AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 108 notes
5
1 avis
4
9 avis
3
9 avis
2
3 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dix ans après la mystérieuse disparition de son mari, Kei n'a toujours pas fait le deuil de son mari, de son amour, de son foyer. L'absent occupe toutes ses pensées et même, Seiji, son amant, ne peut lui faire oublier Rei. le seul souvenir matériel qu'elle a gardé de lui est son journal intime qu'elle lit et relit. Un mot l'intrigue : Manazuru. Quel lien existe-t-il entre son mari et cette station balnéaire à deux heures de train de Tokyo ? Irrésistiblement attirée par ce lieu inconnu, Kei laisse sa fille et sa mère et s'y rend pour de courts séjours, en quête de réponses. Là-bas, au bord de la mer, une forme s'attache à ses pas, une femme qu'elle est la seule à voir, qui la guide dans les méandres de ses souvenirs.

Un livre étrange, très poétique, entre réalité prosaïque et onirisme. Il faut se laisser porter par l'écriture d'Hiromi Kawakami qui sait aussi bien raconter le quotidien qu'entraîner son lecteur dans un monde imaginaire fait d'ombres et de fantômes. On ne saura jamais qui est cette femme qui s'attache aux pas de Kei…Une défunte ? le fruit de son imagination ? Sa conscience ? On ne saura pas non plus si Rei est vivant ou mort, s'il est venu à Manazuru, s'il a pris un bateau pour un ailleurs inconnu. Mais au-delà du côté fantastique de son récit, l'auteure rend bien compte du deuil impossible de Kei, tiraillée entre son envie d'aimer Seiji et son besoin de comprendre les motivations de son mari disparu. Absent depuis dix ans et pourtant tellement présent, cet évaporé reste une énigme qu'elle n'en finit pas de sonder. Sa fuite a fait de Kei une femme abandonnée qui a peur de s'attacher. Et si Seiji la quittait aussi ? Et si Momo, sa fille adorée, s'éloignait d'elle ? Comment vivre, se reconstruire après cette perte inexplicable et inexpliquée ?
Le deuil, l'amour, le couple, la famille, le manque, l'absence vus par la talentueuse Hiromi Kawakami qui nous emmène à Manazuru pour un voyage où r^ve et réalité ne font plus qu'un.
Commenter  J’apprécie          440
Kei, la narratrice, se rend à Manazuru, une station balnéaire. Tandis qu'elle marche vers le cap, elle sent qu'elle n'est pas seule. Kei habite à Tokyo avec sa mère et Momo, sa fille adolescente. Elle a un amant Seiji et elle vit de ses écrits. Son mari Rei a disparu depuis douze ans sans laisser de traces. Kei éprouve la nécessité de se rendre à Manazuru, plusieurs fois. Essaie-t-elle de le trouver ou bien de l'oublier ? Quelle est cette présence à côté d'elle ?

Le roman alterne avec justesse les scènes réalistes, ancrées dans le quotidien japonais et les scènes d'introspection étranges. Kei a des difficultés à communiquer avec Momo qui se détache d'elle. Kei s' était accrochée à sa petite fille comme à une bouée quand Rei a disparu. Elle a des difficultés à communiquer avec sa mère qui détestait son mari et puis aussi avec Seiji, jaloux du disparu. A Manazuru, Kei se souvient de sa rencontre avec Rei, du temps des fiançailles et puis de bribes de souvenirs plus douloureux et profondément enfouis qui prennent des formes évanescentes. Celles-ci la suivent dans son quotidien, quand elle fait les courses par exemple, d'abord indistinctes mais peu à peu une forme féminine se détache du lot puis une voix avec laquelle elle dialogue.
Ce roman m'a plu même si je l'ai trouvé un peu long.

Commenter  J’apprécie          337
Manazuru est une petite ville portuaire vers laquelle Kei se sent attirée, dix ans après la disparition de son mari. Elle y retourne donc, sur les traces de leur passé, laissant sa mère et sa fille maintenant adolescente à Tokyo, et plonge dans les embruns de cette ville mystérieuse... des ombres l'entourent, la suivent, jusqu'à ce que l'une d'elle prenne forme humaine et la mène dans les méandres d'un monde entre morts et vivants.
Kei se souvient... de son mari Rei, de ses comportements, des jours qui ont précédé sa disparition, et elle tente de comprendre.
C'est un beau roman mystérieux, onirique, dans lequel il vaut mieux s'abandonner plutôt que d'essayer de tout comprendre. Hiromi Kawakami a une écriture très particulière, qui semble errer d'un temps et d'un espace à un autre sans qu'il n'y ait de rupture.
Le récit porte sur la difficulté du deuil quand il n'y a pas de mort officielle mais d'une manière très douce et presque légère, vaporeuse pourrait-on dire. C'est une belle découverte que je dois à mon libraire.
Commenter  J’apprécie          300
Le mari de Kei a disparu il y a douze ans sans laisser de traces. Depuis elle vit avec sa mère et sa fille , a un amant , Seiji , un homme marié .Elle est hantée par le souvenir de Kei son mari et par une femme fantôme qui lui apparaît et avec qui elle dialogue. Elle se rend plusieurs fois dans une ville côtière , Manaruzu , citée dans le journal intime de son mari où elle accède parfois à un étrange monde onirique . Kawakami entraîne son lecteur ,touche par touche , dans les pensée de son héroïne , entre la vie banale (les relations mère-fille , le désir et l'amour) et une réalité alternative où les questions se multiplient : qu'est il vraiment advenu au mari ? qui est la femme fantôme ? que signifient les scènes vues à Manazuru ? Un roman troublant , tout en douceur .
Commenter  J’apprécie          110
Comme le dit la 4ème de couverture : "Une femme, sa fille, son amant... et son mari disparu. Non pas défunt, mais mystérieusement évanoui dans la nature."


Il ne reste rien à Kei que le journal de Rei pour se souvenir de lui. Des années après sa disparition, elle ressent le besoin d'aller à Manazuru, une ville côtière où son époux est né. Seule, sans sa fille Momo, sa mère avec qui elle vit, ni son amant Seiji.

Le voyage à Manzuru est aussi un voyage dans le passé, elle se remémore sa rencontre avec son futur mari, le début de leur vie commune, puis des souvenirs plus douloureux qu'elle avait enfoui au plus profond d'elle-même.

Kawakami Hiromi réussit un formidable récit qui nous fait littéralement entrer dans les pensée de l'héroïne. A un moment précis de sa vie, celle-ci ressent le besoin impératif de résoudre la question de la disparition de l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Ce temps qu'elle s'octroie au moment où sa fille entre dans l'adolescence et devient une femme est tourné vers l'introspection. L'auteur écrit de très beaux passages sur la maternité et réussit à nous transporter entre présent et passé sans nous perdre en chemin. L'irruption du fantastique dans ce récit psychologique m'a un peu étonné mais ne pas pas empêché d'apprécier ce roman paru aux éditions Picquier en 2009.
Commenter  J’apprécie          91
J'aime l'écriture d'Hiromi Kawakami. Je ressens les ambiances de ces hôtels japonais de bord de mer, j'erre avec elle sur ces plages, parfois sous la pluie. le temps passe au fil de ses pages.
Avec Manazuru doit se refermer une plaie ouverte par la disparition d'un homme. L'acceptation et le renoncement doivent faire leur chemin, portés par les souvenirs, la culpabilité, les regrets.
L'imaginaire, l'inconscient et parfois même les esprits qui nous entourent, concourent à cette longue maturation qui finira par induire l'acceptation.
Le chemin est évanescent, incertain mais il revient de Manazuru avec la vie qui continue.
Commenter  J’apprécie          80
Sur un coup de tête, Kei décide de se rendre à Manazuru, petite station balnéaire. Son mari, Rei, a disparu depuis dix ans sans qu'elle sache s'il est mort ou vivant. Kei vit avec sa fille Momo et sa mère, et entretient une relation avec Seiji, un homme marié. Se retrouver seule au bord de l'eau à Manazuru va être l'occasion de revenir sur sa vie passée avec Rei pour tenter de découvrir la vérité qui se cache en elle. L'occasion enfin d'aller de l'avant.

J'ai tout d'abord été surprise par les éléments fantastiques, surnaturels qui parcourent le récit. En effet, Kei n'est pas une femme tout à fait comme les autres : elle est parfois suivie par des ombres, elle ressent des présences et voit des choses que les autres ne voient pas. Elle n'a jamais parlé à personne de ce phénomène. A Manazuru, c'est une ombre, qui se révèle être une femme, qui la suit et qui avoue connaitre Rei, son mari. Celle-ci va pousser Kei à repenser à Rei, à chercher dans ses souvenirs, à relire le journal intime de son mari pour y trouver une raison à son départ. Et sur son journal, apparaît le nom de Manazuru... Peut-être est-ce pourquoi Kei se sent attirée par cette ville au point d'y retourner plusieurs fois, seule ou avec sa fille.

Aller à Manazuru, c'est aussi l'occasion pour Kei de revenir sur la relation compliquée avec sa fille arrivée à un âge où elle se pose des questions sur son père. Kei voit avec douleur sa fille s'éloigner d'elle sans qu'elle puisse y faire grand-chose. Elle voit également sa propre mère vieillir et prend conscience qu'elle n'est pas éternelle. Enfin, elle s'interroge sur sa relation avec Seiji, cet homme marié et père de trois enfants, relation qui dure depuis des années, bien plus finalement que son propre mariage avec Rei.

Comme dans les deux autres romans d'Hiromi Kawakami (Les années douces ; La brocante Nakano), il y a très peu de rebondissements dans cette intrigue, mais beaucoup d'introspection. L'accent n'est pas du tout mis sur l'action, mais sur l'état d'esprit de Kei, sur ses questionnements, ses doutes, ses souvenirs, ses visions, ses sentiments... le tout avec toujours une belle écriture empreinte de poésie que l'auteure manie à merveille, et à laquelle la traductrice, Elisabeth Suetsugu rend hommage. Au final, j'ai beaucoup aimé ce roman où se mêlent tristesse, mélancolie et espoir, saupoudrés de quelques éléments extraordinaires.
Lien : http://leschroniquesassidues..
Commenter  J’apprécie          20
Roman psychologique très dense avec plusieurs facettes très intéressantes : tout d'abord, le mari a la profondeur de l'absence. le mystère tissé autour de sa disparition ne cesse de hanter le personnage principal et on brûle de découvrir les motifs de cette disparition brutale. Quelle est cette femme qu'il semblait fréqenter dans une relation adultère ? Notre héroïne est hantée par des fantômes. Ces derniers sont-ils vraiement des guides vers la délivrance ? Enfin, la dimension de la relation mère-fille est bien exploitée, au travers de deux générations. Bref, si ce roman ne vaut pas "Les années douces", il reste très agréables à découvrir.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai découvert KAWAKAMI Hiromi avec Les Années douces. le côté paisible de l'histoire m'avait charmée. Les protagonistes étaient très touchants.

La sérénité, la disparition (ou le deuil), la solitude, l'errance physique et psychologique sont des thèmes que l'on retrouve dans Manazuru. le mari de Kei, Rei, a disparu depuis plus de dix ans. Bien qu'investie dans une relation avec Seiji, son amant, le fantôme de Rei déambule toujours autour de la jeune femme qui multiplie les escapades à Manazuru, petite station balnéaire à deux heures de Tokyo, et se livre à des introspections aussi salvatrices que nébuleuses. La jeune femme éprouve l'irrésistible envie de s'y rendre régulièrement car ce lieu est le seul lien qu'elle peut cultiver avec le disparu. En effet, Manazuru figure dans son journal, seul objet appartenant à son mari et encore en sa possession. Pour quelles raisons ? Qu'y faisait l'homme ? le mystère reste entier.

Les frontières sont ténues dans cet opus. On vagabonde entre le passé et le présent, la réalité et l'imaginaire, le monde des vivants et celui dont les arcanes nous seront peut-être révélées un jour. La jeune femme évolue dans un monde parallèle dans lequel elle ne laisse personne entrer. Ni sa fille. Ni sa mère. Ni son amant. Ce qu'elle vit lors de ses promenades au bord de mer est très obscur. Apparition. Illusion. Egarement de l'esprit. Conscient ou inconscient ? L'envie de savoir, qui ronge la protagoniste, est plus forte que tout.

Le thème de la disparition est assez présent en littérature japonaise dans la mesure où ce phénomène est fréquent au Japon. On nomme ces personnes qui disparaissent sans laisser de traces : Les évaporés. J'ai d'ailleurs lu un livre passionnant sur le sujet et mon retour est disponible sur le blog.

La plume de l'autrice est délicate. L'atmosphère est lourde et poétique à la fois. le côté psychologique est très développé et prend largement le pas sur les actions, peu nombreuses ici. On ne lit pas KAWAKAMI Hiromi dans le but de crouler sous les péripéties mais bien dans celui de s'enivrer de scènes quotidiennes, de sobriété et de pudeur dans les sentiments.

Un magnifique voyage littéraire que j'apparenterais aux rayons du soleil qui tentent de percer à travers un ciel épais et nuageux : on n'y voit pas très bien, notre vision se brouille face à ce spectacle flou et sublime à la fois. du soleil ou des nuages qui aura le dernier mot ? le lecteur l'ignore.
Lien : https://labibliothequedeceli..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (296) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
888 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}