour tranché sur ses lectures, je revendique pour « Chaleur humaine » le droit de ne pas savoir, de ne pas avoir vraiment d'avis. Je réfléchis encore… ça n'a jamais fait de mal de réfléchir.
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'Chaleur Humaine' se passe dans le Lot, dans la ferme des Bertanges. Alexandre, 57 ans, a repris la ferme familiale et élève ses animaux et cultive la terre de manière respectueuse. Il est resté loyal à sa terre et à ses parents qui vivent dans la maison d'en bas, pas très loin. Il les retrouve chaque jour. Il a une relation avec Constanze qui vit dans la réserve écologique et qui comme lui aime et admire cette nature et milite pour la protéger.

Cela fait un moment que ses soeurs ont quitté la ferme pour la ville, elles sont trois comme les éoliennes baptisées de leurs prénoms ; Caroline , Agathe et Vanessa et vivent à Toulouse, Rodez ou Paris. Elles n'ont plus parlé à leur frère depuis 20 ans lorsqu'elles ont vendu des terres pour la création de l'autoroute et ces fichues éoliennes.

Serge Joncour a utilisé la crise sanitaire et la covid de 2020 comme catalyseur pour réunir la famille car il ne s'agit pas d'un livre sur le confinement , non celui-ci est juste le prétexte pour rassembler une famille désunie.

Peu à peu les choses se compliquent, rester confiné en ville ou partir à la campagne ? Tous finiront par se retrouver aux Bertanges chez Alexandre. Comme avant ? peut-être pas, tous ensemble, réapprendre, se pardonner peut-être.

Serge Joncour fait bien entendu des liens entre la nature et les conséquences de l'activité de l'homme sur celle-ci. Il dresse des constats, met en avant des soucis écologiques et les conséquences du déréglement climatique. Il nous décrit cette nature de façon magnifique comme à chaque fois, sans nous donner de leçon, on ressent son attachement profond à la terre, son amour et son bon sens dans les actes à entreprendre pour sa sauvegarde mais avant tout il décortique les relations humaines et apporte un regard empreint d'humanité.

J'ai toujours énormément de plaisir de retrouver la plume fluide, vraie, humaine et sensible de Serge Joncour.

J'ai passé un agréable moment de lecture.

Ma note : 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Dans ce roman, on retrouve 20 ans après les protagonistes de Nature humaine. Nous sommes de retour à la ferme des Bertranges, dans le Lot, en 2020, lors du premier confinement faisant suite au Covid. Alexandre est resté vivre et travailler à la ferme avec ses parents. Quant à ses trois soeurs citadines, elles sont en quête d'un refuge pour fuir l'épidémie. C'est ainsi que tout le monde se retrouve et doit réapprendre à vivre ensemble malgré les différends passés.

D'emblée, nous sommes entrainés dans cette histoire familiale qui se mêle à l'histoire que nous avons tous vécue en 2020. Avec ce récit, nous avons l'impression de revivre les étapes incroyables qui ont suivi l'annonce du Covid. Celles-ci, impensables alors nous semblent désormais faire partie de notre histoire. A travers ce récit, nous approchons le quotidien de plusieurs professions et d'une famille entière. Un professeur, une photographe, des agriculteurs, des tenanciers de café, des enfants, des retraités … Chacun a vu sa vie bouleversée par ces confinements. On y voit la nature reprendre ses droits, le dérèglement climatique et ses impacts ainsi qu'une déstabilisation générale. Toutes ces histoires sont vécues par des personnages charismatiques, drôles et certains insupportables mais tellement réalistes qu'on n'éprouve aucune peine à se les imaginer.

Il y a de l'humour, toujours, de l'amour, de la beauté et tellement d'humanité dans ce roman ! Cette parenthèse extrêmement rare fait éclore une fois de plus l'importance entre l'homme et la nature et nous rapproche tous les uns des autres. La finesse et la justesse des propos de Serge Joncour rendent ce roman touchant et absolument nécessaire !
Lien : https://alinebouquine.fr/cha..
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Quel bonheur de retrouver Serge Joncour dans ce nouvel opus ! Un récit en forme de suite à Nature humaine, le Prix Fémina de 2020.
2020 justement ! Serge Joncour choisit de faire évoluer ses protagonistes dans le début de cette année particulière, marquée par l'apparition du Covid 19 et du confinement. Mais, il situe le roman à la campagne chez Alexandre, l'éleveur devenu cinquantenaire et solitaire dans son exploitation, pas très loin, cependant, de ses parents maraîchers octogénaires, pas très loin, non plus, de son amoureuse Constanze... La peur du virus, le confinement - et trois adorables chiots- vont progressivement chambouler le quotidien des agriculteurs et leur famille- plus ou moins lointaine- bientôt réunie. L'écrivain excelle pour nous faire revivre l'incroyable réalité de la pandémie par le biais de ses personnages et de leurs réactions, en ajoutant une intrigue parallèle très chahutée à l'ambiance. Et puis, il y a les préoccupations écologiques malgré la beauté rassurante des paysages. Ce roman puissant-balayant toutes les grandes peurs et paradoxes de ce début de décennie avec une bonne dose d'humour-se lit ou plutôt se dévore d'une traite !
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L'épidémie de Covid prend de l'ampleur, le confinement général se profile et les enfants de Jean et d'Angèle vont finalement tous se retrouver dans leur ferme du Lot: Alexandre, leur fils qui a repris l'exploitation familiale et qui n'a plus de contact avec ses trois soeurs, ayant choisi de vivre en ville loin de la terre, va se trouver être le creuset d'une « réconciliation » entre surtout d'une prise de conscience des choses essentielles, de l'importance des liens familiaux, toutes choses que nous avons tous perçues lors de l'épisode du confinement. Cette prise de conscience est bien décrite par l'auteur et sa façon de décrire les différents personnages et leur ressenti nous les rend encore plus proches: des personnes sensibles et terriblement humaines qui réunies à nouveau vont se sentir plus fortes, d'où le titre « Chaleur humaine ».
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Chaleur humaine signe le grand retour de la famille Fabrier. Depuis la parution de Nature humaine, Serge Joncour cherchait le moyen de réunir aux Bertranges cette famille d'agriculteurs dont les filles avaient pris la clef des champs pour vivre la grande vie loin de la campagne. Il n'a finalement pas eu besoin de chercher très loin dans son imagination une situation hors du commun qui amène Alexandre et ses soeurs à partager à nouveau le même toit. Une pandémie suivie d'un confinement total : parfois la réalité a plus d'imagination que la fiction.

Nous voilà donc à nouveau tous convoqués, vingt ans après la tempête de 1999, pour revivre l'un des épisodes les plus marquants de notre existence : la pandémie de Covid 19.

A la différence des auteurs de romans historiques qui peuvent s'arranger avec les faits puisqu'aucun témoin direct ne sera en mesure de les contredire, Serge Joncour n'a pas le droit aux approximations et aux déformations car chaque lecteur connaît l'histoire qu'il nous raconte sur le bout des doigts.

Dès lors, quel intérêt peut-on trouver à lire un roman sur l'épidémie de Covid ? Justement celui d'avoir l'impression de lire sa propre histoire, de prendre conscience de ce que l'on a réellement vécu, tous ensemble et chacun de notre côté, grâce au regard scrutateur d'un auteur profondément humaniste.

Déjà avec Nature humaine, les lecteurs les plus âgés dont je fais partie, ont pu voir leur vie défiler au fur et à mesure des aventures des Fabrier. Assister de nouveau à ces grands bouleversements qui ont changé notre société. Prendre conscience aussi des retombées de certaines décisions prises à l'époque par nos dirigeants. En d'autres termes, Serge Joncour nous a offert l'opportunité de remonter le fil de notre propre histoire en résumant pour nous les trente dernières années du XXe siècle. Avec Chaleur humaine, l'intention est la même mais la temporalité change puisque ce second roman se focalise sur les trois premiers mois de la pandémie. Trois mois qui ont eu autant d'impact sur nos vies que les trente ans précédemment exposés.

J'ai autant aimé le premier que le second volet de ce projet littéraire car à travers le regard que pose Serge Joncours sur ses personnages, on sent bien que c'est de nous, lecteurs, qu'il parle et à nous, citoyens, qu'il s'adresse. Il nous parle de notre rapport à la société, au monde du vivant, à nos concitoyens. de notre regard sur le présent et sur l'avenir. de nos aspirations, nos rêves et nos peurs. de nos faiblesses, nos croyances et nos petitesses aussi. J'ai rarement lu de romans qui reflètent aussi bien ce que nous sommes et la version audio participe à entretenir une espèce de confusion entre fiction et réalité. Par moments, le texte est tellement saisissant de réalisme que l'on a l'impression d'avoir basculé dans un documentaire ou de visualiser des archives de l'Ina.

Si je devais qualifier cette oeuvre et à travers elle le style Joncour, je dirais qu'on a affaire là à un auteur qui a emprunté au passé les codes du réalisme ou du naturalisme pour les mettre au service d'un projet très contemporain. Je dirais également que nous manquons cruellement d'auteurs capables aujourd'hui de mettre ainsi nos petites vies en perspective. La littérature française contemporaine me désole souvent par son côté étriqué et nombriliste. Heureusement qu'il y a des Serge Joncour pour nous redonner de la hauteur et de la perspective.

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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