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Dix ans après la mystérieuse disparition de son mari, Kei n'a toujours pas fait le deuil de son mari, de son amour, de son foyer. L'absent occupe toutes ses pensées et même, Seiji, son amant, ne peut lui faire oublier Rei. le seul souvenir matériel qu'elle a gardé de lui est son journal intime qu'elle lit et relit. Un mot l'intrigue : Manazuru. Quel lien existe-t-il entre son mari et cette station balnéaire à deux heures de train de Tokyo ? Irrésistiblement attirée par ce lieu inconnu, Kei laisse sa fille et sa mère et s'y rend pour de courts séjours, en quête de réponses. Là-bas, au bord de la mer, une forme s'attache à ses pas, une femme qu'elle est la seule à voir, qui la guide dans les méandres de ses souvenirs.

Un livre étrange, très poétique, entre réalité prosaïque et onirisme. Il faut se laisser porter par l'écriture d'Hiromi Kawakami qui sait aussi bien raconter le quotidien qu'entraîner son lecteur dans un monde imaginaire fait d'ombres et de fantômes. On ne saura jamais qui est cette femme qui s'attache aux pas de Kei…Une défunte ? le fruit de son imagination ? Sa conscience ? On ne saura pas non plus si Rei est vivant ou mort, s'il est venu à Manazuru, s'il a pris un bateau pour un ailleurs inconnu. Mais au-delà du côté fantastique de son récit, l'auteure rend bien compte du deuil impossible de Kei, tiraillée entre son envie d'aimer Seiji et son besoin de comprendre les motivations de son mari disparu. Absent depuis dix ans et pourtant tellement présent, cet évaporé reste une énigme qu'elle n'en finit pas de sonder. Sa fuite a fait de Kei une femme abandonnée qui a peur de s'attacher. Et si Seiji la quittait aussi ? Et si Momo, sa fille adorée, s'éloignait d'elle ? Comment vivre, se reconstruire après cette perte inexplicable et inexpliquée ?
Le deuil, l'amour, le couple, la famille, le manque, l'absence vus par la talentueuse Hiromi Kawakami qui nous emmène à Manazuru pour un voyage où r^ve et réalité ne font plus qu'un.
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Voilà un petit roman très énigmatique, auquel je crois bien n'avoir absolument rien compris ! Il a pour lui une magnifique couverture (ah on sait y faire chez Picquier poche, après la très belle couverture du « mariage contre nature » et de « une vue splendide », qui n'est pas couverture affichée par Babelio) et peut-être sa simplicité (près de 300 pages mais qui se lisent extrêmement vite).

Une épouse tokyoïte est suivie par une ombre, féminine ou masculine elle ne le sait, et elle pressent que cette densité pourra lui révéler le secret de la disparation de son mari, parti il y a dix ans, pour une femme ou pour une dette. le mari est un «johatsu », un « évaporé » (comme les appelle T. Reverdy dans son beau roman éponyme), et ce terme évaporé convient tout à fait à l'ambiance onirique de ce roman.

Peut-être est-ce un bon matériel pour un bon film, un peu planant, un film à la David Lynch, sans la tension, ou à Naomi Kawase ? Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à pénétrer dans cette histoire brumeuse et à fabriquer mes images. Pourtant je préfère les écritures qui esquissent à celles qui décrivent, celles qui suggèrent à celles qui détaillent, mais là j'avais vraiment trop peu de clés pour créer l'univers de Manazuru.

Me reste juste cette image d'un village abandonné au bord de la mer envahi par les herbes et où des couples de hérons blancs ont élu domicile, une image qui malheureusement ne tardera pas, elle aussi, à se déliter.
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Kei, la narratrice, se rend à Manazuru, une station balnéaire. Tandis qu'elle marche vers le cap, elle sent qu'elle n'est pas seule. Kei habite à Tokyo avec sa mère et Momo, sa fille adolescente. Elle a un amant Seiji et elle vit de ses écrits. Son mari Rei a disparu depuis douze ans sans laisser de traces. Kei éprouve la nécessité de se rendre à Manazuru, plusieurs fois. Essaie-t-elle de le trouver ou bien de l'oublier ? Quelle est cette présence à côté d'elle ?

Le roman alterne avec justesse les scènes réalistes, ancrées dans le quotidien japonais et les scènes d'introspection étranges. Kei a des difficultés à communiquer avec Momo qui se détache d'elle. Kei s' était accrochée à sa petite fille comme à une bouée quand Rei a disparu. Elle a des difficultés à communiquer avec sa mère qui détestait son mari et puis aussi avec Seiji, jaloux du disparu. A Manazuru, Kei se souvient de sa rencontre avec Rei, du temps des fiançailles et puis de bribes de souvenirs plus douloureux et profondément enfouis qui prennent des formes évanescentes. Celles-ci la suivent dans son quotidien, quand elle fait les courses par exemple, d'abord indistinctes mais peu à peu une forme féminine se détache du lot puis une voix avec laquelle elle dialogue.
Ce roman m'a plu même si je l'ai trouvé un peu long.

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Manazuru est une petite ville portuaire vers laquelle Kei se sent attirée, dix ans après la disparition de son mari. Elle y retourne donc, sur les traces de leur passé, laissant sa mère et sa fille maintenant adolescente à Tokyo, et plonge dans les embruns de cette ville mystérieuse... des ombres l'entourent, la suivent, jusqu'à ce que l'une d'elle prenne forme humaine et la mène dans les méandres d'un monde entre morts et vivants.
Kei se souvient... de son mari Rei, de ses comportements, des jours qui ont précédé sa disparition, et elle tente de comprendre.
C'est un beau roman mystérieux, onirique, dans lequel il vaut mieux s'abandonner plutôt que d'essayer de tout comprendre. Hiromi Kawakami a une écriture très particulière, qui semble errer d'un temps et d'un espace à un autre sans qu'il n'y ait de rupture.
Le récit porte sur la difficulté du deuil quand il n'y a pas de mort officielle mais d'une manière très douce et presque légère, vaporeuse pourrait-on dire. C'est une belle découverte que je dois à mon libraire.
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Ouvrir un roman de Kawakami Hiromi est comme faire glisser un panneau ouvrant sur un monde évanescent.
C'est elle-même, par le biais de Kei, sa narratrice, qui donne la meilleure définition de son livre: "Le récit est censé être limpide et innocent, pourtant, on ne voit pas où il mène. Et dans l'ombre de certains passages, on découvre quelque chose!"
La dernière page se ferme et on se reveille, le temps reprend son cours. L'auteure est une véritable magicienne des mots. Elle les tisse et les assemble comme un charme ensorcelant.

J'ai trouvé le personnage de Kei, cette femme plus toute jeune et dont le mari a disparu depuis douze années, infiniment attachant. le roman étant rédigé à la première personne du singulier, on plonge dans l'intimité de ses réflexions. C'est beau, d'une beauté éthérée. Les contours apparaissent flous, plus aquarelle que peinture à l'huile. C'est ce qui donne ce côté merveilleux et fantastique au récit.
Comme Kei, on se perd parfois dans les méandres de Manazuru. Cette ville à la pointe d'une péninsule semble multidimensionnelle, à l'image des pensées et de l'imagination.

De son écriture délicate et intimiste, Kawakami Hiromi nous offre de très belles scènes, qu'elles sortent du quotidien de Kei entre sa mère et sa fille collégienne, ou de ses réflexions. Beaucoup d'intensité dans ce roman, de douceur également. A consommer sans modération.
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Le mari de Kei a disparu il y a douze ans sans laisser de traces. Depuis elle vit avec sa mère et sa fille , a un amant , Seiji , un homme marié .Elle est hantée par le souvenir de Kei son mari et par une femme fantôme qui lui apparaît et avec qui elle dialogue. Elle se rend plusieurs fois dans une ville côtière , Manaruzu , citée dans le journal intime de son mari où elle accède parfois à un étrange monde onirique . Kawakami entraîne son lecteur ,touche par touche , dans les pensée de son héroïne , entre la vie banale (les relations mère-fille , le désir et l'amour) et une réalité alternative où les questions se multiplient : qu'est il vraiment advenu au mari ? qui est la femme fantôme ? que signifient les scènes vues à Manazuru ? Un roman troublant , tout en douceur .
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Kei est une femme encore jeune, qui vit avec sa mère et Momo, sa fille de seize ans. Depuis dix ans que son mari Rei a disparu, du jour au lendemain, sans donner aucune nouvelle, elle n'arrive pas à reconstruire vraiment quelque chose de sa vie, elle reste en attente, en cherchant à s'expliquer les raisons de cet abandon. Plusieurs fois, seule, avec sa fille ou avec son amant, elle va se rendre dans la station balnéaire de Manazuru, qu'une intuition confuse lui désigne comme étant rattachée au départ de son mari. A chaque fois qu'elle retrouve le bord de mer, d'étranges sensations la poursuivent, des souvenirs lui reviennent aussi, qui pourraient peut-être éclairer les raisons de la disparition de Rei.
Comme dans son précédent roman, je me suis glissée confortablement entre les pages, grâce aux courtes scènes de la vie quotidienne, entrecoupées de souvenirs, de réflexions sur la famille et les générations, d'observations de la vie urbaine à Tokyo. J'ai aimé le décalage avec notre façon occidentale de penser, les petits détails très japonais : envoyer un colis de champignons secs en cadeau, se promener dans la campagne vêtu du peignoir d'un hôtel. J'ai apprécié aussi la plus grande maturité des personnages, qui d'un peu inconsistants dans La brocante Nakano, sont devenus plus profonds ici, notamment la narratrice, mère de famille qui, sans avoir eu une vie très difficile, a du faire face à une situation pour le moins déstabilisante. L'auteur réussit particulièrement bien à faire sentir des impressions de rêves éveillés, le sentiment qu'un lieu, un objet cherchent à faire passer un message. Ces passages oniriques, à la frontière du fantastique, sont beaux mais parfois un peu longs, c'est le seul reproche que je ferai à ce roman.
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Comme le dit la 4ème de couverture : "Une femme, sa fille, son amant... et son mari disparu. Non pas défunt, mais mystérieusement évanoui dans la nature."


Il ne reste rien à Kei que le journal de Rei pour se souvenir de lui. Des années après sa disparition, elle ressent le besoin d'aller à Manazuru, une ville côtière où son époux est né. Seule, sans sa fille Momo, sa mère avec qui elle vit, ni son amant Seiji.

Le voyage à Manzuru est aussi un voyage dans le passé, elle se remémore sa rencontre avec son futur mari, le début de leur vie commune, puis des souvenirs plus douloureux qu'elle avait enfoui au plus profond d'elle-même.

Kawakami Hiromi réussit un formidable récit qui nous fait littéralement entrer dans les pensée de l'héroïne. A un moment précis de sa vie, celle-ci ressent le besoin impératif de résoudre la question de la disparition de l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Ce temps qu'elle s'octroie au moment où sa fille entre dans l'adolescence et devient une femme est tourné vers l'introspection. L'auteur écrit de très beaux passages sur la maternité et réussit à nous transporter entre présent et passé sans nous perdre en chemin. L'irruption du fantastique dans ce récit psychologique m'a un peu étonné mais ne pas pas empêché d'apprécier ce roman paru aux éditions Picquier en 2009.
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J'aime l'écriture d'Hiromi Kawakami. Je ressens les ambiances de ces hôtels japonais de bord de mer, j'erre avec elle sur ces plages, parfois sous la pluie. le temps passe au fil de ses pages.
Avec Manazuru doit se refermer une plaie ouverte par la disparition d'un homme. L'acceptation et le renoncement doivent faire leur chemin, portés par les souvenirs, la culpabilité, les regrets.
L'imaginaire, l'inconscient et parfois même les esprits qui nous entourent, concourent à cette longue maturation qui finira par induire l'acceptation.
Le chemin est évanescent, incertain mais il revient de Manazuru avec la vie qui continue.
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Un personnage qui nous devient si proche. Même si on perd parfois cette femme délaissée lorsqu elle suit un fantôme, on la retrouve au détour d'une page. On devient alors intime avec elle. Une littérature qui ne se répand jamais alors qu on est au coeur du plus intime. l'auteur procède par affleurements successifs. Et au détour d une page, ce que j aime c est cette attention accordée aux fleurs, aux vols des oiseaux, comme des haïkus qui viennent nous rappeler la beauté des jours.
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