Noces de neige

Irina part de Moscou pour aller rejoindre Enzo à Nice. Anna et sa famille prennent le train à Nice pour rentrer dans leur palais de Russie. Si plus d'un siècle les sépare, les destins de ces deux femmes vont finir par s'effleurer...

La plume de Gaëlle Josse est vraiment savoureuse. Aérienne et d'une grande sensibilité, elle fait chanter les mots, colore les sentiments, sculpte les personnalités. Alliant avec justesse roman et poésie, elle crée un ensemble envoutant, d'une force incroyable malgré sa brièveté.

Pour tout dire, j'ai trouvé à ces Noces de Neige un petit quelque chose du grand Stefan Zweig. Inutile d'en dire plus, je vous laisse découvrir par vous-même la magie des mots de Gaëlle Josse, une auteure qui gagne vraiment à être connue.
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Mars 1881, gare de Nice, Anna, jeune aristocrate Russe prend le train pour regagner St Petersbourg avec sa famille.
Mars 2012, Irina prend le Riviéra Express à Moscou pour Nice. Elle fuit la violence, la pauvreté et espère un avenir grâce à un amour virtuel sur internet.
Le temps d'un voyage, chacune de ces deux jeunes filles va être emportée par ses émotions, ses doutes, ses questions, en ayant peu de connaissance de la vie pour savoir choisir;
Gaëlle Josse écrit des livres courts mais c'est à chaque fois un enchantement. Et on regrette que cela ne dure pas plus longtemps.

Une sacrée conteuse, une plume fine et précise, "Noces de neige" confirme tout le bien que je pensais de Gaëlle Josse après la découverte de son premier roman, "Les heures silencieuses". le format court sied à merveille à l'auteur qui parvient à camper, au delà d'un simple décor, une véritable atmosphère enveloppant des personnages faits de chair, de sang, de sentiments et de passions.

Ici, ce sont deux voyages en train, à un siècle de distance qui vont servir chacun de détonateur dans la vie de deux femmes, si différentes à la base mais tellement identiques dans leur quête désespérée du bonheur. En mars 1881, Anna, jeune aristocrate russe a seize ans ; elle embarque avec toute sa famille pour rentrer à Saint-Pétersbourg après l'hiver passé à Nice, comme chaque année. Consciente de son physique disgracieux, blessée par le peu d'affection qui l'entoure, elle n'en rêve pas moins au beau Dimitri, un ami de son frère et compte les jours (en l'occurrence cinq) qui la séparent encore de leurs retrouvailles. En mars 2012, Irina fait le chemin inverse pour rejoindre l'homme qui, après six mois de correspondance virtuelle, lui permettra peut-être de changer de vie. le voyage ne dure plus que deux jours mais il aura pour Irina autant d'intensité et d'importance qu'il n'en a eu à l'époque pour Anna dont il a bouleversé la vie autant que celle de son entourage. Pour chacune, il est temps de faire la part du rêve et de la réalité.

Il est donc question de choix, de vies qui basculent, de destins qui se jouent en quelques heures. du terrible besoin d'être aimé et de ce que qu'un être humain est capable de mettre en oeuvre pour se donner ne serait ce que l'illusion d'y arriver. Gaëlle Josse tricote brillamment...
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Comme toujours avec Gaëlle Josse, les mots et les phrases s'enchaînent facilement pour tisser une trame fine et légère. Les histoires parallèles tendent vers une rencontre que l'on sent inévitable, sans trop savoir à quel moment l'aiguillage nous orientera, nous guidera vers une destination inconnue. La métaphore ferroviaire habite ce texte, inexorables destins aux trajectoires opposées.
C'est plaisant et facile à lire.
A chaque roman, l'auteure est avare de mots, texte court, une histoire, l'émotion traduite que l'on sent, palpable sous les doigts qui tournent les pages. Si j'osais, j'établirais un parallèle avec la littérature japonaise dans laquelle les personnages ne font que passer, s'excusant presque de s'introduire dans votre vie par fiction interposée. Pas de littérature "coup de poing", des ombres à peine entrevues qui laisseront une trace indélébile, néanmoins.
L'humilité dans l'écriture.
Je m'efface également...
Merci

P.S : Message personnel
Je ne t'envoie plus mes avis de lecture, ne souhaitant pas polluer tes réflexions avec une prose décidément trop "vulgaire".

Deux parcours dans ce roman, deux destins qui se croisent et auront in fine quelque chose à voir l'un avec l'autre à 131 ans d'intervalle.
1881, 2012. Deux voyages en train, le Nice-Moscou dit Express Riviera en 2012, le train beaucoup plus luxueux pour ce qui concerne l'histoire d'Anna Alexandrovna, qui quitte Nice pour rentrer dans sa luxueuse maison de Saint-Pétersbourg en 1881.

Anna est une jeune aristocrate russe heureuse de sa saison à Nice et surtout d'un « Vous êtes radieuse Anna », prononcé par Dimitri après sa victoire à concours hippique, elle, la laide, la disgraciée. Et Irina, une jeune fille qui rêve de vivre autrement, en France, après des échanges sur un site de rencontres. Enzo l'attend à la gare de Nice, et avec lui, une vie nouvelle qui lui permettra d'oublier l'horreur vécue par son défunt fiancé enrôlé dans le sinistre bataillon Vostok (coupable d'exactions en Tchétchénie en 2006, précision de la rédactrice). Enzo dont elle rêve, dont elle s'est éprise sincèrement, rien à voir avec ces beautés slaves qui cherchent à extorquer de l'argent à leurs « fiancés » internet.

Deux voyages donc, deux rêves en parallèle à 131 ans d'intervalle, un idéal de jeune fille bien banal. Pas très progressiste mais sympathique et nourri de descriptions de la Russie et de la Côte d'Azur, d'évocations des Russes tels qu'on les imagine (même si, paraît-il, ils se moquent des Français avec leurs petites idées et leurs petits sentiments!).

C'est un très court roman, agréable à lire mais sans surprise, si on excepte la toute dernière, pas très utile et tirée par les cheveux. Un peu convenu aussi. Pas le meilleur de Gaëlle Josse à mon avis.

Lu en version « mal voyant » des éditions La Loupe, (sans l'avoir demandé!), ce qui m'a un peu dérangée. ce devait être le seul exemplaire dispo à la médiathèque.

« Noces de neige » confirme de façon éclatante le talent de son auteure. Gaëlle Josse sait conter et peser ses mots. C'est un superbe roman dressé à une jeunesse solitaire et meurtrie. Gaëlle Josse raconte l'histoire de deux jeunes femmes celle d'Anna, jeune aristocrate russe qui en 1881 part avec sa famille de Nice pour rejoindre sa Russie natale et celle d'Irina jeune fille d'aujourd'hui qui fuit un destin misérable en espérant trouver l'amour sur la côte d'azur. Deux époques qui se font échos. Sans forcer la voix et par le jeu d'une écriture tantôt fiévreuse tantôt glacée Gaëlle Josse impose son talent. Un beau livre, étrange, tenace tout de force et de ferveur meurtrie. C'est ce mélange de lyrisme et d'étouffement qui émeut. Un siècle sépare ces deux histoires mais les deux narrations sont consacrées à une seule destinée c'est toute l'absurdité de la vie où l'irréel prend la part sur la réalité qu'il submerge. Ce petit livre est tout simplement superbe.
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très agréable voyage, découvertes humaines, surprises !

Alternativement, Gaëlle Josse nous fait partager le destin à de deux femmes, russes distantes d'un peu plus d'un siècle.
Anna, aristocrate, venue passer l'hiver à Nice, et reprenant le chemin de la Russie par le train.
Irina, sa contemporaine, faisant le chemin inverse, via le même mode de transport, en quête d'un amour virtuel.

Au travers le parcours de ces femmes, qui n'ont à priori aucun point commun, Gaëlle Josse nous donne à réfléchir sur ce que à quoi aspire les femmes depuis la nuit des temps. Les siècles passent, les moyens changent, mais au fond de l'amour clandestin puis refusé, à l'amour virtuel puis inattendu, personne ne soupçonne le fil tenu qui retient nos deux héroïnes.

C'est avec gourmandise que l'on plonge (et replonge) dans la prose si délicate de Gaëlle Josse, qui parvient toujours en peu de pages à donner poésie, pudeur, le tout teinté d'un charme désuet à son texte.

J'ai aimé ce huis-clos ferroviaire, tantôt moderne, tantôt d'un autre âge. J'ai apprécié le rythme de l'écriture parfaitement adapté aux époques traversées, tout comme le style qui passe subtilement d'un monde à l'autre.

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J'ai aimé ces deux histoires racontées en alternance, l'une remontant vers Saint-Pétersbourg, l'autre descendant vers Nice. Dans le même lieu, un train, à des dizaines d'années de distance, deux histoires dont je me suis demandée tout le long du roman quel était leur point commun.

Le dernier chapitre répond à la question !

C'est bien écrit, c'est parfois émouvant, parfois surprenant mais assez artificiel. A trop vouloir chercher un procédé narratif original, on en vient parfois à s'égarer dans un artifice qui enlève de l'authenticité au texte.

J'ai passé un bon moment, sans plus.
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Très peu de pages mais un condensé de sentiments et d'émotions. 130 ans séparent les époques que vivent nos deux héroïnes. En 1881, Anna fille de la noblesse russe. En 2012, Irina fille du peuple russe. Deux destins racontés simplement avec des mots justes et touchants. C'est la première fois que je lis Gaëlle Josse ; je découvre une écriture sans fioriture, sans longueur, qui va à l'essentiel.