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EAN : 9782354902926
288 pages
Relié (09/03/2023)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Aujourd'hui, l'on peut croître en conscience à travers la
quête spirituelle qu'offre le soufisme, cette mystique de
l'Islam qui se veut le contraire absolu de l'intégrisme et
du fanatisme. Dans ce récit bouleversant, les auteurs
montrent que la quête initiatique reste une affaire de
discernement individuel et de cheminement intérieur.
Écrit à la première personne, ce livre, nourri de leurs
échanges, réflexions et expé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Dans une société confrontée à une totale incohérence religieuse, je reconnais en même temps un profond déficit spirituel, un besoin de transcendance. Parmi la Maison soufie, je ne rencontre pas seulement des traumatisés de l'extrémisme musulman, je rencontre essentiellement des personnes en quête intérieure, et qui ressentent un manque ».
Ne connaissant pas du tout le Soufisme, c'est la rencontre d'une spiritualité proche des autres car en fait si la forme est différente (rites), le fond ou l'essence est le même. le message est inaltérable mais parfois des hommes avides de pouvoir le transforment.
C'est aussi la découverte d'un beau texte poétique parfois un peu sibyllin.
« Cette vision – cette rencontre de Muhammad et de la Présence divine – eut lieu « auprès du Lotus de la limite », où se trouve « le Jardin du Refuge, à l'instant où le Lotus enveloppait ce qui enveloppait.(Coran, 53 14-16)
Ces images, tout aussi mystérieuses dans la langue arabe coranique que dans leurs divers essais de traduction, s'entendent précisément, avec l'oeil du coeur devenu organe de perception spirituelle ».
Une quête de la présence divine qui donne un sens à la vie, à la notion d'essentiel, être présent, s'abandonner à plus grand que soi, tout y est sous d'autres termes. Tout est expliqué approfondit.
Vie de couple, enfant, etc… tout est abordé comme une initiation, un apprentissage du soufisme. Un moyen de vivre sa spiritualité dans le quotidien.
« La contemplation trouvera son accomplissement dans l'action. La continuité de mon être qui reçoit se trouve dans mon être qui agit, et qui devient alors capable de rendre, de donner, d'offrir.»
Une approche du soufisme simple mais non dénuée d'intérêt qui devrait intéresser les personnes en quête de sens, de spiritualité. Un livre qui se lit et se relit.
« le soufisme, la voie sur laquelle je pose mes pas, en est une parmi toutes celles qui ont été proposées aux hommes. Elle est, aujourd'hui, le vêtement qui sied le mieux à la forme humaine qui m'a été offerte. Pour un autre tel tissage sera plus noble. Chacun nous marchons vers notre Enseigneur. Il a révélé autant de voies vers Lui que de rayons de Sa Lumière.»
De nombreuses notes expliquent les termes et les sources. Si le coeur vous en dit une bibliographie permet de poursuivre cette approche.
Merci aux éditions le Relié et à Babelio pour cet excellent ouvrage.
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J'ai vraiment apprécié la lecture de ce livre qui m'a permis d'approfondir le peu que je connaissais de la voie soufie.
La forme du récit, notamment par l'emploi d'un "Je", permet à mon avis, de lire ce livre comme un journal intime spirituel, de vivre le cheminement avec l'auteur, de s'identifier. L'avertissement aux lecteurs l'explique parfaitement: ---"Le "Je" de ce livre ne représente ni tout à fait l'un, ni vraiment l'autre. Il se place du point de vue de l'être qui cherche, s'interroge, expérimente, reçoit, apprend, transmet. Il chemine entre méditations intimes et réflexions sur le monde dans lequel il vit..." ---
Cela résume ce que j'ai pu retenir de cette voie spirituelle, très ouverte sur le monde et en même temps très centrée sur la Présence divine. Cette Présence, le soufi ne l'impose pas. Il sait la reconnaître dans les diverses formes qu'elle peut prendre dans le monde auprès des différents personnes et croyances qu'il peut rencontrer. C'est un chemin intérieur, une nostalgie de l'état d'union avec la Présence qu'il essaye de se remémorer.
Mais ce n'est pas qu'intérieur, car les rituels faisant appel au corps tout entier permettent d'ancrer la pratique et d'avancer doucement sur ce chemin exigeant.
---"Le soufi, fils de l'instant, est aussi fils de son temps. Il m'est demandé de vivre avec la Présence divine intérieurement, et avec le monde extérieurement - de ne pas devoir choisir l'Une, ou l'autre. Il 'sagit de vivre l'adage central que ma voie, la Naqshbandiyyah, m'invite à suivre : la retraite dans la foule."---
A l'heure actuelle, ce livre est salutaire car il présente l'islam sous une forme jamais ou rarement représenté : une ouverture vers tous les chercheurs de Dieu. Il n'est pas question de prosélytisme, au contraire : chacun est amené à approfondir sa voie, sa tradition, pour découvrir par quelle forme particulière elle peut répondre "Oui" à la Présence. Chacun est responsable de son chemin, ses actes et ses intentions.
---" L'islam m'enseigne qu'il n'y a pas de différence entre la vie profane et la vie sacrée, mais qu'il y a sur la vie un point de vue profane et un point de vue sacré. C'est le regard que je porte sur le monde qui est amené à se transformer, et à éprouver ainsi la sacralité de ce monde, dans toutes ses dimensions. (...) Ma vocation est de rêver activement un monde où je ne m'empêche pas de faire, ni ne fais semblant de faire, où faire est tout entier recevoir, où faire retrouve son origine. Un monde où peu à peu, la dimension intérieure de mon être et la dimension extérieure de mes actes se trouvent unifiées, en continuité; où en fait cette distinction, cette dissociation n'a plus de sens."---
L'islam est souvent représenté comme la religion de la soumission, mais c'est ici une soumission active, un abandon total à la Volonté divine et c'est cet abandon, ce lâcher-prise qui conduit à la Paix. --- "Je m'abandonne, j'accepte, je reçois, et je fais, j'agis, je crée."---
Je ne suis pas assez calée en histoire des religions, mais pour ma part, j'y trouve le prolongement de la quête du Dieu unique, commencée avec le judaïsme, révélée avec le christianisme et transformée ici avec l'islam soufi.
C'était une rencontre intéressante que j'approfondirai sans aucun doute par d'autres lectures.
Je remercie les auteurs, Babelio et les Editions le Relié pour cette belle découverte.





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J'ai beaucoup appris en lisant ce petit ouvrage d'une grande richesse. Face au tumulte de l'existence, comment trouver les ressources en soi pour cheminer en conscience, et en toute quiétude. le soufisme est l'un des chemins empruntés par les assoiffés de sagesse, celle qui apaise son intériorité pour lui permettre d'expanser son coeur.
Les différentes étapes du cheminement de cet homme nous donnent des clés d'ouverture à cette spiritualité vivante, qui se vit parmi les hommes, et non en ermite. Tout d'abord il y a l'intention, car ce cheminement doit se faire en conscience. Et puis la quête, ou volonté d'y voir plus clair, en dehors de tout dogme, puisque le soufisme est un chemin vers soi, vers l'autre et vers Lui, le Vivant. C'est bien écrit et très accessible, puisque ce qui est décrit l'est. J'ai trouvé l'approche très intéressante, ponctuée par des exemples très clairs, partant de thématiques qui nous concernent tous, l'épreuve, la relation aux autres, la place des anciens dans une société où le faire prévaut sur l'être, l'état de la planète, et d'autres. Une belle source d'enrichissement à laquelle s'abreuver.
Merci à Babelio et aux éditions du Relié pour cet envoi.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Faire l'expérience d'être parent, c'est aussi vivre une rencontre. Rencontrer mon enfant, c'est rencontrer un être libre, c'est rencontrer un frère face à la Présence divine. Cette conscience, certes, réside d'abord dans le secret du cœur. Il est nécessaire que je réponde à cette immense responsabilité de le protèger, que je traverse ce lieu où l'enfant me demande une présence totale, un abandon de ma volonté. Quelle volonté rationnelle pourrait organiser l'existence d'un tout petit qui suit le cours de l'instant, de désirs que je ne comprends pas toujours ? Le petit enfant, à sa manière, me cloue à l'instant, de désirs, envoie valser mes concepts et mes prévisions. De la même façon que, parfois, le majdhub peut le faire, il me rappelle la non-existence du mental chez un être relié au pur mouvement de la vie. Jouer avec l'enfant est une autre manière de quitter la linéarité du temps, car cette conception n'existe simplement pas chez lui.
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Un appel extraordinaire nous arrive à tout moment du ciel,
Seul à l'entendre, celui dont l'âme est préparée.

Cet être exemplaire dans les pas duquel je pose les miens - le Prophète, mon cheikh, un saint d'un siècle passé qui m'inspire - m'invite à éveiller en moi-même une autre écoute, à développer une approche subtile du monde, une attention aux événements et aux signes, parfois les plus fins - et tout cela, à la fois, sans tomber dans un excès de zèle, une obsession, où le moindre événement serait un message divin à mon égard !
Car, cet « appel extraordinaire », ces mille signes par jour, ne sont-ils pas, simplement, la façon dont m'apparaît le monde lorsque je reçois que tout est émanation de l'Unique.
Le monde même, alors devient Signe ; et ma perception, capable de nourrir cette information continuelle, est signe de ma transformation.
Je ressens que je suis porté par un flux divin, que celui-ci n'est autre que le Vivant - al-Hayy - et que, de ce souffle, proviennent mes actions.
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Celui qui se connaît lui-même connaît son Seigneur

Cette parole attribuée au Prophète représente un enseignement essentiel que l'on retrouve dans différentes grandes traditions spirituelles. Elle rappelle la sentence du Gnothi seauton inscrite sur le fronton du temple de Delphes, dans la Grèce antique : « Connais-toi toi-même [ et tu connaîtras le secret de l'univers et des dieux.] » Je vois que la naissance de l'islam s'inscrit dans la contuinité de la Tradition de sagesse de l'humanité, et non en rupture. Si rupture il y a , c'est avec l'être humain qui, de tout temps et en tout lieu, « mécroit », c'est-à-dire « voile » la Présence divine.
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C'est un instant qui semble percer la durée, fissurer l'avancée linéaire du temps. C'est un instant qui se situe sur un axe vertical, et qui vient trancher l'horizontalité sur laquelle j'ai pris l'habitude d'avancer. À cet instant, je me trouve au centre de la croix. Je me trouve sur le fil de mon existence terrestre, je porte un âge, il est une certaine heure d'un certain jour et, ici même, fait irruption la fissure du Temps. Le soufi l'appelle l'Éternité, ou l'Instant. Comme à la Présence, comme au monde dont chaque aspect se révèle avec une intensité plus précise, je goûte à cet Instant. J'y goûte, et n'éprouve plus aucun autre besoin.
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Avant-propos

Ce monde où les frontières entre les informations et les cultures sont abolies, feignent de l'être, donne un certain vertige. Je ne sais plustoujours comment je m'appelle, d'où je viens. Je peux tout être. Je peux tout accepter, tout comporter. Dans le même temps, le fond de mon être semble aspirer à un ailleurs que je sens, perçois comme le lieu d'une géographie subtile, mais que je n'atteins pas, que je ne peux épouser ni toucher de ma main. Cette absence me donne le goût du vide, du gouffre, du non sens, redoublé de la perte de direction matérielle précise que me donnait auparavant la structure traditionnelle.
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