A Astaffort,
Maud Fournier vit seule au domaine familial de la Musardière. Elle est professeure de lettres au lycée
Bernard Palissy d'Agen. Nous sommes dans le Lot-et-Garonne et ce n'est pas surprenant car c'est le lieu d'adoption de l'auteure de ce polar original,
Emilie Kah, que je découvre avec grand plaisir. C'est le titre que j'adore qui m'a fait l'acheter "
M. Comme Duras" et je ne suis pas déçue.
Dans ce livre, le commissaire ou plutôt le commandant Ange Guiliani nous raconte l'histoire de
Maud Fournier. Enfin c'est assez particulier parce qu'il s'adresse directement à elle et on comprend assez vite qu'elle est en prison. Il lui écrit une lettre pour lui raconter comment il a découvert le pot-aux-roses. Il y a en effet eu deux morts dont on va apprendre qu'il s'agit de meurtres et qu'ils sont liés.
Cette façon de s'adresser à l'accusée est complètement improbable mais ce qui est intéressant c'est la façon dont
Emilie Kah croise les éléments de l'enquête avec ceux concernant
Marguerite Duras (sa vie et ses romans souvent liés d'ailleurs). D'abord il y a trois femmes et les trois sont des durassiennes passionnées. Il y a Jade l'amoureuse du commandant, Marion Leclerc qui pleure devant
un barrage contre le Pacifique (le film) et bien sur notre héroïne.
Le point commun entre Maud, Jade et
Duras c'est le Vietnam. Pour Marion ce sont ses deux frères dont l'aîné est tyrannique comme chez la romancière. le tout ficelé autour des rencontres qui ont lieu chaque année à
Duras, village du Lot-et-Garonne où a vécu sa famille paternelle, et voilà un livre assez réussi d'autant plus que
Marguerite Duras adorait les faits divers dont elles s'est souvent inspirée pour ses romans.