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sur 623 notes
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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Excellent !!!!!
Thierry Jonquet est un auteur génial, et son décès n'y change rien : son oeuvre doit absolument être connue.
Je lis parfois : attention, âme sensible ! La mienne ne doit pas l'être, je n'ai pas trouvé que la découverte du cadavre ou les détails qui sont donnés ensuite étaient insurmontables. Même les autopsies restent sobres, sans complaisance et Pluvinage est un légiste haut en couleur. Ce qui était particulièrement poignant était les origines de ce crime, et le dénouement, bouleversant.
Bien sûr, les personnages ont donné naissance à la série Boulevard du palais, mais ils n'ont pas dans la série la complexité que Thierry Jonquet leur a donné initialement, dans ce tome ou dans Moloch, un des tout premiers livres que j'ai chroniqué sur le forum Partage-Lecture. Rovère est loin de ces policiers-qui-cachent-une-blessure-secrète. La plaie béante à son côté, tous la connaissent, certains tolèrent donc beaucoup à cause d'elle, parce qu'il est un enquêteur hors pair, parce que son insolence n'est pas gratuite mais va contre un chef prompt à joindre les sentiers battus, parce que chaque flic a droit à une vie privée, même si elle est privée de tout. Diméglio, Dansel, et même le petit Choukroun, un bleu, tous suivent ses ordres aveuglément.
Les rapports avec le Palais sont plutôt froid, jusqu'à ce qu'une nouvelle juge soit chargée de l'affaire. Elle s'appelle Nadia Lintz, vient tout juste d'être mutée à Paris après avoir été juge pour enfant à Tours pendant plusieurs années. Elle a choisi cette affectation pour tirer un trait sur son passé - tout son passé - et cette décision marque son courage et sa tenacité. Ses deux qualités lui permettent de tenir face aux pressions qui pèseront sur elle tout au long de l'enquête, et des autres affaires. En effet, la vie d'un juge n'est pas limité à un seul dossier, ce serait trop beau. Les meurtres se suivent, le sordide semble ne pas avoir de limite, l'inespoir non plus. Nous ne sommes plus dans les enquêtes d'Agatha Christie, où la société est foncièrement bonne, et le meurtrier foncièrement mauvais. Nous sommes dans une société où rien ne va (plus), où la famille n'est pas en mesure de protéger les siens. Les orpailleurs sont aussi une histoire d'enfants perdus.
Les enfants grandissent, et deviennent des vieillards qui n'ont pas fondé de famille à leur tour. Ici, un frère et une soeur s'accrochent l'un à l'autre, se détestent, se querellent, et ne peuvent à l'heure de la retraite et de la maladie, vivre l'un sans l'autre. Là, un médecin sexagénaire tarde à prendre sa retraite, parce qu'il aime se dévouer aux autres, dans ce quartier à deux doigts de la démolition. Puis, il y a Izy. le moindre commentaire sur lui me paraît réducteur. Il a traversé tant d'événements que la sobriété est de rigueur pour parler de ce sexagénaire charismatique. Son parcours même à travers ce roman est exemplaire, et donne véritablement son sens au mot amitié, même s'il doit refaire un chemin qu'il s'était juré de ne plus jamais parcourir, même s'il ne pensait pas revenir là. Arbeit macht frei.
Les orpailleurs est un de mes coups de coeur du mois de juin.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Vous n'oseriez pas imaginer
une seconde qui sont ces orpailleurs.
Jonquet nous a quittés trop tôt ,
nous laissant de véritables tresors.
Ce récit est un chef d'oeuvre
qui nous balade tout du long.
Nous croyons trouver des pistes,
qui ne sont que des leurres.
Le scénario est ciselé,
les personnages captivants
leurs histoires envoûtantes..
Pourquoi n'iront-ils pas à l'enterrement
des leurs, père ou fils??
On ne lâche pas ce roman
qui nous hameçonne jusqu'à la dernière ligne.
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Et ben voilà voilà... Il y a encore des auteurs français géniaux que je ne connaissois point.
Découverte totale, et enthousiasme garanti (bon, il faut aimer le glauque, quand même, parce qu'il y a des descriptions pas piquées des hannetons (ou peut-être que si, justement, ok je sors !) !).

C'est très bien écrit, et on colle à ces personnages ultra-réalistes, tour à tour, dans leur vie de tous les jours d'un côté, et dans leur enquête de l'autre côté ! Ils côtoient le crime sous toutes ses formes au quotidien, et on s'y croirait.
Tous les personnages sont très bien caractérisés, on sait "où" et qui ils sont en quelques phrases, ils sont très cohérents, c'est un vrai plaisir de "cohésion" globale, ce bouquin, dans les comportements de tout le monde.

On a également par moments le point de vue de l'assassin, sans qu'il nous donne jamais son mobile. On se doute assez vite de qui il est, cet assassin, mais on suit quand même les fausses pistes et les démêlés des uns et des autres, que ce soit avec leurs proches ou des voisins, ou entre enquêteurs, c'est absolument passionnant, et très difficile à lâcher.

Et je sais pas si les histoires de barbaque sont vraies, mais ça fait très très froid dans le dos.
Bref, si, comme moi, vous ne le connaissez pas, il est à découvrir ! (mais il faut aimer les polars).
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Diantre, je n'avais pas fait ma critique Babelio des Orpailleurs! Ma distraction me fait peur...

Mon Thierry Jonquet préféré avec Mygale. Et avec Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte, aussi. J'avais lu Moloch avant, et même si j'avais beaucoup aimé, certains points me faisaient grimacer, et j'ai eu la joie de découvrir Les Orpailleurs, meilleur à tous points de vue, peut-être moins sombre et plus classique, mais la claque est assurée.

Un tueur en série sévit dans Paris, assassinant de jeunes femmes qu'il laisse avec une main coupée. En même temps, on apprend à connaître les personnages, dont Nadia, qui se lie avec certains anciens déportés juifs... On se doute que l'enquête va nous amener sur ce terrain mais sans doute pas de sa conclusion (avec une fausse piste assez bien vue, là où Moloch était prévisible) grandiose, qui nous exile de Paris pour Birkenau lui-même. Un roman policier savoureux, en même temps témoignage très réussi sur la Shoah, avec un tueur pathétique à souhait. Lisez-le!!
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Je viens de découvrir Thierry Jonquet avec les Orpailleurs et je ne compte pas m'arrêter là! C'est un véritable coup de coeur pour ce superbe polar à la française, une sombre histoire de victimes retrouvées la main tranchée, mêlant faits historiques, intrigue et personnages attachants avec Rovère et Nadia... J'enchaîne avec Moloch...
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Là où on fait connaissance du formidable Rovère, de la juge Nadia Linz, fraichement débarquée de province, et de l'inénarrable médecin légiste Pluvinage, grand poète au bistouri. L'histoire est plutôt sombre, comme toujours avec l'auteur, puisque le corps d'une femme est découvert, très abimé et amputé d'une main. Les cadavres se multiplient, de femmes qui toutes se connaissent. Rovere va s'égarer sur quelques pistes avant de trouver le fil conducteur des motivations de l'assassin. Je n'en dis pas plus.
L'intrigue est prenante, on a rapidement quelques soupçons mais il faut quand même attendre les dernières pages pour relier tous les fils. Les orpailleurs, c'est aussi des personnages touchants comme celui d'Isy Szalcman le propriétaire de Nadia ou drôles comme Choukroun pas vraiment encore en place. On se régale des dialogues, on s'émeut des histoires familiales pas gaies des personnages et quand on lit les dernières lignes, on n'a pas vraiment envie de quitter cet univers où la noirceur côtoie la tendresse.
Je recommande la postface de Patrick Bard (dans la collection Romans noirs - Folio policier) qui a écrit un texte extrêmement touchant, une quasi déclaration d'amour/d'amitié (pas vraiment de différence quand c'est intense), très intime sur Jonquet qui était son ami. Émue aux larmes.
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Rovère, Dimiglio, Nadia, Pluvinage, Izy: tous ces noms ne vous disent rien ? Il a fallu le hasard pour que je découvre qu'ils étaient d'abord apparus dans ce livre de Thierry Jonquet, et comme d'habitude avec lui j'ai pris un énorme plaisir à la lecture. Ne pas hésiter, c'est un bijou à découvrir.
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Thierry Jonquet... un auteur trop tôt disparu auquel tout bon lecteur de romans policiers devrait s'être déjà intéressé.

Avant toute chose, deux informations. Tout d'abord, j'ai lu ce livre après le roman « Moloch », du même auteur, alors qu'il faudrait les lire dans l'ordre inversé (c'est préférable pour comprendre la relation spéciale entre certains personnages). Ensuite, en préparant cette chronique, je découvre que ce roman et ses personnages ont été repris dans la série télévisée « le boulevard du palais » avec Jean-François Balmer, une série qui a été diffusée le vendredi soir sur France 2 à la toute fin des années 90. Cette série était une des préférées de mon père et, jamais, jusqu'à ce moment-ci, je ne sus qu'elle fût tirée d'un roman de Thierry Jonquet, comme quoi l'auteur ne cessera de me surprendre.
Thierry Jonquet nous livre là un excellent roman noir, maîtrisé d'une main de maître, dont la qualité de la narration et des personnages renforcent un scénario simple, mais aucunement dénué d'intérêt.

Avec ce roman très centré sur l'aspect procédural, Thierry Jonquet nous fait part de ses obsessions premières, le vieillissement, la mémoire, la Shoah...

Pour en savoir plus sur ces thèmes, il vaut mieux lire le roman, l'expliquer pourrait dévoiler un peu trop de l'intrigue.

L'un des personnages principaux des « Orpailleurs » et de « Moloch » est le juge Nadia Lintz autour de laquelle gravitent juges, procureurs, greffiers et policiers.

Thierry Jonquet développe plusieurs personnages de policier avec Sandoval, Dimeglio, Rovère, Choukroun... chacun a son caractère propre, sa spécificité dans le roman, son intérêt.

Dans le roman, Nadia Lintz fait la connaissance de Isy, un vieil homme qui va lui louer un appartement. Une relation toute particulière va se nouer entre les deux personnages, lui, ancien repris de justice qui est sorti vivant des camps de la mort, elle, juge, qui est obsédée par la Shoah.

Cette relation sera au coeur du roman et de l'histoire.

Thierry Jonquet nous conquit par une narration sans défaut, une histoire simple, mais étoffée, des personnages approfondis, et un style au service de l'histoire et non l'inverse.

L'auteur sait, à travers ses mots, les situations et les personnages, être à la fois touchant, drôle, intrigant, captivant...

Au final, un très bon roman qui fera place à une suite du même acabit, dont les qualités premières sont les personnages et la narration...
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Longtemps, j'ai aimé Thierry Jonquet sans le savoir, "Boulevard du Palais" faisant partie de mes séries fétiches notamment et surtout à travers les personnages. De Rovère à Litz en passant par l'inénarrable Pluvinage et l'excellent Dimeglio... Jonquet, l'écrivain, j'en avais entendu parler ici ou là au hasard de conversations littéraires avec quelques bons amis mais aucun n'avait cru bon de me signaler que ses personnages, les héros de ses propres livres, avaient inspirés ceux de la série. Et ce n'est qu'au hasard d'une de mes nombreuses errances dans ma librairie favorite que je découvris ce recueil de 4 des romans de l'auteur.

La quatrième de couverture ne mentionnant étonnamment pas le rapport entre les livres et la série, il m'a fallu quelques pages du premier roman: "Les Orpailleurs" pour commencer à me douter de la chose... Tiens, le flic s'appelle Rovère, tiens son adjoint c'est Dimeglio... Oh ! Le Légiste s'appelle Pluvinage ! Le doute n'était plus permis.

Cette longue introduction étant faite, il ne me reste plus qu'à vous dire que si j'adore toujours la série en question, que la RTS a le bon gout de diffuser, je suis totalement tombé sous le charme des romans. "Moloch" a succédé aux "Orpailleurs" avec la même jubilation à la lecture de ce style tout en nuance, en petites touches, en subtilité. Jonquet est un impressionniste du roman noir ! Chacun de ses romans est un pavé conséquent où chaque mot a sa place, son poids, son sens... Dans l'histoire elle même, comme dans l'actualité et la réalité du monde que Jonquet nous dépeint sans concession et avec une rare justesse. Qu'il nous parle de la Shoah, des profiteurs de guerre, des enfants maltraités, de la prostitution, il parle juste, il parle fort... et nous donne aussi un peu à réfléchir bien au delà de l'intrigue toujours solide de son œuvre.

Les personnages sont tels que je les attendais après avoir côtoyé leurs doubles télévisuels: profonds, épais, pleins de doutes et de défauts, tellement humains et généreux, tellement vrais qu'on ne peut que les aimer et vivre avec eux leurs aventures de papier.

Deux romans avalés à la suite l'un de l'autre, et une courte hésitation à l'heure de choisir entre plonger dans le troisième ou m'accorder une petite pause pour passer à autre chose. J'ai fait finalement le second choix, avant tout parce qu'il me plaisait de me dire que j'avais encore deux de ces petits bijoux en réserve, faire durer le plaisir, attendre... un peu comme, enfant, on attend le matin du 25 décembre...
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Quel plaisir pour moi de retrouver les personnages du feuilleton TV Boulevard du Palais ! Je l'aimais bien ce feuilleton, je l'avoue… A cette époque, je n'avais lu aucun Jonquet, que je ne connaissais que de nom.
L'histoire ici rejoint l'Histoire, une Histoire récente, et qui fait froid dans le dos.
Le livre n'est certainement pas exempt de défauts , mais c'est un gros coup de coeur ! D'où la note.
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