Hiraeth, la fin du voyage, tome 2

Emportée par le tome 1, c'est avec émotion que j'ai retrouvé le trio dans son road-trip vers... la mort ! Avec la maestria graphique qu'on lui connaît, Yuhki Kamatani vient à nouveau gratter nos convictions sur la mort et la vie.

Intrigue étrange, il n'y a vraiment que les japonais pour mêler à ce point vie et mort dans leur spiritualité et en faire une histoire à la fois barrée et sensible. Pendant toute ma lecture, j'ai ainsi été partagée entre l'émotion des thèmes abordés et l'envie de rire du décalage produit par la légèreté dont font preuve nos héros alors qu'ils ne devraient pas. Etrange.

Cette étrangeté n'a pas été sans me rappeler celle dont fait preuve Aki Irie dans ses séries Dans le sens du vent et le monde de Ran, où l'autrice a le même talent graphique, la même virtuosité magique de la mise en scène et le même côté décalé malgré parfois des sujets puissants. Je vois vraiment un lien entre les deux autrices ici et je me demande si l'une n'a pas inspirée l'autre ou si elles n'ont pas travaillé ensemble tant la synergie est forte.

J'ai donc adoré retrouver notre trio de la mort, à savoir un dieu, un immortel et une suicidaire. Cette fois, ils font la rencontre d'une fille qui est leur nemesis : elle veut à tout prix vivre et comprendre le secret de l'immortalité alors qu'eux ne souhaitent que s'en débarrasser. C'est très singulier. A travers cette rencontre, l'autrice nous parle avec force de la peur de mourir, de la volonté de vivre, de la maladie et la fin de vie, des thèmes difficiles mais ici traités avec une légèreté non pas coupable mais déculpabilisante. Oui, on a le droit d'avoir peur de mourir. Oui, on a le droit de désirer l'éternité. C'était pareil dans le tome 1 mais dans le sens inverse. L'autrice nous permet de mieux comprendre et accepter les désirs de chacun face à la vie qu'il vit de son plein gré ou non. C'est assez fort.

Le ton est pourtant volontiers léger, avec des personnages assez fou fou, mais l'émotion n'est jamais bien loin et l'utilisation du folklore shintoïste n'y est pas pour rien. Avec cette ambiance entre vie et trépas, on plonge dans un monde de tradition qui a un je ne sais quoi d'onirique. J'aime beaucoup ce décor, utilisé notamment ici pour évoquer les multiples passés d'Hibino, immortel qu'on découvre de plus en plus sensible, mais également l'entité qu'est Hani et ce que la spiritualité et les croyances peuvent revêtir. C'est très riche et tellement joliment mis en scène à l'image de cette couverture pleine de symbolique où Hani justement est mis en avant. Je suis amoureuse de ce trait à la virtuosité virevoltante.

Nouvelle lecture frôlant le coup de coeur, je suis sensible à l'écriture de Yuhki Kawatani sur la vie et la mort, nos désirs d'éternité ou de disparition. Elle conte cela avec une belle poésie, subtile et sensible, drôle et tendre, souvent émouvante et toujours doucement percutante sous ce trait tellement enchanteur et envoûtant. Je suis fan !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

La série continue à nous offrir un graphisme qui fait tout son charme, avec comme un côté éthéré et évanescent. Les moments de réflexions sur la vie et la mort restent fort.
Grâce à différents personnages, elle est renforcée. Il y a également un côté très mystérieux.
Ils sont sur le chemin de Yomi, qui les mènera à la mort. Pourtant, Hani n'hésite pas à faire des détours. Et effectivement, la vue vaut le déplacement.
Et cette façon de faire un parallèle entre le passé et le présent, de voir ces endroits connus dans le passé, c'est quelque chose, c'est aussi très intéressant à voir.
Néanmoins, j'ai eu deux soucis, je ne me suis pas sentie totalement emportée, et l'introduction du nouveau personnage a été usante. Certes, il y a des idées, mais elle est tellement énervante, agaçante, sans gêne et sangsue, que c'est très désagréable. J'ai plus apprécié la présence de son chien.
Ce qui est intéressant en terme d'idée, c'est que Mika va être totalement opposée avec cette autre personne. Mika cherche à mourir, à rejoindre son amie, alors que l'autre personne prône la vie à tout prix, aimerait connaître le secret de l'immortalité, elle aura un sacré panel d'expressions à vous montrer.
Cette personne aura quand même des choses intéressantes à vous apprendre, parce que comment elle est arrivée ici ? Et participera à vous faire réfléchir sur la vie et la mort ...
Les idées et les dessins sont toujours aussi bons, mais la mise en place a été moins efficace, et le nouveau personnage laborieux.
Avec cette fin intrigante, je suis quand même curieuse de lire le prochain et dernier tome.

Je n'avais pas beaucoup aimé le premier tome de cette saga mais je me suis dit qu'avec une série aussi courte, il serait quand même dommage de ne pas aller au bout, d'autant plus que j'avais beaucoup aimé les autres titres de cette autrice.

Notre trio composé de l'immortel Hibino, du dieu Hani et de Mika, qui cherche à mourir, est toujours sur les routes, en direction de Yomi où ils se rendent tous les trois.
Le début de ce tome m'a plutôt plu, avec une histoire racontée par Hibino et j'avais pas mal d'espoir de raccrocher enfin à l'aventure. Seulement ils croisent très vite le personnage de Awashima et, à partir de là, j'en ai eu marre.
Awashima est envahissante, très envahissante. Elle a décidé que Hibino allait l'aider à accéder aux secrets de l'immortalité et elle s'accroche donc au trio, n'en ayant rien à faire des déclarations des uns et des autres sur le fait qu'ils ne veulent pas l'aider. Elle est incapable d'accepter un refus et si, dans le fond, je peux comprendre ses raisons, je ne supporte pas ces personnages qui ne comprennent pas qu'on puisse leur dire non. D'autant plus qu'Hibino ne le fait pas volontairement mais ne sait juste pas comment il est devenu ce qu'il est maintenant et qu'il la met en garde sur ce souhait qui peut devenir une malédiction.

L'intégralité de ce tome est tournée autour de cette histoire et pousse complètement de côté les personnages principaux auxquels je n'avais déjà pas réussi à m'attacher précédemment. On arrive déjà presque au terme du voyage et j'ai l'impression de ne pas les connaitre alors qu'on a passé beaucoup trop de temps dans des aventures secondaires qui ne m'intéressent pas beaucoup.
C'est joli, certes, et je vois bien ce qu'on essaie de nous montrer avec Awashima qui refuse de voir arriver la mort et qui se place en opposition à Mika qui, elle, la recherche, mais je trouve l'ensemble très vain et beaucoup trop bavard.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..

Ce deuxième tome est entièrement construit autour d'un nouveau personnage qui va questionner le trio dans le voyage entreprit vers la mort. Il s'agit d'une chercheuse universitaire autour du folklore japonais de la mort.
Je ferai la même critique qu'au premier tome : les personnages ne sont pas assez approfondis à mon goût et cela entraîne parfois une complexité à comprendre leur raisonnement (surtout celui de l'adolescente qui veut rejoindre son amie décédée).
Je lirai le dernier tome pour avoir la fin de l'histoire mais je suis beaucoup moins séduite que la précédente série de la mangaka. Dommage.

Les dessins sont toujours très beaux. L'histoire intrigante de ces 2 personnages pour le moins étrange est intéressante et commence à se dévoiler un peu…

L'arrivée d'un personnage supplémentaire entraîne un déséquilibre dans le trio qui file vers la mort. Des questions se posent. Des choses se dévoilent sur leur histoire…