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sur 553 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Isabelle l'après-midi / Douglas Kennedy
Quelle claque que ce roman ! Quelle histoire !
Jeune étudiant américain en vadrouille dans le Paris des années 1970, Samuel fait une rencontre à la porte d'une librairie. Elle s'appelle Isabelle. Sam est un néophyte en amour. Il a eu quelques aventures chez lui en Amérique mais sans lendemain. Il est un peu perdu dans cette ville car il ne sait rien de la vie.
Aujourd'hui, des décennies plus tard, Sam raconte cette vie parisienne éphémère mais qui fut essentielle dans son existence, un temps et un endroit uniques, un tournant dans sa vie, où il a croisé le chemin du bonheur.
En 1970, il ne parle pas bien français et il est anxieux face à cette liberté qui s'offre à lui. Il a eu une enfance douloureuse et vit avec ce passé comme un poids permanent.
Alors oui ! elle s'appelle Isabelle. Elle est belle, rousse …et mariée ! Elle a trente-huit ans, il en a vingt-quatre Il est ébloui par la chance qu'il a de l'avoir rencontrée et son anxiété est exacerbée à la pensée qu'il peut la perdre, tant il se sent inexpérimenté au cours de cette première rencontre avec la passion véritable, ce sentiment qui crée une tension terrible fluctuant entre l'euphorie et la perspective de voir tout ce bonheur s'évanouir. Elle est tout pour lui, il est follement amoureux mais il sent douloureusement qu'elle reste hors de sa portée.
Une passion folle nait alors entre Sam et Isabelle, et trois fois par semaine de cinq à sept, ils se retrouvent dans un petit studio qu'habite Isabelle, où elle travaille à l'écriture de scénarios pour séries : c'est une succession d'instants volés et de rendez-vous clandestins pour vivre l'amour au plus que parfait. Isabelle est une maîtresse en la matière et enseigne à Sam trop fougueux, ce qui toutefois ne lui déplait pas, comment prendre son temps pour arriver au plaisir. de belles pages bien écrites évoquant la symphonie parfaite des corps, avec Isabelle en chef d'orchestre.
Mais Sam veut toujours plus et Isabelle, qui lui a ouvert les portes d'une vie nouvelle, n'est certainement pas prête à sacrifier son couple avec Charles, son mari.
La passion saura-t-elle résister au quotidien dont Isabelle apprend à Sam qu'il faut s'en méfier, aux épreuves de la vie et au temps qui passe inexorablement. L'éloignement sera-t-il déterminant lorsque Sam devra rentrer au pays pour poursuivre sa maîtrise en droit ?
Dans un style merveilleusement simple et efficace, comme toujours chez Douglas Kennedy, le récit de cette passion se poursuit, bouleversant et riche de sensualité mais aussi de violence. Une analyse psychologique parfaitement ciselée des personnages nous les fait connaître comme s'ils étaient de nos proches. La passion et la liaison amoureuse offre bien sûr tout un éventail de situations conflictuelles induites que l'auteur nous restitue avec un rare talent pour nous offrir un véritable thriller psychologique se déroulant sur rythme haletant et souvent dans une douleur liée à une passion dévorante abolissant toutes les bonnes résolutions.
On connaissait le talent de Douglas Kennedy pour nous offrir des histoires prenantes aux dialogues percutants et pleins de sujets à réflexion : dans ce roman il atteint le sommet de son art, à mon avis.
Extraits :
« Il ne faut jamais sous-estimer la puissance érotique d'un échange de banalités avec une personne qui nous a plu dès le premier regard et qui nous inspire des sentiments grandissants. »
« le silence n'était pour nous rien d'autre que le signe que nous étions suffisamment à l'aise en présence de l'autre pour nous taire. »
« Souvent nous effaçons les détails qui risqueraient de gâcher les souvenirs parfaits projetés sur l'écran de notre mémoire. »
« La haine n'est qu'une version corrompue de l'amour. »
« Il suffit d'une fausse note dans la symphonie du hasard pour précipiter un couple dans la mésentente. »
« le plus grand mystère de la vie n'est pas la personne auprès de laquelle on cherche l'amour. le plus grand mystère réside en nous-même. »
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« Isabelle, l'après-midi » est une exploration du thème de l'amour, et de toutes ses variantes, comme la passion, ou le désir. La complexité des relations humaines, quand le coeur, ou les tripes, parlent à la place de la tête.
Paul, un américain de passage à Paris, tombe amoureux d'Isabelle, une femme mariée et plus âgée que lui. Elle ne peut lui offrir guère plus que quelques 5 à 7 qui semblent la satisfaire, alors que lui espère bien plus. L'obfuscation dont fait preuve Isabelle provoque chez Paul une déréliction profonde qui le plonge dans un désarroi total.
Paul est obligé de revenir aux USA, mais va saisir la moindre occasion pour revenir à Paris. Ces nombreux hiatus dans leur relation exacerbent encore plus les tensions. Paul comprendra, qu'il doit construire sa vie amoureuse autrement, et loin de Paris. Pourtant, même s'il essaye de se convaincre qu'il peut oublier Isabelle, elle sera présente tout au long de sa vie.

J'ai été stupéfait par l'habilité de Douglas Kennedy, à maintenir un suspense constant, qui fait qu'il est difficile de poser le livre, tant on a envie de comprendre Isabelle, et ses sentiments sibyllins à l'égard de Paul. Les descriptions sont sensorielles, et ajoutent même une dimension viscérale à cette lecture. L'émotion des personnages est vivante.

Loin de ce que j'aie pour habitude de lire, ce roman est un véritable coup de coeur. Si vous ne l'avez pas encore lu, je peux donc clairement vous encourager à le découvrir.





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Nos contradictions , nos ambivalences , nos hypocrisies , nos quotidien corrosifs , nos amertumes ... Douglas Kennedy soulève d'une main de maître un pan de rideau et laisse peu de choses se dérober à notre vue .
Mais je n'aurai peut être pas dû utiliser les "nos" et les "nous" . Ce n'est peut être pas une vérité universelle Rassurons-nous, modifions : une vérité seulement à certains moments . C'est mieux. Pour certains gens . C'est beaucoup mieux . Ah nos hypocrisies.
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Encore un grand roman de Kennedy (lu dans sa version originale, Isabelle in the Afternoon), qui réussit le tour de force de me faire aimer une histoire d'amour (pas trop mon truc, a priori) en me donnant l'impression que c'est la première et la seule que j'aie jamais lue. du suspense, de l'émotion, de la réflexion, aussi, sur la vie, sur l'amour, l'argent, la carrière, les enfants, les obligations, les attentes, les rêves et les espoirs, les désillusions et la fatalité. J'ai adoré.
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douglas kennedy est mon auteur préféré. quand Sam rencontre son âme soeur, son grand amour, Isabelle, la vie fait qu'elle est déjà engagée de son côté. Une histoire d'amour impossible du fait de la loyauté. On suit le chemin de vie de Sam, jamais sans une part d'Isabelle dans sa vie.
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Bien que très fan de Kennedy, et ayant quasiment lu tous ses livres, j'ai attendu un certain temps avant de me plonger dans Isabelle, l'après-midi. Peut-être savais-je déjà que je le lirais en peu de temps et que le regret de le terminer à peine entamé, me chagrinerais un peu.
Ce qui n'a pas manqué; et comme tous les autres, j'ai adoré Isabelle, l'après-midi. On y retrouve sans conteste l'univers si intimiste et particulier de Kennedy. A vrai dire, en le lisant, j'étais Sam... je vivais sa vie d'hésitations, de doutes, d'amour passionné, sa recherche du bonheur...
Au final, on comprend alors, que chercher le bonheur n'est qu'une illusion. La vie n'est qu'une question de temporalité, et le bonheur est là, quand on ne l'attend pas et qu'on ne le cherche plus.
J'ajouterais une mention spéciale aux descriptions de Paris, notamment, qui ajoutent à l'atmosphère propre à ces récits intimistes...
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J'ai vraiment passé un très bon moment à la lecture de ce livre, qui étudie à travers les histoires d'amour du personnage, toute la complexité des rapports amoureux...

On touche aux hésitations, au compartimentage de la vie amoureuse et sexuelle d'une manière intime, réaliste et au final très touchante.

L'excitation de la passion, la raison et sa stabilité, sont des thèmes déjà vus bien sûr, mais ce roman reste particulier et peut s'adresser à tous, tant le sujet est universel.
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Je suis une lectrice de Douglas Kennedy depuis de nombreuses années. J'ai d'ailleurs eu la chance de le rencontrer à trois reprises et d'assister à une conférence qu'il avait donnée à Marseille, à la bibliothèque de l'Alcazar lors de la sortie de son essai : Toutes ces grandes questions sans réponse. Je suis sortie émerveillée par son discours et sa philosophie de vie.

J'ai d'abord cru, à la lecture des premières pages, que Isabelle, l'après-midi serait un roman d'amour. Ma préférence littéraire ne va pas vers ce genre. Puis, très vite, j'ai compris qu'il s'agissait de tout à fait autre chose. L'amour n'étant qu'un aspect du livre. Bien présent, certes. Au coeur de l'histoire. Comme dans la vie. Comme dans celle de Samuel et d'Isabelle. L'amour. L'amour qui doit lutter contre la vie et ses tourments. La vie et ses obligations. La vie et ses choix. Doit-on faire confiance en son destin et se laisser guider par lui ? Au contraire, faut-il prendre les choses en mains ? Oui mais, voilà, l'existence n'est pas si simple. Il y a ce que l'on veut. Ce que l'on croit vouloir. Ce que l'on veut lorsqu'on ne l'a pas et ce que l'on ne veut plus lorsqu'on est sur le point de l'avoir. Il est question de convenances, d'apparences, de carrière, de famille. de choix de vie. Et de culpabilité, un thème cher à l'auteur ! 😉

Entre New York ( tout d'abord Boston) puis Paris, Samuel nous livre trente ans d'une vie tumultueuse qui commença par un séjour dans la capitale française suite à une envie d'étudiant bien américaine : celle de découvrir l'Europe. Il découvrit aussi Isabelle. Il apprit au fil du temps que le vernis de la vie est bien fragile.

J'ai ressenti un coup de coeur pour le protagoniste. Solitaire, malgré tout, cultivé, voyageur, plein de ressources tout en restant très humain. Très new yorkais je dirais, dans la mesure où rien ne lui semble hors de portée.

Quant au décor : les pérégrinations culturelles à Paris et à New York : un régal !
J'ai vu tant de choses dans ce livre que je referme la tête emplie de tout un tas de réflexions

Je conclurai en paraphrasant François Busnel : ce livre est » Une comédie humaine américaine « .
Lien : https://labibliothequedeceli..
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Je tiens à remercier les éditions Belfond et le site Netgalley de m'avoir permis de lire ce livre, mon premier de cet auteur, j'adore sa plume.

L'histoire se déroule à Paris au tout début des années 1970 où Sam rencontre Isabelle dans une librairie de la rive gauche. Il arrive des États-Unis et c'est un étudiant sans argent. Quant à Isabelle elle est française et plus âgée que lui. Dès le premier regard c'est le coup de foudre entre eux sauf qu'elle est mariée. Ils vont avoir une liaison basée que sur des rendez-vous furtifs mais Sam en veux plus mais Isabelle saura t'elle lui en donner plus?

Un livre lu d'une traite tellement j'ai de suite accroché à l'histoire si prenante, captivante, addictive, remplie de suspens et de rebondissements avec des personnages très attachants.
Lien : https://myreadbooks.over-blo..
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Quelques appréhensions avant la lecture de ce dernier roman de Douglas Kennedy… ayant déjà été déçue… Et, c'est une belle surprise… Certes on est loin de « L'homme qui voulait vivre sa vie », de «  A la poursuite du bonheur » ou encore de « Cet instant-là »… mais c'est avec joie que l'on retrouve le bel américain entre New York et Paris avec les éternels psychoses, obsessions, passions amoureuses… et sa mélancolie. On traverse les années 70 à 2000, le temps qui passe, particulièrement assumé, est aussi un sujet. Comme souvent dans ses romans, on retrouve le jeune étudiant américain, si attachant, prévenant, romantique, indépendant et méritant… Dans ce roman, les femmes n'ont vraiment pas le beau rôle… Elles sont soit manipulatrice, hystérique, violente, alcoolique, fumeuse, dépendante d'un homme, incapable de s'engager et parfois le tout à la fois… Notre gentil américain, avec patience et élégance affronte avec panache tous les vents et marées de la vie… Pour avoir eu la chance de rencontrer par deux fois ce très sympathique auteur, je pense qu'il y a beaucoup de sa vie dans ce roman entre divorces difficiles, handicap d'un enfant et le plaisir de raconter ses déambulations dans les quartiers et ruelles de Paris.
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