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3,79

sur 1186 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chien ou Loup : quand on est gamin , on préfère être le loup et ce n'est pas le bon Monsieur Jean de la Fontaine qui va nous dire le contraire ...

Dans les Causses du Quercy , le village d'Orcières est en émoi car , alors que les champs sont prêts à être moissonnés , c'est la mobilisation générale en ce jour d'Aout 1914 , tous les hommes valides partent et les bêtes sont réquisitionnées ... Les femmes et les enfants feront les moissons puis au fur et à mesure que la guerre se poursuit , le travail habituel aux champs en guettant les gendarmes porteurs des mauvaises nouvelles du front . Pendant ce temps , le maire a autorisé un dompteur d'origine allemande, déserteur, à s'installer dans une ferme à l'écart du village avec ses fauves dont les mugissements terrorisent les gens du village .

En 2017, Lise, une actrice en panne de tournage, loue sur Internet, un gite isolé sur les hauteurs de l'ancien village d'Orcières, loin de tout et surtout sans aucune connexion .
Son mari, Franck , un producteur de cinéma qui vient de s'associer à deux jeunes aux dents longues , n'est pas ravi de passer trois semaines loin de Paris et encore moins lorsqu'il découvre que le téléphone ne passe pas dans ce lieu , ce qui provoque quelques scènes comiques ...

Un grand chien sans collier rode autour de la maison puis finit par admettre ces intrus dans son sillage .
Serge Joncour alterne les chapitres , comme un dialogue entre les époques .

On assiste avec amusement puis peu à peu avec un étonnement inquiet au changement de Franck, la mue s'effectue à son insu au contact de la nature, du chien , de ses rencontres et de ses déboires professionnels dans un milieu de requins particulièrement bien caricaturés par l'auteur pour finir par devenir un peu excessive et peu crédible , c'est dommage .

Une fin qui m'a surprise, on aimerait y croire ...
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"Au fond des causses, dans cette campagne nichée entre les collines et les falaises calcaires" le calme et la paix seraient assurés s'il n'y avait les travers de l'Homme.

C'est direct ma conclusion, mais ça n'a pas grande importance puisque le charme d'un Joncour réside dans les longs et lents développements qui sonnent vrais.

Ici, c'est en opposant deux époques à un siècle d'écart sur les mêmes terres que l'écrivain va nous parler de nature, de bêtes et d'hommes.
Évidemment, à cent ans d'écart, l'évolution des liens entre ces trois domaines est flagrante. le cheval est devenu 4x4, le végétarisme rare et viscéral est devenu courant et idéologique.
En revanche, qu'on suive l'histoire d'un dompteur devant nourrir et maintenir ses fauves en cage, ou celle d'un producteur de films mis sous pression par de jeunes loups aux dents longues, il y a une constante : l'homme a un bel instinct quand il s'agit de supplanter ses congénères.

Ma note n'est pas folle parce qu'il me semble que le message qu'on peut voir dans ce roman use d'époques, de lieux et de personnages trop tranchés, me donnant l'impression d'être prise pour une profane en "campagnologie". En écrivant cela, je me rends compte que, peut-être, ce livre ne m'est tout simplement pas adressé. Néamoins, je me souviendrai un petit bout de temps de ce producteur, Franck, le citadin indécrottable. Lui qui ne fait pas semblant d'avoir la maîtrise de la nature sauvage inscrite dans ses gènes, lui qui pense tout bonnement qu'un chien sans collier est un chien sans maître, m'aura faite sourire à de nombreuses reprises.
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Avec ce titre, je découvre enfin l'auteur Serge Joncour. "Chien-Loup" nous propose deux histoires communes à un même lieu, à un siècle d'écart.

Quand Franck accepte de suivre Lise, sa femme, dans un coin perdu du Lot pour les vacances, il n'imagine pas qu'il va se retrouver en haut du mont d'Orcières, complétement coupé du monde moderne. Pour cet accro au portable et à internet, ce lieu est synonyme d'enfer et il a énormément de mal, contrairement à Lise, à en apprécier la quiétude. Mais sa rencontre avec un chien qui rôde autour de la maison, va peut-être changer la donne. Ce que Franck ignore également c'est que les murs de la vieille bâtisse isolée de tout, sont imprégnés des effluves encore présentes d'un drame vieux de cent ans.
En alternance, Serge Joncour a choisi de raconter lui-même l'histoire du village d'Orcières-le-Bas, situé au pied du mont du même nom, lorsqu'en août 1914, tous les hommes valides ont été conviés à aller défendre la patrie face à l'invasion allemande. Le lecteur y découvre comment un dompteur allemand en fuite, accompagné de ses huit tigres et lions, avait trouvé refuge, avec l'accord du maire, tout en haut de la colline, semant le trouble parmi la population.

L'auteur bâtit tout son roman sur les rapports entre l'homme, l'animal et la nature. C'est un sujet qui ne pouvait que me plaire. Son écriture sait mettre en valeur le thème, se faisant parfois poésie pour en décrire la beauté, mais aussi violence pour en retranscrire toute la bestialité sous-jacente. Le talent de Serge Joncour se ressent aussi dans la perception de cette tension très forte présente tout au long des différents chapitres.
La partie du livre qui se déroule pendant la guerre 14-18 est un bel hommage aux femmes qui, à l'arrière, se sont retrouvées seules pour assurer tous les travaux des fermes. Serge Joncour y décrit aussi magnifiquement le rôle des animaux, autres victimes collatérales de la folie humaine, ces animaux domestiqués par l'homme qui ont dû l'accompagner dans l'horreur du front. On y découvre les mœurs d'un village en pleine campagne où les superstitions jouent un grand rôle.
L'histoire actuelle est davantage une ode à la nature et au règne animal qui la peuple. On y sent sa puissance, sa sauvagerie, sa liberté que l'homme voudrait bien dompter. En même temps, l'auteur met le doigt sur notre dépendance aux relations virtuelles, aux nouvelles technologies. Il a même semé en moi un sentiment de culpabilité à l'idée de manger (encore un peu) de la viande. Notre monde d'aujourd'hui en prend une claque... avec en arrière-plan la question existentielle : l'homme n'est-il pas un loup pour l'homme ?
Mon engouement du départ a malheureusement été freiné par une légère lassitude, due aux nombreuses redondances du texte. J'ai eu l'impression que l'auteur voulait faire durer le suspense mais n'avait plus grand chose à dire. Quel dommage également, qu'après une tension au paroxysme, la fin "moderne" soit si "conventionnelle".
Voilà donc les raisons qui, alors que mon intuition au début de ma lecture me soufflait que j'avais découvert une pépite (celle qui mérite un 20/20), je n'accorderai qu'un 15/20 à cette lecture. J'ai bien sûr, l'intention de découvrir d'autres titres de cet auteur car sa plume m'a séduite.

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Un hymne à la nature qui questionne sur notre part de bestialité. Un peu trop militant 'pro-vegan' pour moi. Néanmoins un roman captivant qui nous plonge dans l'histoire du Quercy.
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Deux histoires en parallèle :
Cela commence en juillet 1914 ,à la veille de la première guerre mondiale, dans un petit village du Lot : Orcières, premier chapitre du roman.
Deuxième chapitre: Nous voilà au printemps 2017; Nous faisons connaissance d'un jeune couple : Frank et Lise.
Nous allons à chaque chapitre faire des sauts de puce d'une époque à une autre,au début un peu déstabilisant pour moi et puis tellement " prise" par l'histoire qu'après ,je n'y faisais plus attention.
Pendant la 1ère guerre mondiale ,le petit village d'Orcières va se vider de ses hommes valides .Le maire ,restant au village,car trop âgé, va devoir faire face à un probleme de taille: un cirque ayant fait une halte au village repartira sans son dompteur: celui-ci ,d'origine allemande ,va demander l'asile au maire pour lui et ses 8 fauves (lions et tigres ).
Le maire accepte ,il va alors se réfugier sur la colline en face du village où sied une vieille maison perdue au milieu des bois,isolée de tous et de tout.Endroit parfait pour ses 8 fauves,mais au fil du temps la tension croît au sein du village ,de vieilles légendes ressurgissent, et la peur va s'installer surtout lorsque le troupeau de brebis ,que le maire a pris soin de cacher pour subvenir au besoin des habitants ,va diminuer de jour en jour.
Et nous voilà en 2017: un jeune couple lui :réalisateur , et elle : comédienne décident de louer un gîte perdu en pleine nature,retour aux sources,plus de réseau un isolement total,Lise est enchantée, mais Frank réfractaire ,pour lui c'est crises d'angoisse en perspective. Et qui est ce chien-loup qui les accompagnera partout et qui pour Frank sera le révélateur de la véritable nature de ses deux collaborateurs ?Mais chut je ne vous dévoile pas ces deux histoires qui se rejoignent à deux époques différentes.
Roman qui m'a tenu en haleine et qui je dois l'avouer m'a angoissé peut-être dû au fait que nous vivons actuellement une drôle de vie,un autre rythme en cassant nos habitudes et j'ai fait un rapprochement avec cette histoire même si l'isolement de ce couple n'est pas comparable à notre confinement actuel,car ,eux ont la nature pour se ressourcer mais cela m'a fait réfléchir sur le sens du mot civilisation.
J'ai aimé ce livre malgré, petit bémol,quelques longueurs dans les descriptions ,grâce aussi à ce petit côté morbide et angoissant ,on a hâte de le finir pour savoir jusqu'où peut aller " l'homo-érectus ".A conseiller ⭐⭐⭐⭐
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J'ai lu une douzaine de livres de cette « rentrée » et celui ci est certainement celui que je considère comme un vrai roman, pas question de tourner autour de son nombril ou de celui de ses proches ; c'est un roman plein d'imagination, de forêts, de vents, de hurlements , de fureur, et sans aucune onde laissant s'activer un téléphone portable , terminaison nerveuse de nos communications actuelles.
Et puis, aller penser pendant la Grande guerre à planquer un dompteur et ses huit fauves en surplomb d'un village, ce n'est pas courant non plus.
Donc, dans ce roman alternent 2 périodes, celle de la guerre où les femmes se sont révélées, en l'absence de leurs hommes ,période dure dans ce village du Lot, comme ailleurs d'ailleurs.Un cirque était présent, son dompteur, un allemand, est exilé par le maire en haut des Causses : bruit de fond des rugissements , inhabituel donc.
Et puis en 2015, un couple solide, un réalisateur et son épouse, actrice, tous les deux en butte à la modernité galopante de leur métier répondent à une annonce de location de vacances et viennent s'installer dans une maison quasiment inaccessible, mais qui visiblement a eu un passé malheureux.
Et puis , personnage , oui, personnage magnifique , un chien -loup, qui vient apprivoiser ces étrangers , féroce certes, mais qui ressent le besoin du contact humain , c'est son côté chien.
Si Lise, l'épouse, se sent tout de suite en osmose avec la nature , il n'en est pas de même pour Franck, citadin plutôt froussard,complètement dans son confort numérique, mais qui apprendra la violence de la nature , des bêtes et des hommes, et donc de la sienne qui sommeillait probablement depuis toujours.
La dernière phrase du livre me pose question, ou elle est sans arrière-pensée, et donc innocente, ou bien veut-elle dire que la violence qui ne va pas jusqu'au bout de son dessein est un acte ridicule, parce que d'Alpha à Bambi, il y a une marge ?
En tous cas un livre passionnant.
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Ce roman a une construction particulière: deux époques distinctes (1914-1915, 2017) sont alternativement évoquées dans les chapitres successifs. Mais c'est autre chose qui m'a semblé très étonnant: pendant trois-quarts du livre, toute l'action peut se résumer en quelques phrases seulement. Une fois la situation générale fixée dans les deux époques, il ne se passe quasiment plus rien. Et pourtant, je ne me suis pas vraiment ennuyé, je n'ai pas eu l'impression de tourner en rond et j'ai su patiemment attendre l'élément déclencheur qui ferait avancer l'action.

A chacune des deux époques, au départ, il y a une situation plutôt invraisemblable. En Juillet 1914, donc au moment de la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, le pur hasard fait qu'un dompteur de nationalité allemande passe avec ses fauves dans une région du Lot (où l'auteur a situé ce roman); il y reste piégé, vivant seul sur une colline déserte dominant un petit village isolé. Un siècle plus tard, en Août 2017, Franck, un producteur de cinéma parisien "surbooké" arrive sur cette même colline, pour passer trois semaines de vacances; mais c'est le "trou" le plus perdu de France où il n'y a évidemment ni réseau, ni wi-fi, ni rien: Franck y vient à reculons, pour faire plaisir à sa femme éprise de solitude et de simplicité. Ici, la nature est redevenue presque vierge, mais elle peuplée par une faune sauvage. Franck s'acclimate lentement à ses nouvelles conditions de vie; un gros chien-loup sans collier, découvert sur la colline, sera un allié précieux pour lui.

Dans un chapitre sur deux, la coexistence à distance entre le dompteur allemand et les villageois du XXème siècle est évoquée en détails et avec finesse. La présence des fauves est étrange, inquiétante; comment ils sont nourris, ça reste longtemps un mystère. L'auteur souligne aussi le rôle primordial des femmes dans le contexte de la première guerre mondiale, en l'absence des hommes. En particulier, le rôle de Joséphine, la veuve du médecin tué au front, est important. A la période moderne (en 2017), nous suivons de très près l'état d'esprit rapidement évolutif de Franck. Mais il n'oublie pas ses deux jeunes associés aux dents longues restés à Paris; il se rend compte qu'il se trouve professionnellement à la croisée des chemins.

Le lecteur cherche à deviner le lien direct ou indirect qui doit exister entre les deux aventures séparées par un siècle entier. . Ce lien sera explicité vers la fin du livre. Si le lecteur accepte la lenteur de la narration de S. Joncour, il passera un bon moment de lecture. Dans le cas contraire, il piaffera avant d'avoir achevé ce gros roman...
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Roman dérangeant, farouche, palpitant où le lien entre les événements passés pendant la 1ére guerre mondiale et le récit contemporain sonne hyper juste.
On reste sans voix devant la violence pourtant connue de la guerre de 1914 et cette histoire de dompteur réfugié avec ses lions est très originale et inattendue dans ce paisible décor campagnard.
De même l'aventure du couple parisien au même endroit de nos jours trouve sa vraisemblance malgré certains lyrismes et la belle rencontre avec le chien loup.
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Franck et Lisa louent une maison perdue dans le Lot. Franck est très inquiet à l'idée d'être privé de réseau, tandis que Lise se réjouit de passer trois semaines au calme et en pleine harmonie avec la nature. Mais la nature est rude et ses habitants parfois inquiétants, comme ce chien-loup esseulé qui se rapproche du couple. Et le lieu est chargé d'histoire : au cours de la première guerre mondiale, un dompteur s'est installé sur la montagne avec ses lions qu'il nourrissait de braconnage, au grand dam des habitants du village. Serge Joncour confronte la modernité d'un couple et une population villageoise pétrie de superstitions, et montre que la sauvagerie n'est pas toujours propre au passé ni là où l'on croit. Il insiste beaucoup sur la bestialité, celle des animaux, les fauves bien sûr, mais aussi la faune locale, et celle des hommes : dans le charnier des tranchées, dans la chasse et le comportement des viandards. En réaction, Franck et Lisa sont des agneaux que le loup risque de dévorer : vegans convaincus, ils permettent à l'auteur de tenir un discours sur la consommation de viande, repris en écho par les propos sur la sauvagerie. La nature est sauvage et belle, les hommes sont violents. C'est un peu répétitif, le récit longuet, sans grandes actions, jusqu'à ce que Franck se réveille…

Mais Joncour écrit bien, notamment lorsqu'il parle du désir, celui que la veuve du médecin mort au front éprouve pour le dompteur de lions reclus sur la montagne, et ne mérite à mon sens pas du tout le qualificatif de "roman populaire" décerné avec un dédain tout parisien par les critiques littéraires du Masque et la Plume sur France Inter, qui ont la dent plus dure et les griffes plus acérées que les fauves tenus en cage par le dompteur allemand.

Lien : http://www.usine-a-paroles.f..
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Les deux premières pages m'ont conquise immédiatement. du rythme, une écriture maîtrisée, un vocabulaire soutenu, et une envie d'en savoir plus. Ce qui est étrange, c'est que ce rythme a assez rapidement disparu.
C'est devenu long, langoureux. Pour autant par ennuyeux, mais j'ai eu l'impression d'être avec Lise et Franck. Comme Franck j'avais envie que les choses avancent, arrivent, qu'il se passe quelque chose. Mais comme Lise j'avais ce sentiment de calme, d'espace. Nous vendre si bien ce pays sans rien, cette maison, ce territoire presque vierge sans jamais trop décrire, voilà la prouesse que l'auteur réussit. Alors bien sûr, si le contemplatif vous agace, si devoir attendre 400 pages pour le dénouement d'une histoire si peu étoffée vous ennuie, alors oui, peut être que ce livre n'est pas pour vous. Mais si vous voulez de l'espace en quelques mots, du repos, de la solitude, des jolis mots et une histoire simple et pourtant étonnante, allez y, c'est ce qu'il vous faut.
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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