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Dans le Général de l'armée morte, Ismaïl Kadaré écrit l'histoire d'un général qui vient en Albanie récupérer les corps des soldats italiens tués, lors de la seconde guerre mondiale, sur le sol albanais. le roman se déroule dans les années 60 et l'Albanie est alors dirigée par un régime communiste, en froid avec l'URSS.

Ismaïl Kadaré joue, tout le long du roman, sur les oppositions et les confrontations. D'un côté, le peuple albanais fier et vivant, et de l'autre un général qui, en récupérant les morts, reconstitue des régiments de cadavres. Ce général, très fier au départ de sa mission, va perdre ses certitudes et sa morgue, miné lentement par son macabre travail. C'est le désespoir qui l'envahit, insidieusement, dans un environnement montagneux rugueux, comme ses habitants, et une météo des plus défavorables.

Plus qu'une opposition entre les vivants et les morts, c'est une allégorie du peuple albanais dont la principale caractéristique est l'esprit de résistance, ce qui lui a permis de combattre les italiens pour conserver son indépendance, et qui refuse le blocus soviétique, contemporain de l'écriture du roman, en développant les moyens de sa propre subsistance. C'est l'honneur d'un peuple face au déshonneur d'une nation qui a émaillé son occupation de crimes de guerre. C'est un paysage montagneux froid, distant, refuge historique des albanais, qui s'oppose à la mer, origine de toutes les invasions dont celles des italiens en 1939. C'est ainsi qu'Ismaïl Kadaré présente son peuple, louant ainsi sa force de caractère.

Ce qui est fait est fait disent les albanais. Si la récupération des morts a une valeur purificatrice pour la terre, des céréales sont plantées sur les anciens cimetières pour ne plus dépendre de celles des russes, pour Kadaré, il ne sert à rien de remuer le passé. Cela ne changera ni le présent, et encore moins le futur.
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