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On ne peut pas survivre à la sélection pratiquée à Auschwitz, puis à la faim et à la maladie à Buchenwald et aux pressions exercées par les régimes communistes de l'Europe de l'Est, sans être « marqué », comme se définit Imre Kertész .
Certains se laisseraient abattre, auraient baissé les bras, ou envisagé le suicide, Imre Kertész, décidera au contraire de lutter contre ces totalitarismes, de dénoncer le nouvel antisémitisme, né après Auschwitz, Auschwitz qui « marque un tournant comme par exemple en physique, la théorie quantique », et d'être l'un de ces auteurs alertant les lecteurs. Son engagement fut vraisemblablement, un élément décisif dans l'attribution du Prix Nobel.
« Un autre :… » est un livre de réflexions et d'interrogations de l'auteur, presque un livre testament de l'homme, qui, s'appuyant sur ses expériences de vie – fascisme et communisme, chute du Mur de Berlin- jette un regard lucide sur notre monde passé, puis sur celui de 1997, date de parution du texte et sur le monde qui se préparait. Une analyse qui se confirme vingt-ans après : violence, racisme, antisémitisme, sont toujours, et de plus en plus d'actualité.

Être Juif est toujours un sujet d'interrogation et de définition : On est français, hongrois et…..Juif et souvent Juif d'abord dans l'esprit de beaucoup, y compris dans l'esprit des Juifs eux-même, qui développent de plus en plus, en leur sein une « conscience juive ». Cette judéité est un « marqueur » trop souvent mis en avant de part et d'autre.

On ne peut pas lire « Un autre :… » sans s'interroger sur les dérives actuelles de notre monde : « depuis Auschwitz, il ne s'est rien passé que nous aurions pu vivre comme la réfutation d'Auschwitz. En revanche, nous avons connu des empires fondés sur des idéologies qui se sont avérées dans la pratique n'être que de simples jeux de mots et c'est justement leur nature de jeu de mots qui les rendaient si utilisables, c'est-à-dire en faisait des instruments de terreur efficaces »
Bien qu'écrit il y a une vingtaine d'années , « Un autre : … » n'a rien perdu de son actualité, le pessimisme de l'auteur invité dans toute l'Europe des années 90, et d'autres écrivains qu'il cite, notamment de Cioran, se confirme chaque jour et doit nous alerter, les idéologies et idéologues qui ont permis Auschwitz ont, malgré l'horreur des camps, fait des émules. le risque du retour du fascisme n'est pas écarté, il peut « bientôt triompher et s'installer partout, mais que cette fois-ci , il ne viendrait pas d'Allemagne ». Glaçant. La bête se métamorphose, change de nom et s'adapte mais est toujours vivante, sous un aspect moins rebutant voire plus attrayant.
Essai philosophique, social, et politique, d'une part, en partie livre de mémoire d'autre part, afin que les consciences restent éveillées, « Un autre : Chroniques d'une métamorphose » est parfois difficile à saisir, lire et relire certains passages est souvent indispensable.
Souvent pessimiste et noir, ce livre nous interroge, nous dérange parfois…indispensable pourtant.
Un livre qui traduit toute la détresse de l'homme marqué à jamais par son passé de déporté

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Une fois de plus, Imre K. prend le lecteur pour un être intelligent, cultivé, exigent, et désireux de mieux comprendre le monde dont il est issu et qu'il devra continuer à construire.
Quel bonheur que de lire ainsi !
L'écriture est exigente, de haute tenue, belle, précise, sans retour, heureuse.
J'ai prévu des citations (donc à suivre) pour tenter de faire partager cette lecture.
Imre s'interroge, interroge sur son identité qui est très empruntée de la judéité. Il tente de croiser les deux. Que ne serait-il sans être juif ? Cet ouvrage est un récit qui nous emmène avec l'auteur dans des voyages qu'il a commis après l'ouverture des frontières, donc après 1991.
Imre raconte par petites touches tel un peintre pointilliste (Georges Seurat ?), cette libération qui pour lui devrait être double : libération des camps car il est juif, libération de 40 ans de soviétisation, de communisme. Il pose des questions incroyablement justes, éminemment douloureuses, tragiquement sans réponse.
C'est magnifique, remarquablement intelligent, et d'une écriture si haute,, insatiablement belle.


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J'ai, comme tout le monde, la faiblesse de céder à l'achat compulsif. Dans le cas des livres, cela peut porter préjudice à l'oeuvre choisie. C'est ce qui s'est passé pour "Un Autre, chronique d'une métamorphose", d'Imre Kertész. le préjudice n'est pourtant pas dû à la qualité de l'oeuvre en elle-même, ni à ses thèmes, bien au contraire, mais au fait que je suis entré dans un parcours d'écrivain sans en connaître le début, ni les origines. Cela aurait pu ne pas porter à conséquence pour une oeuvre fictionnelle portée par un narrateur externe. Mais dans le cas de cette chronique, nous nous retrouvons dans les méandres d'une pensée. Et si belle et riche soit-elle, on ressent le manque jusqu'à la dernière ligne, parce qu'on n'a pas assisté au début de l'histoire. Cette chronique est indissociable des autres écrits de Kertész.
Elle réussit cependant à attirer mon attention sur l'oeuvre de cet auteur hongrois, Prix Nobel de littérature, qui a connu l'enfer d'Auschwitz, la perte des origines et la négation de l'individu par le communisme. Un homme qui peut survivre à de tels traumatismes ne peut qu'enrichir notre questionnement existentiel.
A la manière d'un journal de bord, Imre Kertész décortique son monde intérieur, par une analyse de ses rapports aux autres mais aussi par une analyse du moi et du je. On découvre ainsi un auteur qui se distingue du narrateur (même d'une oeuvre autofictionnelle), et qui, par une observation remarquable de son environnement présent, distingue l'écrivain célébré et écouté d'aujourd'hui (un globe trotter de la littérature, parcourant les chambres d'hôtel de l'Europe entière) de celui caché et proscrit d'hier.
Il faut donc, pour apprécier pleinement cette chronique, posséder quelques informations biographiques de l'auteur et surtout avoir lu quelques oeuvres précédentes (traduites en Français chez Acte Sud) : Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas et Etre sans destin. Ce que je ne tarderai pas à faire…
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Marqué par son passé concentrationnaire et voué à l'isolement durant le communisme hongrois, l'homme devient l'écrivain à succès international parcourant confortablement l'Europe après la chute du mur berlinois afin de présenter son oeuvre; dans ses voyages tardifs, sorti de quarante ans de solitude forcée par le système totalitaire, il se situe tel un autre, inconnu et toujours en train de le devenir, dans l'écriture, relativement à son identité et dans la réflexion sur l'antisémitisme. Sans compromis, un va et vient entre la vie et la mort inséparables, le sens à donner dans le parcours individuel face à l'histoire.
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Un livre difficilement compréhensible si l'on n'a pas lu Imre Kertész par le passé ou si on ne connaît rien de son histoire.

J'ai eu de la peine à accrocher au début, mais après quelques pages, je l'ai lu d'une traite. C'est un journal aux tonalités très sombres, avec un regard sur la société extrêmement pessimiste. Kertész s'interroge sur lui-même, sur ce qu'il est devenu et sur celui qu'il était.
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Ce n'est pas la première fois que je tombe sur ce genre de récit, mais a toute les fois, je ne connaissais pas suffisamment l'oeuvre de l'auteur pour l'apprécier a sa juste valeur.
Je vais quand même tenter un roman de cet auteur pour pouvoir m'en faire une meilleure idée. Mais de ce que j'ai lu déjà, les idées et la vie qu'il a eu m'a tout de même donné envie d'en découvrir plus sur lui et ses écrits.
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