La Colonie pénitentiaire et autres récits

Aller j'ose l'écrire:
Ce texte est proprement kafkaïen.
Un officier explique avec ravissement et adoration la sophistication d'une machine destinée à exécuter des condamnés dans une apothéose de souffrances expiatoire devant conduire le supplicié à une sorte d'extase.
L'étranger à qui est destiné cette explication ne peut que condamner cette pratique mais il ne lèvera pas le petit doigt. le culte de l'officier pour sa machine et pour le commandant qui la créa est tel qu'il se sacrifiera pour faire la démonstration de la prouesse mécanique et, sans doute tenter d'atteindre l'extase que le supplice doit lui procurer.

Que sont les messages véhiculés par ce court texte de Kafka ? Je n'arrive pas à l'analyser ; Un éloge de l'exécution mécanique ? Une prémonition des raffinements meurtriers que connaîtra le monde deux décennies plus tard ? Une dénonciation du laisser faire ? Une moquerie de toute forme de dévotion ?

J'avoue être resté perplexe face à ce recueil de nouvelles de Kafka. J'ai apprécié « La colonie pénitentiaire » et « Un artiste du jeûne » mais les autres fragments de textes, pour certains inachevés et recueillis par son ami, mettent en scène des vie animalières souterraines ou des phénomènes de foire.

Toute la symbolique des textes de cette vie en marge ne m'a pas semblé explicite et en plus certaines nouvelles n'avaient pas de chute. Même si cela m'a semblé tourner autour de l'observation, du compte-rendu, de l'échec et du succès, de la réputation et de l'autorité, de la légitimité et de la justice sans être vraiment sur de ce que voulait exprimer l'auteur.

Donc cet opus ne m'a pas séduit, 2 textes appréciés seulement sur 7. Dommage car la nouvelle qui donne sont titre à l'ouvrage est particulièrement intéressante. Elle présente la rencontre d'un technocrate observateur et d'un officier exécuteur sur une ile pénitentiaire. Les condamnés se font graver dans la chair le motif de leur jugement. L'officier commandant la machine complexe cherchera à maintenir la perfection de la procédure de punition coute que coute.