La narratrice passe son repos de maternité chez son père, dans son village natal, loin de la frénésie parisienne. Mais tout ne se passe pas comme elle en avait rêvé. Elle ne réussit pas à faire le deuil de sa mère, trop tôt partie, un an plus tôt, d'une tumeur fulgurante, alors qu'elle était à la veille de la retraite.
Alors qu'elle pensait écrire, lire, se ressourcer, voilà que les jours passent, sans qu'elle puisse en profiter. Et ce camion blanc garé au bout de la rue commence à l'obséder. Il ne semble appartenir à personne, ne bouge jamais, et surtout gâche le paysage de sa petite rue si tranquille. Elle ne pense plus qu'à ça, ne parle que de ça et décide d'agir pour que ce camion parte de sa rue, de sa vue, de sa vie …
Après avoir vu des avis positifs sur plusieurs blogs, j'ai eu envie de lire ce premier roman de
Julie Resa. Donc, quand j'ai vu que Babelio le proposait dans son opération Masse Critique, je l'ai sélectionné. Et bien m'en a pris, car j'ai beaucoup aimé ce court texte. En peu de pages,
Julie Resa réussit à faire passer le trop plein qui envahit la narratrice, cette difficulté de passer à l'âge adulte finalement. Elle est au bord de la dépression, a dû mal à supporter les cris de sa petite Elise, qu'elle adore pourtant, elle a peur de perdre son mari, qu'elle a l'impression d'ennuyer et surtout, sa mère lui manque en cette période où elle-même est devenue maman à son tour. Son père, lui-même, doit réapprendre à vivre sans sa femme, et s'est inscrit sur les listes électorales. On sent bien que l'entourage de la jeune femme ne saisit pas l'ampleur de ce qui lui arrive, et que son obsession pour
le camion blanc n'est que l'élément déclencheur de la déprime.
J'ignore si ce premier roman se base sur des éléments autobiographiques mais j'ai trouvé que certaines phrases étaient vraiment criantes de vérité. Je ne vis pas du tout une situation comparable à celle de la narratrice, mais j'avoue que parfois je me sens au bord du gouffre, heureusement pas au point décrit dans le roman mais l'écriture de
Julie Resa, ses phrases, m'ont beaucoup parlé. Je l'ai dévoré en à peine une heure. La plume de la romancière est alerte et fait mouche. On sent vraiment la jeune femme perdre pieds au fil des pages. Une belle découverte que ce premier roman ! En plus, les livres publiés par les éditions Buchet Chastel ont toujours une belle présentation soignée. La couverture m'a beaucoup plu !
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