Chi - Une vie de chat, tome 6

Chi découvre un nouvel environnement après le déménagement : des voisins, des chiens, chats... la maison, le quartier. Elle se veut indépendante mais ce n'est pas évident... encore des bons moments de rigolade avec mes enfants !

Il suffit de jeter un coup d'oeil aux titres des chapitres pour prendre conscience, avant toute autre tentative de lecture plus élaborée, de la vacuité annoncées des aventures de ce sixième épisode de Chi : « Chi visite » (mais ne connaît pas l'existence des verbes transitifs), « Chi dialogue » (et complexifie inutilement son vocabulaire), « Chi fait tomber » (et annonce des pages potentiellement anxiogènes), « Chi propose » (et remet en question notre conception selon laquelle certains actes si insignifiants ne méritent pas d'être évoqués), « Chi reste dehors » (et nous fait espérer qu'elle ne rentrera jamais).

Des promesses de lecture exaltante en perspective ! En tant que lecteur, le risque est grand de se sentir diminué, surtout si on s'imagine à notre tour protagoniste des aventures d'un même type : « Colimasson lit un chapitre racontant l'histoire d'un chat qui fait tomber ». Ouch. Mais gardons la tête haute : comme je l'ai déjà dit lors de mes lectures des précédents tomes, Chi fait partie des livres qui se consomment sur le trône. Fi du temps perdu !

Essayons de faire un bilan sur les découvertes que nous apporte cette lecture… La tâche n'est pas évidente. Revenons donc plutôt sur les confirmations qu'elle nous rappelle : Chi séduit par son imbécilité attendrissante ; ses maîtres ne vivent qu'à travers elle ; les réflexions philosophiques qu'ils tentent d'amorcer ne sont pas leur fort et plombent l'ambiance. Lisez plutôt le genre de propos que tiennent les maîtres de Chi afin de tourmenter l'âme du lecteur en lui posant des cas de conscience subtils : « Pour elle, la boîte a plus de valeur que son contenu ! » (critique dissimulée d'un monde capitaliste qui occulte le sens moral profond des êtres ?) ; « Ce n'est pas seulement de l'eau… C'est important pour elle » (amorce à la théorie de la relativité absolue).


Ceci ayant été rappelé, on se rend tristement compte que les nouveautés de cet album ne se bousculent pas. On découvrira seulement un nouveau personnage, représentant de la face sombre de Chi. Même gabarit, même lieu de vie… Seule différence : le matou semble doté d'une pointe d'ironie cruelle qui ne s'était encore jamais manifestée dans toute la série Chi. Malheureusement, la tentative d'introduire un peu de piquant tombe à l'eau dès lors que Chi intervient. Ni plus ni moins débile qu'à son habitude, elle ne capte pas le second degré dont fait preuve son interlocuteur et ramène tout à ses plates frasques de chat d'appartement. le pire, c'est qu'elle semble presque convertir ce sombre matou à sa vision édulcorée du monde. Terrible affrontement entre le bien et le mal ! Vous en tremblerez, si vous n'imaginez pas une seconde quelle peut être l'issue de cet affrontement (mais j'imagine que vous avez déjà deviné).


Continuera-t-on à lire les épisodes suivants de la série ? Oui, car il ne faut jamais perdre espoir, mais croire sans fin à une victoire possible de la lucidité sur la crétinerie bon marché des petits chatons. Et oui car, il faut bien l'avouer, nous avons tous une part de cette débilité Chi-esque en nous.
Lien : http://colimasson.over-blog...

Chi ne comprend pas ce qui se prépare : des cartons encombrent la maison et ses maitres ont beau lui dire qu'elle va déménager pour aller dans un endroit où les chats sont acceptés, cela paraît abstrait pour Chi. Et quand elle découvre sa nouvelle maison, elle a un peu de mal à s'y habituer mais elle va aussi découvrir les environs et ses voisins : le jeune chien fou qui veut jouer, la perruche qui ressemble tellement à une proie, le lapin qui ne semble pas concerné par ce qui l'entoure, et surtout d'autres chats dont un qui lui tient particulièrement à coeur …
Ce petit tournant dans l'histoire de Chi, avec le déménagement et la découverte d'un nouveau territoire et de nouveaux amis, est, je trouve, bienvenu pour relancer l'intérêt d'une série qui aurait pu commencer à tourner en rond sans cela. Chi est toujours aussi mignonne mais si elle est encore un chaton, il me semble que le zozotement dans certaines de ses phrases aurait pu disparaître car elle grandit quand même petit à petit (bon, j'avoue que ça ne se voit pas vraiment !). C'est amusant de la voir s'adapter à un nouveau milieu, à explorer un territoire étonnant (c'est bizarre de voir tous ces chats en liberté dans le parc et si peu de voitures !) et les rencontres qu'elle fait peuvent laisser présager quelques développements ultérieurs intéressants. Et puis, on retrouve un personnage qui apparaissait dans les tout premiers tomes et que j'ai eu plaisir à revoir ! Mon intérêt et mon plaisir ne s'émoussent donc pas avec cette série qui a su prendre un tournant sympathique (même si l'histoire reste quand même dans la même lignée qu'au départ) pour ne pas lasser ses lecteurs … maintenant, il faut attendre février pour la suite !

Vous croyez que Chi ne peut plus commettre de nouvelles bétises ? Bonne nouvelle : elle innove encore dans ce sixième tome.La scène dans laquelle Chi guette une proie (un pigeon en l'occurrence) m'a rappelé quelques souvenirs. J'aime beaucoup la vélocité de ses déplacements.
Autre nouveauté : Chi s'aventure hors de sa maison la nuit, découvrant ainsi que tous les chats ne sont pas gris et sont très occupés. Je regrette cependant qu'une piste soulevée dans le tome 5 ne soit pas développée dans ce tome 6.

Dans ce nouveau tome, Chi continue ses aventures et ses découvertes. Elle continue à faire connaissance avec les autres chats du quartier, pas toujours amicaux avec elle, elle joue avec son jeune maître Yohei, elle découvre l'aspirateur, part en exploration la nuit dans le parc près de chez elle et perd son collier tout neuf qu'elle venait de recevoir. Peut être un peu moins d'humour dans ce volume que dans les précédents mais les dessins restent admirablement bien faits.