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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Il faut bien le dire j ai frôlé l'ennui. Pas spécialement parce qui il ne se passe rien. Ce ne sont pas les meurtres qui manquent, mais tout semble englue dans une paresse d'écriture. Il n'y a que vers les dernières pages que le récit s'étoffe un peu. Alex Delaware semble faire de la figuration. Parfois je me suis demandée pourquoi il était présent. Il rentre chez lui et on a droit a quelques scènes avec sa dulcinée, mais qu'est ce qu'on s'en fiche ! Ça n apporte rien au récit. Trop convenu, trop cliché. Tout y est, la concurrence entre frangins, le suspect numéro un qui bien sûr a le profil du tueur né, le jeune flic propre sur lui qui veut faire ses preuves. Les riches odieux, les pauvres largués. Ce ne sont pas tant les personnages , c'est leur manque de profondeur ; ou si elle est existe, elle est surfaite. Kellerman c'est une lecture facile, d'accord ; c'est simple, bon, que cela ne devienne pas simpliste.
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D'abord, faut que je sois honnête avec vous : les énigmes policières et autres thrillers ne me passionnent guère ; le whodunnit, c'est pas ma came et je me fous de savoir qui a tué Roger Ackroyd. Autrement dit, le roman doit être vraiment bon dans son genre pour ne pas me faire bailler. Avec Jeux de vilains, je me suis décroché la mâchoire. J'ai lutté pour le terminer et si je lui donne un point sur cinq, c'est par pure charité chrétienne. Voilà, c'est dit ; passons à la revue de détail.

L'histoire commence d'une manière pas franchement originale mais qui évite tout de même le cliché grotesque : à Los Angeles, un type trouve dans une boîte vendue aux enchères des ossements humains. Plusieurs mains – d'où le titre, à peine moins tarte que la version américaine (Bones). Peu de temps après, on retrouve dans un marais quelques corps de femmes avec la main coupée. Bon, je vous rassure tout de suite, pas la peine de trop se prendre la tête : cette histoire de membres coupés n'aura pas grande importance par la suite, pas plus qu'un des premiers personnages qui s'était pourtant montré si coriace durant la vente aux enchères. Les mains, c'est juste pour la déco, je veux dire l'ornement psychanalytique. Ah mais c'est que ça donne une belle tournure de crime pathologique, ça évoque le rituel et, attention, ça rappelle la castration. Et ouais, il est comme ça Jonathan Kellerman : c'est une grosse brute de la psychologie humaine (on nous rappelle qu'il a un Ph.D. dans ce domaine) tout comme son héros, Alex Delaware, consultant pour la police de L.A. Question analyse des personnages, on y va donc gaiement : imaginez Freud qui, avec le pognon de ses bestsellers (How I Meet your Mother, Totem et Tabou à Ibiza, etc.), se serait acheté une Mercedes pour foncer à toutes blindes sur l'autoroute de la pensée. Vous aurez un aperçu de l'acuité psychologique du bouquin et vous regretterez que la main coupée ne soit pas celle de l'auteur.

Plus sérieusement, les thrillers qui mettent en scène des psychologues hors-pairs comme dans le Silence des Agneaux – auquel Kellermann fait pourtant référence – emploient ces personnages à fouiller l'âme humaine dans toutes ses nuances et ses contradictions. Ici, on se sert de quelques notions freudiennes pour plaquer des schémas sur les personnages. le lieutenant Milo Sturgis incarne une figure paternelle quand il prend sous son aile un jeune flic ou qu'il apprend à Alex Delaware à tirer avec une arme à feu. Et si le lecteur n'avait pas compris le symbole, le même Alex rêve par la suite qu'il prend le gros fusil de son papa. Je vous passe les multiples allusions oedipiennes, aussi fines qu'une blague de Jean Roucas. de toute façon, quasiment toutes les motivations des personnages semblent pouvoir s'expliquer par des complexes familiaux, des traumatismes de la petite-enfance, des histoires de pénis et de petites filles amoureuses de leur père. Les deux enquêteurs Moses et Aaron, demi-frères aux noms imperceptiblement bibliques, éprouvent une rivalité depuis leur plus jeune âge ? Dans la prose délicate de Kellermann, ça se traduit par : « Les deux frères se tendirent, rigides comme des lances. En pleine régression, ramenés un instant à leurs disputes enfantines. » Ces références continuelles sont bien sûr le fait du principal narrateur, le psychologue qui va nous prendre en otage par une focalisation interne nous forçant à partager sa bêtise. Si Alex Delaware est plutôt discret au début du roman, il va bientôt se révéler envahissant pour le lecteur, lui mâchant tout, imposant son interprétation des personnages et de leurs actions. Les hésitations, les non-dits, les mimiques de ses interlocuteurs : rien n'est laissé à notre appréciation, tout doit être dit et de manière pas trop compliquée, parce qu'il se fait tard et puis la philo, c'est pas mon truc, merci. de manière tristement cohérente, l'aveu du coupable se fait à travers un écran vidéo HD : ce n'est pas un meurtre qui est expliqué au lecteur, c'est un point de vue, un cadre de compréhension, qui lui est imposé.

A la décharge du Dr Delaware, il n'est pas le seul à se vautrer dans les clichés. Les flics aussi savent juger un homme, mais plutôt sous un angle politico-social. Ainsi, quand ils soupçonnent un militant écolo : « On compte pas mal d'anarchistes et de gauchistes parmi les altermondialistes, non ? fit remarquer Reed. Ce qui nous ramène à la casquette de Huck. Ces gens-là en portent. » J'ai vainement cherché une pointe d'ironie dans ces monceaux de bêtise. Je n'ai pu que constater que cela s'aggrave au fil du roman, avec des proverbes chinois pour arguer de l'attachement d'un personnage à un enfant ou des phrases comme « telle mère, telle fille » pour expliquer l'anorexie d' « une greluche sous-alimentée ». Je me souviens de quelques romans de Simenon – auteur dont pourtant je ne raffole pas – où l'intrigue naissait justement de l'incompatibilité des personnages suspectés avec les catégories psycho-sociales dans lesquelles la police voulait les enfermer. A mesure que le brouillard tombait sur le paysage, le commissaire Maigret faisait apparaître une réalité humaine beaucoup plus complexe. Ici, pas de brouillard mais, finalement, une caméra haute-définition ; le seul problème qui se pose est de savoir dans quel stéréotype on va pouvoir fourrer tout ce beau monde : « Les salauds de riches. Toujours la politique », conclut un des policiers. Ces mecs ont la sagacité d'un ouvre-boîte.

Un type nommé Wolfgang Iser a fait remarquer dans son discours inaugural à l'université de Constance que la caractéristique de la prose littéraire se fondait sur son indétermination. Contrairement à d'autres textes comme les manuels d'instruction, où la marge d'interprétation et d'imagination doit être très limitée, le texte littéraire produit son effet esthétique par les latitudes qu'elle offre à son lecteur. Ce n'est pas exactement le cas de Jeux de vilains, qui a quelque parenté avec le mode d'emploi de machines industrielles. Vous voulez que je vous parle du style de l'écriture ? Des phrases aussi acérées que l'esprit critique de Jean-Pierre Pernaut ; un rythme aussi haletant qu'un article de Caravane Hebdo. Non, franchement il ne manque rien à ce roman, pas même les fautes de syntaxe et d'orthographe qui crèvent pourtant les yeux. On parle tranquillement du Fürher tandis que le brave docteur émet des doutes sur une hypothèse : « je ne suis pas spécialiste, mais je dirais que nom. » Apparemment, sur ce bouquin, le Seuil a tellement rogné sur son budget qu'il n'a même pas employé des stagiaires sous-payés pour faire les relectures, et encore moins des correcteurs professionnels. C'est ballot, ça fait partie de leur travail d'éditeur.
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Ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
Je pompe sur Babelio une critique qui correspond avec la mienne

Il faut bien le dire j ai frôlé l'ennui. Pas spécialement parce qui il ne se passe rien.
Ce ne sont pas les meurtres qui manquent, mais tout semble englue dans une paresse d'écriture. Il n'y a que vers les dernières pages que le récit s'étoffe un peu.
Alex Delaware semble faire de la figuration. Parfois je me suis demandé pourquoi il était présent. Il rentre chez lui et on a droit a quelques scènes avec sa dulcinée, mais qu'est ce qu'on s'en fiche ! Ça n apporte rien au récit.

Trop convenu, trop cliché.
Tout y est, la concurrence entre frangins, le suspect numéro un qui bien sûr a le profil du tueur né, le jeune flic propre sur lui qui veut faire ses preuves.
Les riches odieux, les pauvres largués.
Ce ne sont pas tant les personnages , c'est leur manque de profondeur ; ou si elle est existe, elle est surfaite.

Ancelle, le 14 septembre 2019
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Je regarde sans doute trop la télévision pour apprécier pleinement la lecture de Jeux de Vilains de Jonathan Kellerman, la 22ème aventure du héro récurrent de l'auteur (du moins, en version française, car depuis deux de plus ont paru aux Etats-Unis). Tout, dans ce livre, évoque un de ces épisodes des Experts, Bones (!), NCIS (ou quelque autre de ces séries qui laissent à penser que les Etats-Unis sont la patrie des serial killers et que le taux de criminalité fédérale doit être extravagant) que l'on regarde paresseusement les soirs de léthargie, en se promettant que ce sera le dernier. Tout, sauf le temps qu'on y consacre… En effet, avec ses 439 pages – qui n'en finissent pas de détails et de rebondissements superflus – Jeux de vilains est loin des 45 minutes calibrées des dites séries américaines, calibrées au cordeau.


Mais, venons-en à l'histoire. On l'entame avec deux teasers (là encore, la technique est largement empruntée à l'écran) :

Alors qu'il s'ennuie à périr à assurer la permanence d'une association de défense du marais local au titre d'heures consacrées à des travaux d'intérêt général, un jeune et riche glandeur reçoit un étrange appel téléphonique ; une voix déguisée et sifflante lui annonce la présence d'un cadavre flottant dans le marais.

Après avoir remporté l'enchère d'un box à moitié vide et mis en vente, car abandonné, un paysagiste en quête de moyens pour arrondir ses fins de mois s'apprête à mettre en vente sur ebay le seul objet de valeur qu'il y a trouvé : une boîte à bijou en bois précieux. Malheureusement, les 42 petits os qu'elle contient vont l'obliger à céder son trésor à la police. En effet, ces 42 petits os représentent l'équivalent de 5 mains humaines.

En soient, ces teasers sont prometteurs… Malheureusement, ils s'avèrent assez anecdotiques car ils ne se raccordent pas de façon très convaincante à l'enquête principale.



Quant au corps de l'enquête, c'est du traditionnel.

Le lieutenant Milo Sturgis, aidé de son ami Alex Delaware, psychologue pour enfants et consultant pour la police, secondé d'un jeune inspecteur (blanc), Moe Reed, et du demi-frère de celui-ci, le privé Aaron Fox (noir), ainsi que de trois anthropologues et de sept physiciens (non, je plaisante pour les physiciens… mais, ça fait quand même beaucoup de monde pour développer la fine analyse psychologique des personnages qu'on serait en droit d'attendre de la part d'un auteur, psychologue de formation) enquête sur le meurtre de plusieurs femmes étranglées et mutilée de leur main droite.

Les ingrédients d'une série à succès sont bien présents : meurtres en série, rituels, ossements, prostitution, une pointe de sado-masochisme… Et pourtant, la recette ne prend pas. de même qu'on se sentait déconnecté de personnages assez inconsistants, on ressent peu d'émotions au déroulé de l'histoire, pas même d'impatience à en connaître le fin mot, puisque le suspens est éventé 100 pages avant la fin.



Le style, peut-être ? Pas vraiment. Plutôt ronronnant. Jonathan Kellerman sait écrire et connaît les ficelles de narration du polar (ou du scénario de polar), mais sa technique n'apporte pas de "supplément d'âme" à son histoire. Ca sent son livre en série. A noter, une étrangeté stylistique qui vient conforter le lecteur dans son impression d'être dans son canapé face à son écran : Les dialogues sont assez déstabilisants, car ils manquent de marques d'énonciation. Ce qui fait qu'on est très souvent perdu et qu'on ne sait jamais vraiment qui prend la parole et pour répondre à qui… Si encore on avait l'image… ce serait moins problématique. Mais, dans le cas présent, cette ambiguïté vient surtout souligner combien les personnages sont interchangeables et peu caractérisés.



La très bonne idée du livre ne vient donc ni de l'intrigue, ni des personnages, mais du lieu où sont retrouvés les cadavres : un marais préservé au coeur de Los Angeles (près de Marina del Rey), une trouée verte et visqueuse dans un paysage urbain. Cet élément naturel dégage une atmosphère immédiatement perceptible et fait travailler l'imaginaire. La meilleure phrase du roman est donc certainement celle-là : "Rien que des oiseaux et des grenouilles qui pionçaient au moment crucial"*.



Agnès Fleury

* Extraits de Jeux de vilains : une enquête d'Alex Delaware, Jonathan Kellerman (Seuil, 2011) - Lu dans le cadre du jury Seuil policiers et Babelio
Lien : http://unchatnoir.canalblog...
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Ce deuxième roman policier reçu du Seuil m'a véritablement déçue

J'avais déjà lu des romans de Jonathan Kellerman, les premiers de la série mettant en scène le psychologue Alex Delaware et le policier Milo Sturgis, puis je m'étais lassée et cela faisait six ans que je ne m'y étais plongée.

Dans mes souvenirs la complémentarité des deux protagonistes était un plus qui différenciait ces romans de la masse des romans ayant pour cadre Los Angeles.

Là cette complicité ne transparaissait pas, et le psychologue est devenu le narrateur de l'histoire, menant quelques interrogatoires de témoins mais sans plus.

L'histoire est assez alambiquée, au point où j'en suis venue à confondre bon nombre de personnages, tous assez légèrement décrits ...

Le seul point réellement positif de ce (trop long) roman : le lieu de découverte des premiers cadavres : le marais aux oiseaux : bande marécageuse entre Océan PAcifique et Aéroport international.

Nous nous y étions retrouvés par hasard l'été dernier en arrivant à Los Angeles au terme de notre séjour américain. Cet endroit si différent du reste de la mégalopole nous avait étonnés ...

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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J'ai profité de la présence de ce livre à la maison pour le lire, emprunté à la bibliothèque pour mon homme et rentrant pile poil dans la catégorie sport/loisir du Challenge Petit Bac auquel je participe.

Grosse déception pour moi, pourtant cela avait bien commencé avec cette découverte de plusieurs cadavres ainsi que d'ossements cachés dans une boîte. Ce livre est facile à lire mais je n'ai pas été passionnée par cette enquête, j'aurais presque pu abandonner en cours de route mais j'avais quand même envie de voir si mon intérêt serait sollicité avant la fin mais non ...

J'ai parfois eu un peu de mal à situer certains personnages qui réapparaissaient d'un seul coup alors qu'ils n'avaient été que peu évoqués auparavant.

Ce que j'ai préféré : c'est Milo qui m'est apparu comme le comique de la bande avec un bon coup de fourchette.
"Milo prit la parole.
-Monsieur est le gardien du marais.
-A vous entendre, protesta Duboff, on croirait que ce n'est rien.
-Monsieur est l'éminent gardien du marais." p.49

"-Je crois qu'on devrait commencer par le julot, dit-il. Ce Duchesne.
-Mac au petit matin, réveil avec entrain ! lança Milo" p.127

"Reed et moi nous contentions d'un soda. Milo ne touchait pas à son assiette, signe que la fin du monde était proche." p.314

J'aime lire un roman policier de temps en temps mais celui-ci je pouvais le poser sans être particulièrement pressée d'y revenir.


Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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