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EAN : 9781853264047
491 pages
Wordsworth Editions Ltd (13/09/1994)
5/5   2 notes
Résumé :
Jonhn Keats (1795-1821), one of the greatest of English poets, was born of a humble background and he was apprenticed to an apothecary.However, he came under the influence of Leigh Hunt and his circle, and in 1818 found himself attacked as a member of Leigh Hunt's"'Cockney School" of poetry.
However, he is more properly ranked as one of the foremost of the second generation of the romantic poets, which includes his great contemporaries Byron and Shelle... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
ODE À UN ROSSIGNOL

I

Mon cœur souffre, une torpeur accablante s’empare
De mes sens comme si j’avais bu de la ciguë,
Ou vidé une coupe de puissant narcotique
À l’instant même et m’étais plongé dans le Léthé :
Ce n’est pas par envie de ton heureux destin,
Mais parce que je suis enivré de ton bonheur,
Toi, qui, Dryade ailée des arbres.
Dans quelque mélodieux entrelacs
De hêtres verts et d’ombrages infinis
Chantes à plein gosier le calme de l’été.


II

Oh ! qui me donnera une gorgée d’un vin
Longtemps refroidi dans la terre profonde,

D’un vin qui sente Flora et la campagne verte,
La danse, les chansons provençales et la joie ensoleillée !
Oh ! qui me donnera une coupe pleine du chaud Midi,
Pleine du véritable, du rougissant Hippocrène,
Avec, sur le bord, des bulles d’écume bouillonnante,
Que, la bouche teinte de pourpre,
Je puisse m’abreuver et, fermant les yeux sur le monde,
M’égarer avec toi dans l’obscurité de la forêt :

III
Disparaître dans l’espace, me dissoudre, oublier
Ce qu’au milieu des bois tu n’as jamais connu,
Le dégoût, la fièvre et l’agitation,
Parmi les hommes qui s’écoulent gémir les uns les autres ;
Où le tremblement secoue les vieux aux rares cheveux gris,
Où la jeunesse devient blême, puis spectrale, et meurt ;
Où rien que de penser remplit de tristesse
Et sur les paupières pèse d’un poids de plomb,
Où la Beauté ne peut conserver un jour ses yeux lumineux,
Sans qu’un nouvel Amour le lendemain en ternisse l’éclat !

IV
M’égarer loin ! car je veux voler vers toi,
Non pas traîné par les léopards de Bacchus,
Mais sur les ailes invisibles de la Poésie,
Malgré les obstacles et les retards de la sottise ;
Déjà je me sens avec toi ! tendre est la nuit,
Et peut-être la Lune Reine est-elle sur son trône,
Au milieu de son essaim d’étoiles Fées ;
Mais ici, il n’y a nulle clarté,
Sauf celle que le ciel souille avec les brises
Sur les sombres feuillages et la mousse des sentiers sinueux.

V
Je ne peux même pas discerner les fleurs à mes pieds,
Ni quelles essences d’arbres dégagent d’aussi suaves senteurs,
Mais, dans la pénombre embaumée, je devine l’odeur spéciale
Dont ce mais de la saison parfume
Le gazon, le hallier, le fruit de l’arbre sauvage ;
La blanche aubépine et l’églantine des champs ;

La violette qui se fane si vile recouverte par les feuilles ;
Et la fille aînée de la Mi-Mai,
La rose musquée en bouton, trempée de rosée vineuse,
Où ronronnent les mouches par les soirs d’été.

VI
Debout dans la nuit, j’écoute et plus d’une fois
J’ai été presque amoureux de la mort apaisante,
Je lui ai donné de doux noms en plus d’un vers pensif,
Pour qu’elle enlevai dans l’air mon souffle calme ;
Maintenant plus que jamais il semble délicieux de mourir,
De finir à minuit sans souffrance
Pendant qu’au dehors lu répands ton âme
Dans une telle extase !
Tu chanterais encore ; moi, j’aurais des oreilles qui
[n’entendraient pas —
Ton sublime Requiem résonnerait sur un tertre de gazon.

VII
Mais toi, tu n’es pas né pour la mort, immortel Oiseau
Il n’y a pas de générations affamées pour te fouler au pieds ;
La voix que j’entends cette nuit fut entendue

Dans les anciens jours par empereurs et manants :
Peut-être cette même chanson fit tressaillir
Le triste cœur de Ruth, lorsque regrettant sa patrie,
Elle se tenait en larmes parmi les blés de l’étranger ;
Peut-être est-ce toi-même qui souvent as
Charmé de magiques fenêtres, s’ouvrant sur l’écume
Des mers périlleuses, en de féeriques terres délaissées.

VII
Délaissé ! Ce mot même semble une cloche
Qui sonne la séparation et me rend à la solitude !
Adieu ! l’imagination ne parvient pas à me leurrer autant
Que sa réputation le proclame, décevant elfe.
Adieu ! Adieu ! ton antienne plaintive va s’affaiblissant,
II franchit la prairie voisine, le silencieux ruisseau,
Le sonmet de la colline, puis s’anéantit dans les profondeurs
De la vallée prochaine.
Etait-ce une vision, était-ce un rêve ?
La musique s’est envolée : — Suis-je éveillé, suis-je
endormi ?

Avril 1819.
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LA BELLE DAME SANS MERCY [1]



Ah ! qui peut te faire souffrir, être infortuné,
Errant pâle et solitaire !
Les joncs sont desséches au bord du lac,
Aucun oiseau n’y chante.

Ah ! qui peut te faire souffrir, être infortuné,
Si farouche et si malheureux ?
Le grenier de l’écureuil est rempli,
Et la moisson est rentrée.

Je vois un lis sur ton front
Avec la moiteur de l’agonie et la buée de la fièvre ;
Et sur la joue une rose qui se flétrit
Et se fane de même rapidement.


J’ai rencontré une dame, dans les prés,
D’une grande beauté — la fille d’une fée ; —
Ses cheveux étaient longs, ses pieds légers
Et ses yeux sauvages.

Je l’assis sur mon coursier paisible
Et ne vis rien d’autre tout le long du jour ;
Car elle se penchait de côté et chantait
Une chanson de fée.

Je tressai une guirlande pour sa tête,
Puis des bracelets et une ceinture qui embaumait ;
Elle me regardait comme si elle m’aimait
Et poussait un doux gémissement.

Elle trouva pour moi des racines d’un goût exquis,
Du miel sauvage et la manne de la rosée ;
Et sûrement en langage étrange elle me dit :
Je t’aime véritablement.

Elle m’entraîna dans sa grotte d’elfe ;
Là, me contemplant, elle poussa un profond soupir :
Là, je fermai ses yeux sauvages et tristes —
Et l’embrassai jusqu’à l’endormir.

Là nous sommeillâmes sur la mousse,
Et là, je rêvai, ah ! malheur véritable !
Le dernier rêve que j’aie jamais rêvé,
Sur le flanc de la froide colline.


Je vis des rois pâles et des princes aussi,
De pâles guerriers — tous avaient la pâleur de la mort,
Et criaient : « La belle Dame sans Mercy
Te tient en servage ! »

Je vis leurs lèvres affamées, dans les ténèbres,
Grandes ouvertes pour me donner cet horrible avertissement ;
Et je m’éveillai et me retrouvai ici,
Sur le flanc de la froide colline.

Et voilà pourquoi je reste ici
Errant pâle et solitaire :
Bien que les joncs soient desséchés au bord du lac.
Et qu’aucun oiseau ne chante.
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Tu dis que tu aimes

JVous dites que vous aimez ; mais d'une voix
plus chaste que celle d'une nonne, qui chante
les douces vêpres pour elle-même
tandis que sonne la cloche du carillon,
ô aime-moi vraiment !

II
Vous dites que vous aimez; mais avec un sourire
Froid comme le lever du soleil en septembre,
Comme tu étais la nonne de Saint Cupidon,
Et gardé ses semaines de Braise.
Ô aime-moi vraiment !

III
Tu dis que tu aimes mais alors tes lèvres
teintées de corail n'enseignent aucun bonheur,
Plus que du corail dans la mer
Elles ne font jamais la moue pour des baisers
O aime-moi vraiment !

IV
Vous dites que vous aimez ; mais alors ta main
Aucune pression douce pour une pression revient,
C'est comme la mort d'une statue
Tandis que ma passion brûle
O aime-moi vraiment!

V
O respire un mot ou deux de feu !
Souris, comme si ces mots devaient me brûler,
Serre comme les amants doivent embrasser
Et dans ton cœur m'habite !
Ô aime-moi vraiment !
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Sonnet pour dormir

Ô doux embaumeur du calme minuit !
Fermant, avec des doigts soigneux et bienveillants,
Nos yeux sombres et agréables, enfermés par la lumière,
Ensevelis dans l'oubli divin ;
Ô sommeil le plus doux ! s'il te plaît, ferme,
Au milieu de ton hymne, mes yeux bienveillants.
Ou attends l'Amen, avant que ton coquelicot ne jette
Autour de mon lit ses charités apaisantes ;
Alors sauvez-moi, ou le jour passé brillera
sur mon oreiller, engendrant bien des malheurs ;
Sauvez-moi de la conscience curieuse, qui accumule encore
sa force pour les ténèbres, creusant comme une taupe ;
Tourne habilement la clef dans les salles huilées,
Et scelle le cercueil feutré de mon âme.
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UN SONGE

Après une lecture de l’Episode du Dante,
Paulo et Francesca.



De même qu’autrefois Hermès emprunta la légèreté de ses plumes
Lorsqu’il berçait Argus déjoué, pâmé, endormi ;
De même sur un chalumeau Delphique mon esprit oisif
Amusa, charma, conquit, priva
De ses cent yeux, le dragon monde ;
Et le voyant assoupi, s’envola de même —
Non vers le mont Ida, avec ses nuages chargés de neige,
Non vers Tempé où Jupiter un jour se lamenta —
Mais vers ce second cercle du sombre enfer,
Où parmi les rafales, les tourbillons et les averses
De pluie et de grêle, les amoureux n’ont pas besoin de dire

Leurs tourments. Pâles étaient les douces lèvres que je vis,
Pâles les lèvres que je baisai, et enchanteresse la forme
Que j’étreignis en flottant au milieu de cette lugubre tempête.

18 avril 1819.
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Vidéo de John Keats
John KEATS – Une Vie, une Œuvre : L’ardeur (France Culture, 2004) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Francesca Isidori, diffusée le 23 mai 1991 sur France Culture. Invités : Robert Davreu, poète, traducteur de la Poésie et de la Correspondance de Keats ; Christian La Cassagnère, professeur de littérature anglaise (Université Lumière Lyon 2), qui a dirigé l'ouvrage collectif : Keats ou le sortilège des mots (Presses Universitaires de Lyon) ; Marc Porée, éxégète et traducteur des Poèmes et poésies de Keats aux éditions Gallimard ; Robert Ellrodt, traducteur et exégète de Keats.
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