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sur 10530 notes
Jamais je n'ai lu un récit comme celui-ci !
Court, totalement prégnant, il m'a complètement siphonnée !

Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en l'ouvrant mais dès la première phrase j'ai fait la connaissance de Gregor, un jeune représentant de commerce itinérant, qui se réveille seul dans sa chambre et n'est plus du tout un jeune homme mais un monstrueux insecte, une sorte de cafard gigantesque !

Dès les premières pages, je me suis sentie oppressée comme si c'était moi qui avait été transformée. Je comprenais avec une acuité extraordinaire à quelles pressions Gregor était soumis de la part de sa famille, de son employeur et de lui-même. Jamais encore un récit fantastique ne m'avait donné autant d'émotion en si peu de pages. Car nous parlons bien ici d'un récit fantastique. Personne, ni Gregor, ni le lecteur et peut-être encore moins le narrateur ne sait pourquoi et comment ce jeune homme qui fait de son mieux pour entretenir sa famille se transforme du jour au lendemain en monstre et est ainsi exclu de la société, même de celle de sa famille.

Le malaise que j'ai ressenti pour Gregor s'est matérialisé physiquement dès les premiers chapitres ; je n'ai pu tenir plus longtemps entre mes mains l'édition Librio à la couverture cauchemardesque, j'ai compris que je ne pourrais pas continuer sans couvrir le livre, ce que je fis le plus vite possible pour pouvoir me replonger dans ma lecture (ceux qui connaissent ladite couverture me comprendront).

En deux heures de lecture, jamais aucun sentiment de pitié ou de compassion ne m'a habitée, au contraire. Je me suis effrayée moi-même en pensant exactement comme les parents et la soeur de Gregor, c'est à peine si je pouvais soutenir les passages qui le décrivent ; moi aussi, comme eux, j'ai eu envie d'en finir avec lui et j'ai été soulagée quand...

Au-delà de sa forme, ce roman, proche de la nouvelle par son style, ouvre plusieurs portes de réflexion sur des sujets de premier ordre comme la dépendance, le travail, les rapports sociaux et la famille. Bien des questions sont soulevées mais le lecteur est seul pour trouver les réponses, pour trouver ses réponses.


Challenge ABC 2012 - 2013
Challenge AUTOUR DU MONDE
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Un livre essentiel pour mes coups de "cafard".
Un jour, Gregor, qui gagne son salaire pour toute la famille, s'aperçoit qu'il ne peut pas se lever, il y a un truc de bizarre. Mais comme le souligne Camus dans "Le mythe de Sisyphe", ce ne sont pas les antennes qui poussent, les points blancs sur le ventre ou la voix qui mue qui le préoccupent, mais le fait qu'il va être en retard au boulot, lui, le fonctionnaire ponctuel.
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Comme le souligne Camus, Kafka est un des plus grands romanciers de l'absurde, car il lie parfaitement l'extraordinaire artistique au quotidien banal, et, pour moi, c'est à la fois plaisant et cauchemardesque de vivre ces situations ubuesques où le père et le fils se courent après autour de la table, le fils mué en cafard. Kafka me fait penser à Zweig, même si les thèmes sont complètement différents, chez l'un il y a obsession absurde, chez l'autre c'est une situation absurde indépendante de sa volonté ( La métamorphose, le Procès ).
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Je reprends donc ce que je disais au début : ce livre, lu assez jeune, m'aida à passer mes coups de cafard. En effet, constamment rabaissé, je me suis longtemps dévalorisé. Et je me disais, en prenant les extrêmes : je pourrais être un cafard, comme Gregor. Je suis quand même mieux là où je suis, dans le pays où je suis.
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Kafka m'a aidé à provoquer ma résilience, même si je ne connaissais pas, à l'époque, la signification de ce concept. : )
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La métamorphose est un recueil de 16 nouvelles de longueurs inégales (allant de 3 phrases à 85 pages) dont la plus étoffée est la nouvelle titre, "La Métamorphose".
Que dire après les centaines de critiques qui ont élevé Kafka à des hauteurs inaccessibles et les millions de gens qui l'ont lu et relu et re-relu ? Juste donner un avis sincère et humble de l'impression produite par ce recueil sur un sujet lambda.
L'écriture est fluide, mais très vite les incohérences avec la réalité s'érigent en maîtresses. Pourtant on reconnaît la réalité mais les altérations perturbent la vision, un peu comme un tableau de Bacon. Pour être franche, je n'aime pas toujours spécialement, mais cela a un caractère de curiosité indéniable.
L'impression que j'en retire est celle d'un auteur qui aurait eu la faculté de se remémorer ses propres rêves (ou cauchemars, c'est selon) et qui les aurait couchés sur le papier. En rêve, j'ai souvent vécu des situations qui ressemblent à de la vérité mais où quelque chose cloche inexpugnablement, et où l'on se heurte mille fois au même obstacle ou à la même idée fixe sans que l'on y puisse rien changer, où l'on pédale dans une mélasse inqualifiable sans qu'il y ait moyen de nous en extraire.
Franz Kafka nous relate donc ces sortes de rêves et du coup, on peut prendre ça pour une écriture métaphorique, une écriture allégorique, agrémentée de force philosophie alors qu'il n'y a peut-être qu'une écriture onirique, du moins c'est le parti que je prends pour ce recueil-ci. (Je ne vais pas me faire des amis ! mais j'assume complètement.)
Ce n'est pas inintéressant, il fallait bien qu'un auteur le fasse, dire que j'en mangerais à tous les repas, peut-être pas.
Concernant la nouvelle intitulée "La Métamorphose", on peut probablement y lire (entre autre) une allégorie de la maladie, de la solitude, de la réclusion, de la dépendance ou du vieillissement. L'intéressant étant alors le récit du déclin dans la considération de l'autre, et pour avoir un peu vécu ce genre de situation, je comprends aisément ce qu'a pu vouloir exprimer l'auteur. On y lit aussi l'emprise de l'inertie sociale du personnage principal, enfermé au propre dans sa gangue de coléoptère, au figuré dans sa gangue familiale, et dont on ne saurait préciser laquelle de ces gangues lui interdit le plus de bouger.
Pour conclure, si vous êtes à l'aise avec vos cauchemars, alors vous serez à l'aise avec ce Kafka-là, mais je le répète une énième fois, tout cela n'est que mon avis, un parmi tant d'autres, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Il était une fois un Cancrelat nommé Grégoire Samsa qui rêvait qu'il était un Cancrelat nommé Franz Kafka qui rêvait qu'il était un écrivain qui écrivait sur un employé nommé Grégoire Samsa qui rêvait qu'il était un Cancrelat! Voici la version que tira le grand écrivain Augusto Monterroso de la métamorphose. Monterroso qui considérait Kafka et Borges comme les deux plus grands comiques! Cela s'explique puisque l'auteur tchèque lui-même éclatait de rire en lisant des passages à ses amis qui avaient eux aussi la même réaction.

La métamorphose nous rapporte une histoire à la fois comique et amère! Métamorphosé, le jeune homme Grégoire qui s'occupait de sa famille, se retrouve isolé, seul! Pire que le sentiment de Drogo de retour de son désert des Tartares lors de son premier congé! On sent toute l'atrocité de l'ingratitude et de la dégradation des sentiments les plus doux (paternel et maternel!)...On vit et on partage toutes les angoisses de Grégoire.

Le recueil contient aussi d'autres nouvelles (quinze). D'abord ce Verdict, nouvelle assez curieuse qui décrit le conflit du fils et du père, il n'est pas physique comme celui de Julien Sorel et de M. Sorel ! Il est plutôt verbal. Un dialogue animé où le père acariâtre prend le dessus et ne laisse plus aucune issue à son fils. Ensuite, on trouve la fameuse Chacals et Arabes, un long dialogue entre le narrateur et les chacals qui abhorrent les arabes. Puis la Parabole de la loi (issue du Procès), le Rapport pour une académie qui est assez singulière où le héros est un singe qui est devenu civilisé, Un message impérial qui nous rappelle Borges, Les Onze fils où Kafka nous brosse minutieusement onze portraits...

Ce recueil nous propose différents aspects de l'art de Kafka mais toujours dans la même veine.
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Malaise et dégoût.
Après une nuit agitée par de mauvais rêves, Gregor se réveille transformé en cancrelat. Une situation pour le moins cocasse et bouleversante : on hésite souvent au fil des pages entre ces deux sentiments.
Le récit nous fait vite perdre pied car Gregor, confronté à cette horrible mutation, n'a pas les réactions attendues. Cette hideuse transformation l'inquiète moins que ses conséquences forcément funestes sur sa vie professionnelle et familiale. Les premières pages alternent entre la description détaillée de son nouveau corps et sa peur panique d'être renvoyé de son travail. Une absurdie qui nous renvoie à nos propres comportements. Confrontés à un désastre individuel ou collectif, nous avons tous, je crois, les mêmes réactions : nous digérons l'événement pour ensuite mieux nous consacrer à notre propre survie.
Le comportement de la famille est à l'image de l'énormité de la transformation physique de Grégor : répugnance, dégoût, violence, abandon et, pire que tout, le ressentiment. L'aigreur des proches à l'égard de ce sale gosse qui à l'impudence de troubler la quiétude d'une honnête famille en se transformant en cafard est édifiante.
Les dernières pages sont effroyables. Les sourires béats du père, de la mère, et de la soeur, une fois le problème « Gregor » résolu, soulève littéralement le coeur. En réponse à ce torrent de haine et de malveillance, Gregor évoque son immense solitude, son incompréhension, son insondable tristesse et son sentiment d'échec total.
On ne compte plus les analyses psychologiques, freudiennes ou sociétales dont ce livre a fait l'objet, car ce récit, par son outrance, son exagération, est le miroir à peine déformant de notre propre conformisme, de notre résilience, de notre force morale face un drame qui anéanti les fondements d'une existence. de nos angoisses et de notre incapacité d'aimer aussi.
Une oeuvre magistrale.
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Baygon jaune, Baygon vert. Michel Leeb, sors de ce corps !
Entomologiste de cette drôle de bestiole qu'est l'humain, Kafka, qui a su transformer ses déprimes en chefs d'oeuvres, n'est pourtant pas à l'origine de l'expression avoir le cafard. Je vais cafarder, mais le mot vient de l'arabe « Kafir » qui désignait un mécréant, et c'est Baudelaire, le roi du spleen, un autre sacré comique, qui a usé de la métaphore pour imager ses idées noires.
C'était l'incipit Wikipédant pour étaler ma science… de copiste.
Cette nouvelle, non relue depuis le lycée dans le cadre de ma propre métamorphose acnéique, c'est l'incarnation absolue du cauchemar. Alors que le petit jour délivre normalement des mauvais rêves Grégor Samsa, voyageur de commerce qui habite dans un appartement avec ses parents et sa soeur, se réveille dans le corps d'un insecte monstrueux, et il ne s'agit pas des effets secondaires d'une gueule de bois d'anthologie. C'est de la magie littéraire, un postulat posé dès la première phrase.
Fils nourricier et dévoué d'une famille de parasites, Grégor va devenir le parasite de sa famille. Reclus dans sa chambre, humilié et répugnant, Grégor est peu à peu rejeté par les siens qui ne l'incite pas à sortir de sa carapace et finit comme un rebus.
La soeur docile et serviable se transforme en ingénue, le père retrouve un travail et une autorité débonnaire et la mère théâtralise ses émotions à outrance pour endosser le rôle de victime et immuniser son fils de tout conflit oedipien.
Si la cellule familiale brille davantage par sa honte que par sa compassion, que les liens du sang semblent solubles dans la dépendance, la Métamorphose constitue également une extraordinaire critique de l'aliénation de l'individu par le travail. Grégor se lamente moins de son sort que des conséquences immédiates de son absence à son poste. Ses tentatives pathétiques pour sortir de son lit et de sa chambre pour aller au turbin sont d'extraordinaires trouvailles kafkaïennes.
Dans le génie de l'absurde, je place La Métamorphose au panthéon de la nouvelle avec le Bartleby de Melville.
Côté construction, c'est tout simplement parfait. Pas une ligne de trop, une histoire taillée sur mesure pour une nouvelle, des passages inoubliables, pas de temps faible.
Bizarrement, malgré l'immense pitié qu'inspire Grégor, la réputation des blattoptères ne s'est pas améliorée depuis l'écriture de ce grand classique en 1912. A ma connaissance, aucune association ne milite pour la préservation des cafards. Pas de trace du club « Les amis des blattes » ou du slogan « Sauvons les cancrelats ». Pas un défenseur de la cause animale ne semble prêt à adopter une petite colonie de ces innocents insectes. Pourtant, ce n'est pas plus moche qu'un Chihuahua ou un chat sans poil. Ni plus bête. Quels snobs !
Cette lecture peut soigner les phobiques des insectes mais le risque est de développer une allergie à leurs congénères.
D'ailleurs cette nuit, I have a dream. Et si certains cafards se réveillaient en hommes ?
Je vais enchainer par une rediffusion de « La Mouche » de David Cronenberg et offrir mon corps à quelques moustiques tigres jaloux de ma considération pour d'autres nuisibles.
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Publiée en 1915, cette nouvelle défie le temps et n'a pas pris une ride.

La narration est lente, oppressante, répétitive, pour mieux appuyer la dimension surréelle de la condition de Gregor. L'immobilité à laquelle il est contraint nous cloue au sol. Tout se passe dans le huis clos de sa chambre et le sentiment d'étouffement est très intense.

La métamorphose principale n'est pas tant celle de Gregor, mais celle de la famille Samsa face à la dégénération de l'état de leur fils et frère. L'aliénation dans laquelle ils vivent fait que personne ne s'étonne de ce qui arrive à Gregor. La réaction de rejet est due surtout aux changements que cela a crée dans leur propre vie.

Dans un langage simple et accessible, avec une bonne pointe d'ironie, ce récit ouvre plusieurs portes de réflexion sur les thématiques Kafkaïennes tels la dépendance, le travail, un monde impitoyable, les rapports sociaux, la famille et le sens de la vie.

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Se réveiller un matin dans la peau d'un cancrelat, quelle horreur !
La vue de cette petite bête immonde me fait en général pousser des hurlements stridents et me répugne au plus haut point.
Ah ça non, il n'a pas fait dans la dentelle Kafka ! Tant qu'à métamorphoser son héros autant choisir la plus ignoble des créatures de toute la création !
Au début de la nouvelle, on s'effraie, on frissonne, on s'affole avec les protagonistes.Puis, peu à peu, comme Gregor, on s'habitue à l'idée. On se glisse dans cette nouvelle plus assuré, plus gaillard comme Gregor s'accoutume et apprivoise sa nouvelle peau. Une fois stabilisé, on peut enfin prendre plus de recul et s'apitoyer comme il se doit sur le sort de ce pauvre Gregor et même sourire à certaines situations burlesques.


Dans l'édition Folio classique que j'ai lue, il y avait un tas d'explications annotées en bas de page. Au début, je les ai lues consciencieusement, puis j'ai abandonné. J'ai passé depuis longtemps l'âge des commentaires composés. Les analyses de texte, c'est sympa, mais avouez que ça gâche un peu le plaisir de la lecture. Je préfère de loin m'imprégner des mots de l'auteur subrepticement , de façon anarchique et décousue. Ne comptez donc pas sur moi pour décortiquer le texte et vous expliquer les tourments de Kafka à travers sa littérature.
Tout ce que je peux vous dire c'est qu'indéniablement j'ai retrouvé l'atmosphère poignante et pesante de Zweig. On y retrouve aussi tout comme chez mon auteur autrichien préféré, une fine analyse du comportement humain, une étude approfondie de la psychologie humaine, ainsi qu'une mise en dérision de l'univers petit-bourgeois.


Voilà donc une nouvelle bien surprenante qui donne envie de lire d'autres oeuvres de Kafka.
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Du jour au lendemain, Gregor se réveille transformé en un insecte hideux. Il comprend ce qui se passe autour de lui, mais ne peut communiquer avec les hommes.

Que lui est-il arrivé ? Sa famille est anéantie mais ne cherche pas à comprendre la cause de cette transformation. C'est absurde, répugnant, mais c'est ainsi, le malheur est arrivé. Gregor qui était le soutien financier de sa famille n'est plus en mesure de subvenir à leurs besoins. Voilà le problème essentiel pour eux.

Cette histoire n'est pas si irréelle et absurde qu'elle y parait. Elle relate la déchéance d'un homme. Gregor pourrait être une personne atteinte d'une maladie morale, sombrant dans la dépression. Ou ,victime d'un handicap, lui enlevant sa mobilité et le rendant inutile pour la société et pour sa famille.

Au début, sa famille, bien qu'épouvantée, prend à peu près soin de lui. Puis petit à petit, elle le rejette. Il ne représente plus rien pour eux, ils n'en éprouvent que du dégout, ne songeant finalement qu'à se débarrasser de ce fardeau encombrant.

Gregor, au contraire, n'a que de bons sentiments pour sa famille. Il s'est toujours sacrifié pour elle, il continue à l'aimer. Il se sent coupable. Il n'est pourtant pas responsable de son état. Il a besoin d'affection et de reconnaissance. Il ne récoltera que dégout, rejet et colère.

C'est une histoire, qui au-delà du côté fantastique et absurde, nous parle d'abandon, de désespoir, de solitude, d'angoisse de l'existence.
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Jeune représentant de commerce, Gregor Samsa, se réveille un matin dans son lit et se rend compte qu'il ne peut pas bouger : il s'est métamorphosé en insecte. Malgré ses efforts, il n'arrive pas à se lever et donc ne peut pas se rendre à son bureau. Or c'est lui qui fait vivre sa famille.

Comment s'adapter, apprendre simplement à se mouvoir dans ce nouveau corps, alors qu'il a toute sa tête ; il est capable de raisonner mais ne peut plus parler. Il est enfermé dans son corps, et toute communication avec l'entourage devient de plus en plus difficile.

Il se retrouve enfermé aussi au sein de sa propre famille ; sa soeur, ses parents le regardent avec horreur, répulsion ; il faut le cacher à tout prix, ne pas révéler son état aux autres. Peu à peu, ils finissent par se demander même si on doit le nourrir.

Le rejet s'installe de plus en plus profondément, surtout son père de naturel violent qui veut à tout prix l'exterminer et ne réussit qu'à le blesser, blessure qui s'infecte…

Kafka nous raconte, sous la forme d'une étrange fable, non seulement la métamorphose physique du héros, mais aussi celle de sa famille, qui devient de plus en plus intolérante à sa différence. Dans un premier temps, on cache ce qu'on ne veut pas voir (ou ce qu'on ne veut pas que les autres voient) par crainte du jugement, puis on tente de tolérer et pour finir on tente d'éliminer le gêneur…

On pense aussi, en lisant ce livre, à la manière dont on pourrait réagir, soi-même devant une telle situation, ferait-on comme eux ou serait-on capable de compassion et d'amour ?

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, le style de Kafka qui nous entraîne dans un voyage en « Absurdie », mais en posant des questions importantes sur le bien et le mal, la cruauté, la trahison, le matériel face au spirituel, sur la société en général, et aussi sur la relation père-fils: dans cette famille, on se demande qui est le plus « misérable », le plus bestial : Gregor en cloporte, ou eux.

Franz Kafka pousse son lecteur à réfléchir aussi sur la notion de handicap; en effet, doit-on faire disparaître l'individu qui n'est plus productif ? On emploie souvent le terme de parasite dans nos sociétés capitalistes…

Cette nouvelle a été écrite en 1912, et étrangement elle m'a fait penser à une phrase de Goebbels : « je ne hais pas les juifs, on ne hait pas les cafards, on les écrase! »

J'ai lu « le Procès » à l'adolescence et ce roman m'avait beaucoup marquée déjà. J'ai encore « le château » et « Lettre au père » dans ma PAL…

Merci au site ebooksgratuits.com , grâce auquel j'ai pu lire cette nouvelle.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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