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Maria tome 2 sur 2
EAN : 9782505017639
300 pages
Dargaud (18/01/2013)
4.18/5   14 notes
Résumé :
Quand le maître, Kazuo Kamimura, décide de s'attaquer aux tabous de son époque avec l'élégance de son trait et une écriture percutante. Il nous offre un manga d'un romantisme poussé sans la moindre concession.

Une histoire en 2 tomes.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne connaissais pas Kazuo Kamimura, dont la bibliographie semble assez étonnante et intéressante, mais j'avais envie de lire la série "Maria" depuis longtemps, attiré par les couvertures, le nom de l'auteur et surtout parce qu'elle n'était pas sur le site BDthèque.

La lecture fut étonnante, autant sur l'histoire que sur le dessin et surtout le sujet. La Bd date du début des années 70 (la première version du moins) et malgré ses cinquante ans aujourd'hui, elle reste terriblement d'actualité. Qu'a donc vécu Kamimura pour écrire une histoire de ce genre ?
Le scénario est très flottant, dans une ambiance qui ne se pose jamais véritablement. On passe d'une lycéenne qui semble se donner facilement à une fille qui l'aime à un conflit familial, puis à une errance dans le Japon, le temps de se poser dans un petit village et la fin arrive, loin de tout. Je ne saurais pas retranscrire exactement l'ambiance, mélancolique et désenchantée. C'est assez étrange à lire mais très prenant.

Le dessin frappe d'entrée de jeu. Entre le portrait de Maria, en finesse et visiblement inspiré par des peintures japonaises et son trait qui est assez typé dans le genre du vieux manga, c'est un étonnant mélange mais dont la finesse fait ressortir la beauté qu'il veut fixer. Il y a un vrai travail de composition et de caractérisation par le dessin (j'y reviendrai). C'est d'autant plus étonnant qu'il ne s'embarrasse souvent pas de décors ou d'éléments concrets entourant son personnage. le vide de l'existence est ici symboliquement présent partout.

Au-delà de ces qualités, la vraie force de l'oeuvre, c'est son propos. Maria est une jeune femme très évanescente mais aussi diablement concrète. Elle refuse de jouer le rôle qu'on lui a assigné dans la société japonaise : mauvaise fille, mauvaise élève, mauvaise mère, mauvaise amie, elle n'est jamais la femme idéale. Pourtant sa beauté saisit tout les hommes et femmes qui croisent sa route. Elle est révélatrice de l'hypocrisie de cette société, en déclenchant chez les autres les comportements que l'auteur condamne. C'est particulièrement net dans le regard des hommes, qui la voient tous comme une femme hautement désirable voir parfois la femme de leur vie. Ces comportements machistes et puérils sont mis en lumière dans le regard, l'attitude, les gestes, les propositions déplacées… Maria navigue dans un monde où sa condition de femme est une souffrance, mais qu'elle se refuse à porter.
Il y a de nombreux sujets évoqués : la dualité mère-putain, assez explicite dans le récit, mais aussi plein de sujets que je ne m'attendais pas à voir explorer par un mangaka des années 70 : homosexualité (masculine et féminine), divorce (Kamimura semble partisan de celui-ci), pouvoir détenu par les hommes, prostitution, inceste, viols, violence éducative, craintes superstitieuses… C'est sombre, très sombre, à ne pas mettre entre toutes les mains.

Et pourtant, le manga est positif, malgré toute cette noirceur. Comme une nouvelle naissance, Kamimura s'empare de son personnage pour rejeter une société qu'il n'aime pas. Une société qui opprime les femmes en les confinant au rôle de mère/épouse ou de putain de service pour assouvir les besoins des hommes, toujours seigneurs et maitres. Il critique également le rôle bien trop important de la famille ainsi que ce qu'il faut y sacrifier. le tout est exposé par une Maria qui sait jouer de son corps pour rendre fou les hommes, mais se pose aussi des questions sur l'éducation qu'on donne aux jeunes hommes. Son personnage est un véritable catalyseur de tout ce qui dysfonctionne, mais met aussi en lumière ce qu'il y a de bon dans l'être humain. Plusieurs histoires semblent presque anecdotiques dans le récit mais renvoient, selon moi, à ce que Kamimura déteste de sa société.
Mais sa fin heureuse, en tout cas positive, invite à un nouvel espoir. Peut-être porté par les idéaux de la période (nous sommes juste après mai 68) il semble annoncer une jeunesse qui va vivre différemment. Et cet espoir final est très beau.

Inspiré de cinéastes, sans aucun doute, Kamimura fait de son histoire un pamphlet que je ne peux m'empêcher de trouver féministe, non pas en avance sur son temps mais intemporel. La place de Maria dans la société, sa vie et ses choix sont étonnants mais résonnent terriblement justes. Vouloir être autre chose que ce qu'on attend de nous ne sera pas sans heurts.
Je suis très volubile, mais la lecture de ce manga a été un petit choc. J'en suis ressorti sonné, avec un long moment de réflexion et de regard dans le vide. Je crois bien qu'il y a là quelque chose qui m'a touché. Quelle corde sensible ? Impossible de le dire immédiatement, mais cette lecture va résonner encore en moi. Je ne regrette ni l'achat ni la lecture de ce manga qui me semble incroyablement bon.
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Une deuxième partie très différente du premier volume et peut-être moins transgressive. Maria s'offre une parenthèse dans une petite ville reculée sous la neige. Maria reste battante, et déjoue les pièges que lui tendent les hommes. Elle devient adulte, plus forte et à la fois très fragile.

Kazuo Kamimura choisi un rythme sous tension maximum pour clore ce manga, avec une mer déchaînée et une Maria qui finit par s'épanouir. Une fin, à mon grand étonnement plut$ot optimiste, ce qui n'a pas été pour me déplaire.

Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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critiques presse (1)
LeMonde
22 mars 2013
Kazuo Kamimura (1940-1986) est considéré comme l'un des maîtres du manga. Il fut l'assistant d'Osamu Tezuka (Astroboy) et forma Jiro Taniguchi (Quartier lointain). Son trait élégant et fin sert un dessin lyrique et mélancolique, où l'impudeur flirte souvent avec la délicatesse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le garçon du cimetière dit qu’il aime les étoiles.
Lorsqu’il baisse la tête, son âme est bridée. Lorsqu’il lève les yeux, elle n’a plus aucune limite.
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Videos de Kazuo Kamimura (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kazuo Kamimura
"Un titre TRES particulier de KAMIMURA ou la perversion et le côté malsain atteignent certainement des hauteurs un peu trop exacerbées à mon gout."
Salut à toi ! Voici une nouvelle fois un Mangado - La voie du manga sur Les fleurs du mal de KAMIMURA Kazuo et OKAZAKI Hideo. Pour ne louper aucune vidéo et nous soutenir, pense à t'abonner à la chaine youtube de Manga-News et de la Bande Animée !
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