Citations sur Les charmes discrets de la vie conjugale (57)
L'esprit est un territoire en soi, qui peut faire de l'enfer un paradis, et du paradis un enfer.
Quelqu'un a dit que les barrages les plus insurmontables que l'on rencontre sur sa route, ce sont ceux que l'on a construits soi-même.
Enfin, ce que je voulais te dire, c'est que tu ne dois plus voir tes parents comme des parents. Il faut les prendre pour ce qu'ils sont : des adultes totalement largués - ce que nous finirons par devenir, nous aussi.
Nous voulons toujours ce que nous n'avons pas. Nous ne cessons jamais d'être insatisfaits, du moins en partie, par la vie que nous nous sommes organisée, si réussie puisse-t-elle être, parce que nous n'arrivons pas à être entièrement comblés par la réalité, l'ici et le maintenant.
Je me suis simplement posé à nouveau les éternelles questions sur la difficulté de tout choix de vie, sur notre incapacité à parvenir à la plénitude.
"La religion, "cet immense brocart musical mangé aux mites que l'on a tissé pour nous faire croire que nous ne mourrons jamais".
- C'est de toi ?
- J'aurais aimé. Non, c'est d'un poète anglais, Philip Larkin. Le genre misanthrope, mais extrêmement lucide devant les grandes frayeurs qui hantent l'humanité, à commencer par la plus innommable de toutes, la mort. "Presque tout peut ne pas arriver : elle arrivera, elle".
Je me suis rappelé avoir demandé un jour à notre médecin de famille comment le corps médical expliquait ce fréquent basculement dans la mélancolie avant l'aube. Selon lui, la cause était largement physiologique : à ce moment, le taux de glucose dans le sang atteint son niveau le plus bas, permettant aux chimères mentales de relever la tête tandis que le cerveau, embrumé par la fatigue, ne réagit pas avec sa logique habituelle. "D'après mon expérience clinique, avait-il conclu, la meilleure façon de combattre cette spirale dépressive temporaire, c'est de remettre du sucre dans l'organisme. En d'autres termes, de croquer une tablette de chocolat."
Sous ses dehors les plus prosaïques, l'existence de chaque individu est riche de contradictions et de nuances. Elle est un roman potentiel, parce que malgré notre aspiration à la simplicité et à la tranquillité nous ne pouvons empêcher les catastrophes ou les accidents de parcours de modifier la trajectoire de nos vies. Tel est notre destin : le désordre, les drames dans lesquels les autres nous entraînent ou que nous créons nous-mêmes font partie intégrante de la condition humaine. Comme la tragédie, qui nous guette sans cesse au tournant. Peut-être s'agit-il là encore d'une réaction à notre état de mortels, d'une manière de nous cacher à nous-mêmes notre fin inéluctable, au-delà de l'agitation, des espoirs et des déceptions?
Et dans ce cas, la question sans réponse revient inlassablement : quel sens a tout ça?
Si j'ai appris au moins quelque chose sur cette fichue planète, en quatre-vingt-deux ans, c'est que pardonner et être pardonné, eh bien....Il n'y a rien de plus important dans la vie. D'autant plus que nous passons notre temps à compliquer celle des gens qui nous sont chers.
J'ai remercié tout particulièrement mon père de m'avoir appris que la curiosité intellectuelle était l'un des principaux moteurs de la vie.
P. 438. L'existence de chaque individu est riche de contradictions et de nuances. Elle est un roman potentiel parce que, malgré nos aspirations à la simplicité et à la tranquillité, nous ne pouvons empêcher les catastrophes ou les accidents de parcours, de modifier la trajectoire de nos vies...