Imaginons, Paris, janvier 1978, à 8h 18 du matin, train de nuit en direct d'Amsterdam , où la fumée, mais pas que des cigarettes, inhibe le cerveau, où le paquet de Camel est à 3 francs, où on fume dans le RER, etc. Ce Paris là d'
Isabelle, l'après-midi,
Douglas Kennedy nous en offre des images dans le 5ème arrondissement, pour retrouver le restaurant au steak-frites, crème caramel, et verre de vin rouge, traîner dans le bistrot de la rue
Champollion et écluser de l'alcool jusqu'à la fin de la nui dans le Sunside Jazz Club.
Isabelle, l'après-midi raconte l'histoire d'une nouvelle Madame Bovary, tellement française, qui s'essaye à un adultère de confort avec son jeune américain, sans jamais envisager de se séparer de son mari, Charles, beaucoup plus âgé mais riche et influent. On pense un peu à « Cléo de 5 à 7 » d'Agnès Varda , ou à « L'amour l'après-midi » d'
Eric Rohmer
Si c'était une passade, avant que le jeune étudiant rejoigne Harvard et ses études de droit, sûr qu'on pouvait s'attendre, dès l'ouverture des frontières, à des circuits de touristes dans Paris pour célébrer cet amour à la française que nos amis américains imaginent toujours avec tellement de romantisme teintée de sexualité et liberté qui la fascine.
Seulement, cet amour va durer plus de vingts ans entre rencontres furtives et minutées avec des hauts et des bas. Et le roman devient le récit d'un homme esseulé, toujours soumis aux volontés des femmes à un âge où les détails font sens, où les blocages lâchent, où l'ensemble d'une vie apparaît et reviennent en souvenirs.
C'est long une vie. Et
Douglas Kennedy m'a perdue quelques pages ! Il faut oublier la folie, l'enfant handicapé, la femme alcoolique, la mort subite du nourrisson et tant d'autres drames…
Alors que reste-il pour ce roman qui n'est pas une simple romance ? le talent d'un écrivain qui connait parfaitement les ressorts de l'écriture en plaçant l'espoir au centre de son roman. L'intelligence d'un homme qui sait décrire ses personnages avec justesse et réalité. Sa sensibilité a décrypter les représentations les plus prégnantes et une excellente écriture qui fait qu'on a envie d'en connaître la fin.
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